Bienvenue dans le monde incroyable des free-to-play qui débarquent sur la Nintendo Switch. Nous voici aujourd’hui avec Blocky Farm, un jeu créé par les développeurs polonais de Jet Toast. Comme son nom l’indique, nous sommes face à un énième jeu de gestion fermière qui débarque sur la console nippone. Disponible depuis le 16 mars 2023 sur l’eShop, le jeu coûte dix euros.
Intéressant les deux premières heures…
Blocky Farm est un jeu de gestion fermière. Comme dans quatre-vingt dix pourcents de ces jeux, nous revenons en ville pour récupérer la ferme familiale. Le maire et ses habitants viennent nous expliquer progressivement les règles du jeu.
Nous devons nous occuper des champs afin de produire du blé et du maïs. Nous débloquerons d’autres graines (canne à sucre, carotte, etc.) au fur et à mesure dans notre partie. Ce blé et ce maïs nous permettront de produire des aliments, mais aussi de créer de la nourriture pour nos animaux.
Nos animaux produiront eux aussi de la nourriture (œufs, lait, bacon) qui nous permettront de créer des plats de plus en plus sophistiqués. Nous remplissons des commandes afin de vendre cette nourriture. Cet argent rapporté nous permettra d’acheter de nouveaux bâtiments et de nouveaux animaux.
Chaque animal ou graine a sa propre durée de production. Plus nous avançons dans le jeu, plus cette durée est grande.
Les animaux possèdent aussi une barre de bonheur qu’il faudra combler. Nous les rendons heureux en les nourrissant et en les habillant. Nous obtenons des habits aléatoirement dans des caisses que nous récupérons en faisant nos défis journaliers.
Nous trouvons dans ses caisses des fragments, qui, au bout d’un certain nombre, nous permettront d’améliorer nos bâtiments.
Il y a aussi des quêtes qui apparaissent aléatoirement et qui vous permettront de gagner de l’argent, mais aussi des matériaux uniques qui permettront d’augmenter vos entrepôts et des objets pour nettoyer le décor.
Ce gameplay est accessible et addictif, et pour cause, c’est le gameplay de tous les free-to-play qui pullulent sur les boutiques de téléphonie mobile. La progression est présente, nous nous amusons bien les premières heures, puis, comme chaque free-to-play (pay-to-win), le couperet tombe.
Les quêtes deviennent irréalisables et inaccessibles, la progression est brutalement freinée, les temps de construction prennent plusieurs heures et nous devons, en théorie, passer à la caisse pour profiter du reste du gameplay.
… avant de tomber dans les affres du pay-to-win
Sauf que, bien sûr, le joueur a payé dix euros pour accéder au contenu sur sa Nintendo Switch, et Blocky Farm ne propose bien heureusement aucune microtransaction intégrée. Mais la progression n’a pas été adaptée à l’expérience sur console et le joueur devra donc attendre des heures, voire des jours, s’il veut pouvoir construire un nouveau bâtiment. Le nombre de champ est limité pour que le joueur n’avance pas trop vite, pareil pour chaque bâtiment et sa file de production.
À titre de comparaison, vous devrez payer 500 pièces pour construire un grill, mais le prix s’élèvera très rapidement à 2 600 pièces pour le pommier. Les commandes deviendront progressivement compliquées, et comme nous n’avons aucun moyen d’accélérer les files d’attente, nous ne pouvons que regarder avec tristesse notre ferme délabrée et à l’abandon.
C’est le propre des free-to-play et des éditeurs qui veulent se faire de l’argent sur le dos du consommateur. C’est vraiment quelque chose d’à la fois triste et dommageable, car il suffit d’une petite refonte du système pour rendre le jeu bien plus intéressant pour le joueur, mais cela soulignerait certainement trop rapidement la pauvreté du contenu proposé…
Le jeu aurait dû rester au stade du free-to-play. Pour dix euros, le joueur aura une expérience tronquée, sur lequel il ne pourra aller que dix minutes par jour afin de récupérer sa production et en lancer une nouvelle. Il finira par se demander l’intérêt de ce jeu, car finalement, la version mobile lui offre une progression plus intéressante à coup de publicités…
Les graphismes sont sympathiques, la musique aussi. Le jeu est entièrement traduit en français. Le jeu est très peu agréable à la manette. Heureusement, le jeu est entièrement tactile.
Conclusion
Blocky Farm s’inscrit sur la longue liste des free-to-play qui arrive sur l’eShop avec un concept aguicheur mais un gameplay vide et inadapté pour un joueur sur console. Pour dix euros, vous aurez un jeu intéressant les premières heures, mais dont la progression est volontairement tronquée pour forcer le joueur mobile à payer ou à regarder une publicité. Comme il n’y a pas de microtransaction sur la Nintendo Switch, vous avez un jeu sur lequel vous ne pourrez aller que cinq à dix minutes par jour maximum.
LES PLUS
- Un concept aguicheur
- Des graphismes mignons même si pas exceptionnels
- Les deux premières heures intéressantes
- En français
- Et entièrement tactile
LES MOINS
- Progression bloquée volontairement
- Un système de pay-to-win sur un jeu que nous avons déjà payé
- Une arnaque pour tous ceux qui aiment les jeux de ferme
- Peu agréable à la manette
- Un jeu sur lequel nous ne pouvons rester que cinq minutes par jour
- Dix euros… pour un contenu vide