En 2001, Intelligent System adapte et fait évoluer sa licence Wars pour la Game Boy Advance. Advance Wars arriva et marqua ainsi la première entrée de la licence en occident. Une arrivée qui semble marquer la série d’une malédiction de lancement qui la poursuit encore aujourd’hui. Ainsi après avoir essuyé des reports à l’époque vis à vis de certains événements en 2001, voici que 20 ans après le remake Advance Wars 1+2 Reboot Camp fait face à de nouveaux événements reportant sa sortie sur Nintendo Switch. Le temps finit par jouer en notre faveur puisque Nintendo nous ordonne la mobilisation pour nous engager dans ce nouveau conflit sur Nintendo Switch. Nous en profitons ainsi pour vous livrer un premier rapport de mission.
Les 2 premiers Advance Wars en 1 cartouche!
A quelques années d’intervalle Advance Wars et Advance Wars 2 Black Hole Rising arrivèrent sur Game Boy Advance. Notons qu’à l’époque les jeux furent tellement repoussés au Japon que Nintendo décida de les proposer en une cartouche uniquement sur l’archipel. Imaginez maintenant que Nintendo collabore avec le studio Wayforward afin de faire un remake de ces 2 jeux. Ouvrez les yeux car tout ceci est bien réel, Advance Wars 1+2 Reboot Camp est ce fameux remake compilation certainement à la base prévu pour une petite célébration anniversaire de la série. Advance Wars c’est la satire et la parodie de nos différents continents et pays ainsi que les conflits armés qui les engagent. Le premier Advance Wars nous fait commencer avec la formation d’un tout nouveau général de l’armée d’Orange Star, une faction inspirée de l’armée américaine.
Orange Star semble perdre du terrain face à l’armée de Blue Moon, une autre faction inspirée de la Russie. Les évènements commencent avec la formation du jeune général Andy par la commandante en chef des forces armées d’Orange Star, Nell. Une formation qui marque le début du recul de l’armée de Blue Moon et la reprise d’Orange Star par ses différents généraux. Orange Star est représenté par les généraux Andy, Max, Samy et Nell luttant contre les généraux Olaf et Grit. En avançant, nous faisons progressivement face aux autres factions et généraux de Green Earth et Yellow Comet inspirés respectivement par les armées allemande et japonaise. Encore une fois, nous parlons d’inspiration, de satire et de parodie. Il s’agit ainsi de prendre tout ceci à la légère et de s’y amuser sans nécessairement associer sérieusement tout ça à quelque évènement actuel.
Nous avons dressé très brièvement la situation du monde d’Advance Wars en vous laissant découvrir par vous-même la suite du récit, notamment si vous n’avez jamais connu la licence sur Game Boy Advance. Notons une nouvelle fois que le remake propose les campagnes d’Advance Wars ainsi que d’Advance Wars 2 Black Hole Rising. Toutefois, il faut nuancer en évoquant le fait que seule la campagne du premier Advance Wars est disponible d’entrée de jeu. La seconde campagne est à débloquer et il nous est encore difficile de vous dire s’il s’agit juste d’atteindre un certain point du premier Advance Wars ou de finir celui-ci afin de débloquer les évènements du second jeu. Difficile de vous dire à ce jour si le statut de Remake reprend simplement les événements du jeu original ou s’il y a quelques changements importants du déroulement de l’histoire.
Parmi les éléments à débloquer, de nombreuses cartes à jouer sur le “mode VS” ou “Quartier Général” mais aussi des musiques ou des illustrations pour la galerie du jeu. Puis, surtout, en avançant dans l’histoire nous pouvons débloquer de nouveaux généraux jouables dans les différents autres modes de jeu. Pareillement au récit du jeu, à voir si tous les éléments à débloquer sont uniquement des reprises de ce que proposaient les jeux à l’origine sur Game Boy Advance ou si le remake s’est permis quelques libertés inédites. Toujours est-il qu’ils sont nombreux dès l’accès à la boutique qui semble se garnir d’autant plus en avançant dans notre progression. Ainsi, cela ne nous permet pas encore de vous dresser une vision claire de la durée de vie du jeu.
Nous parlions de pièces à acquérir en mission ou durant des batailles sur d’autres modes de jeu, attardons-nous justement un peu plus sur les batailles du jeu. Développé par Intelligent System, Advance Wars est une expérience de Tactical relativement différente de Fire Emblem. Chaque faction en jeu enchaîne son tour d’action dans lequel chacun peut jouer l’ensemble de ses unités avant de le terminer et laisser la main à la faction suivante. Toutefois, oublions le côté RPG avec des unités progressant directement en combat. Les personnages importants du jeu sont les généraux ayant chacun une personnalité propre et devenant à leur manière tous attachants à incarner. Ceci étant dit, les généraux ne sont pas des unités que nous jouons directement sur le champ de bataille. Advance Wars c’est une expérience Tactical avec gestion de fond pour produire des troupes, monter son armée afin de défaire l’armée adverse. Une expérience rappelant de très très loin un tactical 4X mais suffisamment différente et éloignée des complexités de ce genre pour être amusante et accessible à tous.
L’objectif de toutes les missions est simple: défaire toutes les troupes ennemies ou capturer le QG ennemi. Il arrive qu’une mission ou une carte ne possède que des unités pré-déployées sans possibilité d’en produire mais l’objectif reste le même. Notre armée est composée de différents types d’unités qu’il faut apprendre à connaître afin de vous mener à la victoire. De la simple infanterie au tank moyen sans oublier les sous-marins et les bombardiers aériens, les unités sont variées et les possibilités sont déjà nombreuses dans le premier Advance Wars. Chaque type d’unité est en fait un bataillon d’unités à 10 PV et lorsque nous lançons une offensive avec, nous faisons baisser les PV du bataillon ennemi. Le but étant de la réduire à 0 pour défaire tous les bataillons ennemis. Soulignons qu’une attaque est toujours suivie d’une contre-attaque. Aussi, un bataillon ayant ses PV réduits voit également sa puissance de feu réduite en conséquence.
Gestion de guerre toujours amusante 20 ans après?
Autrement dit, une infanterie ou unité à 10 PV est à 100% de sa puissance de feu alors qu’une autre à 5 PV sera bien moins efficace. Il est possible de regrouper 2 bataillons de même type affaiblis pour en former une et la “soigner” sur un simple principe d’addition. Ainsi, en regroupant deux groupes d’infanterie à 4 PV, nous perdons un groupe d’infanterie pour obtenir un unique bataillon d’infanterie à 8 PV. Il est également possible de soigner nos unités à hauteur de 2 PV par tour en les plaçant sur une des propriétés de la carte qui sont en notre possession. Chaque propriété nous appartenant nous rapporte par défaut 1000G par tour sauf sur une partie en mode VS dans laquelle nous pouvons personnaliser les fonds obtenus sur les propriétés. La gestion de fonds est un élément important du gameplay du jeu puisque chaque type d’unité a un coût et les unités blindées les plus efficaces coûtent bien plus cher que des unités plus fragiles mais moins cher à produire. Toutes les propriétés sur le champ de bataille ne sont pas nécessairement déjà affiliées à une faction.
Aussi, seules les unités d’infanterie ou de Bazookas ont la possibilité de capturer des villes, des bases ou le QG ennemi. Chaque propriété possède 20 PV et une fois que nous réduisons les PV d’une propriété à 0 celle-ci nous appartient. Par ailleurs, la forme d’une unité influence grandement la capture d’une propriété. Une infanterie à 10 PV réduira ainsi les PV d’une propriété par 10 à chaque tour tandis qu’une infanterie blessée à 4 PV ne la fera descendre que de 4 PV par tour rendant ainsi la capture plus longue. Il est possible de capturer une propriété ennemie afin de se l’approprier, cela a un impact sur l’acquisition des fonds de chaque camp qui augmentent ou diminuent en conséquence. Un impact qui peut se révéler progressivement fatal, moins de fonds signifie moins de possibilité de déploiement de troupes et cela peut signer la chute d’une faction.
Nous ne nous sommes attardés que sur les infanteries, les propriétés et la gestion de fonds mais peut-être sentez-vous déjà la richesse de gameplay possible juste avec ces éléments. Il suffit d’ajouter les caractères propres à chaque type d’unité, la notion de point de défense propre au type de terrain sur lequel se trouvent nos unités, les variations météo, le profil de nos généraux influençant grandement les performances de nos unités. Les pouvoirs de ceux-ci peuvent retourner l’issue d’un combat parmi bien d’autres mécanismes que nous gardons sous le coude pour le prochain rapport de bataille pour vous convaincre si ce n’est pas déjà le cas de la qualité, du fun et de l’addictivité de l’expérience Advance Wars. Sans oublier que nous n’avons finalement pas encore abordé le cas des autres modes de jeu, notamment les modes multijoueurs qui étaient aussi une des forces de la série à l’époque. Notons d’ailleurs aussi, des fonctionnalités en ligne que nous n’avons même pas effleurées. Tant de choses sur lesquelles nous pouvons revenir sur Advance Wars 1+2 Reboot Camp.
Reste à mentionner le travail de réalisation de ce remake sur Nintendo Switch. Un travail qui a divisé à l’annonce par l’abandon du rendu cel-shading dessiné de l’ère Game Boy Advance et Nintendo DS pour une DA en 3D colorée sur Nintendo Switch. Une réalisation qui semble très propre mais surprenante et difficile à encaisser au premier regard pour un fan d’Advance Wars. Pourtant, après quelques minutes ou quelques heures de jeu, nous finissons par accepter le rendu. En fait, il est même cohérent avec la volonté même visuelle de proposer un jeu de guerre mignon et accessible. La parodie va au point où les développeurs de Wayforward utilise cette DA pour nous dépeindre le fait qu’Advance Wars 1+2 Reboot Camp serait en fait un genre de jeu de société sur décor en carton sur lequel nos unités sont des figurines et nos généraux ceux qui jouent à ce jeu de société finalement.
Il ne s’agit que d’une impression et une supposition de notre part mais si telle est l’intention alors nous comprenons la manœuvre. Bien que celle-ci reste toujours difficile à accepter pour un fan et nous comprenons que la DA puisse les rebuter. Ceci étant dit, les illustrations et les animations des différents généraux du jeu sont très appréciables. Elles permettent de donner une dynamique et de la vie à ces personnages que nous apprécions d’autant plus. Les animations de combats restent assez similaires à ce que nous avions sur Game Boy Advance mais dans le style 3D de ce remake avec tout de même quelques éléments témoignant d’un travail dans les détails. Notamment, les animations articulés de nos infanteries ou des éléments de décors emportés par le vent en arrière plan. L’humour reste de la partie avec le fait de voir nos unités se faire éjecter et s’envoler plutôt que d’encaisser des coups de feu et finir au sol dans un bain de sang.
Au niveau sonore, nous avons des pistes arrangées de l’OST des deux premiers Advance Wars. Chaque piste est retravaillée avec une instrumentalisation moderne et une qualité audio bien plus élevée que sur Game Boy Advance. L’occasion de retrouver des thèmes entraînant de notre enfance sur Game Boy Advance remis au goût du jour et nous accompagnant une nouvelle fois n’importe où sur Nintendo Switch en une qualité incomparable avec des écouteurs. Surprise plutôt agréable, la présence d’un doublage français de bonne facture des différents personnages permettant d’insuffler encore plus de vie à nos différents protagonistes en plus de leurs animations. Le doublage ne nous semblait pas intégral pour le mode Campagne ce qui est dommage. Puis il ne semblait pas possible de changer la langue de celle-ci des fois que certains d’entre vous soient curieux à ce niveau. Il ne s’agit que d’une supposition, peut-être que cela est disponible à l’achat à la boutique de Hachi après un certain point du jeu. Une manœuvre qui serait assez étrange. Nous pensons plutôt que le doublage est bloqué sur la langue de la console, un point que nous allons aussi approfondir pour le prochain rapport.
Impression:
Advance Wars est une licence solo et multijoueur qui avait déjà fait de nombreux fans sur Game Boy Advance. A l’époque, cette tentative du tactical pour Nintendo a été suffisamment concluante pour motiver l’arrivée de la licence Fire Emblem chez nous. Une expérience riche et unique dans son genre comme Nintendo et Intelligent System savent le faire. Advance Wars 1+2 Reboot Camp est ainsi une aubaine pour ceux qui n’ont jamais connu la série et potentiellement une alternative tactique efficace aux stratèges insensibles aux éléments provenant du RPG. Il nous faut encore approfondir notre rapport sur tout ce que ce remake peut nous offrir sur Nintendo Switch mais ce remake d’Advance Wars va potentiellement à nouveau envoûter ceux qui lui donneront sa chance.