Notre chère Switch n’est avare ni en jeux de type roguelite ni en jeux de type twin-stick shooter mais des titres qui combinent ces deux aspects ne sont pas légion. Le dernier titre du studio Exordius Games, Last Encounter, tente donc de combler ce manque en nous mettant aux commandes d’un vaisseau au fin fond de l’espace.
Une histoire inoubliable
Comme malheureusement dans beaucoup de jeux d’action, l’histoire tient sur un post-it et n’est franchement pas intéressante… Des aliens ont débarqué depuis un portail situé dans l’espace et ont éradiqué l’humanité, à part une station scientifique. Les habitants de la station ont trouvé un moyen de répliquer le portail des aliens et ont envoyé une flotte de vaisseaux à travers pour mettre fin à ce conflit. Cette flotte n’étant jamais revenue, ils ont décidé d’envoyer un seul pilote en reconnaissance pour découvrir ce qui s’est passé. Vous l’aurez deviné : ce pilote c’est vous. Les scientifiques ont aussi trouvé le moyen de numériser votre esprit et peuvent donc vous réinjecter dans un nouveau corps si jamais vous mourez. On peut tout de même noter une certaine volonté de justifier l’aspect roguelite du jeu et du fait que vous devrez mourir et revenir pour mener à bien votre mission.
Le début du jeu commence donc toujours de la même façon : vous choisissez un pilote et un vaisseau. Le jeu vous propose quatre pilotes et quatre vaisseaux différents. Le choix du pilote va déterminer les bonus concernant la quantité de santé et de bouclier ainsi que la vitesse de tir. Quant au choix du vaisseau, il définira l’arme de départ ainsi que la quantité de dégâts, la valeur du bouclier et la survivabilité (sa capacité à résister aux attaques). Chaque vaisseau dispose aussi d’une attaque spéciale qui pourra vous sauver la mise. Vous aurez ensuite accès à la boutique d’améliorations permanentes. Ces achats ne pourront être effectués qu’avec de la monnaie que vous récolterez dans les niveaux. Une fois débloquées, ces améliorations pourront être utilisées lors de tous vos essais (runs).
Faire et défaire, c’est toujours travailler
À chaque début de run, vous apparaissez dans un niveau généré aléatoirement et le but est de parcourir celui-ci afin de trouver une clé de portail. Une fois le portail ouvert, vous pouvez changer de galaxie et ainsi vous rapprocher des aliens et de leur anéantissement.
Au fur et à mesure de votre avancée, la clé du portail est fragmentée et vous devrez trouver les différents morceaux pour pouvoir la reconstituer. Pour récupérer les différents fragments, vous devez faire un saut spatial pour aller dans une autre partie de la galaxie. Ce fonctionnement manque clairement d’explications et d’ergonomie. Il faut obligatoirement passer par la carte très simpliste du jeu pour changer de partie de la galaxie mais aucune mention n’en est faite nulle part. On se retrouve donc parfois à errer dans un niveau qui ne dispose pas de sortie visible tant qu’on n’a pas compris qu’il fallait se téléporter.
Dans l’espace, personne ne vous entend crier
Les contrôles du vaisseau se font de manière traditionnelle pour un twin-stick shooter, à savoir que vous dirigez les déplacements du vaisseau avec le stick gauche et vous contrôlez son orientation (et donc la visée) avec le stick droit. Vous disposez aussi d’une touche de tir et d’une touche de dash (déplacement rapide sur une courte distance). Ces commandes basiques sont donc relativement accessibles pour tout type de joueur.
Lorsque vous parcourez les niveaux, la destruction d’ennemis va vous permettre de récolter des pièces d’or afin d’acheter des améliorations permanentes dont vous pourrez vous équiper. Il faudra néanmoins vous armer de patience car la récolte de pièces est assez lente par rapport au prix demandé par les améliorations. Vous pourrez aussi trouver des améliorations temporaires (valables pour la run en cours) qui vous permettront de varier vos tirs et de les adapter à la situation. Ces power-ups temporaires possèdent des munitions limitées, contrairement à votre tir de base.
Là où le bât blesse est que le jeu est difficile dès le début et ne dispose pas de courbe d’apprentissage. Dès le premier niveau, les ennemis sont très agressifs et viennent facilement au corps à corps, vous forçant à vous déplacer constamment. Les niveaux étant parsemés de mines et autres pièges, le bouclier de votre vaisseau et la santé de votre pilote fondent comme neige au soleil. Dans les niveaux les plus avancés, vous serez aussi mis à rude épreuve via des trous noirs placés un peu partout et qui modifient non seulement vos déplacements mais aussi vos tirs à cause de leur force d’attraction. La combinaison de tous ces éléments fait que les premières runs ne durent pas plus de quelques minutes et engendrent beaucoup de frustration car ce n’est même pas plaisant à jouer. Même si les développeurs ont fait l’effort d’ajouter des améliorations temporaires au sein des niveaux, celles-ci ne suffisent jamais à contrebalancer la difficulté du titre.
Visuellement, le jeu est assez joli avec pas mal d’effet lumineux qui font très science-fiction et qui ajoutent un cachet vraiment très sympa. En mouvement, cela nuit cependant beaucoup à la lisibilité de l’action et l’on perd parfois son vaisseau de vue, ce qui aboutit à des morts bêtes et énervantes.
Peut-être, afin de pallier la difficulté du titre, est-il possible de jouer à plusieurs en coop locale et ainsi de dézinguer de l’alien jusqu’à quatre joueurs. Toujours une bonne idée sur le papier, dans ce titre cela se traduit par encore plus d’effets d’explosion dans tous les sens et de morts accidentelles à cause de la lisibilité problématique. Heureusement le friendly fire n’est pas actif, vous ne craindrez donc pas de tirer par inadvertance sur vos alliés. En cas de mort, un de vos alliés peut sacrifier de la santé afin de vous faire revenir dans la partie. Cela ne sera pas possible si sa santé est trop faible. La coop locale rend quand même le jeu (un peu) plus fun, même si la redondance des niveaux est toujours présente.
Last Encounter est l’un des rares jeux Switch à proposer des réglages graphiques dans les options. Concrètement, vous pouvez privilégier les graphismes, la rapidité ou trouver un entre-deux. On ne peut que saluer l’initiative, même si nous avons constaté quelques ralentissements, même en privilégiant la rapidité. Cela a été grandement amélioré avec la dernière mise à jour.
À noter que le jeu est seulement en anglais, coréen et chinois.
Conclusion
Last Encounter est un jeu qui aurait pu être vraiment sympa avec un peu plus de peaufinage concernant la difficulté. Il aurait aussi fallu trouver plus de diversité dans les missions car l’éternel recommencement dû à l’aspect roguelite fait que l’on a vraiment l’impression de toujours faire la même chose. Vous l’aurez compris, c’est un titre trop basique pour être inoubliable, malgré une partie graphique vraiment réussie.
LES PLUS
- Des graphismes vraiment sympas qui rappellent les shoot ’em up
LES MOINS
- Pas de courbe de difficulté
- Manque de lisibilité de l’action
- Répétitivité des missions
- Pas fun