Quel drôle de titre ! Impossible de ne pas penser au grand tenant du titre « Tetris » alors que sonne Papertris, le nom du soft que nous allons vous présenter ce jour. Et pourtant, si les briquettes sont bien de la partie, il semblerait que les règles du jeu s’apparentent davantage au non moins célèbre « Columns ». Voilà qui nous ramène bien en arrière… Papertris parvient-il à sortir la tête haute en essayant de se faire une place à côté de ces deux titres emblématiques ? Réponse dans ce test !
Développé et édité par Paper_Games, Papertris peut laisser un peu perplexe de prime abord. En effet, les briquettes font terriblement penser à celles de Tetris… et pourtant, le principe est tout autre. Il n’est guère possible de changer la forme de ces dernières, le ton est donné ! Il convient en revanche de chambouler les couleurs qui les composent afin de pouvoir en soustraire les cubes d’une même couleur. Sur le papier, cela peut sembler un peu flou… mais dans les faits, rien de plus simple. Il suffit d’assembler le bleu avec du bleu, le rouge avec du rouge, etc. Enfantin n’est-ce pas ?
Un gros cube, un p’tit cube, c’est l’heure de… !
Plusieurs modes de jeu sont disponibles. En solo tout d’abord, il est possible de se lancer dans une partie dite sans fin, ou bien dans un enchaînement de défis. Ce dernier mode propose aux joueurs de répondre à différents objectifs afin de pouvoir débloquer le niveau suivant. Il faudra dès lors détruire un certain nombre de cubes, parfois d’une couleur en particulier, ou encore ne pas faire exploser certains cubes spécifiques… quand il ne suffira pas simplement d’être assez rapide pour répondre à la requête pendant le temps imparti. S’ils ne présentent pas une très grande originalité, ces défis se montrent en revanche particulièrement efficaces dans la progression de la difficulté. Les premiers niveaux sont en effet d’une aisance sans équivoque, mais le jeu vient à se corser pour celles et ceux qui souhaitent aller un peu plus loin. À tel point que vous partiez pour ne jouer qu’une dizaine de minutes, et voilà une heure que vous enchaînez les défis avec un petit sourire coupable… !
Le mode sans fin, quant à lui, repose avant tout sur du scoring. L’objectif est d’aller le plus loin possible tout en utilisant au maximum les bonus qui vous sont proposés. Des bonus présents aussi dans le mode défis, mais qui s’avèrent être tout aussi particulièrement utiles dans ce mode. Afin de rendre la partie un peu plus pimentée tout de même, le jeu se corse au fil des cubes dissous : tous les 20 cubes détruits, le joueur gagne un niveau, et avec lui, une petite accélération dans la descente des briquettes ; tous les 100 cubes détruits, une nouvelle couleur arrive dans la partie. Soulignons par ailleurs que certaines couleurs s’avèrent être assez similaires et il faudra peut-être légèrement plisser les yeux pour être certain de bien les identifier. Un mode daltonien est néanmoins présent dans le jeu afin d’ouvrir le soft à tout le monde.
L’une des caractéristiques de Papertris, qui est aussi un bel atout, repose sur sa façon de gérer les profondeurs… en effet, vous vous apercevrez assez rapidement que vous devrez jouer sur plusieurs dimensions afin de maximiser vos points, ou tout simplement, pour palier au Game Over. (Les blocs interdits sont notamment délicats à gérer dans le mode défis lorsqu’ils sont placés au second plan ! Il va falloir faire jouer sa mémoire pour ne pas oublier leurs localisations précises !) Ainsi, deux blocs placés au premier plan peuvent soudainement disparaître s’ils s’unissent avec un autre bloc de la même couleur au plan juste derrière. Brillant et nettement plus intéressant au fil des parties… surtout à deux joueurs où la compétition règne !
Devenir Roi des Cubes…
Les développeurs de chez Papertris ont eu le bon sens d’inclure dans leur soft un mode deux joueurs, indispensable dans ce type de jeux.
À nouveau, nous y retrouvons plusieurs modes de jeu. Un mode VS, dont la difficulté initiale est modulable, avec la vitesse des briquettes, le nombre de couleurs mais aussi avec (ou sans !) un potentiel handicap de lignes pour un ou les deux joueurs. Les plus jeunes peuvent ainsi partir d’un niveau nettement plus simple qu’un adulte. Le principe du jeu reste strictement identique au mode solo si ce n’est un détail important : les joueurs s’envoient des petits cubes en malus tandis qu’ils viennent eux-mêmes d’en dissoudre un certain nombre. Les blocs qu’il ne faut pas détruire en solo deviennent aussi des armes et permettent de bloquer une partie de la visibilité de son adversaire.
Le mode sans fin en duo reprend exactement les mêmes critères que le mode précédent (avec uniquement le choix d’un handicap ou non) si ce n’est que vous pourrez cette fois-ci rallonger la durée de vie et jouir de l’effet de profondeur. Une véritable stratégie peut ainsi être mise en place… Et s’il fallait rapidement passer à deux plans afin de pouvoir maximiser les combos… ? Voilà de quoi faire réfléchir…
Enfin, un dernier mode repose sur le principe du « contre la montre ». Détruisez un maximum de blocs pendant le temps imparti et écrasez votre adversaire !
… dans un royaume bancal !
Si nous avons été agréablement surpris par le contenu général de Papertris et par toutes les facéties dont il est doté tandis qu’il peut sembler tellement simplet de prime abord, ce dernier reste malgré tout doté de quelques défauts plus ou moins pénalisants dans la partie.
Le plus gros d’entre eux repose sur la fluidité, et plus précisément encore, sur le manque de réactivité des blocs face aux actions faites par le joueur. Un fait d’autant plus marquant en multi puisque nous avons été confrontés à maintes reprises à un manque de réactivité du soft tandis que nous matraquions la touche, sans réponse. Un manquement assez contraignant lorsque la difficulté s’avère plus corsée et qu’il convient de ne pas manquer le moindre cube…
Aussi, une certaine « mollesse » se dégage du jeu, surtout au début. Cet aspect très simpliste et « plan-plan » pourrait rebuter certains joueurs et ne pas les inviter à poursuivre l’expérience… pourtant, le soft cache tout de même certaines petites surprises agréables, et il serait bien dommage de passer outre.
Autre point non négligeable qui coince, la traduction française n’est guère de qualité… certaines règles manquent clairement de sens, les fautes d’orthographe sont légion. Un petit détour dans le menu des règles du jeu risque de faire sursauter les amoureux de la langue française… (Trois couleurs identiques doivent être combinノs, si la ligne rouge est franchie tous les cubes reculés d’une rangée si espace…) Sans parler des simples « S » manquants dans le nombre de cubes dissous ou de combinaisons réalisées par les joueurs… La fiche même récapitulant les contrôles se limite à une manette Pro… hors de nombreux joueurs n’utiliseront que des Joy-Con !
Enfin, nous n’avons pas compris en quoi consistait « Secouer »… Nous avons secoué les manettes (le ridicule ne tue pas !) mais aucun résultat… probablement une erreur de traduction.
La fiche du jeu précise une implication directe de très jeunes enfants pour la réalisation du jeu. Les graphismes sont en effet assez mignons, avec une impression de coloriages faits par des bambins pour l’ensemble des cubes mais aussi pour toutes les lettres du jeu. L’univers devient alors presque scolaire, avec une petite touche de cour de récréation, plutôt sympathique, tandis que les musiques frappent par leur vivacité. Surprenant mais l’ensemble fonctionne !
Papertris est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 5 euros environ.
Le saviez-vous ?
Columns, premier du titre, a été imaginé en 1989 par Jay Geertsen. Sega rachète bien vite les droits et offre alors aux joueurs ce petit bijou sur borne d’arcade et sur de nombreux supports consoles.
Conclusion
À la découverte du soft, nous avions de grandes craintes à son sujet. Tout cela semblait assez mollasson... et si cet aspect s'avère bel et bien présent lors des premières minutes de jeu, Papertris cache quelques bonnes idées, avec notamment un concept de profondeur intéressant aussi bien en solo qu'en duo. Le mode défis permet notamment de retenir le joueur autour d'objectifs un peu redondants mais néanmoins de plus en plus corsés. Les amoureux des grandes sessions prendront plaisir à passer de longs instants à cumuler des petits cubes dans le mode dédié, tandis que les familles et les amis pourront se retrouver autour d'une ou de plusieurs parties sur l'un des modes multijoueurs. Le soft souffre en revanche d'une fluidité parfois peu réactive, notamment à plusieurs, qui pourrait bien gâcher quelques parties... voire carrément faire partir certains joueurs en rage quit !
LES PLUS
- Univers graphique et musical mignons, et si les musiques peuvent surprendre, elles s'accordent sans mal aux multiples parties.
- Le concept de la profondeur : intéressant et ingénieux.
- Quelques bonus pour pimenter les parties, aussi bien en solo qu'en duo.
- Plusieurs modes de jeu disponibles, y compris en multijoueur.
LES MOINS
- Un manque de fluidité important, surtout prononcé en multi.
- Une traduction bancale...