Ne nous mentons pas, l’arrivée d’un jeu à licence, si elle est saluée par nos chères têtes blondes, est souvent un difficile moment à passer pour les testeurs que nous sommes. Entre des temps de développement limités et une absence d’autorisation pour utiliser les éléments de l’œuvre originale, nous nous retrouvons bien trop souvent avec des titres au mieux passables. Mais avec la présence de Game Mille Entertainment responsable du sérieux Nickelodeon All Star Brawl, nous pouvions encore espérer que ce Miraculous : Rise of the Sphinx soit de qualité. Ce n’est pas le cas.
Quand le lucky charm ne prend pas
Et ce sont les premières minutes passées en compagnie des héros de la série animée qui nous indique que la suite va être vraiment pénible. Nos premiers instants passés en compagnie de Marinette et Adrien, alias Ladybug et Chat Noir, vont nous confronter à l’Homme Pigeon. Nous allons pouvoir ainsi apprendre les rudiments du maniement de Marinette. Celle-ci peut sauter et double-sauter, frapper, esquiver et parer. De quoi être confiant dans la suite de l’aventure, sauf que la réalisation est juste catastrophique.
Il y a d’abord un framerate que nous qualifierons de toussotant. Nous sommes pourtant très loin des hordes d’ennemis à combattre dans un Zelda : Age of Calamity. Ici dès que trois ennemis nous font face, voir parfois un seul et unique boss, des ralentissements énormes font leur apparition. Si les combats consistent dans un premier temps à bourriner le bouton attaque, les touches parer et esquive vont dès le niveau trois commencer à devenir nécessaire. Mais comment les mettre en œuvre quand le temps de réaction de notre pauvre Ladybug est parfois d’une bonne seconde ?
Mais ces combats ne sont pas le seul élément catastrophique auquel nous devons faire face durant notre progression dans ces niveaux. En effet, durant nos déambulations en mode Ladybug, nous nous promenons dans des niveaux dont la verticalité est un élément important, ce qui est une très bonne chose, sauf quand les sauts sont tout sauf précis. L’absence d’une ombre nous empêche régulièrement de savoir où nous allons atterrir et il n’est pas rare de devoir recommencer plusieurs fois le même obstacle par faute de visibilité.
Et nos déboires ne s’arrêtent pas là, car il nous reste à aborder un élément dont nous ne pensions pas qu’il pouvait être encore rédhibitoire après 30 ans de progrès dans le domaine du jeu en trois dimensions : la caméra. Celle-ci n’est pas contrôlable par le joueur et elle se déplace automatiquement dans des travellings qui font tout sauf nous aider dans nos déplacements. Alors, oui, la volonté de mettre en place des zones secrètes via cette caméra est louable, mais le résultat est juste pénible la majeure partie du temps.
Un enfer pavé de bonnes intentions
Et l’ensemble de ces défauts qui font que nous ne vous recommanderons certainement pas ce Miraculous : Rise of the Sphinx, sont vraiment regrettables, car la volonté de respecter le matériel d’origine est bien présente et que ce soit durant les phases en Marinette ou celle en Ladybug, nous retrouvons ce qui fait le charme de la série Miraculous, à savoir les atermoiements de notre héroïne concernant sa double identité ou ses histoires de cœurs avec Adrien, ainsi que les petites phrases humoristiques durant les phases d’actions.
Ce Rise of the Sphinx nous raconte une histoire inédite des aventures de Ladybug et Chat Noir avec des boss originaux. Il est possible de débloquer des stickers et autres liens d’amitié avec les différents protagonistes de la série, encourageant ainsi le roleplay et les déambulations dans ces quartiers de Paris. Nous avons aussi à récupérer différents items dans les niveaux pour ainsi avoir la possibilité d’augmenter différentes statistiques de bases tel le nombre de cœurs ou la force de nos attaques. Nous pouvons aussi acheter de nouvelles techniques pour le yo-yo de Marinette ou le bâton de Chat Noir.
De plus, la possibilité de refaire les niveaux avec ces nouveaux pouvoirs va nous permettre de débloquer de nouveaux chemins pour récupérer toujours plus d’orbes ou de macarons pour viser un 100 % qui demande de l’investissement. La volonté de proposer une aventure au contenu sérieux est bien présente et il est vraiment dommage que ce travail soit gâché par une partie technique si limitée.
Il en va de même pour les graphismes. Les textures affichées sont soit passables, soit complètement floues. Nous passons d’environnements urbains qui ne choquent pas à leurs versions « akumatisées » digne de la réalisation d’un myope pris de crises de tremblements sévères. Il est difficile de se prendre pour les héros de notre dessin animé préféré dans ces conditions. Et c’est là encore un crève-cœur vu le reste de la réalisation.
Nous retrouvons en bande-son les pistes iconiques de la série, agrémentée de nouveaux morceaux lors de nos déambulations dans les niveaux. Ceux-ci sont agréables à entendre et ne dénaturent jamais l’œuvre d’origine. La difficulté est adaptée à un public de jeunes joueurs et il est aussi possible de profiter de ces aventures à deux joueurs pour aider notre marmaille à venir à bout d’un passage rendu plus ardu par la prise en main catastrophique.
Conclusion
Malgré une volonté certaine de respecter l’œuvre d’origine et de proposer un contenu sérieux mélangeant combats et exploration dans de grands niveaux en trois dimensions, force est de constater que ce Miraculous : Rise of the Sphinx sur Switch est d’abord une catastrophe technique. Sa prise en main est gâchée par un temps de réaction trop lent, par un framerate souffreteux et par une caméra automatique pénible. C’est dommage, car ses mécaniques de light-métroïdvania et de light-RPG aurait pu offrir une belle plongée dans l’univers de Ladybug, mais vu le tarif de lancement de 50 €, il est impossible de le conseiller.
LES PLUS
- Entièrement doublé en français avec les doubleurs originaux
- L’histoire contée est originale
- Les niveaux sont très grands avec un aspect vertical importants
- La rejouabilité est assurée par les nouveaux pouvoirs débloqués
- Les stickers à débloquer assure le fan-service
- L’ensemble des personnages de la série est présent
- Les éléments de light-RPG sont agréables et bien pensés
LES MOINS
- Le framerate est bien trop souvent en souffrance
- Les combats sont toujours les mêmes
- Le temps de réaction de nos héros est bien trop lent
- La caméra automatique est une catastrophe
- Les graphismes souffrent de textures floues et baveuses