Les jeux issus de licences de films ou de séries sont rarement une réussite et cela depuis l’aube des temps vidéoludique. Entre l’envie de rentabiliser rapidement un investissement financier et la nécessité de suivre une hype par définition courte, les développeurs font bien souvent ce qu’ils peuvent avec une contrainte calendaire énorme. Toutefois, il est une société qui fait office de bon élève depuis quelque temps. En effet, Nickelodeon nous a sorti quelques titres adaptés de licences à succès qui, sans révolutionner le genre, ont su être agréables. L’arrivée de Star Trek Prodigy : Supernova, adapté de la série animée éponyme, s’est donc faite avec un petit espoir, celui de voir nos enfants, et nous-mêmes, heureux et réunis devant un même écran. Et nous n’avons pas été déçus.
Space, the final frontier
À la base, Star Trek Prodigy est une série animée diffusée par Nickelodeon. Celle-ci nous narre les aventures de Dal et Gwyn, deux adolescents qui se retrouvent aux commandes de l’USS Protostar. Non contents de cette aubaine, ils en profitent pour mener à bien une mission chère à Starfleet : rencontrer de nouveaux peuples et amener la paix dans l’univers. Pour cela, ils sont aidés par une bande de joyeux lurons tels le mécanicien Jankom ou le capitaine Janeway et ensemble ils devront faire face à la menace des Watchers.
Pour ne rien divulgâcher de l’intrigue ni de la série, ni du jeu vidéo, il faut juste savoir que l’aventure de ce titre prend place après l’épisode dix de la saison un et nous narre une histoire originale qui développe l’univers de la série. L’idée est intéressante et si, en début de partie, nous sommes un peu perdus dans cette histoire en cours, très vite nous mettons en place les différents éléments et personnages qui la composent. Les fans de la série ne subiront pas ce problème, évidemment.
Ce qui est davantage dommageable, c’est que pour un jeu issu d’une licence, à aucun moment nous n’avons droit à un morceau d’animation. L’histoire nous est contée via des images fixes ou via des dialogues utilisant le moteur du jeu, autant dire que le fan-service en prend un coup. C’est dommage, car les voix sont bien celles des doubleurs originaux de la série, la performance est donc identique à ce que propose la série d’animation.
Dans cet épisode, l’esprit de la série Star Trek est parfaitement respecté. Nous arrivons dans un système que nous découvrons et qu’il va nous falloir sauver d’une catastrophe imminente. Entre les moments de bravoure, de téléportation, de dialogues et d’énigmes à résoudre, toutes les cases sont cochées et les amateurs de la licence pourront sans peine profiter de ce qui fait le charme de cette licence adaptée ici aux enfants.
Longue vie et prospérité
Car oui, le public visé par ce titre est d’abord celui des plus jeunes d’entre nous. Bien souvent, nos têtes blondes doivent se limiter à des adaptations les prenants soit pour des benêts, soit pour des incapables. Ici ce n’est vraiment pas le cas et c’est tant mieux. Star Trek Prodigy : Supernova se décompose en deux phases de gameplay qui s’enchaînent tout du long de nos déambulations : les puzzles et les combats. Dans les deux cas, le challenge est parfaitement adapté à des enfants. Ni trop facile, ni trop difficile, juste ce qu’il faut.
Les phases de réflexion consistent à utiliser les éléments de la carte, tels des interrupteurs, ainsi que les capacités spéciales de chacun de nos héros dans le bon ordre pour nous débloquer le chemin vers l’objectif en cours. Le challenge est adapté à un enfant et un adulte peut tout à fait y prendre plaisir. Le seul défaut vient du jeu en solo qui demande de changer de personnage régulièrement alors qu’à deux joueurs, chacun contrôle un personnage et le déroulement est plus rapide.
Les combats non plus n’ont rien d’une promenade de santé. Il va falloir affronter des vagues d’ennemis aux capacités de trois sortes. Il y a les Watchers à distance, les Watchers au corps à corps et ceux qui ont tendance, en prévenant gentiment avec une trace au sol, à charger violemment. Ajoutons à cela ceux qui régénèrent leur santé, mélangeons le tout, et nous obtenons des combats qui nous demandent d’être toujours mobile et de gérer au mieux les spécificités de nos deux héros.
Aussi bien Dal que Gwyn peuvent frapper à distance et au corps à corps. Toutefois, ils ont chacun un point fort. Dal est bien plus performant avec ses pistolets tandis que Gwyn fait des ravages au corps à corps. À nous de décider lequel est le plus à même de nous faire progresser, sachant qu’en solo nous pouvons changer de personnage actif à la volée et que le personnage en retrait continue de nous aider, mais ne perd plus de point de vie. Le tout nous offre des combats vraiment dynamiques dont le seul défaut est de vite se répéter et ce n’est pas l’ajout d’effet grâce aux personnages débloqués qui modifie ce constat.
Sa mission : explorer de nouveaux mondes étranges
D’un point de vue technique, le titre d’Outright Games alterne le bon et le moyen. Si les combats sont plaisants et bien calibrés, la gestion de la visée automatique des pistolets est problématique. Trop souvent, celle-ci se focalise sur un élément destructible du décor plutôt que sur un ennemi forcément plus létal. Comme nous n’avons aucun moyen de passer en mode twin-sticks shooter, nous sommes obligés de souffrir ce défaut sans pouvoir ne rien y faire tant que ces quelques items soient détruits ou que nous nous en soyons éloignés.
Il en va de même avec la qualité des graphismes. Si les trois planètes que nous visitons sont très agréables à l’œil et respectent l’aspect dépaysant de la licence, le renouvellement n’est pas suffisant pour assurer la continuité d’un effet wahoo qui s’essouffle petit à petit. De plus, le hub central souffre étonnamment d’une pauvreté de détails marquée comparée au reste des décors que nous parcourrons.
Concernant la durée de vie, chaque niveau nous demande une bonne demi-heure pour être mené à son terme, ce qui est assez conséquent pour un jeu à licence. Avec en plus des secrets à débloquer à l’aide des personnages supplémentaires sauvés durant notre mission, cela nous donne une durée de vie oscillant autour de la huitaine d’heures en fonction de notre envie de complétion. Là encore, pour un jeu à licence c’est un constat plus qu’honnête, d’autant plus que cette complétion offre des bonus intéressants allant d’un mode invincibilité à l’ajout de grosse tête.
Enfin, la bande-son se met au diapason de tout le reste de la production. Avec son casting de voix françaises et ses pistes variées, il est agréable d’écouter les dialogues durant les séquences narratives tandis que les phases de réflexion et de combat sont parfaitement accompagnées. Le seul problème vient des remarques de nos héros qui tournent très vite en boucle à tel point qu’elles finissent par nous énerver plus qu’autre chose.
Conclusion
Conçu d’abord pour les fans de la série animée, Star Trek Prodigy : Supernova n’en ait pas moins un titre qu’il est plaisant de partager à deux. Avec son mélange de combats en vue de dessus et d’énigmes jamais prémâchées, il permet aux plus jeunes de profiter d’un titre qui ne les prend pas par la main tout en leur apportant leur dose de fan-service avec les protagonistes et les doubleurs qu’ils connaissent déjà. Le challenge régulier des combats et des énigmes permet aux adultes de partager ce plaisir avec eux sans avoir l’impression de perdre leur temps. Il est juste dommage que la prise en main ne soit pas plus efficace ou personnalisable et que les situations rencontrées ne se renouvellent pas davantage. Il est toutefois plaisant de voir une licence adaptée sérieusement en jeu vidéo, même si le prix de base de 50 € est exagéré.
LES PLUS
- La prise en main est efficace…
- Les graphismes sont très détaillés et respectent la patte graphique de la série animée
- Les trois mondes visités sont bien différents
- Agréable en solo et encore meilleur à deux
- La bande-son s’adapte toujours à la situation
- Les voix originales françaises sont présentes
- La narration est intéressante et adaptée aux fans comme aux novices
- Le gameplay, mélange de puzzles et de combats est efficace
- Le challenge est adapté au public visé sans pour autant être prémâché
- Le système de complétion est agréable sans être chronophage
LES MOINS
- … sauf pour la visée automatique des pistolets
- Aucune scène cinématique animée, c’est vraiment dommage
- Les puzzles en solo sont plus lents du fait des changements de personnages nécessaires
- Les combats sont vite identiques
- Le prix de base de 50 € est vraiment élevé