À la question « que faut-il pour faire un grand jeu ? », il est rare d’entendre « avoir un hamster comme héros ». C’est pourtant ce que nous propose Pompom The Great Space Rescue, le dernier titre des développeurs de Tomo Camp publié par PID Games. Alors quand, en plus, ce jeu nous propose de nous replonger dans un gameplay à la Lemmings ayant abusé de caféine, il n’en fallait pas plus pour nous plonger dans les aventures de Pompom et même si l’envie de chanter le générique d’Hamtaro nous a vite submergé, l’expérience fut pourtant très agréable, voici pourquoi.
Quand Hamtaro rencontre Doraemon
Tout commence pourtant dans le meilleur des mondes de Hamster. Nous parcourons inlassablement les quelques centimètres carrés de notre roue quand notre maître, Hoshi, arrive les bras chargés de pierres précieuses. Ce trésor, il ne sait pas d’où il vient puisqu’il lui est littéralement tombé aux pieds. Saisissant l’opportunité, notre Hoshi s’en est emparé sans savoir que ses propriétaires, des chat pirates sont à sa recherche. Et c’est tout naturellement donc, que notre maître se retrouve kidnappé devant nos yeux. Tels nous mêmes, dans notre roue, notre sang ne fait alors qu’un tour et nous décidons de partir à sa recherche. Et s’il faut pour cela aborder chacun des vaisseaux de la flotte des chats pirates, qu’il en soit ainsi.
Cette introduction est très drôle et complètement décalée. Nous sommes directement dans le trip qu’ont voulu mettre en place les développeurs de Tomo Camp et ce n’est pas le design général des personnages rappelant aussi bien Doraemon qu’Hamtaro qui va nuire à notre plaisir. Le reste de notre aventure est plus calme en termes de narration et il faudra attendre la libération d’Hoshi pour profiter d’une nouvelle séquence digne de ce nom.
Cette histoire, ainsi que les bases du gameplay, est entièrement disponible dans notre langue de Molière, et il faut bien avouer que celles-ci sont directement accessibles. En effet, notre Pompom est un hamster indépendant qui n’a pas besoin que nous nous occupions de le diriger. Par contre, il a une fâcheuse tendance à foncer sans réfléchir et notre tâche va donc consister à placer sur son chemin de quoi lui permettre d’atteindre la sortie. À la manière d’un Lemmings ou d’un Kirby et le pinceau arc-en-ciel, nous allons devoir modifier l’environnement plutôt que le subir.
De l’art du renouvellement
Dans un premier temps, ces modifications sont assez simplistes. Notre Hamster avance et, arrivé en bout de plateforme, il saute. Nous pouvons dès lors arrêter le temps pour un court instant pour ainsi avoir tout le loisir de prévoir la trajectoire que va suivre Pompom et mettre au bon endroit la plateforme qui lui permettra d’avancer. Facile. Sauf que très vite nous allons devoir gérer différents éléments qui vont venir nous mettre des bâtons dans les roues. Dans un premier temps, c’est la quantité limitée de ressources disponibles qu’il nous faudra gérer. Puis, dans un second temps, ce sont des ennemis qui vont chercher à entraver notre avancée.
Heureusement pour nous, avec un peu de talent, nous pouvons nous servir de ceux-ci, en leur sautant sur la tête, pour progresser dans le niveau sans dépenser nos précieuses ressources. Pour varier le tout, des trampolines ou des plateformes en forme de coins s’ajouteront à notre arsenal. Et c’est à ce moment précis que Pompom prend toute son envergure. Chaque nouvelle zone nous apporte son lot de nouveautés et le gameplay s’en trouve s’en cesse renouvelé. De plus, des niveaux spéciaux viendront nous sortir de notre routine en nous proposant de nouvelles variations.
C’est ainsi que nous nous retrouvons à manipuler des nuages ou des ballons, par la suite, il va nous falloir gérer un Pompom que l’ingestion de piment a rendu un peu hystérique, sans parler de fantômes à éloigner ou des rails à poser en urgence, sans parler de la conclusion de chaque monde, qui va nous permettre de déambuler dans l’un des bateaux des chats pirates avant une rencontre avec le boss du niveau. La sensation de faire toujours la même chose n’est jamais présente dans notre aventure en compagnie de Pompom.
Ce n’est pas pour autant que celle-ci se montre facile. Si dans un premier temps, nous avançons facilement jusqu’à la fin des tableaux. Très vite, le positionnement des ennemis nous oblige à mettre en place des stratégies différentes et si celles-ci ne marchent pas, il nous faut alors comprendre ce que les développeurs ont souhaité que nous fassions à tel ou tel endroit pour utiliser nos items et les ennemis du mieux possible. Enfin, la collecte de pièces pour débloquer des niveaux et de carottes d’or pour… débloquer aussi des niveaux nous oblige à maîtriser parfaitement chaque tableau.
Des contrôles au poil
D’un point de vue, nous commençons notre odyssée en ayant à faire un choix. Allons-nous opter pour des graphismes lissés ou laisser le pixel art de Pompom nous emmener dans son monde. Dans les deux cas, le résultat est très satisfaisant. Déambuler dans ces mondes rappelle fortement ce que proposait Super Mario sur Super Nintendo. Le rapprochement, autant en termes de sprites que de décors est vraiment troublant tant les similitudes sont importantes.
Les animations de l’ensemble des personnages sont irréprochables et si le rythme général n’était pas si effréné, nous aurions pu profiter de l’ensemble des mimiques des protagonistes de cette histoire. La bande-son est en adéquation avec le reste. Elle se renouvelle à chaque nouveau monde et fait la part belle aux sonorités chip-tunes. Elle sait se montrer agréable sans pour autant être inoubliable.
La dernière partie de ce test concernera les contrôles mis en place par les développeurs de chez Tomo Camp. Si nous avons souvent à déplorer le manque d’optimisation des portages arrivant sur Switch, c’est tout l’inverse qui se passe ici. Que ce soit l’écran tactile, le gyroscope de nos manettes pros ou les sticks, tout est pris en charge et nous pouvons jouer et régler l’ensemble de ces fonctionnalités comme nous l’entendons.
Si dans un premier temps, le stick en mode docké et le tactile en mode nomade nous ont paru les plus naturelles à utiliser. L’essai, en mode docké, des contrôles gyroscopiques s’est montré plus que concluant. Tout du moins une fois la sensibilité réglée correctement. Dans tous les cas, nous mettons facilement en pause l’action en cours pour ensuite déposer où nous le voulons l’item sélectionné. Notre seul bémol concerne l’absence de visualisation engendrée par les contrôles tactiles. Toutefois, le level design est suffisamment bien conçu pour ne pas nous handicaper à une case près.
Conclusion
Si l’envie d’un petit jeu mêlant réflexes et réflexion vous tente, le tout dans un univers mignon, ne cherchez plus et foncez sur le titre de Tomo Camp : Pompom The Great Space Rescue. Avec son histoire qui ne se prend pas au sérieux et son gameplay qui nous demande d’emmener son héros au bout d’un niveau en ne jouant qu’avec les éléments à notre disposition, il sait se montrer captivant dès les premières minutes tout en renouvelant régulièrement ses mécaniques. Ses graphismes rappelant fortement le Super Mario de la Super Nintendo sont forcément de qualité tandis que l’ensemble des prises en main disponibles sont toutes parfaitement fonctionnelles. Une belle arrivée sur Switch pour un titre étonnant et plein de saveur.
LES PLUS
- Les graphismes, aussi bien lissés que classiques, sont de qualité
- La bande-son se renouvelle régulièrement
- Le gameplay est sans cesse modifié par l’ajout de nouveaux éléments à gérer
- La prise en main est optimale, aussi bien au stick, en tactile ou au gyroscope
- Le level design est toujours très intelligent
- La narration est d’emblée complémentent décalée
- Le mélange Lemmings Kirby et le pinceau arc-en-ciel marche très bien
- Tout ça pour juste 10 €, c’est plus que correct
LES MOINS
- Les graphismes sont très très très proches de Super Mario quand même, qui a dit trop ?
- Pas d’option de difficulté