Licence très connue des fans de tactical RPG, voir même adulé, vieille de maintenant de près de 30 ans, c’est une institution dans le genre. Second opus sorti au départ en 1995 sur Super Nintendo, il fut adapté en 96 sur Saturn, ensuite l’année suivante sur PlayStation, puis en 2010 sur PSP et finalement revient une nouvelle fois sous la forme d’une renaissance sur Switch (PS4, PS5 et PC aussi). Anciennement connus sous le titre de Tactics Ogre : Let Us Cling Together, ce remake/ster se nomme tout simplement Tactics Ogre : Reborn. Alors, enfilez vos chaussons les plus douillets, préparez votre meilleure stratégie de guerre, c’est parti pour se replonger dans Tactics Ogre Reborn !
C’est compliqué et simple à la fois
Tactics Ogre Reborn est en fait le second opus de la licence, mais aucun souci pour s’y plonger le jeu est accessible en tant que tel. Cependant comme c’était énormément le cas à l’époque, on n’aime pas nous prendre par la main et ce remake/ster ne change pas la tradition.Dès le début du jeu, nous allons être inondés de nom de Ville, d’Empire, de Personnages, le tout bien sûr en prenant en compte que vous connaissez déjà le Lore sur le bout des doigts. C’est un peu surprenant, voire même déroutant, le tout s’estompe après plusieurs heures de jeux, mais même là certains noms parfois nous échappent. C’est très classique dans les JRPG et T-RPG de cette époque, mais un peu déconcertant en 2022.
Denam, sa sœur Catiua et leurs amis Vyce sont des survivants d’une attaque des chevaliers noirs sur leurs villes Golyat. Ils représentent actuellement la seule troupe de défense du village et veulent se venger. Un jour ils apprennent que Lanselot, le chef des chevaliers noirs, doit passer par leurs villages, ils vont alors tenter de les prendre en embuscade.
Rapidement ils vont comprendre que ce n’était qu’un homonyme, ce n’est pas le Lanselot qu’il cherche, mais des chevaliers saints venus du Nouveau Royaume de Xaenovia. Ces chevaliers ont été bannis de leurs royaumes et sont maintenant des mercenaires qui cherchent un peu d’argent ou alors de se ranger auprès d’un roi qui subviendra à leurs besoins. L’équipe de Denam et de Lanselot finissent par se mettre d’accord pour aller secourir ensemble le duc Ronwey, captif au château d’Almorica.
Nous n’allons pas allez plus loin pour vous laisser la joie de vivre ce scénario plein de rebondissements de surprises, mais vous comprendrez qu’avec tous ces noms de villes, de personnages et de royaumes ce n’est pas forcément des plus accessibles, mais une fois plongé dans l’univers on s’y habitue avec plaisir. De plus, le jeu est loin d’être linéaire, découper en 4 grands chapitre nous pouvons vivre l’histoire de plusieurs manières possibles. Si le premier et le 4eme chapitres sont communs à tous (donc le début et la fin de l’histoire seront toujours plus ou moins la même), le chemin sera différent, en fonction de 3 alignements (appeler communément Loi, Neutre et Chaos) selon certains choix que vous ferez lors des phases de dialogues à choix.
Cependant, vous n’aurez pas à toujours recommencer à zéro pour essayer les autres embranchements de l’histoire, vous débloquerez à un moment donné la possibilité de revenir à certains points de l’histoire, le jeu vous propose aussi régulièrement de sauvegarder après un changement d’embranchement ou d’acte qui pourrait bouleverser votre histoire, en vous conseillant même de choisir un autre slot de sauvegarde.
Entre tradition et modernité
Nous utilisons le terme « remake/ster » depuis le début de ce test pour une bonne raison. C’est à la fois un remake, car pas mal de choses sont ajoutées/modifiées vous allez le voir, mais surtout remaster, car visuellement il y a bien un travail d’effectuer sur le jeu, sans complètement refondre visuellement le jeu. On ne passe pas de la 2D isométrique à de la 3D ultra stylée ne vous inquiétez pas, c’est juste « étiré » à nos écrans et c’est très bien fait. Il y a aussi un effet lisse qui est effectuer, on perd donc le côté Pixel qu’on avait auparavant.
En termes de Gameplay si vous êtes des aficionados du style vous ne serez pas déstabilisé, c’est un classique du genre et surtout si on se replace dans le contexte, il fait partie des jeux qui installent ces bases. Que vous soyez plutôt Tactics Ogre, Final Fantasy Tactics voire même plus récemment Triangle Strategy, vous serez en terrain conquis.
Tous les classiques du genre sont là, des classes pour vos personnages, qui vont influencer les équipements qu’ils peuvent porter, mais aussi leurs techniques et sorts disponibles en combat. Forcément, un guerrier n’aura pas la même utilité dans votre équipe qu’un archer, qui n’aura pas la même utilité qu’un mage ou qu’un clerc. Bref il faut bien créer son groupe de 10 personnages. Si l’on va bien sûr inclure les personnages que l’on a depuis le début du jeu, on va aussi s’amuser à leur changer de classe régulièrement.
Changement plutôt facile, car il suffit d’un objet, qui est souvent looter par l’ennemi qui porte cette classe (ou que vous pouvez voler aussi si votre classe le permet), il y a vraiment beaucoup de classes disponibles. Les sorts sont aussi du même principe, vous pouvez les acheter en magasins ou bien les looters sur les ennemis.
Concernant les combats c’est comme dit précédemment très classique, les niveaux sont décomposés en case, il faut faire attention au type du terrain (le feu c’est chaud, l’eau ce n’est pas facile pour se déplacer, une falaise c’est haut…), prendre en compte la distance d’attaque des ennemis, faire attention à mettre vos healeurs hors de porté ennemi tout en veillant à rester à porter de soin de vos unités. Mais petite chose très sympa, quand vous utilisez un sort ou un tir à l’arc/arbalète, faites bien attention à votre placement, vous avez vite fait de toucher un allié plutôt qu’un adversaire.
Sans être aussi violent qu’un Fire Emblem, si une unité meurt en combat vous aurez 3 tours pour la faire revivre. Si l’unité n’est pas ressuscitée dans ce délai, ou bien si vous ne terminez pas le combat avant la fin de ce décompte, l’unité sera alors définitivement perdue. Dommage.
Vous pourrez en revanche faire des combats de « manœuvres » ces combats vous permettront de prendre de l’expérience, jusqu’à ce que vos unités atteignent le niveau de votre troupe. Vous ne pourrez pas être niveau 30 à force de spammer les manœuvres avant la fin du chapitre 1 par exemple, le jeu va vous limiter grâce au niveau de troupe. Ces manœuvres vont aussi vous permettre de prendre des objets, des sorts, bref à farmer un peu. L’avantage de ces manœuvres c’est que vos personnages ne seront pas définitivement morts même en cas de mort dans la mission.
Plein de petites améliorations
Globalement, le jeu propose plein de petites améliorations subtiles par rapport à avant, mais d’autre plus grande. Nous allons donc maintenant parler de certaines améliorations/changement, mais aussi de choses déjà présentes.
L’évolution de votre personnage est modifiée, alors pas la prise de niveau, mais l’équipement, avant il y avait des restrictions de niveaux pour les équipements, mais maintenant ce n’est plus le cas, cependant nous gardons quand même la limitation donnée par la classe, un Chevalier ne pourra pas s’équiper d’un arc, mais un Chevalier niveau 1 pourra utiliser une épée trouvée à la fin du jeu (et alors avoir des stats bien boostées). Du côté des techniques et pouvoirs, il y en a de nouveaux présents dans le jeu, ils ont adapté et modifié aussi certains déjà présent pour rendre le tout plus équilibré. Pour ceux qui sont plus connaisseurs du jeu, les unités comme le Ninja pourra maintenant utiliser des MP pour ses attaques ultimes, il n’y a plus de TP, toutes les unités utilisent maintenant les MP c’est plus simple à comprendre.
Les talismans sont aussi des nouveautés plutôt agréables pour développer nos unités à notre manière. Un talisman peut être obtenu en combattant un ennemi ou bien en bonus de fin de niveau, souvent quand vous effectuez une action particulière qui vous est indiquée en début de bataille. Les talismans vont pouvoir améliorer une stat d’une unité, lui conférer de l’expérience, voir un niveau, mais aussi et surtout au début pouvoir changer l’élément de vos unités, plutôt pratique n’est-ce pas ?
L’autre grosse nouveauté c’est le nouvel écran d’avant bataille. Vous allez depuis ce dernier pouvoir choisir vos unités, mais surtout pouvoir jeter un coup d’œil à la carte du niveau afin de pouvoir du coup adapter votre équipe au terrain ou à l’adversaire. Depuis cet écran, vous allez aussi pouvoir modifier les équipements, sorts et techniques de vos personnages sans avoir à retourner à la carte. Merci.
À côté plein de petites choses en combat sont très agréables, pas nouvelles, mais toujours aussi plaisantes. Des cartes vont apparaître un peu partout pendant le combat, chaque personnage peut en prendre 4 pendant le combat. Les bleues vous procureront un bonus positif comme augmentation de l’attaque, récupération des MP, amélioration des coups critiques, les rouges vont vous faire perdre tous ces bonus (il est conseillé de faire en sorte que ce soit les ennemis qui en profitent), les vertes, plutôt rare, seront des bonus permanents pour les personnages qui tombe dessus. Une autre fonctionnalité fort pratique en combat c’est le « Tarot du Chariot » (nous sommes mitigés sur la traduction …), le jeu va enregistrer tous les mouvements et actions que vous effectuez au cours du combat, si une issue ne vous plait pas vous pouvez donc revenir en arrière à un point donné. Ce n’est pas de la triche c’est comme faire un rollback dans les jeux de société, puis il arrive d’être un peu distrait.
Le jeu a aussi subi une sacrée amélioration au niveau de l’IA, que ce soit celles des ennemis qui est beaucoup moins scriptée et plus « humaine », ils n’hésiteront pas à utiliser vos points faibles ou profiter de la hauteur du terrain et autres avantages, ils iront aussi récupérer les cartes sur le terrain pour se buffer sans aucun souci. De notre côté c’est la même chose, nous pouvons choisir de rendre certains personnages contrôlables par l’IA, la totalité est possible aussi, mais un healeur par exemple peut être contrôlée par l’IA et ne fera que vous soigner tout en esquivant et restant tranquillement dans son coin de manière à ne pas être ciblée par les adversaires.
Visuellement le jeu est plutôt sublime, nous sommes sur une version étirée et lissée de ce que nous avons pu voir sur PSP, on ne ressent pas du tout cette sensation de « vieux » jeu. C’est beau, alors un peu « gros » comme si c’était zoomer, mais c’est peut-être parce que nous sommes bien trop habitués aux versions précédentes. Jouer sur une TV en revanche n’ajoute pas vraiment d’intérêt à nos yeux, tandis qu’en portable c’est un plaisir plus que coupable. Les musiques sont toujours aussi merveilleuses.
À noter qu’un doublage presque complet est présent en japonais et en anglais, un choix est disponible au début du jeu et à tout moment depuis le menu. Mais surtout, cerise sur le gâteau, cherry on the cake, le jeu est totalement traduit en français ! Un vrai bonheur.
Conclusion
Tactics Ogre Reborn est la définition du super portage d’un jeu qui a maintenant presque 30 ans. Sans changer la formule, il modernise quand même pas mal de points, de la sauvegarde automatique (attention à quand même sauvegarder régulièrement ça ne va pas sauvegarder en permanence), aux améliorations de gameplay, à l’équilibrage, aux petits ajouts à droite et à gauche et à une superbe traduction. C’est agréable de voir ce genre d’effort sur des jeux aussi vieux et qui sont considérés par les fans du genre comme des « classiques ». Une bouffée nostalgique sans être bourratif pour les fans de la première heure, à la joie de savoir que toute une nouvelle génération va pouvoir vivre cette histoire de guerre bien ficelée de l’époque et ce gameplay toujours aussi efficace. D’une durée de vie située entre 40 et 60h selon votre envie de complétion, il saura en plus vous tenir un bon moment avec un contenu qui déborde et qui fait plaisir. Un must have du Tactical RPG !
LES PLUS
- Le meilleur du jeu d’origine
- Avec des ajouts plus qu’intéressants
- Une amélioration de l’IA
- Une histoire dense et intéressante
- Du contenu à foison
- Une excellente durée de vie
- Tout en français !
LES MOINS
- Une histoire pas facilement abordable au départ
- Un côté « vieux » jeu qui peut rester pour certains
- Pas forcément un must have si on a fini la version PSP récemment
Bonjour, le côté lissé flouté des Sprites est- il aussi prononcé en portable ?
plutot même.
Pardon, j’ai vu ton commentaire en émission et j’ai zappé de revenir. Encore désolé. Le côté Lisse des personnages est une refonte visuelle du jeu, donc de mon côté c’est autant prononcé en portable qu’en docker. C’est vraiment un « nouveau » style de design du jeu. Ils se sont sûrement dis que les pixels pouvais encore faire peur en 2022.
Merci pour votre reponse