Sortie en 2020 sous l’ère PS4/One, le jeu a bénéficié d’une version « Enhanced Edition » en 2021. Mais c’est fin décembre 2022 que Mortal Shell : Complete Edition sort sur Nintendo Switch ! Alors que nous n’avons que Dark Souls 1 sur notre console, des petits Souls-like apparus entre temps, Mortal Shell réussira-t-il à nous rassasier ? Et bien préparer votre plus belle tenue en spandex complète blanche et apprêtez-vous à rentrer dans des armures pas si vides que ça. C’est parti pour Mortal Shell : Complete Edition !
Carapaces Mortelles
Après un réveil dans un bain de lait géant, vous aurez le droit au fameux tutoriel à la Dark Souls, c’est-à-dire qu’on vous apprend les différents mouvements tout en vous massacrant. Et oui mon gars il faut apprendre à la dure, ce n’est pas facile la vie dans un Souls-Like.
Forcément, lors de ce test, vous nous lirez faire des allusions aux titres de From Software, ils ont tellement instauré les bases du genre qu’il est difficile de ne pas comparer, d’autant plus que Mortal Shell s’en inspire plus que beaucoup.
Après ce réveil difficile, vous errerez avec votre corps frêle et fragile et votre barre de vie ridicule, mais ce n’est pas grave vous tomberez alors sur une armure qui git ici comme par hasard et vous vous en emparerez. C’est alors que la mécanique principale du jeu se met en place, vous pouvez prendre le contrôle de certaines armures. Alors ne vous emballez pas, là où cette feature aurait pu rendre le jeu incroyablement fun, vous n’aurez dans tout le jeu que 4 armures différentes, qui vont faire office de « classe », nous sommes un peu rapides sur cette notion de classe, car en réalité c’est plutôt des stats qui vont changer, vous aurez une armure équilibrée, une avec beaucoup de vie et peu d’endurance, une avec beaucoup d’endurance et peu de vie et une dernière qui permet de lancer certaines techniques plus souvent.
Ensuite tout ça se jouera avec les armes, qui là aussi ne sont pas pléthore et changent en réalité avec peu le gameplay, il n’y a jamais de bouclier, vous aurez donc toujours les mêmes mécaniques de jeux. Là aussi, ne comptez pas avoir des armes un peu rapides et jouer comme bon vous semble, vous êtes plutôt patauds avec des coups globalement très lents.
Mais après tant de parlottes, retournons à nos moutons : Fallgrim ! Une terre pas très accueillante, peuplée de zombies et de monstres, dans laquelle vous errez sans savoir réellement pourquoi, car oui, quitte à copier une partie du gameplay de Dark Souls autant en adopter les codes de narration. Mais ici, bah désolé, mais on ne comprend rien à l’univers, les bribes d’histoires sont trop éparpillées et globalement c’est trop léger voir énigmatique, dommage.
Dark … Souls ?
Nous parlions à l’instant de la narration proche d’un Souls, le gameplay l’est-il aussi ? En réalité c’est là où Mortal Shell va se démarquer, pas forcément en bien cependant. Dark Souls a un avantage, nous laisser un peu de liberté dans le choix de notre gameplay, nous pouvons jouer un guerrier solide avec son bouclier, ou bien un guerrier puissant avec une épée géante, un magicien peureux qui lance des sorts ou encore un personnage un peu plus souple avec une épée légère, bref un gameplay à sa sauce tout en gardant une certaine « lourdeur » et une exigence de gameplay. Mortal Shell nous impose en réalité de jouer le guerrier lourd et lent.
Pas de bouclier dans Mortal Shell, il faut alors jouer avec la parade et l’esquive. Les ennemis classiques qui pullulent dans Fallgrim, vous obligeront à abuser de l’esquive, leurs patterns étant globalement aléatoires et souvent très rapides, voire même parfois buggés ce qui ne permet pas toujours de bien lire le gameplay. Là où les boss eux seront globalement plus simples, après avoir mordu 4-5 fois la poussière, vous comprendrez les mécaniques de ceux-ci. C’est une courbe d’apprentissage bien plus rapide qu’un Souls, ils ont globalement très peu de patterns. Si votre symbole brille, c’est qu’il faut esquiver, la prochaine attaque ne sera pas parable, mais sinon vous pourrez parez ! Et là c’est la joie, le bonheur, l’extase, vous allez assener des dégâts énormes à l’adversaire, tout en vous soignant.
Car oui, pas de fiole de soin dans Mortal Shell, si jamais vous voulez récupérer un peu de vie, il faut réussir, parader ou manger des champignons. Une absence aussi de feu de camp, ici tout se déroule depuis un hub central, dans lequel vous pourrez avancer dans l’histoire (qui consiste à libérer un géant de ce hub), changer d’armure quand vous en aurez trouvé des nouvelles, changer d’arme quand vous en aurez découvert de nouvelles, acheter des objets à un prix incroyablement élevé en début de partie à un marchand, utiliser l’établi pour améliorer vos armes, améliorer vos armures ou bien accéder au mode Rogue Like (on reviendra dessus plus tard). En gros tout se fait depuis cette tour en ruine.
La progression justement sera plutôt linéaire, si l’ambiance et les décors fonctionnent très bien, nous n’avons pas la liberté de raccourcis et autres disponibles dans un Souls, c’est ici très linéaire, voire même un peu plan-plan. Alors vous me direz que ce n’est pas très grave, le jeu se termine en une dizaine d’heures, une quinzaine si vous avez envie de tout faire à fond.
La progression de nos armures est à la Souls aussi, vous allez obtenir des goudrons et des lueurs sur les ennemis et boss. Mais attention, ici pas d’amélioration de statistique, vous n’aurez jamais cette impression d’augmentation de puissance dans Mortal Shell, la parade et l’esquive sont vraiment le point central du gameplay. Si certes l’amélioration des armes peut être visible, elles feront plus de dégâts, celle de l’armure sera globalement plus légère. On appréciera une mécanique qui est propre à Mortal Shell, celle des objets. Quand vous les découvrez, vous ne savez pas à quoi ils servent, il faut alors les utiliser pour le découvrir. Donc c’est une petite surprise la première fois, mais surtout plus vous allez les utiliser plus vous allez découvrir son fonctionnement, à tel point qu’à un moment donné vous maitriserez l’objet et alors son effet sera plus puissant. Mécanique intéressante et sympa il faut l’avouer.
En dehors du gameplay c’est … flou ?
Si l’histoire est floue, les graphismes n’y échappent pas non plus. Que c’est difficile d’apprécier réellement le titre sur notre Switch ! Si l’amélioration de 2021 sur PS5/Series apportait un 60fps/4K constant, sur switch comptez plutôt sur du flou constant et un framerate qui oscille entre 20 et 30fps. De plus, sur switch, les textes sont tous très, trop, petits ! C’est désagréable au possible, en mode portable on se flingue les yeux, même sur une Oled …
L’effet de lourdeurs est donc accentué et surtout c’est assez agaçant ces ralentissements lors des combats où l’esquive et le timing sont les maitres mots. On arrive rapidement à l’inclure dans notre façon de jouer, mais ce n’est pas normal. Sans compter qu’on a très vite l’impression d’affronter les mêmes zombies en boucle, leur nombre est très faible et ça n’aide pas à trouver l’univers agréable.
Nous vous parlions aussi de cette ambiance sombre, en ruine, délabrée, elle est sublime, si sur d’autres supports des panoramas doivent être plutôt bluffants et intéressants, sur la Switch là encore c’est difficile de faire le même constat tellement on a du pixel à foison, l’antialiasing a disparu lors du portage. Les bruitages sont anecdotiques, les musiques encore plus, autant vous dire que ce n’est pas non plus du côté de l’audio qu’il faudra se réfugier pour aimer ce titre. Quoique, cette complète édition ajoute une bande son de boss remaniée par le groupe de Black MetalGrecs Rotting Christ, si comme notre testeur vous aimez le genre, ça fait quand même plaisir … même s’il faut l’avouer que ça ne colle pas vraiment au jeu quand la musique débarque.
Les ajouts de la complète édition sont plutôt légers en réalité, en plus de la musique de boss, nous avons des coloris d’armures (super …), une mini-quête, mais surtout un mode Rogue Like. On ne va pas se mentir, c’est un peu ce qui nous a attirés quand on a vu l’annonce du jeu sur switch, étant donné que l’on connaissait la durée de vie du titre, on ne peut que se réjouir de cet ajout, surtout qu’il est accessible très tôt dans le jeu (dès votre accès au hub).
Mais là est aussi notre déception, ce mode n’est pas très intéressant. Il n’apporte pas grand-chose, en dehors du fait de pouvoir facilement tester dès le début, les différentes armes et armures du jeu. En dehors, nous restons toujours dans cet univers en ruine et fade et ses ennemis qui reviennent en boucle. Mais il aura quand même le bonheur de rajouter un peu de durée de vie à Mortal Shell.
Conclusion
Vous l’aurez compris en lisant le test, Mortal Shell oscille entre l’inspiration forte de Dark Souls et des bonnes idées, dans une exécution sur switch plutôt mauvaise. Si le jeu reste jouable, il n’arrive pas à nous faire oublier tous ces soucis visuels, que ce soit le flou, les textes trop petits, voir même audio avec ses bruitages et sa bande sont anecdotiques. Cependant, si vous aimez le genre, il est loin d’être mauvais, un peu pataud certes, un peu lourdingue dans ses mouvements, mais assez challengeant pour vous combler 10/15h de votre temps. En résumé un bon Souls-Like qui s’assume, qui apporte certaines nouveautés tout en ne révolutionnant pas le genre.
LES PLUS
- Les armures qui servent de « classes »
- L’ambiance et l’univers visuels
- Un gameplay exigeant
- L’utilisation des objets
- L’ajout d’un mode Rogue Like
LES MOINS
- Pas de réelle « classe » ça ne joue que sur les barres
- Flou, le monde est flou
- Des textes beaucoup trop petits en portable
- Un framerate inconstant qui rend fou
- Une progression trop linéaire
- Des patterns trop aléatoires pour les mobs et trop simples pour les boss
- Un mode rogue like un peu anecdotique
- Une narration trop éparpillée et trop peu compréhensible