Avec une boîte dont la jaquette fait la part belle à un photomontage regroupant en vrac une chauve-souris à lunette de soleil, un p’tit chat et un nounours, ne nous mentons pas, nous allons être obligés de comparer cet Ultra Mega Xtra Party Challenge à WarioWare : Get It Together ! Le seul et unique maître en la matière des mini jeux s’enchaînant à une vitesse diabolique et addictive. L’élève réussira-t-il à atteindre, voire dépasser, son senseï ? C’est ce que nous allons découvrir ensemble dans les lignes qui suivent.
Bienvenue en Absurdistan
UMX Party Challenge est un WarioWare like, un jeu dans lequel il va falloir enchaîner des épreuves très courtes en ayant reçu un minimum d’information. Il va donc falloir nous concentrer sur plusieurs points pour évaluer son potentiel. Est-il fun ? Est-il addictif ? Est-il frénétique ? Tient-il la route sur la longueur ? A-t-il quelque chose de plus que la concurrence pour se démarquer de celle-ci ?
Bref un programme chargé pour les développeurs lyonnais de Breakfirst Games. Mais commençons par une présentation du menu général. Dans celui-ci, nous attendent un mode carrière, un mode infini, qui n’est autre que la partie multijoueur du titre, et un mode en ligne et un mode entraînement. Le contrat de base semble donc rempli. Entre s’amuser seul ou à plusieurs sur un même canapé, tout en ayant la possibilité de s’entraîner pour ensuite exploser la concurrence sur le Ternet, il faudrait être difficile pour critiquer ce contenu.
Malheureusement, c’est au moment où nous allons commencer à nous pencher en détail sur ces modes que le constat va prendre du plomb dans l’aile. Tout commence pourtant merveilleusement dans le monde complètement barré de UMX Party Challenge. Un appui sur le bouton pour envoyer le mode carrière et nous nous retrouvons au cœur d’une histoire délicieusement barré dont nous sommes bien malgré nous le protagoniste principal. Notre avatar est l’être le moins musclé de la terre, pour remédier à ça, il est kidnappé par une espèce de coach sportif sous amphétamine. Sa mission, en faire l’homme le plus fort de la terre.
Pour cela, il nous amène sur la planète Stéroïde, lieu de prédilection pour la prise de masse musculaire. Nous attend dès lors un programme d’entraînement sévère basé sur le travail de différentes régions de notre corps. Encore une fois, ce point de départ est génial, c’est débile à souhait, mais ça marche. Les illustrations qui accompagnent cette narration sont, elles aussi, bien déjantées et le tout nous met parfaitement dans l’ambiance.
Le chemin est encore long petit scarabée
Les premiers microjeux à effectuer laissent penser que Breakfirst maîtrise parfaitement son sujet et que nous allons passer un très bon moment. Malheureusement, les problèmes commencent dès lors à apparaître. Il y a tout d’abord un rythme extrêmement haché. Les jeux sont très courts, bien souvent moins de cinq secondes, mais ils sont entrecoupés de temps de chargement d’un bon dix secondes à chaque fois. En mode carrière, cela nuit au côté frénétique si plaisant de WarioWare.
Mais il y a pire. En effet, un mini jeu raté signifie un retour à la case départ. Aucun droit à l’erreur n’est toléré et malheureusement, il faut parfois plusieurs essais avant de comprendre le fonctionnement d’un jeu, mais pour cela, il faut se retaper exactement les mêmes activités qui l’ont précédé, dans le même ordre, c’est de plus en plus pénible, ou alors il faut quitter le mode pour passer en mode entraînement.
Il aurait été possible de mettre en place un système de vie, c’est d’ailleurs ce que propose le mode multi, mais nous y reviendrons juste après, mais pour cela, il aurait fallu disposer de plus de jeux. Car ici, chaque mission est composée de dix activités, avec cinq niveaux de difficulté chacune. Nous commençons obligatoirement au niveau facile, avant de poursuivre. Malheureusement, une fois les mécaniques d’un mini jeu comprises, la difficulté croissante n’apporte pas vraiment un gros challenge.
Le dernier problème concerne les mini-jeux en eux-mêmes. Entre ceux dont les mécaniques sont très permissives, nous permettant d’appuyer sur tous les boutons sans réfléchir pour les finir en moins d’une seconde et ceux dont le principe est similaire, nous avons vite l’impression de tourner en rond. Le motion gaming se résume à effectuer cinq mouvements qui correspondent globalement aux possibilités des gyroscopes de nos joy-cons, à savoir pivoter dans un sens ou un autre, effectuer des mouvements verticaux, rester stable ou viser. Le résultat est assez plat et les illustrations de fins d’activités, très vite, ne nous font plus sourire.
Le multi des années 80
Le mode infini, multijoueur donc, souffre d’un défaut encore pire. Nous avons pourtant le choix entre un mode coopération ou un mode versus, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ? Et bien tout simplement que nous ne jouons jamais en même temps. Nous sommes revenus en plein milieu des années 80 durant lesquels les joueurs devaient jouer les uns après les autres. Bien sûr, il y a la possibilité pour le joueur non-actif de venir perturber l’écran du joueur actif, mais cette gêne est tellement peu importante que très vite nous laissons tomber et regardons l’autre se débrouiller, le but étant alors d’aller le plus loin possible avec nos trois vies et avec un niveau de difficulté allant croissant.
Enfin trois vies, c’est dans le cas où nous jouons en mode versus, en mode coop, nous partageons ces trois vies et pour peu qu’un boulet nous accompagne, il nous fera rapidement perdre ces cœurs communs. Quel choix étrange pour ce multijoueur que nous abandonnons très vite au profit d’un partage de manette dans le mode carrière qui a le mérite de proposer une narration plus rigolote ! Le mode en ligne est encore plus difficile à tester vu qu’au moment où sont écrites ces lignes, les serveurs sont désespérément vides.
D’un point de vue technique, le résultat est plus que probant à un gros écart près. Commençons par celui-ci avant de parler du reste. Au cours de jeu, nous avons eu droit à un crash qui a tout simplement réinitialisé complètement notre progression, deux heures de jeu, soit globalement de quoi finir les difficultés facile, moyenne et difficile des dix parcours, perdu et à refaire. Avancée dans le jeu ne débloque rien pour le multi, mais c’est tout de même très frustrant d’avoir le sentiment de perdre deux heures de sa vie.
Pour le reste, c’est un sans-faute. Les graphismes sont colorés et le principe de patchwork mettant en scène des images hors contextes et décalées fonctionne parfaitement. Le motion gaming est parfaitement calibré et jamais il n’a été pris en défaut. Seule la bande-son est en deçà en se montrant bien trop répétitive. Elle finit par tourner en rond dans la tête tant elle se montre entêtante, c’est dommage, car varier les thèmes aurait permis de développer encore plus le côté fun et décalé du titre de Breakfirst Games.
Conclusion
Vouloir s’attaquer à WarioWare c’est bien, et s’il faut reconnaître que les développeurs de chez BreakFirst Games ont cherché à proposer un concurrent sérieux au maître, il faut aussi avouer que c’est dans les détails que la différence se fait. Ainsi malgré ses graphismes loufoques et ses cent microjeux, son rythme, moins frénétique que la référence du genre, hache bien trop nos parties, tandis que les mécaniques de certains jeux sont bien trop permissives tout en proposant un challenge qui ne laisse pas la place à l’erreur en mode carrière. Enfin, son mode multijoueur n’est qu’une ligne sur une 4e de couverture tant il ne permet jamais aux joueurs de s’amuser ensemble. Il faut juste espérer voir arriver un prochain opus qui saurait corriger ces erreurs, car pour le reste, le potentiel est bien présent.
LES PLUS
- Les graphismes en mode patchwork sont loufoques à souhait
- La bande-son est plaisante même si elle ne se renouvelle pas
- La narration du mode carrière est merveilleuse de débilité
- Le motion gaming est parfaitement calibré
- Les mini jeux se renouvellent constamment
LES MOINS
- 100 microjeux, c’est finalement peu
- Le mode multijoueur n’en est pas un
- Le rythme est trop haché par les chargements
- Le bug qui entraîne la perte de la sauvegarde doit être patché au plus vite
- Certains jeux sont trop permissifs en termes de contrôle