On a attendu très (trop ?) longtemps l’arrivée de Persona 5 sur Switch, mais comme un bonheur n’arrive jamais seul, Atlus nous sort aussi Persona 3 Portable ainsi que Persona 4 Golden ! Et le tout en français ! Alors, penchons-nous aujourd’hui autour du quatrième opus de ce spin-off de la licence Shin Megami Tensei. Préparez votre plus beau jeu de tarot, acceptez la part d’ombre à l’intérieur de vous-mêmes, et surtout, allumez la TV un soir de pluie. C’est parti pour Persona 4 Golden !
Bienvenue dans votre nouvelle vie
Comme d’habitude dans Persona, vous dirigez un héros muet (enfin, vous choisissez ses dialogues), qui porte le nom que vous lui attribuez. Cependant, nous allons nous utiliser le nom de Yu Narukami, c’est le nom utilisé dans la série d’animation par exemple.
Vous êtes donc Yu Narukami, obligé de changer d’école et de venir vivre chez Dojima, son oncle. Ses parents étant obligés de partir à l’étranger pour le travail, vous débarquez donc dans la petite ville d’Inaba, une ville rurale japonaise tout ce qu’il y a de plus classique. Pour quelqu’un qui vient de la grande ville comme Yu, c’est alors un peu déconcertant, mais nous nous adaptons rapidement, notamment avec la présence de Nanako, votre petite cousine et fille de Dojima, mais aussi des amis que vous allez vous faire à l’école comme Yusuke, Chie ou encore Yukiko.
Mais peu de temps après votre arrivée, des phénomènes étranges commencent à arriver à Inaba. Des gens disparaissent, puis on les retrouve morts dans des circonstances étranges, voire horribles. Dojima, l’oncle de notre héros, est en charge de l’affaire. Cependant, Yu et ses amis vont rapidement se rendre compte qu’ils peuvent accéder à un monde étrange, notamment à la suite d’une légende de la ville d’Inaba : « Si l’on regarde l’écran de sa TV éteinte à minuit par temps de pluie, le visage de son âme sœur apparaîtra ».
Grâce à cette légende, notre héros et ses amis découvrent qu’ils peuvent accéder à un monde parallèle, à l’intérieur des TV. Et cet univers a un lien avec les affaires de meurtres qui se déroulent à Inaba. Nous allons donc nous retrouver rapidement embarqués dans la résolution de ces affaires, notamment après la disparition de Yukiko, l’une de vos amies…
C’est chaque jour la belle vie chez Junes !
La série Persona se démarque de sa série mère Shin Megami Tensei par son côté social. Vous allez vivre chaque jour auprès de Yu. Aller en cours la journée, se balader dans Inaba l’après-midi. Vous allez découvrir des personnes plus intéressantes les unes que les autres.
Vous allez aussi vous lier d’amitié avec vos camarades de classe, rentrer dans un club sportif ou encore une activité plus classique comme le théâtre. Bref, une vie scolaire bien chargée, le tout en répondant juste bien sûr aux différentes questions posées en classe.
Ces interactions vont vous aider dans votre progression côté donjon, mais aussi à avancer dans vos relations et autres évènements. Étudier, par exemple, va bien évidemment augmenter votre connaissance, mais manger un plat très épicé peut quant à lui augmenter votre courage. Mais attention, chacune de ces activités vous prend un créneau de votre journée. En général vous n’en avez que deux, un après les cours et le soir.
Mais vivre dans Inaba n’est pas la seule chose à faire dans Persona 4 Golden, il y a bien sûr l’exploration de donjon !
Il y a de la brume non ?
L’exploration de donjon fait avancer l’histoire de Persona, mais c’est aussi une épée de Damoclès au-dessus de votre tête. S’il pleut pendant 2 jours d’affilée, alors de la brume sera présente ensuite. Mais après chaque brume il y a un mort, et c’est alors le game over pour vous.
Il faut donc bien gérer son timing, entre avancer nos relations sociales et aller dans ce monde parallèle. Vous aurez un donjon à découvrir pour chaque « affaire », ce donjon peut être exploré entièrement en une seule fois, ou alors en plusieurs fois. Mais attention, y aller plusieurs fois vous fait forcément perdre du temps dans les relations du monde réel.
Au niveau des combats, vous retrouverez quelque chose de plutôt classique dans la licence. Votre héros peut avoir plusieurs Personae, qu’il peut alors changer à la volée en combat. Les autres membres de votre équipe, eux, ont une Persona qui leur est associée. S’en suit alors la fameuse relation des types de Shin Megami Tensei / Persona.
Si l’adversaire est sensible à la foudre, que vous l’attaquez avec un sort de foudre, alors il y aura un tour supplémentaire en plus de l’étourdir. Si jamais tous les ennemis sont étourdis, alors vous pouvez faire une attaque groupée. Ces attaques sont très efficaces. Cependant attention, utiliser des sorts coûte des SP, et c’est une denrée rare, il faut alors l’utiliser avec parcimonie si vous voulez en garder pour le boss de fin.
Les donjons s’explorent à la façon d’un dungeon crawler à l’ancienne, au fur et à mesure de vos déplacements vous découvrez des monstres (visibles, d’ailleurs vous aurez l’avantage si vous les attaquez de dos pour déclencher le combat), de nouvelles salles, des coffres, et parfois un escalier pour monter à l’étage suivant. Mais lors de cette progression, pas de sauvegarde, pas de pause, pas de soin. Mais vous pouvez en sortir quand vous voulez, avec les contraintes vues précédemment.
À la fin du combat, vous aurez peut-être la chance de tomber sur un tirage de cartes, un peu comme si on vous faisait la divination par cartomancie, car je vous rappelle que tout comme P5, ici les Personae sont liées à des cartes de tarot. Lors de ce tirage de cartes, vous aurez parfois la chance de tomber sur une carte Persona, ce sera le seul moyen d’en obtenir de nouvelles en dehors de la fusion bien évidemment. Mais vous pouvez aussi tomber sur un bonus d’XP ou d’argent, un regain de PV/SP, ou encore des clés pour ouvrir les coffres. Bref, c’est plutôt agréable quand ça arrive.
Un beau travail, mais …
Persona 4 Golden est donc une amélioration de Persona 4 Golden, sorti sur PS Vita, qui était une amélioration de Persona 4, sorti sur PS2. Ici, pas de rajouts supplémentaires par rapport à la PS Vita en termes de contenu. Cette version, tout comme Royal pour Persona 5, rajoutait déjà un personnage supplémentaire, un donjon, des objets, etc.
Cependant, un ajout de taille est quand même présent, qui était absent de la version PS Vita, c’est bien un doublage textuel européen complet ! Enfin nous pouvons jouir de Persona 4 Golden dans notre langue, et franchement nous n’avons pas vu particulièrement de coquilles dans la traduction. Nous rajouterons même qu’elle est très bonne, ils n’ont pas hésité à placer des insultes, ce n’est donc pas censuré ni adouci (alors les insultes sont gentilles, comme pauvre con par exemple, ce n’est pas vulgaire à outrance non plus). Vous avez aussi la possibilité de choisir l’audio en japonais et en anglais, nous n’avons pour le coup plus le souvenir si c’était le cas précédemment.
Côté visuel, le jeu avait subi un beau travail à sa sortie sur Steam et c’est bien cette version que nous avons maintenant sous les yeux sur notre Switch adorée. Si le travail global est de qualité, il est parfois un peu inégal. Notamment sur les personnages, quand nous nous baladons dans la ville et encore plus dans de petites pièces comme notre maison, on ressent un peu trop la différence visuelle. Le jeu est peut-être trop « propre » pour son âge. On ressent d’ailleurs plus qu’à l’époque la réutilisation des assets, les mouvements saccadés/rigides des personnages. Mais encore une fois, c’est un détail qui ne gâche en rien le plaisir du jeu.
Nous remarquerons aussi la presque disparition du filtre dans l’univers parallèle, à l’époque nous avions un filtre visuel qui nous rajoutait un aspect TV d’ancienne génération (pour les plus jeunes, on appelait ça une télévision cathodique), avec des stries horizontales du coup. Il est certain que de nos jours ce n’est plus très connu, d’autant plus qu’on dirait qu’il a été estompé, c’est un peu dommage, mais là aussi c’est pinailler.
Du côté de la musique, il serait vraiment impossible de se plaindre, tellement la saga met un point d’orgue à être au top dessus. Et Persona 4 n’est pas en reste avec ses thèmes iconiques (celui de la Velvet Room par exemple), mais aussi de tous les thèmes propres aux jeux.
Si Persona 3 allait plutôt dans un côté mystique et violent avec la vint-cinquième heure et les armes à feu ; ici, nous retrouvons plutôt ce qui donnera les bases de Persona 5, avec ses cartes de tarot et son univers parallèle. Persona 5 avait un côté très… Jazzy. Ici, nous sommes plutôt vers un côté groovy. Tout est très jaune/doré, coloré, que ce soit les assets visuels de textes, l’ambiance globale ou bien les monstres. Vous retrouverez dans le roster un bon nombre de personnages connus de la saga.
Clairement, si vous avez aimé Persona 5, c’est sûrement Persona 4 Golden qui se rapprochera le plus de ce dernier, on en est presque à se demander si le vrai renouveau de la saga n’était pas P3, mais bien P4 qui a clairement donné des bases pour la création du cinquième opus qui sublime tout ça. Le jeu est moins « visual novellesque » que Persona 3, notamment par le fait de pouvoir se déplacer et se balader un peu partout, mais ne vous inquiétez pas, le jeu n’en reste pas moins très bavard et ceux qui n’aiment pas lire, franchement, passez votre chemin, car vous en avez des heures de lecture. Par exemple, de notre côté il nous aura fallu presque 5h de jeux pour rentrer dans le premier donjon. On appréciera aussi que le jeu soit fluide en toute circonstance, que ce soit en portable ou en TV nous n’avons senti aucun ralentissement, voire même une certaine « rapidité » sûrement due à un framerate plus élevé que sur la version PS Vita. Nous vous conseillons tout de même de jouer plutôt en mode portable qu’en TV, l’âge se fait quand même sentir sur une grande TV 4K.
La durée de vie est plus courte que celle de Persona 5, elle se rapproche de celle de Persona 3, c’est-à-dire environ 60h, mais attention, comme à son habitude, le jeu ne permet pas de tout accomplir lors de votre première partie. S’il est certes possible d’optimiser ses journées via des guides sur internet, nous ne pouvons que vous conseiller de vivre l’histoire à votre manière et votre envie, vous regarderez ça pour le New Game + présent bien évidemment. Ah, et petite chose intéressante, il est possible de choisir le niveau de difficulté du jeu. Persona est réputé – et à juste titre – pour être des jeux plutôt difficiles, mais surtout punitifs, c’est bien sûr toujours le cas dans Persona 4 Golden, mais les différents niveaux de difficulté disponibles au moment de lancer le jeu permettent quand même de bien pouvoir changer tout ça.
Conclusion
Vous l’aurez compris, chez Nintendo-Town, on aime la licence Persona, et Persona 4 Golden ne nous fera pas dire le contraire. L’ambiance groovy du titre, mélangée avec la dureté de l’histoire et les mystères qui entourent tout ça fait de Persona 4 Golden un cocktail détonnant et tellement addictif. Nous adorons passer nos journées aux côtés de Yu, découvrir la galerie de personnages proposée dans le jeu, parcourir ses donjons. Le tout bercé par une bande-son sublime et catchy. Bref, vous l’aurez compris, Persona 4 Golden est un RPG qu’il faut faire à tout prix, d’autant que le prix est tout doux (19.99€) et qu’il est maintenant traduit en français, vous n’avez plus d’excuses !
LES PLUS
- Une histoire prenante et solide
- Une durée de vie conséquente
- Gérer le quotidien de notre héros
- Un système de combat robuste et approuvé
- Une amélioration technique par rapport à la version PS Vita
- Des personnages bien écrits et attachants
- Une traduction française complète
- Un choix de difficulté qui permet de vivre l’histoire à notre convenance
- Un petit prix tout doux pour un grand jeu tout puissant
- Une bande-son magnifique
LES MOINS
- L’âge se fait ressentir au niveau des assets de base
- Beaucoup de textes, ce qui peut gêner une partie des gens
- Un rythme globalement lent en fonction de notre façon de jouer
- Une balance texte/combat inégale, vous lirez plus que vous combattrez
- Impossible de tout voir en une fois, il faut passer par la case New Game +
Je l’avais tenté sur PS Vita. Mais j’ai pas pu aller au bout. Trop long, trop de combats et de mécaniques répétitives, malgré une histoire plutôt chouette. Mais je sais que la licence a ses fans. Peut être que je retenterai via le 5, à l’occasion…