Après un Lego Bricktales ou un Firegirl sympathique, ainsi qu’un Cursed to Golf magique, le studio suédois de Thunderful nous revient avec son dernier titre Wavetale. Et, comme son nom l’indique, celui-ci nous propose de vivre un conte tout en surfant sur une vague. Après une sortie exclusive à Stadia en novembre 2021, celui-ci nous arrive aujourd’hui sur nos Nintendo Switch, l’occasion de comprendre un peu plus l’effondrement de la plateforme de streaming de Google.
Le Wind Waker du pauvre
Car oui, qui dit exclusivité, d’autant plus sur un service dont le propriétaire est si puissant, dit obligation de qualité pour en faire un must have, et, avec ce Wavetale, nous sommes bien loin du compte et du conte. Tout transpire le besoin de sortir vite dans ce titre, à commencer par son histoire qui commence sous les meilleurs auspices, pour tomber bien vite dans la facilité et le cliché. Nous incarnons Sigrid une jeune fille élevée par sa grand-mère et qui vit dans un monde dévasté par la montée des eaux et par une menace nommée la mélasse.
Très vite, notre héroïne fera la rencontre de son ombre, être aquatique qui lui permettra de traverser les étendues salines en surfant sur celles-ci. Le début de cette narration est bien enchanteur, mais très vite les grosses ficelles font leur apparition. Une grand-mère et une population qui ne jurent que par la technologie et des armes de plus en plus puissantes, alors que c’est celles-ci qui les ont conduites vers une telle déchéance, tandis que seule la mère de Sigrid a cherché à calmer tout ce beau monde. C’est très facile et nous voyons arriver les événements très en amont.
De plus cette histoire est entrecoupée de longues phases durant lesquelles nous surfons sur les vagues sans rien de bien passionnant à faire. Avec une faible durée de vie de 4 h de jeu, ce conte doit tenir sur une feuille A4 tant les événements sont envoyés à la va-vite. Mais les plus récalcitrants de nos lecteurs pourraient arguer que celui de The Legend of Zelda : Breath of the Wild tient sur un post-it, nous leur répondrons en rappelant que le monde et l’histoire de ce dernier nous laisser explorer entièrement l’environnement dans lequel nous évoluons.
Ce n’est jamais le cas ici, nous sommes bien libres sur une mer, mais celle-ci est entourée de mélasse impénétrable et nous n’avons d’autre choix que d’aller d’un point A à un point B durant de longs moments d’inaction. Des tentatives de parcours et d’acrobatie viennent bien tenter de rompre cette monotonie, mais passer les deux premières minutes d’intérêt, ces phases se ressemblent toutes et n’ayant rien à y gagner, il est beaucoup plus facile d’aller rapidement à la conclusion.
Et ça continue, encore et encore
Car, c’est le plus gros problème de ce Wavetale, nous nous y ennuyons très vite. Nous continuons de répéter sans cesse le même schéma : va là-bas, tue l’une des quatre espèces de monstres qui s’y trouve, grimpe là-haut et déclenche l’interrupteur. Seuls les affrontements contre la créature géante, rappelant légèrement Shadow of the Colossus, se montre à la hauteur du prix proposé de 30 €. Malheureusement, ces moments de tension ne représentent qu’un très faible pourcentage de notre temps de jeu et le reste n’est qu’une succession de temps morts.
L’aspect technique du gameplay est très pauvre. Durant les phases de combat, le même bouton appuyé ad nauseam suffit à venir à bout de tous les affrontements, et l’ennui est tout de suite présent. Durant les phases de plateforme, il suffit de double sauter, planer et appuyer sur l’espèce de grappin. C’est un peu plus original, mais ne faire que cela sur chacune des îles que nous foulons devient vite rébarbatif.
Et ce n’est pas le seul problème que nous rencontrons. L’aspect visuel est lui aussi loin d’être à la hauteur d’un titre vendu à ce prix. De nombreuses textures s’affichent à une distance dont même un myope ne pourrait être surpris, soit globalement la portée du bâton nous servant d’arme. Et c’est pareil avec des objets de quête qui n’apparaissent que lorsque nous sommes désespérément proches d’eux, nous obligeant ainsi à aller jusqu’au fond de chaque recoin pour être sûr que rien ne va popper au dernier moment.
Et ce n’est pas fini, car l’aspect graphique nous gratifie aussi d’une résolution assez faible. Le rendu est toujours un peu flou que ce soit durant les phases de jeu ou durant les cinématiques. Alors que les temps de chargement sont eux d’une longueur accablante, nous faisant craindre très régulièrement un plantage, ce qui s’affiche n’est jamais à la hauteur de cette longue attente et les images de l’eShop sont loin de refléter ce qui apparaît sur nos écrans.
Seule la bande-son surnage dans ce marasme. Elle s’adapte toujours à l’action en cours et ses sonorités à base de cuivres nous plongent en pleine mélancolie durant les phases de surf tandis que les phases de combat sont dotées de pistes bien plus énergiques, mais toujours portées par des saxophones. Le reste des bruitages est plus décevant, et il n’y a que le doublage en français que nous pouvons saluer.
Conclusion
Ce Wavetale du Studio suédois Thunderful a tout du projet manquant, soit de temps, soit d’ambition, mais vendu malgré tout à un prix trop élevé. Avec son univers débordant de promesses et son gameplay offrant du combat et de la plateforme 3D, nous aurions pu passer un très bon moment. Malheureusement pour nous, il est bien trop court, répétitif et ennuyeux pour que nos petites quatre heures nécessaires pour en venir à bout soient réellement marquantes. De plus ses graphismes flous sont loin des images vendues sur l’eShop et ses textures apparaissent à une distance frôlant la myopie sévère. Un jeu à vite oublier.
LES PLUS
- Entièrement doublé en français
- Intrigant à ses débuts
LES MOINS
- Les combats sont inintéressants et dépourvus de challenge
- Les phases de plateformes se suivent et se ressemblent
- Les longs moments de surf sont monotones
- La narration se complaît bien vite dans la facilité et les poncifs du genre
- Visuellement c’est flou, en jeu comme dans les cinématiques
- Les textures qui apparaissent à portée de notre bâton, ça pique la rétine
- 30 € pour 4 h de jeu ennuyeuses, c’est vraiment très cher payé
- Les images eShop mensongères, c’est fait exprès ?