Annoncé lors d’un direct sans crier gare, surprenant par sa direction artistique tout droit sortie d’un livre pour enfant, un gameplay qui ne ressemble pas à ce que l’on connaît de la licence, mais toujours développé par PlatinumGames, Bayonetta Origins : Cereza and the Lost Demon avait de quoi nous intriguer et nous intéresser. Nous avons eu la chance de pouvoir avoir un avant-goût de l’histoire que nous propose cet opus et nous allons vous raconter tout ça. Alors, préparez votre plus belle brosse à cheveux, peignez-vous délicatement, c’est parti pour Bayonetta Origins !
Il était une fois …
Il était une fois une jeune fille, Cereza, née d’une liaison interdite entre une sorcière de l’Umbra (clan de l’ombre) et un sage de Lumen (clan de lumière). Sa naissance est donc taboue et même interdite, elle fut alors rejetée et mise à l’écart par les deux clans. Elle est recueillie par Morgana, qui sera son mentor et qui lui apprendra les rudiments de la magie de l’Umbra.
Cependant, chaque mois, Cereza peut voir sa mère emprisonnée pendant quelque temps, temps bien évidemment trop court, mais malheureusement un jour sa mère est totalement embarquée et Cereza ne peut plus la voir.
Il faut noter que Cereza n’est pas une grande sorcière, très loin de ce que l’on connaît de la grande Bayonetta des opus principaux. Ici, c’est une jeune fille frêle avec ses grosses lunettes qui a globalement peur de tout et qui se balade toujours avec une peluche nommée Chouchou.
La nuit, elle rêve d’un jeune garçon qui l’invite à aller dans la forêt interdite afin de suivre un « Loup Blanc » qui lui procurerait un grand pouvoir lui permettant de délivrer et sauver sa mère. C’est alors que contre toute attente, elle s’aventure dans cette forêt contrôlée par la fée (qui sont loin d’être des petites créatures mignonnes comme on en à l’habitude), alors que Cereza ne sait même pas maîtriser l’invocation de démons.
Mais, sûrement poussée par la situation, elle finit par en invoquer un particulièrement puissant, qu’elle n’arrive pas à maîtriser et à stocker dans ses cheveux ; le démon finit par se réfugier dans Chouchou, ce qui lui permettra, à la volonté de Cereza, de prendre une forme démoniaque afin de l’aider. Chouchou suit donc maintenant Cereza, à la fois sous contrainte, mais aussi dans l’espoir de pouvoir être libéré un jour.
Au revoir le beat them all
Bayonetta est une licence connue pour être l’une des références du Beat Them All, tout comme Devil May Cry et autres poncifs du genre. Mais dans Bayonetta Origins, nous ne sommes plus dans ce style de jeu, il y a certes des petits combats, mais ils sont finalement plutôt simplistes et nous n’avons donc pas tout ce ramdam visuel d’invocations gigantesques et de sceaux à profusion. Adieu le bourrinage de bouton.
Place à un jeu d’action aventure à mille lieues de ce que l’on connaît de PlatinumGame. Au lieu de leurs habituels jeux orientés action, très rythmés et nerveux, nous avons ici un jeu plus calme, très beau voire reposant. Nous sommes à la limite du puzzle game, mais pas vraiment.
Nous allons devoir utiliser l’intégralité des boutons que possède la Switch, c’est assez rare alors autant en profiter. L et R vont permettre de changer la forme de Chouchou, de le faire passer de peluche à démon et vice versa. ZL va permettre à Cereza de lancer un sceau qui va entraver les ennemis ou alors déclencher certains mécanismes pendant l’exploration. ZR va permettre à Chouchou d’attaquer quand il est en forme de démon, sinon ça créera une sorte de liane qui va permettre de récolter des objets ou bien encore de déclencher là aussi des mécanismes pendant l’exploration. Les boutons directionnels eux serviront pour boire des potions, les boutons ABYX eux permettront de changer la forme de Chouchou quand vous avancerez dans l’histoire. Mais là où tout est quelque peu déstabilisant, c’est l’utilisation des joysticks : si Chouchou est dans sa forme de démon, alors le droit va le diriger et le gauche servira à diriger Cereza, autant vous dire qu’au départ c’est assez perturbant. Mais on s’y adapte rapidement.
Un gameplay asymétrique
Bayonetta Origins nous plonge dans un gameplay du coup assez intrigant, plongé dans ces décors dessinés à la main, ce n’est pas toujours simple de se repérer et c’est là que tout devient intéressant. Nous avons cette sensation à la métroidvania de ne pas toujours avoir ce qu’il faut sous la main pour débloquer des objets ou des coffres visibles. Parfois c’est même plus tard en avançant tout droit qu’on se retrouve par l’utilisation d’un escalier à revenir totalement en arrière, mais par un autre passage pour atteindre ce coffre qui nous faisait de l’œil.
La progression est donc assez linéaire, mais aussi un peu tortueuse ; ici pas de monde ouvert. La forêt interdite est composée de grandes zones, que vous parcourrez sans aucun temps de chargement. C’est d’ailleurs bluffant à quel point le jeu nous semble plutôt intéressant au départ par ses mécaniques plutôt simples et déconcertantes, puis qui finit par totalement nous happer par cette progression continue.
La progression est entrecoupée de plusieurs petits combats, les ennemis ont tous leurs particularités, par exemple un ennemi avec un bouclier peut être stoppé par le sceau de Cereza, c’est ensuite à Chouchou d’aller dans son dos pour l’attaquer. Si la prise en main vous semble quelque peu tentaculaire au début, le jeu fournit tout un tas d’options pour vous simplifier la vie.
Quand Cereza utilise un sceau puissant, elle doit effectuer des pas de danse, il faut alors bouger le stick gauche dans le sens des icônes qui apparaissent. Si jamais ça vous ennuie ou bien si vous n’avez pas du tout le sens du timing, cela peut être retiré dans les options. Quand Chouchou apprend de nouvelles techniques, il faut parfois appuyer sur ZR longtemps à un certain timing, là aussi vous pouvez décider de simplifier ça et les déclencher automatiquement.
Pour le temps de cette preview, nous n’avons pas eu de réelle difficulté dans le jeu, nous sommes morts quelques fois mais plutôt à cause de soucis dans certains puzzles plutôt qu’en combat. Car, en plus d’être jalonnée de combats, la progression du jeu se fait aussi via des « Tir na nÓg », qui vont soit bloquer votre progression, soit être optionnels afin de dévoiler votre carte (à la Assassin’s Creed avec ses points d’observations) ainsi que les objets importants présents dans cette zone. Les Tir na nÓg sont des minis donjons, qui vont parfois être juste de simples arènes de combats, mais parfois des énigmes ou des puzzles à effectuer. Là aussi rien d’insurmontable dans notre prise en main.
Conclusion
Après notre prise en main de Bayonetta Origins : Cereza and the Lost Demons, nous sommes un peu déconcertés. Pas par son gameplay qui fonctionne parfaitement, ni par son rythme et sa progression qui aura réussi à nous frustrer de ne pouvoir aller plus loin, on en voulait plus ! Encore moins par ses graphismes de toute beauté, nous n’avons pas mentionné les cinématiques, mais elles sont superbes. Mais plutôt par son positionnement de public : les fans de la première heure du jeu défoulant qu’est Bayonetta n’auront clairement pas ce qu’ils préfèrent dans cette licence mais les fans de jeux « chill » avec du gameplay et une progression linéaire, mais pas tant, seront quant à eux ravis de se plonger dans cette histoire. De notre côté, comme dit précédemment, c’est surtout la frustration de stopper cette preview qui nous a envahis. On est tellement happés par ce faux rythme de progression et sa fluidité qu’on a eu du mal à décrocher. Nous n’avons maintenant qu’une hâte c’est de pouvoir vous donner notre avis complet sur le jeu définitif.