Cocorico ! Développé par les Français de chez Ishtar Games, après 2 ans d’Early Access sur Steam, The Last Spell débarque sur notre Nintendo Switch en version finale. Au menu, Roguelite, Tactical RPG, Tower Defense, saupoudrés de gestion. À vouloir trop en faire est-ce que le titre s’est perdu ? Je vous conseille de préparer votre plus beau chapeau pointu ainsi que votre plus belle robe. C’est parti pour The Last Spell !
C’est la fin du monde que l’on connaît
The Last Spell se déroule dans un univers de dark fantasy moyenâgeuse. Compter donc sur le cercle classique de peuples qui se battent entre eux : les humains zigouillent les elfes, qui se la collent contre les nains, qui eux se la mettent avec les humains. Bref tout le monde se met dessus et c’est là qu’intervient le plus gros souci. Un magicien, qui fait un peu de zèle, se dit qu’il peut lancer un sort pour calmer tout le monde et arrêter cette guerre.
Vous vous en doutez ça ne va pas bien se passer cette histoire. Son sort n’est pas sans conséquence, il libère donc une énergie maléfique qui détruit des cités d’un coup d’œil. Tout comme si demain une nouvelle guerre mondiale venait à se déclencher, les autres cités décident alors de lancer le même sort. Finalement c’est la quasi-fin du monde. Super, c’est sûr qu’ils ne se mettent plus des pains dans la poire à longueur de journée, mais il ne leur reste probablement plus de mains … et encore moins de pains et de poires.
Cette énergie mystique et maléfique est venue avec une petite conséquence : La Brume. Plutôt sympa cette brume ne se manifeste que la nuit, un peu moins sympa elle en profite pour rependre une armée de morts vivants, monstres, squelettes et autres joyeusetés démoniaques.
Mais pour notre plus grand plaisir, quelques cités sont encore vivantes. Mais, malheureusement, le sceau maléfique est toujours présent en leurs centres, ce qui fait qu’elles sont des cibles pour la brume. Pour ça, il faut alors que des magiciens puissent détruire ce sceau et pour ça il faut lancer alors : Le Dernier Sort (vous l’avez ? C’est le titre du jeu !)
Le jour tout est calme
Dans The Last Spell, votre aventure prend part en 2 phases qui vont être consécutives et qui vont se boucler jusqu’à ce que le dernier sort soit lancé. Ce temps est plus ou moins long selon les cités à sauver (Partez du principe que la première est relativement rapide, la suite sera rude …).
La première phase est la phase de jour, cette dernière est plutôt calme, mais très importante, elle va directement influencer la seconde phase qui est celle de nuit. La journée est notre phase de gestion/préparation. Vous pourrez ici équiper vos héros, dépenser leurs points lorsqu’ils ont pris un level up, acheter des équipements à la boutique, plus tard recruter de nouveaux héros. Vous pouvez aussi acheter de nouveaux bâtiments qui vont se débloquer au fur et à mesure, afin de, par exemple, avoir plus d’ouvriers pour pouvoir activer votre lieu de culte plus souvent pour récupérer de la vie ou du mana, tout ceci se fait avec de l’or. Mais vous pourrez aussi améliorer votre bastion, ou plutôt le consolider/reconstruire, ceci va se faire avec de la pierre. Vous pourrez rajouter des fortifications ou alors plutôt des armes type tourelles : c’est le côté rts/tower defense. Il faut quand même se dire que ce n’est pas à prendre à la légère. Vos héros ne revenant pas full life et mana de leurs nuits, il faut bien réaliser la gestion de ses ouvriers, mais aussi de tous les autres points vus précédemment. Une nuit mal préparée c’est le game over assuré.
Et comme après chaque journée … arrive la nuit ! Pas le temps de s’extasier devant un beau coucher de soleil, c’est l’arrivée des monstres qui sortent de la brume. Si lors de première partie ce n’est pas très compliqué, vos héros sont plutôt forts, il y a relativement peu de monstres, mais surtout la brume est loin, il leur faut plusieurs tours pour atteindre votre ville, puis bien évidemment ils vont attaquer qu’un ou deux côtés de votre ville. De plus, la nuit dure seulement quelques tours, bref une belle mise en jambe. Mais, ensuite, cela devient bien plus compliqué. Mais comment se déroule une nuit ? Vous allez placer vos unités, les ennemis vont apparaitre, puis vous allez les attaquer. C’est un tactical RPG plutôt classique, mais avec beaucoup d’ennemis. Les personnages vont avoir des sorts en fonction de l’arme équipée : une baguette vous procurera des sorts de zone, tandis qu’une dague vous permettra d’enchainer beaucoup d’attaques, mais au corps à corps. Car oui, gérer sa distance est important, les sorts de zone sont globalement dévastateurs, mais il faut que les ennemis soient bien regroupés et surtout ça consomme du mana, une denrée rare dans ces temps-là. Mais il y a aussi la gestion justement de ces héros en termes de placements. Certains vont être plus efficaces auprès d’autres, l’un peut ajouter une tonne de malus aux ennemis, tandis que l’autre sera bien plus puissant si les ennemis ont des malus.
C’est chaud les amis !
Le jeu est dur, le jeu est même très dur et très rapidement. Si, quand les ennemis n’attaquent qu’un côté, vous pouvez alors focus l’intégralité de vos héros sur ce côté, ça rend le truc très facile, mais dès que les ennemis vont attaquer votre cité de toute part ce n’est plus la même tambouille. Sans parler qu’au fur et à mesure, la brume avance vers votre cité. Vous débloquerez un bâtiment pour l’éloigner un peu, mais rapidement les ennemis vont apparaitre presque directement sur votre cité et là c’est compliqué.
Mais le jeu justement vous permet de débloquer pas mal de choses. Lorsque vous jouez, vous aurez accès à l’Oracculum, lieu détenu par deux dieux, un divin et un maléfique, c’est la partie roguelite du jeu. Après chaque nuit où vous aurez survécu à la brume, vous obtiendrez de l’or et de la pierre, parfois des objets, mais surtout des essences impures à dépenser. Ces essences impures vont pouvoir vous débloquer des bonus permanents comme un bonus de vie, d’attaque, mais surtout de nouveaux équipements pour vos héros pour avoir encore plus de choix possibles. Vous pourrez aussi obtenir de nouveaux bâtiments ou tours pour défendre votre ville. Bref c’est vraiment l’aspect roguelite bien sympa, d’ailleurs il est plutôt généreux en âme, pendant vos premières heures de jeux, chaque nuit vous permettra de débloquer plusieurs bonus. D’ailleurs points encore plus positifs, il est possible de le faire en pleine partie, justement après chaque nuit pas besoin d’attendre de terminer la cité actuelle.
Le côté angélique, lui, débloquera aussi des bonus, davantage liés à la progression de l’histoire. D’ailleurs ils sont clairement appelés hauts faits, ce sont des choses comme débloquer de nouvelles villes, de nouveaux bâtiments, améliorer les armes de bases obtenues en début de partie, etc. Mais là en revanche, il faudra souvent d’abord terminer une partie. Cependant si certains hauts faits sont débloqués en cours de partie vous pourrez aussi les débloquer.
Nous avons volontairement zappé une partie du jeu, celle des modificateurs de partie, c’est là où l’on peut créer un peu notre difficulté. De base, vous aurez la possibilité de remplir 3 emplacements, les premiers présages prennent 1 emplacement à chaque fois. Ces présages vont modifier votre partie comme obtenir 10% impures en plus, ou encore 10% de PV supplémentaires et j’en passe. Vous allez pouvoir débloquer de nouveaux présages via les essences impures. Mais si vous voulez jouer plus « chill », le mot reste rapide à dire, car même avec ça vous ne roulerez pas non plus facilement sur le jeu, vous pouvez activer le mode « pas de limite » qui permet de mettre autant de présages que vous le voulez et surtout quelques présages totalement craqués vont être disponibles, comme celle qui permet d’avoir 1 héros supplémentaire de base ! Le jeu est donc quand même accessible malgré sa difficulté dantesque.
Du régal pour nos oreilles
Côtés visuels, nous avons un pixel art d’une qualité incroyable, c’est propre, les ennemis sont lisibles et magnifiques, les héros sont générés aléatoirement (nous avons beaucoup eu de femmes avec des noms d’homme par exemple), mais reste lisible aussi, souvent modifier avec les équipements de toute façon. On regrettera juste de ne pas pouvoir tourner la caméra, car parfois ça nous aiderait pas mal.
Nous parlerons aussi des points qui fâchent, l’interface et la manipulation à la manette. Globalement ça fonctionne très bien, pas de soucis de latence ou de réactivité. Cependant c’est assez tentaculaire au début, nous trouvons d’ailleurs ça toujours un peu ennuyant de se balader dans la phase de jours justement. Cependant il faut quand même admirer ce travail effectué pour adapter ça à la manette, surtout en évitant la fameuse souris au joystick que l’on déteste. On s’y fait quand même rapidement ce n’est pas non plus une panacée, mais de prime abord on a quand même un p’tit sentiment de rebut.
Et pour terminer le point le plus agréable du jeu, réalisé par The Algorithm, groupe expérimental de musique électronique qui mélange métal et électro, groupe français de surcroit. Cette musique colle tellement bien à cet univers apocalyptique moyenâgeux. La musique n’est pas non plus trop criarde pour ceux qui n’aiment pas le métal, mais encore une fois c’est nerveux et tellement agréable aux oreilles, l’ambiance est un régal. Nous en sommes même au point d’écouter l’album sur Spotify pendant nos heures libres.
Conclusion
The Last Spell peut paraitre un peu brouillon de prime abord, un peu de gestion et de tower défense, un peu de tactical rpg, enrobé par du pixel art le tout saupoudré de roguelite. Quand on part de tout ça, on se dit que souvent, plus ça en met sur la table, plus c’est indigeste, mais force est de constater que les Français ont du talent ! Que ce soit musicalement ou même globalement le jeu au complet, c’est une véritable réussite, à ne pas mettre entre les mains de tout le monde à cause de sa difficulté plutôt corsée. On ne remerciera jamais assez Ishtar Game d’avoir écouté les gens pendant l’early access pour nous sortir un jeu vraiment bien balancé et aussi efficace.
LES PLUS
- Un pixel art de qualité
- La bande originale par The Algorithm juste excellente
- Une ambiance sombre de fin du monde réussie
- Une difficulté modulable grâce aux présages
- Un roguelite bien dosé
- Un mélange de genre qui fonctionne parfaitement
- Une gestion de la ville pas trop chronophage, mais essentielle
- Une gestion des héros qui se perfectionne avec le temps
- Beaucoup d’armes et donc de possibilités différentes
- On ressent une vraie progression dans sa façon de jouer au fur et à mesure
LES MOINS
- Une difficulté qui peut rebuter certaines personnes
- Une ambiance sombre qui peut ne pas plaire
- Une maniabilité un peu compliquée au départ
Merci pour ce test pas facile !