Commençons notre cours aujourd’hui en abordant les éléments communs à n’importe quel jeu de gestion depuis leur apparition. Ceux-ci sont assez simples, il va falloir gérer un espace limité dans lequel nous devrons maximiser notre revenu et minimiser nos dépenses. Les univers sur lesquels appliquer cette recette sont nombreux, de la station spatiale à l’hôpital en passant par le parc d’attractions ou l’île tropicale d’un dictateur, nous sommes à chaque fois face à ce même défi. Et du coup, mettre en place un tel genre sur une plateforme offshore de forage semble donc être une évidence et c’est justement ce que nous propose Drill Deal – Oil Tycoon du studio A2Softworks, l’occasion pour nous de voir que les meilleurs jeux PC sont parfois durs à adapter.
Une entrée en matière solide
Autant être franc d’entrée de test, la possibilité de pouvoir prendre en main la gestion d’une plateforme pétrolière nous a de suite emballé tant l’ensemble des paramètres entrant en jeu dans la vie réelle nous semblait adapté à ce que nous connaissions des jeux de gestion. Et dans un premier temps, nous n’avons en rien été déçus. Commençant par le tutoriel, que nous avons fait deux fois tant sa densité est importante, nous apprenons les bases, déjà bien fournies, du management offshore. Et celui-ci n’a rien à envier au ténor du genre tant il se montre ultra complet et profond.
La première étape consistera bien évidemment à placer des installations diverses et variées tout en embauchant le personnel qualifié pour s’en occuper. Entre les outils de productions, ceux de stockage, ceux permettant d’entretenir ou protéger notre station et ceux pour améliorer le quotidien de nos employés, la diversité des bâtiments est largement au niveau des productions actuelles. De la même façon, nos employés possèdent des compétences plus ou moins élevées dans différents métiers et ce sera à nous de les positionner pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes et ne tombent pas trop vite dans une humeur abaissant leur productivité.
Une fois cette première étape menée avec douceur, nous réalisons que notre compte en banque va rapidement virer dans le rouge. Il va donc falloir gérer nos contrats et nos clients pour faire entrer de l’argent dans les caisses et ainsi avancer dans notre conquête du marché des hydrocarbures. Entre les ventes ponctuelles, les achats programmés sur quelques mois et la gestion de nos stocks, il nous faut toujours avoir un œil sur grand nombre de données pour ne pas approcher d’une banqueroute synonyme de fin de partie.
Un bien bel enchaînement
Nous ne sommes toutefois pas mis au pied du mur dès nos premiers essais. Un système de rang débloquera petit à petit de nouvelles installations qui viendront diversifier nos possibilités, autant en termes de construction que de contrats. Un arbre de progrès nous permettra aussi d’améliorer nos rendements ainsi que de débloquer de nouvelles constructions qui nous permettront d’aller toujours plus loin dans les missions qui nous sont proposées. Il en va de même pour nos clients, il va nous falloir débloquer de nouveaux contrats pour ainsi augmenter nos ventes ou allonger la durée de nos contrats.
Avec un tel nombre d’éléments à gérer, Drill Deal serait déjà un jeu de gestion efficace. Mais il ne s’arrête pas là. Nous allons bien sûr pouvoir agrandir la taille de notre station, mais nous allons aussi devoir la protéger contre des attaques diverses et variées. Pour cela, nous aurons à construire une tour de défense dont nous pourrons prendre le contrôle pour ensuite viser n’importe quel importun tentant de nuire à notre commerce. Enfin, un cycle jour/nuit vient chapeauter le tout, nous obligeant à doubler nos équipes si nous en avons les moyens, ou à déplacer d’un poste à un autre nos ouvriers aux qualifications multiples.
L’ensemble de ces mécaniques disponibles dès les premières missions se complexifie petit à petit avec l’augmentation des installations disponibles. De plus, un système de missions, pour chaque nouvelle plateforme, nous laisse lui aussi entrevoir une rejouabilité certaine. Nous regrettons juste l’absence d’une histoire qui engloberait le tout nous expliquant pourquoi nous nous déplaçons à travers le monde, toutefois le contenu proposé est tout à fait suffisant, d’autant plus que dès la fin du second chapitre nous débloquons un mode bac à sable qui nous permet de réaliser toutes nos envies sans plus aucune contrainte budgétaire.
Et là, c’est le drame
Malheureusement, ce constat qui devrait se suffire à lui-même va maintenant souffrir d’une tare qui va faire perdre beaucoup de points à ce Drill Deal, les bugs de son interface. Pour nous montrer leur envie de bien faire et de s’adapter au public console, les développeurs de A2Softworks ont mis en place des menus circulaires regroupant, sous différents onglets, les éléments par thèmes. Une bien bonne idée complètement gâchée par l’absence de réaction du bouton B censé nous permettre de revenir en arrière. Pour naviguer d’un onglet à l’autre, il faut réenclencher ce menu depuis le début. C’est très rapidement frustrant.
Les graphismes souffrent du même manque d’adaptation au mode console. Si dans un premier temps, le rendu est plutôt agréable à l’œil, l’absence de précisions dès que nous tournons la caméra rend les placements de nos installations sujettes aux micro-ajustements. C’est encore une fois un détail, mais lorsqu’une grande partie d’un jeu nous demande justement de gérer les positions de nos bâtiments pour éviter les nuisances des uns tout en maximisant les effets des autres, ces petites corrections de positions sont pénibles.
C’est vraiment dommage, car pour le reste, le niveau de zoom nous permet d’observer à la fois ces petits personnages qui déambulent sur la plateforme ainsi que les petites animations mises en place pour chaque bâtiment, ce n’est jamais rien d’extraordinaire et nous sommes loin de ce que propose la série des Two Point, mais l’effort est visible et agréable. Il en va de même avec la bande-son qui se laisse écouter pour ensuite se laisser oublier sans jamais se montrer pénible à l’écoute, tout comme les petits bruits qui accompagnent les effets météorologiques.
Conclusion
Nous aurions adoré pouvoir recommander ce Drill Deal – Oil Tycoon tant son concept et son contenu en font un exemple du jeu de gestion. Malheureusement ses graphismes mignons et ses petits ajouts de gameplay n’arrivent jamais à faire oublier ses petits bugs d’interface et d’optimisation des contrôles qui gâchent rapidement notre expérience de jeu. Notre seul conseil est donc d’attendre que celui-ci soit patché pour y jouer sous la couette ou de le prendre sur PC pour bénéficier du combo clavier/souris.
LES PLUS
- Les graphismes sont détaillés et plaisants à l’œil
- Le concept même de gestion de plateforme pétrolière semble une évidence
- Le contenu est solide et diversifié
- Le mélange placement/gestion d’équipe/progrès fonctionne bien
- La bande-son se laisse facilement oublier
- Les différentes missions présentes à chaque plateforme sont variées
- L’interface est bien pensée pour le jeu sur console, mais…
LES MOINS
- … les bugs ruinent complètement l’expérience de jeu
- La gestion de la caméra gêne le positionnement des bâtiments