Sorti en 2007 sur Playstation 2, GrimGrimoire n’a pas marqué les esprits, sûrement trop niche pour l’époque et sorti dans un mois qui comportait déjà Rogue Galaxy et Valkyrie Profile 2, le jeu n’a pas eu le succès escompté au point de tomber plus ou moins dans l’oubli, mais peut-être aussi parce que c’est le premier titre du studio et qu’un certain Odin’s Sphere était très attendu. Mais pas dans l’esprit des gars de chez Vanillaware, qui ont retravaillé leur copie pour nous offrir sur Switch une version booster et remastérisé complètement de ce titre. Alors préparez votre plus beau grimoire magique, votre chapeau pointu de magicienne c’est parti pour GrimGrimoire : OnceMore !
Un jour sans fin
Vous incarnez Lillet Blan, une magicienne qui vient de recevoir une invitation à rejoindre l’Académie de Magie. Elle y apprendra l’utilisation de grimoire magique, ces grimoires permettent d’invoquer des runes qui produisent des unités. L’histoire de Lillet est liée à celle des personnes qu’elle va rencontrer dans cette académie. Gammel, le créateur et responsable de l’école, qui a autrefois vaincu et sceller l’Archimage le grand méchant. Mais aussi Margarita une élève timide, Advocat un démon qui enseigne la sorcellerie, ou encore Chartreuse un homme lion qui enseigne l’alchimie et nous vous laissons découvrir les autres personnages par vous-même.
Lors de ses premiers jours, Lillet va apprendre à se servir des grimoires, notamment dans la Silver Star qui est une tour, mais aussi l’école de magie. Autrefois un château, mais qui fut détruit par l’Archimage. Cette école et donc cette tour vont constituer l’unique lieu de notre histoire, que ce soit l’histoire textuelle ou bien les affrontements.
L’histoire, quant à elle, est plutôt simple, au 5eme jour, c’est la fin de l’école et tout le monde meurt. Mais Lillet revient après cette destruction à chaque fois au premier jour, elle cherche alors à comprendre pourquoi tout se déroule ainsi. Et c’est la force de l’écriture du scénario, c’est qu’avec une histoire qui tient sur un timbre post, un roster de personnages plutôt réduit (une dizaine), on peut se permettre de faire pas mal de choses. Et les personnages sont tous loin d’être blanc ou noir, d’ailleurs les apparences sont souvent trompeuses.
La tour de Babel
Silver Star, la tour aux mille étages. En réalité, c’est beaucoup moins que ça, mais nous trouvions que c’était joli à dire. Cette tour va être votre terrain de jeu. GrimGrimoire est décomposé en 2 phases, une phase de texte où l’histoire avance puis une phase d’affrontement. Si, au départ, ce n’est presque que du tutoriel, rapidement cela devient des vrais affrontements.
Le jeu est un RTS en vue scrolling 2D. Vous allez apprendre à utiliser des Grimoires, chaque niveau du mode histoire sera d’ailleurs une excuse pour vous fournir un nouveau grimoire. Ces grimoires sont décomposés en 4 grandes familles : Glamour, Nécromancie, Sorcellerie et Alchimie. Comme la trinité des armes dans Fire Emblem, ici chaque famille va être plus forte contre une autre (avec un petit bonus de 50%). Mais il faut aussi compter sur des invocations de type Astral qui sont insensibles à l’attaque physique, mais très faible face aux attaques magiques. Vous l’aurez donc compris c’est un peu stratégique.
Le jeu a plusieurs niveaux de difficulté, si vous souhaitez connaître seulement l’histoire, vous pouvez vous mettre en facile et à ce moment-là ce sera plutôt simple, vous invoquez un dragon et l’histoire est pliée.
Pour invoquer des unités, il faut du mana, qui se récupère via des cristaux. Votre rune de départ en général vous permet de recruter des travailleurs qui n’auront comme simple intérêt que d’aller récupérer du mana. Ensuite vous pourrez invoquer d’autres runes, qui seront utiles à l’invocation d’unité. Certaines runes auront besoin d’être améliorées pour débloquer de nouvelles unités ou encore donner des bonus à vos unités.
Bonus déblocable via un arbre de talents plutôt complet, chaque mission vous rapporte des pièces que vous pourrez alors dépenser dans de multiples talents. Chose sympa, vous pouvez alors réinitialiser ça à volonté pour tester différentes combinaisons ! En terminant un niveau du mode histoire, vous obtiendrez des pièces, mais chaque niveau a aussi un objectif secondaire qui vous procurera aussi des pièces. Et surtout il y a les Trials Missions, qui consistent à réussir des niveaux avec des contraintes imposées. Ces niveaux constituent d’ailleurs le seul réel intérêt du titre, le mode histoire se pliant en 8h environ en ligne droite sans jamais avoir de grandes difficultés.
Un remaster qu’il est de qualité celui-là !
C’est plutôt rare ces derniers temps, mais nous avons ici un travail complet sur le titre. Que ce soit visuellement, le jeu n’est plus du tout pixelisé, il est magnifique avec les dessins et la direction artistique propre à Vanillaware que nous aimons tant. Que des ajouts comme l’arbre de compétences ou encore des magies très puissantes à usage limité par niveau.
Un travail au niveau des artworks, mais aussi de la musique a été aussi effectué, le titre se retrouve finalement à être d’un niveau totalement moderne. En réalité, on ne nous indiquerait pas que c’est un remaster nous pourrions vraiment croire que c’est un jeu Vanillaware de 2023 sans aucun problème.
Le souci réel du jeu se situe réellement dans son gameplay. Il est totalement brouillon, en fait c’est un RTS pensé à la manette, et pour ça les contrôles sont compliqués. Déjà la sélection de base se fait via Y et pas A c’est perturbant pour le joueur, mais surtout les raccourcis manettes sont finalement trop compliquées à base de gâchette et de « haut », « bas », en combinaisons, ça se prend en main certes après quelques niveaux d’affilés, mais quand on retourne sur le jeu le lendemain il faut reprendre l’apprentissage. Oublier la possibilité de faire de la microgestion comme c’est habituel dans les RTS ici c’est trop compliqué et peu lisible. Et il faut aussi dire que même si des raccourcis comme « sélectionner tout ce qui est visible » est pratique, elle n’est justement limitée qu’à ce qui est visible, quand vos unités commencent à se balader un peu c’est encore plus compliqué d’essayer de tout regrouper.
Car oui, si le visuel a été globalement amélioré, en passant en écran large plutôt que carré comme à l’époque, on a clairement gagné en visibilité et en compréhension, mais les unités étant tellement détaillées et jolies qu’une fois en peloton, oublier l’espoir de comprendre quelque chose. Surtout si vous avez le malheur de vous balader avec un Dragon.
Mais le plus dommage reste le jeu en lui-même, il n’est pas captivant par son gameplay, si l’histoire nous intrigue et nous donne envie de la suivre, les phases de gameplay se révèlent être un peu une épine dans le pied. Rajouter à ça qu’il n’y a pas de mode versus que ce soit envers une IA ou un joueur, ce sont donc essentiellement des « énigmes » qu’il faut résoudre, où le but sera toujours de détruire les runes ennemies. Couplé à la faible durée de vie (environ 8h), une fois les Trials terminés, on a aucun intérêt à revenir sur le titre.
Conclusion
On comprend peut-être pourquoi le titre à l’époque avait un peu été passé à la trappe et qu’il n’avait pas spécialement marqué les joueurs. Sans être mauvais, il n’est finalement qu’une tentative de gameplay certes rafraîchissant, mais pas forcément totalement réussi. Si on saupoudre le tout d’une durée de vie plutôt faible, on se retrouve déçu. Tout n’est pas à jeter, car comme souvent chez Vanillaware, si vous aimez leurs directions artistiques, le jeu est un véritable petit bijou visuel, l’histoire sans être non plus innovatrice se trouve être plaisante à suivre et l’écriture des personnages est plutôt intéressante.
LES PLUS
- L’histoire
- L’écriture des personnages
- Les artworks et assets magnifiques
- L’idée de RTS en 2D …
LES MOINS
- … le RTS en 2D
- Gameplay brouillon et peu profond
- Trop court