Mikołaj Kamiński alias Sos Sosowski est un développeur de jeu indépendant polonais qui créé des jeux pour le moins… surprenant, la plupart disponible en Flash sur Internet. McPixel, le premier du nom, a été conçu lors de Ludum Dare, un événement dans lequel les développeurs doivent créer un jeu en un week-end. Auréolé d’un succès d’estime, McPixel ne revient pas avec un deuxième opus, mais directement avec McPixel 3. Édité par Devolver Digital, le maestro du jeu indépendant (Loop Hero, Cult of the Lamb, Inscryption…), le jeu est sorti le 9 novembre sur la Nintendo Switch au prix très alléchant de dix euros.
Que nous vaut ce deuxième troisième opus de McPixel ?
McPixel 3 est un jeu de non-réflexion. Reprenant le principe des Point’n Click, et parodiant les films d’action et MacGyver, nous sommes dans la peau de McPixel, un héros à la vie bien chargée qui doit sauver le monde. Avec un humour à toute épreuve, nous devons réussir les énigmes qui se présentent à nous dans un temps limité.
Un peu comme dans un WarioWare, nous enchaînons les scènes dans un rythme effréné. Comment faire pour empêcher la bombe d’exploser ? Comment réussir à s’enfuir d’un avion dont la turbine est en feu ? Comment s’échapper d’une prison dont le seul repas est une bombe allumée ?
McPixel 3 est une ode à l’absurde et aux choix illogiques, un jeu où la réponse la plus stupide, la plus invraisemblable est souvent la bonne. C’est un jeu où tous les objets à notre portée peuvent être utilisés pour donner lieu à des situations absurdes et souvent hilarantes. Alors que nous sommes ligotés à l’arrière d’un camion qui se dirige vers le vide, qu’allons-nous faire ? Voir l’araignée dans le coin, le squelette qui gît au sol, ou alors allons-nous essayer de parler au conducteur du camion ?
Dans McPixel 3, il y a un vrai plaisir de la découverte. Se tromper n’est pas rédhibitoire ou frustrant, car il ouvre souvent la porte à un gag saugrenu venu de nulle part. Nous sommes presque parfois déçus de réussir à s’enfuir tant, nous regardons les situations ubuesques avec délectation.
Chaque niveau est constitué d’une série de cinq à dix scènes et qui possède sa propre thématique. Notre McPixel traverse les époques, l’histoire du jeu-vidéo, la télévision, et va même essayer de remporter les Jeux olympiques. Autant de thématiques qui sont des prétextes pour s’amuser un peu. Il y a aussi des niveaux secrets et Steve, un type que l’on croise par moment et qui nous propose des défis vraiment étonnants.
Nous gagnons un peu d’argent à chaque fois que nous trouvons des gags ou que nous réussissons à nous échapper. L’argent nous permet de débloquer les prochains niveaux, et ainsi de suite.
Alors forcément, l’humour déployé dans McPixel 3 ne plaira pas à tout le monde. C’est un humour enfantin, graveleux, avec des blagues de mauvais goût. C’est vraiment un univers où la stupidité règne en maître, et ne vous attendez pas à autre chose que ça.
Le jeu a une durée de vie assez courte, même pour les dix euros proposés. L’aventure se termine au bout de trois à cinq heures, et il ne vous faudra pas beaucoup plus de temps pour atteindre le cent pour cent. C’est un ratio assez faible, même s’il faut le noter, nous préférons largement les heures passées sur McPixel 3 que la plupart des jeux qui proposent des expériences longues, mais tronquées dans lesquelles nous nous amusons que très peu.
Car nous avons passé un très bon moment sur McPixel 3, le jeu est très drôle, addictif, et nous avons toujours envie d’aller plus loin. Cependant, nous nous apercevons que le jeu est malgré tout assez répétitif, et peut lasser ceux qui voudraient le faire en une seule session. Pour pleinement profiter du jeu et garder sa fraicheur, nous vous conseillons de faire le jeu en plusieurs courtes sessions que d’une seule traite.
Par ailleurs, il faut le noter, McPixel 3 a reçu une attention toute particulière sur la Nintendo Switch et cela fait plaisir de voir un jeu qui a été réfléchi pour l’expérience sur notre console. Le jeu est jouable à la manette, bien sûr, mais il est aussi entièrement tactile, rendant l’expérience en mode portable vraiment agréable. Notons quand même quelques petits défauts de précision parfois.
Si nous voulons vraiment être pointilleux, certaines phases de marche sont parfois aussi un peu longues pour passer d’un niveau à un autre, et nous obtenons un bus qui allège notre temps de trajet bien trop tard dans l’aventure. Les niveaux sont inégaux, et certains gags fonctionnent bien mieux que d’autres, et notre plaisir est un peu altéré par ces quelques longueurs qui traînent dans le jeu.
Les graphismes sont, comme son nom l’indique, faits de pixels. Ce n’est pas le jeu le plus beau, celui dans lequel nous sommes sublimés par les décors, mais ils ont une cohérence et possèdent un certain charme.
La musique est dynamique, rythmée comme il faut, même si nous pouvons parfois avoir un peu de lassitude à force d’entendre le même morceau qui se répète à chaque fois.
Conclusion
McPixel 3 est un très bon jeu, truffé d’humours et de références. Le gameplay est accessible et nous emmène à un rythme effréné jusqu’à la fin. Cette version n’est pas qu’un portage basique, nous sentons que le développeur a soigné le jeu pour la Nintendo Switch en le rendant entièrement tactile. Malheureusement, la durée de vie, même pour son faible prix, est un peu courte (3 à 5 heures). Malgré cela, McPixel 3 est une expérience agréable que nous recommandons à tous ceux qui veulent rire un bon coup avec un humour enfantin qui ne vole pas très haut.
LES PLUS
- Un jeu plein d’humour et sans prise de tête
- Des niveaux absurdes à souhait
- Un jeu rempli de références
- Un rythme effréné qui ne laisse pas de place à l’ennui
- Un jeu à la gloire des choix stupides
- Un plaisir à jouer, même quand on ne trouve pas la bonne solution
- Un univers graphique cohérent
- Une musique dynamique
- Un jeu pensé pour l’utilisation sur la Nintendo Switch
- Un tout petit prix (dix euros) pour une bonne tranche de fun
- Steve
LES MOINS
- Des passages un peu moins réussis que d’autres
- Une durée de vie assez faible, malgré tout (3 à 5 heures)
- Le déplacement dans la ville est un peu long
- Une précision pas irréprochable sur certaines séquences
- Une musique qui peut parfois être répétitive
- Un jeu à faire sur de courtes sessions pour garder le plaisir intact
- Un humour qui ne plaira pas à tous