En 1996 sortait Breakers, une nouvelle licence de VS fighting de Visco sur borne d’arcade et NEO-GEO. 2 ans plus tard sortait Breakers Revenge, une version améliorée de Breakers uniquement sur borne cette fois-ci. Faisons un bond de quelques années et nous voici en 2023, le 12 Janvier pour être exact, QUByte Interactive nous donne l’occasion de découvrir ce jeu dans Breakers Collection. Le jeu est sorti sur PS4, PS5, PC, Xbox Series et One ainsi que notre belle Nintendo Switch. Le jeu a-t-il perdu de son charme avec les années ? Que vaut cette collection ? C’est ce que nous allons voir ensemble.
Pourquoi se bat-on ?
Ici on va au plus simple : plusieurs combattants se rendent au F.I.S.T, un tournoi annuel de bagarre afin de gagner moult pognon et chaque combattant a une raison particulière de se rendre à ce tournoi. Cependant, celui-ci est reconnu comme l’un des plus dangereux, on en ressort que très rarement vivant car son organisateur, le sorcier Baï Hu, prend un malin plaisir à absorber l’énergie vitale des vaincus.
Au niveau des personnages jouables, nous n’en n’avons que 10, mais chacun se joue avec son style. On y retrouve Sho, un maître du karaté qui veut se venger de son rival Dao Long car il lui a fait une vilaine cicatrice, Pielle un italien (devenu français dans Revenge) se battant avec sa rapière et une belle moustache, Condor l’amérindien se battant en slibard pour sauver sa terre natale, Rila une femme sauvage du Brésil qui se bat pour protéger la nature, Tia une kick-boxeuse recherchant son frère, Alsion III un mort-vivant égyptien, Maherl un bandit oriental qui utilise une lampe magique pour se battre, Saizo un ninja qui se bat pour venger son clan et Baï Hu notre sorcier maléfique organisant le tournoi.
Alors en lisant cette description, vous vous êtes probablement dit : « Mais c’est ultra cliché !!! », mais c’était la mode à l’époque, surtout dans les jeux japonais. Une fois cette barrière passée, vous vous êtes surement dit : « Mais il y a une grosse partie du casting qui ressemble à des mix de persos de Street Fighter ! » et vous auriez raison : à cette époque Street Fighter 2 (et ses 15 000 versions) était LE jeu de baston référence. On se retrouve avec un clone de SF2 mais à la sauce Visco : 4 boutons, couleurs criardes, voice acting abusé, personnages clichés mais très dynamiques et funs à jouer.
La collection propose Breakers et Breakers Revenge, une version « améliorée » du jeu d’origine. Ce que Revenge ajoute c’est un nouveau personnage, le choix des handicaps en VS arcade, pouvoir jouer avec le boss de fin ainsi que quelques changements au niveau graphique dans les stages ou l’écran de sélection de personnages. Sinon, vous débloquerez des titres et des avatars pour votre profil en ligne en jouant au jeu. Le jeu propose aussi une galerie d’artworks et de sound design ainsi qu’une interview de Tetsuo Akiyama, le président de Visco.
4 boutons pour un combo
On joue avec un stick et 4 boutons : 2 poings et 2 pieds, dont chacun a une variante faible et une variante forte. On y retrouve les traditionnelles manipulations à base de quart de cercle, de dragon, de charge, de 360 pour effectuer des coups spéciaux. Chaque personnage possède 3 super différentes s’effectuant avec une manipulation spéciale, très souvent 2 quarts de cercle puis un bouton. L’exception à ce gameplay est Baï Hu (encore lui) dont tous les coups spéciaux et les super se font en appuyant juste sur plusieurs boutons sans avoir besoin de toucher le stick. Pour la super, vous disposerez d’une jauge en bas qui se remplira au fur et à mesure des coups donnés et reçus. Vous pourrez stocker jusqu’à 3 barres de super et vous les gardez d’un round à l’autre.
Il y a la possibilité d’annuler les normaux par des spéciaux et les spéciaux avec des super, ce qui offre un panel de combo assez fou pour chaque personnage.
Le roster peut paraître maigre avec ses 10 personnages, mais chacun ayant son propre gameplay, vous allez rapidement trouver chaussure à votre pied. Condor par exemple est un mix entre T.Hawk et Zangief ou il faudra réussir ses 360 pour détruire la barre de vie de son adversaire. Dao Long est un mix entre Guile et D-Jay avec ses charges, Rila est une Blanka…. Si vous êtes habitué à SF2, vous allez encore plus retrouver vos marques.
Au niveau des commandes à entrer, le jeu est moins exigeant que SF2 et plus permissif, ce qui permet à des néophytes du jeu de VS de pouvoir rapidement faire ses premiers coups spéciaux et de prendre du plaisir rapidement. Pour vous entraîner, le jeu propose un mode entraînement plutôt complet avec l’affichage des hitbox (pour voir si un coup touche ou non), des inputs (pour voir si vous faites vos commandes correctement ou non) ainsi que la possibilité de donner un comportement particulier à notre sac de frappe pour pouvoir mieux apprendre à gérer certaines situations.
Une fois que vous aurez rapidement compris comment votre perso se joue, vous pourrez aller vous battre en ligne. Et là, encore une fois, on va au plus simple mais à l’efficace : les ranked match pour jouer avec des gens de votre niveau en gravissant les échelons, les casual match pour vous battre contre n’importe qui, et puis la possibilité de créer un lobby pour vous battre avec vos amis.
Au niveau des combats en ligne, on est sur du Rollback Netcode, permettant d’avoir une plus grande précision et de ne pas rater nos commandes à cause d’un input passé dans le vent à cause d’un saut de frame, ce qui est une excellente chose. Et autre bonne nouvelle, le jeu est crossplay, vous pouvez donc jouer avec n’importe qui sur n’importe quel support. De plus, un bel ajout du mode en ligne est le mode replay vous permettant de revoir vos propres matchs pour étudier là où vous avez foiré pour vous améliorer ou regarder des gens d’un niveau plus haut qui joue votre personnage pour comprendre certaines choses en plus. Pendant les replays, vous pourrez faire avance rapide ou retour en arrière pour pouvoir regarder des moments qui vous intéressent (un combo, une situation de contre…) le tout en affichant les commandes que la personne a faite, un vrai plaisir pour ceux qui veulent devenir plus fort.
Avant de trouver un combat, vous pourrez régler diverses options comme choisir dans quelle région du monde jouer afin de ne pas vous retrouver à jouer avec des gens qui laguent comme jamais. Vous avez même la possibilité de choisir de jouer avec quelqu’un qui est en connexion filaire ou en wifi, bref tout un choix possible pour améliorer votre expérience en ligne. De manière générale on trouve quelqu’un assez rapidement pour jouer et on peut s’entraîner pendant la recherche pour ne pas poser la manette et être bien chaud lorsque le match commence.
Sinon, pour ceux qui veulent une expérience solo uniquement, désolé pour vous, le jeu ne propose que le mode arcade à l’ancienne où vous affrontez l’ordi à travers une série de combat pour battre le boss final.
La beauté d’un combat
Le jeu a super bien vieilli, la 2D reste très belle, même pour notre époque. C’est coloré, avec des couleurs parfois criardes mais jamais de mauvais goût. Cette direction artistique était là pour attirer le chaland sur la borne afin qu’il dépense ses petites pièces à se faire éclater en boucle par le champion régional de la salle. Les animations sont très fluides, on comprend vite ce qui se passe à l’écran et les indications sont quelque peu flashy pour ne pas perdre trop de temps à vérifier nos ressources (vie, barre de super). Pour cette collection, le jeu vous propose un affichage 4:3 ou 16:9, mais nous vous recommandons de rester en 4:3 car le jeu a été prévu dans ce format et le 16:9 étire l’image, faussant un peu les distances.
Quant au sound design, ça crie, ça crie beaucoup même. Mais encore une fois, dans le contexte de l’époque, il fallait se démarquer des autres en faisant plus de bruit. Mais le voice acting est plutôt rigolo avec les japonais qui essaient de prononcer le nom des spéciales ou des super en anglais avec leur accent (mention spéciale au « Bonjour Shot » de Pielle qui a la voix qui déraille à chaque syllabe ou au « Rapid Gale » de Tia qui donne une magnifique illusion auditive en français parlant d’un certain appendice appartenant à Gaël). Quant à l’OST du jeu, la musique est assez particulière, on est sur quelque chose d’acceptable, mais rien de transcendantal. Il nous manque ce petit quelque chose pour la rendre unique et se surprendre à la fredonner sous la douche.
Bref de manière générale, le jeu reste plaisant même pour des standards actuels à ce niveau-là.
Un point faible de la collection est qu’elle est uniquement en anglais. Si vous n’êtes pas familier avec cette langue, il vous faudra aller sur le net pour trouver les infos que vous recherchez.
Conclusion
À travers Breakers Collection, QUByte nous propose de découvrir ou de rejouer à un clone de SF2 à la sauce Visco. Un jeu fun, rapide à prendre en main, qui reste plutôt beau pour notre époque, ce qui permet de passer une chouette soirée entre copains. Pour ceux qui veulent doser un peu le jeu, il propose un mode entraînement efficace ainsi qu'un mode en ligne très bien foutu. Les points faibles du jeu étant un contenu hors ligne assez chiche ainsi que l'absence d'autre langues que l'anglais.
LES PLUS
- Facile à prendre en main
- Une direction artistique à l'ancienne qui fait encore mouche aujourd'hui
- Un roster de personnage varié
- Un mode entraînement qui propose pas mal de choses
- Une mode en ligne excellent
LES MOINS
- Faut aimer les jeux de VS
- Un contenu hors ligne pauvre
- Pas de français
- L'OST plutôt générique
Petite précision pour les amateurs de jeu en solo : la difficulté est uuuuuuuultra abusée ! ça commence déjà à chauffer dès le 4ème adversaire et le boss de fin est juste impitoyable. Je n’ai toujours pas réussi à le finir…