Dans un passé fort lointain, en 1986, alors que le premier The Legend of Zelda faisait son apparition sur la Famicon Disk System, un autre jeu faisait des ravages sur les bornes d’arcade : Rampage. Dans celui-ci, vous pouviez incarner trois monstres terrifiants qui avaient pour mission de détruire toute une ville.
Trente-sept ans plus tard, un développeur indépendant finlandais du nom de Loren Lemcke décide de reprendre les grandes lignes de Rampage pour nous proposer Terror of Hemasaurus. Sorti le douze janvier sur Nintendo Switch au prix de quinze euros, arrivera-t-il à nous faire rugir de plaisir ?
Avant de commencer le test, nous tenons à préciser que le jeu ne propose aucune traduction française. Un niveau moyen / bon en anglais est nécessaire pour jouer à Terror of Hemasaurus.
Grodzilla ! Grodzilla ! Grodzilla !
La Terre est en danger ! Alors que le réchauffement climatique condamne peu à peu notre si belle planète, les riches continuent de s’enrichir en profitant de notre inaction. Dans notre malheur, un Hemasaurus, un monstre ressemblant à Godzilla, est libéré par la fonte des glaces.
Cela fait des années que les pratiquants de la secte du lézard s’attendent à la venue de la bête sacrée qui permettra, par la violence, de sensibiliser les terriens au désastre écologique qui se déroule sous nos yeux. C’est à alors à nous, Hemasaurus tout juste sorti des glaces, d’aller sauver la planète en semant le chaos autour de nous.
C’est sur ce pitch absurde et très prometteur que Terror of Hemasaurus débute. Notre mission, si elle n’est pas encore assez claire, est de provoquer le plus de pagaille dans la ville dans laquelle nous nous trouvons. Cela signifie que nous devrons détruire ses bâtiments et tuer sa population en n’épargnant personne, tout en se débarrassant de la police et de l’armée qui essayeront de nous arrêter.
Le gameplay est accessible et s’assimile en moins de cinq minutes, montre en main. « Y » nous permet de frapper dans les bâtiments pour les faire s’écrouler. « X » nous permet de tirer avec notre pied sur tout ce qui s’approche de notre personnage. Cela peut être des humains comme des voitures qui iront s’encastrer sur les immeubles. Avec « A », nous pouvons croquer la vie à pleines dents en se délectant de quelques humains qui iront régénérer notre vie. « B » nous permet de sauter et de retomber de toute notre grâce d’Hemasaurus sur une population qui décèdera instantanément.
Il y a quatre monstres jouables qui possèdent tous un pouvoir spécial différent et qui s’active avec « R ». L’Hemasaurus utilise de puissantes ondes psychiques pour détruire tout ce qui se trouve autour de lui, le Clocksloth, un énorme paresseux, ralentira le temps, l’Autonomous Hemasaurus lancera des roquettes téléguidées et le Salamandrah crachera des flammes.
Il y a deux modes de jeu : le mode histoire et le mode infini. Le mode histoire nous place dans un récit absurde truculent où l’humour et l’ironie sont les maîtres mots. Il est composé de trois chapitres, dans lesquels les niveaux sont séparés par de courtes cinématiques.
Les niveaux proposent des objectifs assez différents et variés, toujours dans cette idée de chaos et de destruction permanente. Nous allons par exemple avoir à détruire soixante-quinze pourcents de la ville, tuer un certain nombre d’habitants, mais aussi des quêtes plus inhabituelles, comme celle où nous devons réussir à détruire les bâtiments d’une couleur sans toucher aux autres.
Il y a aussi des niveaux bonus dans lesquels nous devons détruire des objets le plus rapidement possible.
Bien que les mécaniques de Terror of Hemasaurus ne se renouvellent pas, le gameplay est assez intelligent pour garder un sentiment de nouveauté pendant toute la progression. L’ajout de nouveaux défis farfelus (comme celui où, pour pallier à la violence du jeu, nous devons sauver des chatons et des chiots tout mignons !) ou de nouveaux ennemis fait que le jeu permet d’être agréable du début à la fin.
Un jeu qui vous demande de manger des policiers pour sauver la planète
Nous avons pris énormément de plaisir à tout détruire sur notre passage, à jouer les Godzilla amateurs, et à manger les policiers qui tentaient vainement de se frayer sur notre chemin.
La grande force de Terror of Hemasaurus est d’être un jeu totalement idiot, violent pour pas grand-chose, et de réussir par la stupidité à nous proposer un message intelligent et indispensable sur la catastrophe écologique en cours.
L’histoire est courte, absurde à souhait, et nous nous sommes beaucoup amusés dans ce récit qui n’hésite pas à briser le quatrième mur, qui semble partir dans tous les sens mais qui est pourtant parfaitement structuré. Il faut noter que cet humour n’est pas forcément au goût de tous et si vous n’êtes pas familiers à l’absurde, nous vous conseillons de vous détourner de ce jeu.
Le mode infini nous permet d’enchaîner les niveaux jusqu’à notre mort. Bien que la difficulté ne soit pas très relevée, c’est le moment idéal pour de courtes sessions avec vos amis.
Car oui, Terror of Hemasaurus nous permet de jouer jusqu’à quatre personnes en coopération ! Que ce soit le mode histoire ou infini, nous pouvons nous amuser à créer le chaos avec nos amis. Bien que l’action soit quelque peu confuse, la simplicité du gameplay le rend accessible et jouissif, même pour un débutant.
En revanche, le mode histoire nous a semblé un peu court : il dure entre une heure trente à deux heures. Même si le récit a la durée parfaite pour ne pas être répétitive, nous avons la sensation que le prix de quinze euros est peut-être un peu élevé pour le contenu proposé.
Autre petit défaut, mineur certes, mais les touches ne sont parfois pas les plus pratiques sur console. Nous restons souvent accrochés à un bâtiment alors que nous voulions sauter sur les ennemis.
Les graphismes sont charmants, un pixel art qui possède sa patte et, même si les décors de ville sont tous les mêmes, nous avons apprécié nous « balader » dans ces derniers. La musique est elle aussi dans des teintes de 8-bit et nous avons apprécié son énergie, même si cette dernière n’est pas la plus exceptionnelle ou la plus remarquable.
Ce portage sur console, hormis le défaut susmentionné, est très agréable. Nous avons l’impression que Terror of Hemasaurus peut vraiment être le jeu sans prise de tête quand nous voyageons, dans lequel nous pouvons nous amuser tout en continuant à discuter avec nos amis.
Le jeu ne propose aucune traduction française et, bien que ce soit bête de perdre l’humour omniprésent de ce titre, il reste quand même accessible sans traduction.
Conclusion
Quelle belle surprise que ce Terror of Hemasaurus ! Ce beat’em all est une très belle production indépendante. Le gameplay, très simple, nous propose une expérience réjouissante dans la peau d’un monstre qui détruit des villes entières pour sauver la planète du réchauffement climatique. Avec un humour omniprésent, le jeu est idéal pour des moments sans prise de tête, que ce soit seul ou en coopération jusqu’à quatre joueurs. Nous regretterons juste son prix un peu élevé (15€) pour un contenu assez faible, ainsi que l’absence d’une traduction française.
LES PLUS
- Un gameplay simple et très accessible
- Le jeu idéal pour ne pas se prendre la tête
- Un jeu réjouissant et vraiment fun
- Un jeu qui réussit à la fois à être bête et intelligent en même temps
- La progression maîtrisée pour ne pas s’ennuyer
- Une histoire absurde qui nous a fait rire plus d’une fois
- Jouable jusqu’à quatre joueurs en local !
- Un jeu parfait pour de courtes sessions avec ses amis
- La possibilité de sauver la planète en mangeant nos ennemis
- Des chatons et des chiots très mignons
- Des graphismes et une bande-son réussis
LES MOINS
- Un prix peut-être un peu cher pour la faible durée de vie
- Un humour qui ne plaira pas à tout le monde
- Une difficulté accessoire
- Quelques problèmes avec notre monstre qui s’accroche trop facilement aux bâtiments
- Pas de traduction française