Hey les vieux de la vieille du jeu vidéo ! Avez-vous la nostalgie de votre jeunesse passée dans les salles d’arcade, à dépenser la moindre de votre petite monnaie dans l’espoir de faire un meilleur score que votre copain de classe ? Certaines licences sont devenues de véritables mythes du jeu vidéo, laissant dans le cœur des amateurs un arrière-goût savoureux de madeleine de Proust. Pour autant, est-il bon de remettre sur le devant de la scène, édulcorée par quelques couleurs flashy et autres modernités, ces jeux qui ont su nous capter lors de notre jeunesse ? Intéressons-nous aujourd’hui à un cas sérieux : Arkanoid. Vous l’avez ? L’as du cassage de briques. Un mythe, nous vous avions prévenu…
Nous sommes alors en 1986 et Taito sort celui qui deviendra un des références du genre : Arkanoid. A l’époque, le soft se déploie sur bon nombre de supports et parvient à trouver une place de choix dans les foyers. Si les salles d’arcade proposent toujours des bornes criardes pour des parties effrénées, il est parfaitement possible de retrouver chez soi le plaisir du jeu grâce aux consoles telles que l’Atari. Bientôt, tout le monde souhaitera intégrer Arkanoid sur sa plate-forme, et tandis qu’un nouvel opus sort en 1987, il devient aisé de se procurer une version sur Famicom, Commodore ou encore Apple II.
L’histoire d’Arkanoid repose sur une guerre au cœur des étoiles : le vaisseau spatial, Arkanoid lui-même, est détruit par une mystérieuse entité extraterrestre. Seul survivant à cette attaque violente, le petit vaisseau Vaus, désormais esseulé dans une mystérieuse galaxie. Et tout cela à cause du vilain Doh (bouh le méchant !). Vaus devra alors mettre tout son potentiel à l’ouvrage pour vaincre son ennemi malveillant.
C’était mieux avant ?
La nostalgie des joueurs sera incontestablement le moteur de ce retour d’Arkanoid. A n’en point douter, toutes celles et ceux qui ont passé des heures et des heures à casser de la briquette à bord de leur petit vaisseau, retrouveront le plaisir d’antan. Le procédé est toujours aussi simple à expliquer, si complexe à prendre en main au fil des tableaux…
Le joueur est invité à déplacer le vaisseau Vaus, qui se balade horizontalement dans le bas de l’écran. Sa mission ? Détruire toutes les briques (sauf les incassables…) du niveau. Voilà. Aisé n’est-ce pas ? Bien entendu, quelques bonus sont disponibles (il suffit alors de les récolter tandis qu’ils tombent d’une brique qui vient de se briser) pour aider le joueur dans cette tâche qui s’avère rapidement aussi addictive qu’agaçante. Il n’y a pas à dire : les jeux étaient globalement bien plus difficiles et punitifs avant !
Plusieurs modes de jeux sont disponibles dans cet Arkanoid Eternal Battle, notamment un mode rétro qui ravira comme énoncé précédemment les amateurs. Une trentaine de niveaux sont alors proposés et les émotions sont sensiblement les mêmes qu’à l’époque (aaaah ce tic tic mémorable lorsque la bille frappe la brique !). Le vaisseau Vaus se déplace plutôt bien sous nos petits doigts tremblotants face à cette bille se déplaçant toujours plus rapidement. Les retrouvailles avec les bonus sont réconfortantes, le vaisseau peut alors devenir un peu plus grand, un peu plus petit (oups, ce serait plutôt un malus ça !) ou encore se doter d’un aimant pour relancer la bille à sa convenance. La prise en main est toujours aussi facile, mais la progression reste parfois délicate avec une difficulté hétérogène. Le joueur peut ainsi être confronté à un niveau d’une difficulté saisissante tandis que le suivant sera nettement plus simple. De quoi lui laisser un peu le temps de souffler tout de même… puisque ce jeu est idéal pour se mettre des petits coups de pression. Ou des crises d’épilepsie, c’est selon ! Pour parfaire cette émotion, rajoutons-y un peu de couleurs vives… le mode Néo s’annonce !
La brique façon électro
Tout nouveau, « tout beau » (ne nous emballons pas… il n’est question que de briques !), le mode Néo offre aux joueurs de nouvelles perspectives de briques grâce à des niveaux inédits et quelques bonus confortables. Le principe est strictement identique mais les nouveaux joueurs de la licence se sentiront probablement un peu plus à l’aise sur ce mode de jeu. En effet, le style y est sensiblement plus moderne et la difficulté légèrement mieux dosée (tout en restant assez corsée tout de même). Les bonus parviennent à sauver le joueur de quelques situations délicates, soulignons notamment le plus rare d’entre eux qui ouvre directement un passage vers le niveau suivant… il n’y avait pas cela en 1986 !
Moins punitif que son prédécesseur qui n’hésite pas à vous honorer d’un « Continue » mais avec un score désormais réduit à néant, le mode Néo vous offre aussi la possibilité de poursuivre l’aventure… mais attention, cela ne sera guère sans condition tout de même : il va falloir être prêt à sacrifier votre score. Ce dernier se verra en effet diviser par deux (outch !) à chaque partie lamentablement perdue (oui, parfois c’est lamentable…!). Quand nous rappelons que le principe d’Arkanoid repose essentiellement sur le scoring, le prix à payer est fort cher… mais vous n’aviez qu’à pas mourir aussi !
Avec des dizaines de milliers de points, ou toujours sur la corde raide avec des descentes vertigineuses du score, les joueurs expérimentés ou simplement curieux, parviendront à enchaîner les niveaux et découvriront alors des briquettes de plus en plus ardues à atteindre. Vous n’avez pas fini de rouspéter contre la petite bille (appelée l’Energy Ball, c’est son petit nom joli)… même lorsqu’elle se dédouble pour vous donner plus de chance !
Doh va vous en faire voir de toutes les couleurs… à tel point que vous allez vous y mettre à 25 pour tenter de lui casser sa figure !
Allons casser de la briquette !!
C’est LE mode de jeu véritablement mis en avant par cet opus : le mode Eternal Battle. Le concept repose sur la sélection des 4 meilleurs joueurs parmi 25, avant d’aller chercher des noises à Doh et lui ratatiner sa face.
Le joueur est ainsi invité à prendre part à une grande partie qui s’annonce épique (nous l’espérons) contre 24 autres participants. Première déception : il n’est guère évident de trouver autant de joueurs. Nos parties comptent régulièrement de l’intelligence artificielle (pour ne pas dire exclusivement)… bref, nous jouons contre la console, ce qui ôte finalement tout l’intérêt du concept.
Une fois les 25 joueurs présents (ou comblés par la console), il convient de garder la tête froide pour avancer sereinement dans les niveaux présentés, d’autant plus que l’écran de jeu est particulièrement mouvementé. En effet, ça tournicote pas mal autour de vous, puisque votre positionnement est visible en temps réel. Les écrans des autres joueurs se déplacent ainsi de part et d’autre tandis que vous tentez de maintenir le cap, tout en leur envoyant quelques malus (comme diminuer la taille du vaisseau ou encore ôter les améliorations en cours, et bien d’autres à découvrir). Les bonus sont aussi toujours de la partie (diminuer la vitesse de l’Energy Ball, ou encore doubler sa taille pour atteindre plus de briques, et toujours bien d’autres à découvrir). Néanmoins, soulignons qu’il commence à y avoir pas mal de petits bazars qui dégringolent des briques et il vous faudra assurément quelques parties avant de comprendre la correspondance de chacun des bonus/malus. Fort heureusement, l’ensemble de ces informations est disponible dans le menu d’Aide et nous ne saurons que trop vous conseiller d’aller y flâner quelques instants pour mieux appréhender encore les différentes possibilités. Il peut être agaçant de perdre les mitraillettes à bord du vaisseau pour un autre bonus anecdotique !
L’objectif est alors simple : engranger un maximum de points pour ne pas être éliminé de la partie. Il est donc parfaitement possible de perdre quelques billes au passage mais la concentration reste de rigueur… toutes les 20 secondes, Doh fait un petit ménage et retire de la partie le plus faible. Seuls les 4 derniers participants auront le privilège de l’affronter. L’affrontement est assez épique et original. A nouveau, à vous d’être le meilleur… Cette rencontre musclée se déroule dans un nouvel écran de jeu où il va falloir être particulièrement vigilant pour éviter toutes les multiples attaques de ce boss qui fait alors une colère toute rouge.
Ces parties en ligne donnent lieu à un gain d’expérience qui permettra au joueur de monter en grade tout en récoltant quelques récompenses au passage, comme des skins. Votre progression est en revanche remise à zéro à chaque saison. C’est ainsi. Nous n’avons pas bien compris pourquoi…
L’univers de la briquette
Un dernier mode de jeu est disponible, sympathique mais sans grande originalité : le mode versus en local. Jusqu’à 4 joueurs peuvent alors s’affronter tandis que l’écran se splitte. A nouveau, le principe est le même, avec une mise en avant des bonus, mais aussi des malus. Ce mode sera particulièrement apprécié lors d’une soirée entre amis. Il est fort probable que les bambins soient aussi attirés par le jeu… Soulignons tout de même un manque conséquent de personnalisation de ce mode : mis à part le nombre de joueurs (tout de même) et le nombre de manches pour remporter la partie, le joueur ne peut absolument rien paramétrer. Certaines noteront cette lacune.
Un dernier point reste à aborder avant de clôturer cette nouvelle rencontre avec Arkanoid. L’univers de cet opus… Les graphismes respectent correctement le contrat, avec un mode retro sans fioriture mais très propre, tandis que les autres modes viennent dégainer des couleurs et des fluo dans tous les sens.
L’accroche musicale nous semble particulièrement importante dans ce type de jeu qui n’est malgré tout pas sans nous rappeler Tetris 99. Et pour le coup, nous avons été plutôt mitigés. La version moderne d’Arkanoid (mode Néo) se veut particulièrement électrique, techno, avec un univers très dynamique. Pourtant, nous n’avons guère retrouvé toute cette énergie au sein de la musique de ce mode, quelque peu las du manque d’entrain général malgré une sonorité qui se veut électro. Nous aurions aimé une musique qui pulse, une musique qui nous plonge avec entrain dans un univers survolté où la briquette n’a qu’à bien se tenir. Nous sommes peut-être un peu trop pointilleux sur cet aspect…
Le mode Eternal Battle est plus punchy et conforte l’impression de challenge. Cette fois ci, l’ambiance est plus dynamique et nous insuffle avec succès la volonté de se surpasser face à tous nos concurrents.
Enfin le mode rétro, quant à lui, est assez original : les bruitages rappellent ceux de l’époque, mais ils sont complétés par un léger brouhaha laissant penser que nous sommes vraiment sur une borne d’arcade (qui est par ailleurs représenté pour englober notre écran de jeu). Une bonne idée avec un rendu final cohérent et agréable. Encore un peu et nous entendrions presque le claquement des chopes de bières au comptoir !
Détail qui a lourdement son importance : le prix. Comptez près de 30 euros pour découvrir Arkanoid Eternal Battle dans sa version dématérialisée… Nous comprenons peut être mieux le manque de joueurs en ligne…
Le soft est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch, mais aussi dans une version physique, actuellement proposée majoritairement pour près de 40 euros (!) sur les sites marchands traditionnels.
Le saviez-vous ?
Arkanoid a beau être célèbre… il n’est guère le premier à proposer aux joueurs un jeu de casse-briques ! En effet, la licence Breakout est celle qui a ouvert le chemin de ce type de jeu en 1976. Il faudra encore attendre 2 ans pour qu’il puisse être adapté sur la console Atari 2600.
Conclusion
Il est temps de faire le bilan. Que penser de cette nouvelle version d'Arkanoid ? Les nostalgiques seront heureux de retrouver le plaisir de briser les briquettes une ou une, tandis que les nouveaux joueurs pourront s'initier à la licence grâce au mode Néo qui offre de nombreux niveaux avec une belle difficulté pouvant néanmoins être nuancée grâce à une progression rendue possible pour qui est prêt à sacrifier son score. La véritable grande nouveauté repose sur le mode de jeu en ligne, auprès de 24 autres joueurs qui s'affrontent dans l'espoir d'être dans le peloton de tête pour atteindre le boss, le grand Doh. Si le principe est intéressant, et nous espérons que les développeurs parviendront à insuffler quelques nouveautés régulières à ce mode, la réalité aujourd'hui est le manque de joueurs « réels ». Ainsi, la partie se résume à une confrontation contre la machine, ce qui lui ôte incontestablement de sa superbe... le prix élevé du jeu pourrait bien expliquer cette situation, qui nous l’espérons, ne tardera pas à s'atténuer pour offrir aux amateurs de véritables confrontations avec des joueurs chevronnés.
LES PLUS
- Si vous aimez Arkanoid hier, vous l'aimerez probablement toujours aujourd'hui.
- Le mode rétro est parfait !
- De nouveaux niveaux, des bonus et des malus à découvrir.
- L'idée du mode Eternal Battle est vraiment intéressante...
LES MOINS
- … mais ce mode atypique est bien trop peu fréquenté par les joueurs pour le moment.
- Un mode Néo qui aurait pu être encore plus dynamique.
- Manque de personnalisation du mode versus.
- Woooo le tarif !!