Il est évident que tout lecteur de ce test ne cherchera qu’une chose : un avis éclairé sur ce qu’est cette version Remastered de Metroid Prime. Alors, vu l’état dans lequel nous a plongé la simple vue du nom Retro Studios dès la page de lancement, nous vous conseillons fortement de ne rien attendre d’objectif de ce test. Il ne sera qu’une chose : une lettre d’amour à ce qui fut l’un des meilleurs titres à la fois sur Gamecube et sur Wii et qui devient, avec cette nouvelle version, un nouvel incontournable de nos consoles hybrides préférées. Nous tenterons, évidemment, de sauver les apparences en évoquant l’histoire, le gameplay et ce qu’apporte en nouveauté cette monture, mais pour être sur de ne pas être équivoque commençons par un franc et clair :
Samus, je t’aime !
Mais remettons nos idées en place. Metroid Prime a été le premier opus de la licence Metroid à être réalisé en 3 D. Nous y suivons toujours notre chasseuse de prime adorée, Samus, qui continue de faire le ménage dans sa galaxie. Ce premier épisode de la série des Prime se situe entre les épisodes I et II des opus en deux dimensions. Si le passage à une dimension supplémentaire peut sembler être la nouveauté la plus importante pour la série, ce n’est pas la seule. En effet, l’univers dans lequel prend place notre aventure se voit énormément développé.
Tout commence par un signal de détresse envoyé par la frégate Orphéon. Celle-ci, appartenant à un peuple nommé les Pirates de l’Espace, est en proie à la révolte des créatures sur lesquelles ils menaient des expériences génétiques pour créer une nouvelle arme. Durant son exploration, et juste avant son auto-destruction, Samus aperçoit son ennemi juré, Meta Ridley, qui s’enfuit vers la planète Tallon IV. Ne pouvant le laisser s’échapper, elle part à sa recherche et se retrouve ainsi, sans pouvoir, sur une planète inconnue.
Bien sûr, la présence des Pirates de l’Espace autour de cet astre est loin d’être un hasard, car ce n’est nulle autre que la planète d’origine des Chozos, une race très avancée technologiquement qui a depuis disparu. Qui étaient les Chozos ? Que leur est-il arrivé ? Et pourquoi Samus semble avoir un lien avec eux ? Beaucoup de questions dont nous aurons un aperçu des réponses au fur et à mesure de notre avancée dans cette histoire.
À la manière de beaucoup de jeux actuels, il n’est aucunement obligatoire de chercher à en savoir plus sur le monde qui nous entoure. Nous pouvons avancer bille en tête sans nous poser de question, mais nous pouvons également, en utilisant le scanner intégré à notre tenue, chercher à obtenir le plus d’informations sur tous les points d’intérêt qui parsèment notre parcours. Notons d’ailleurs que réussir à obtenir l’ensemble de ces informations et atteindre le 100 % nous permet de bénéficier de la fin ultime.
Mais ces touches facultatives de narration ne cachent pas un autre changement dans la série. La troisième dimension nous permet de bénéficier de cinématiques bien plus travaillées que dans le reste des opus de la série, hormis le tout récent et énormissime Metroid Dread. La mise en scène est toujours réfléchie pour nous immerger encore davantage dans les aventures de Samus et pour nous faire ressentir de l’intérieur ce que vit notre chasseuse de prime. Les travellings et les effets mis en place à chaque fois que la caméra sort ou entre dans la combinaison jouent parfaitement leur rôle et jamais un FPS n’aura donné autant l’impression d’incarner une personne.
Tu pars toujours trop longtemps
L’autre point qui nous permet de nous sentir pleinement dans la peau de notre personnage tient dans le gameplay mis en place à l’époque par Retro Studios. Le point fort de la série des Metroid, depuis sa création, est de toujours nous donner cette impression de liberté dans l’exploration des niveaux. Nous commençons notre aventure avec un équipement minimum, ce qui limite nos possibilités, puis, au fur et à mesure que nous acquerrons de nouvelles capacités, de nouveaux chemins s’offrent à nous et nous permettent d’aller toujours plus loin dans notre aventure, jusqu’à son dénouement.
Le passage à la 3D pouvait laisser planer un doute sur la viabilité d’un tel système et pourtant, c’est l’inverse qui se produit. Jamais l’impression de n’être qu’un explorateur de ces lieux ne nous quitte. Nous avançons toujours sans savoir si le chemin que nous empruntons va nous mener là où il faut, mais c’est pourtant le cas. De temps en temps, des senseurs de notre combinaison nous indiquent bien le prochain lieu d’intérêt, mais c’est à nous de trouver le chemin qui y mène. À nous de nous perdre dans ces lieux avant de finalement découvrir le bon conduit qui nous amènera vers le prochain pouvoir qui nous permettra de débloquer cette nouvelle route entraperçue quelques temps plus tôt.
Et c’est là que le level design prend tout son sens. Celui des Metroid 2D n’a jamais été pris en défaut et celui de ce Metroid Prime est un modèle à enseigner dans toutes les écoles. Notre avancée donne tout le temps l’impression d’être naturelle et les mille et un raccourcis qu’amènent nos capacités nous font découvrir sans cesse de nouvelles facettes de lieux déjà connus. Le nouveau joueur se perdra avec plaisir dans ces environnements et se sauvera en apprenant à utiliser la carte tandis que le joueur connaissant ces lieux par cœur aura toujours un petit sourire en se remémorant les astuces découvertes à l’époque de la sortie initiale.
Le passage à la vue FPS aurait pu aussi sembler fatal à la panoplie d’outils à la disposition de Samus pour se sortir des pièges qui l’entourent, il n’en est rien. Ce sont bien les éternels morphings-ball, grappin ou super saut, entre autres qui seront toujours essentiels à notre avancée. Leur manipulation est toujours extrêmement simple et jamais nous n’avons à pester contre une prise en main rendue délicate par le passage à la 3D.Les passage de sauts notamment ne posent jamais de problème, contrairement à ce qui se passe chez de nombreux concurrents. Malgré la vue subjective, il est toujours très simple de réaliser ce que nous voulons et, une fois l’ensemble de ces capacités débloqué, le passage de l’une à l’autre ou le changement d’arme se fait très facilement.
Reviens vite, je t’attends
Mais il est temps d’aborder ce qui reste la plus grande crainte de tout joueur face à une version Remastered : la technique est-elle à la hauteur des critères de notre temps ? Si des jeux récents comme Zelda Skyward Sword ou la compilation des Mario 3D pouvaient nous laisser craindre le pire pour ce Metroid Prime, c’est tout l’inverse qui se produit. Pour rappel, cet opus a connu une sortie initiale en 2002, soit il y a plus de vingt ans pour des joueurs qui n’avaient aucune idée ed ce que les initiales HD signifiaient.
L’arrivée sur Switch de ces aventures de Samus s’accompagne d’un travail impressionnant donnant à ce Remastered les allures de ce qui pourrait bien être le jeu le plus techniquement abouti de la Switch. Si les arrivées de Doom Eternal ou de Wolfenstein nous avaient déjà bluffés, ce Metroid Prime vient mettre la barre encore plus haute et de très loin. Les textures sont impeccables, jamais floues, et pourtant loin de manquer de détails. Nous nous déplaçons dans des environnements qui ne manquent ni de beauté ni de polygones.
La direction artistique mise en place à l’époque avec les différents biomes que nous parcourons est parfaitement maîtrisée. C’est bien un remaster auquel nous avons affaire, mais celui-ci transforme, visuellement, complètement l’expérience d’origine en la mettant largement au niveau des standards de notre temps. Et tout cela se fait sans que jamais le framerate n’en vienne à montrer le moindre signe d’essoufflement. La vitesse de déplacement de notre Samus est pourtant loin d’être ridicule tout comme celle des protagonistes qui nous font face, sans parler de leur taille.
La bande son, mis en place à l’époque par Kenji Yamamoto, est toujours une merveille. Si les thèmes chers aux connaisseurs de la série sont bien présents, comme celui de la surface de Tallon IV, le travail effectué sur les effets sonores et les sons environnementaux n’a rien perdu de sa superbe et nous donnent toujours autant l’impression d’être au cœur de cette planète, en compagnie de Samus. Les différents effets visuels ne sont pas en reste. Ainsi le hub de notre casque nous laisse en proie à une certaine claustrophobie et les impressions du visage angoissé de Samus sur la visière à chaque explosion n’en sont que l’un des révélateurs.
Le dernier détail qu’il va nous falloir aborder concerne la prise en main. Jamais Nintendo n’aura autant soigné les joueurs que nous sommes, peu importe notre époque de prédilection. Ce Metroid Prime a déjà connu deux versions aux contrôles bien différents. Aussi bien la visée monostick de la version Gamecube que celle au gyroscope de la version Wii sont disponibles sur cette dernière version. Ces prises en main sont toujours aussi efficaces et largement paramétrables en termes de sensibilité, nous permettant d’apprécier le jeu aussi bien debout devant notre écran, car oui, une aventure de Samus se vit intensément, qu’assis avec notre Switch entre nos mains.
Mais nous pouvons aussi profiter de deux prises en mains nouvelles La première est un hybride entre les deux précédentes. Si les déplacements et la visée sont contrôlés par le même stick, il est possible de débloquer le gyroscope en maintenant appuyer la touche ZR. Osons dire que nous n’avons pas passé trop de temps sur ce mix étonnant, préférant tout simplement le mode deux sticks. La prise en main en devient exemplaire que ce soit aux joy-cons clipsés en mode portable ou au contrôleur pro en mode docké. Chaque joueur pourra trouver son bonheur dans ces prises en main et c’est bien là l’essentiel.
Conclusion
Ce Metroïd Prime Remastered devient sans l’ombre d'un doute l’une des vitrines techniques de notre console hybride préférée. À la fois beau et constamment d’une fluidité à toute épreuve, ce portage de la première aventure de Samus en trois dimensions est un modèle du genre qui fait honneur, voire davantage, à un jeu d’origine déjà culte. Permettant de développer cet univers dense tout en mettant toujours à l’honneur l’exploration, grâce à une maîtrise parfaite des mécaniques de gameplay dans des tableaux au level design d’une intelligence rare, Metroïd Prime Remastered est une ode à la gloire de Samus qui entre directement dans la liste des immanquables de nos Switchs. Il plaira aussi bien aux néophytes de la chasseuse de prime qu’à ceux suivant ses aventures depuis bientôt plus de quarante ans.
LES PLUS
- Le nom Retro Studios dès la page d’accueil, mon dieu !
- Les graphismes sont tout simplement magnifiques de détails et de netteté
- Les décors se renouvellent entièrement à chaque biome
- Le level design est d’une intelligence rarement égalé
- Le sound-design est immersif à souhait
- Toutes les prises en main offertes sont parfaitement adaptées
- La liberté offerte est une ode à l’exploration du début à la fin de notre aventure
- La montée en puissance est palpable à chaque nouvelle capacité acquise
- Une durée de vie d’une quinzaine d’heures, hors complétion, correcte
- Le développement de l’univers Metroïd est parfaitement mené
- Samus… tout est dit
LES MOINS
- Il arrive quand le reste de la trilogie ?
Oula mais faut se détendre, toi….
Merci pour ces lignes qui me rappellent au combien j’ai adoré cette période Game Cube.
Metriode Prime est pour moi un pilier du jeu vidéo et une référence dans le monde du FPS. Je me régale de ces 2 premières heures que je viens de passer dessus, c’est un condensé de nostalgie à la sauce Nintendo. Ne changez rien à vos tests, on ressent la passion dans vos lignes. Good job