En 2001, Intelligent System adapte et fait évoluer sa licence Wars pour la Game Boy Advance. Advance Wars arriva et marqua ainsi la première entrée de la licence en Occident. Une arrivée qui semble marquer la série d’une malédiction de lancement qui la poursuit encore aujourd’hui. Ainsi après avoir essuyé des reports à l’époque vis-à-vis de certains événements en 2001, voici que 20 ans après, le remake Advance Wars 1+2 Re-Boot Camp fait face à de nouveaux événements reportant sa sortie sur Nintendo Switch. Le temps finit par jouer en notre faveur puisque Nintendo nous ordonne la mobilisation pour nous engager dans ce nouveau conflit sur Nintendo Switch. Après avoir mis un terme aux ambitions de Black Hole, nous vous présentons ici notre rapport de guerre.
Advance Wars revient et double sa campagne
À quelques années d’intervalle Advance Wars et Advance Wars 2 Black Hole Rising arrivèrent sur Game Boy Advance. Notons qu’à l’époque les jeux furent tellement repoussés au Japon que Nintendo décida de les proposer en une cartouche uniquement disponible sur l’archipel. Imaginez maintenant que Nintendo collabore avec le studio Wayforward afin de faire un remake de ces 2 jeux. Ouvrez les yeux car tout ceci est bien réel, Advance Wars 1+2 Re-Boot Camp est ce fameux remake compilation certainement à la base prévu pour une petite célébration anniversaire de la série. Advance Wars, c’est la satire et la parodie de nos différents continents et pays ainsi que les conflits armées qui les engagent. Le premier Advance Wars nous fait commencer sur le continent de Cosmo Land avec la formation d’un tout nouveau général de l’armée d’Orange Star, une faction inspirée de l’armée américaine.
Orange Star semble perdre du terrain face à l’armée de Blue Moon, une autre faction inspirée de la Russie. Les évènements commencent avec la formation du jeune général Andy par la commandante en chef des forces armées d’Orange Star, Nell. Une formation qui marque le début du recul de l’armée de Blue Moon et la reprise d’Orange Star grâce à ses différents généraux. Orange Star est représenté par les généraux Andy, Max, Samy et Nell luttant contre les généraux Olaf et Grit. En avançant, nous faisons progressivement face aux autres factions et généraux de Green Earth et Gold Comet inspirés respectivement par les armées allemandes et japonaises. Encore une fois, nous parlons d’inspiration, de satire et de parodie, car il s’agit ainsi de prendre tout ceci à la légère et de s’y amuser sans nécessairement associer sérieusement tout ça à quelques événements passés ou actuels.
Alors que nous enchaînons les victoires de l’armée d’Orange Star contre Blue Moon, nous rencontrons les armées des autres factions qui semblent tout aussi hostiles à notre égard. En poursuivant, la vérité éclate en dévoilant l’orchestration du conflit de Cosmo Land par le général Sturm de Black Hole. S’ensuit alors une alliance générale pour en finir avec celui-ci et délivrer la jeune général Sonja de Gold Comet qui avait enquêté sur Sturm. La campagne du premier Advance Wars propose plus d’une vingtaine de missions pour une bonne vingtaine d’heures de jeu. Elle est assez linéaire avec tout de même quelques embranchements de scénario et des batailles différentes avec des protagonistes différents selon les choix que nous ferons. Cela influence quelques éléments déblocables dans la boutique du jeu. Petit élément d’amélioration, le jeu n’oblige pas à refaire toute une campagne pour jouer les autres embranchements. Une fois la campagne finie, nous avons la possibilité de revenir sur la carte et de jouer les missions que nous n’avions pas jouées.
Par ailleurs, une fois le premier jeu terminé, nous débloquons l’accès à la campagne en mode “Expert” mais également la campagne du second jeu : Advance Wars Black Hole Rising. Alors que Sturm encaisse sa défaite sur Cosmo Land, ses ambitions de domination du monde sont loin d’être abandonnées. Il projette ainsi d’établir une base solide et puissante pour l’armée de Black Hole sur le continent de Macro Land. Cela dans le projet futur de dominer complètement le monde de Wars World où se déroule les évènements de la licence Advance Wars. La campagne du second jeu Advance Wars se déroule sur Macro Land, territoire également partagé entre Orange Star, Blue Moon, Green Earth et Gold Comet.
Chacun des territoires sont attaqués simultanément par la puissante armée de Black Hole et différents généraux qui se sont alliés aux idéaux de Black Hole. L’offensive ennemie a pour but de s’emparer des ressources de Macro Land en installant un réseau de pipeline et rediriger leurs usages pour nourrir les ambitions de Black Hole. À vous de voir où vous mèneront ces nouvelles batailles. Advance Wars 1+2 Re-Boot Camp se présente comme un remake des deux premiers jeux pour la Nintendo Switch. En cette qualité, la campagne et son propos a-t-il été modifié ? Sans aller dans les détails, l’histoire est totalement identique à ce que nous avions à l’époque sur Game Boy Advance. Nous avons d’ailleurs exactement les mêmes répliques de personnages sur l’écran de sélection de mission ou en combat. Quelques légers changements sont effectués en intégrant directement quelques missions d’entraînement du premier Advance Wars directement dans la campagne du jeu.
D’ailleurs, en termes de tutoriel, le solo se présente justement comme un bon parti pris pour apprendre toute les subtilités de gameplay de la licence. Les personnages nous proposent à certains moments clés de nous expliquer des éléments et nous montrer comment faire mais nous pouvons choisir de les passer pour mener soi-même la bataille. Enfin, quelques dialogues, scènes et évènements ont été ajoutés afin certainement de rendre le tout plus cohérent. En proposant deux campagnes à jouer, la durée de vie solo d’Advance Wars 1+2 Re-Boot Camp est doublée, de la même manière que les éléments du jeu à débloquer. Et nous ne parlons ici que d’expérience solo, le multijoueur repousse aisément la durée de vie du jeu que ce soit en local jusqu’à 4 joueurs sur une console comme à l’époque ou en ligne avec différents possesseurs du jeu.
Doublement plus fun en multijoueur!
En revenant justement sur ces éléments à débloquer, ceux-ci sont nombreux dès que nous débloquons l’accès à “La boutique de Hachi”. Dans cette boutique, nous pouvons utiliser nos pièces acquises en récompense de bataille durant nos missions de campagnes ou d’autres modes de jeu afin d’acheter des nouveautés. Cette récompense varie en fonction d’une note de votre performance à chaque bataille. Parmi les éléments à débloquer, de nombreuses cartes à jouer en solo ou en multijoueur sur le “mode VS” ou “Quartier Général” mais aussi des musiques ou des illustrations pour la galerie du jeu. Puis surtout, en avançant dans l’histoire, nous pouvons débloquer de nouveaux généraux jouables dans les différents autres modes de jeu. Rejouer la Campagne en “Expert” double les points de fin de mission et ceux qui relèveront le défi peuvent débloquer les choses un peu plus rapidement. Le remake nous permet d’avoir la totalité du contenu des deux premiers Advance Wars à débloquer via la boutique.
Nous parlions de pièces à acquérir en mission ou durant des batailles sur d’autres modes de jeu, attardons-nous justement un peu plus sur tout ça. Développé par Intelligent System, Advance Wars est une expérience de tactical relativement différente de Fire Emblem. Contrairement à ladite licence, en plus du mode campagne en solo, ainsi que le mode “Quartier Général” qui s’apparente à des défis plus corsé en solo, Advance Wars c’est surtout une expérience addictive qui se partage en multijoueur. À l’époque, de nombreux joueurs se rassemblaient sur la Game Boy Advance d’un possesseur du jeu pour se faire la guerre ou s’allier contre l’I.A. dans des batailles personnalisables du “mode VS”. Ce mode et cette option de multijoueur local restent possibles sur Nintendo Switch. Comme à l’époque, sur une console et avec un jeu nous pouvons jouer jusqu’à 4 joueurs et personnaliser de nombreuses options de bataille comme la météo ou la définition des équipes parmi d’autres options.
Ainsi, si jouer contre des amis peut devenir interminable, quoi de mieux que s’allier et se déchainer sur une même I.A. À vous de définir les contours et objectifs de chaque partie multijoueur. Si une seule console ne vous convient pas, il est également possible de jouer en local avec chacun sa console et son jeu. En 2023, cette option permet même de s’affranchir des limites de distance. Désormais, si chacun possède également un abonnement Nintendo Switch Online, il est tout à fait possible de profiter du jeu en ligne. Le multijoueur en ligne est réservé à des parties entre amis. En multijoueur, l’expérience est infinie tant que la formule fonctionne et vous motive à jouer de nouvelles batailles sur une des nombreuses cartes multijoueurs du jeu à débloquer. Notamment en multijoueur local puisque le Online ne permet à ce jour que des duels et se limite à 2 joueurs, chose bien regrettable. Si ces nombreuses cartes commencent à lasser alors pas de panique, l’autre élément apprécié à l’époque d’Advance Wars revient.
Sur le mode “Créateur de Carte”, il est ainsi possible de créer ses propres maps et les jouer en multijoueur local et en ligne désormais. Nous pouvons même partager celles-ci avec eux. Toutes les options de création sont disponibles et nous avons la possibilité de créer des maps sur 3 formats de grandeur. Créer des cartes plus maritime ou terrestre, ajouter de nombreuses montagnes ou des villes, pré-déployer des unités ou choisir de mettre des bases. À vous de faire des cartes qui vous ressemblent avec potentiellement des messages ou des dessins cachés en utilisant le relief, les cours d’eau et les unités déployés. Laissez libre cours à votre imagination et partager ça avec vos amis. Une expérience de création solo à partager en multijoueur lors de batailles endiablées. Entre les modes solo et multijoueur en plus de la boutique et de la galerie du jeu, il y a beaucoup de possibilités de jeu ainsi que de nombreuses choses à débloquer surtout en considérant le statut de remake 2 en 1 de Advance Wars 1+2 Re-Boot Camp.
Le pouvoir de faire la guerre
Après avoir fait le topo sur ces possibilités en global, peut-être est-il tant d’entrer sur le champ de bataille. Contrairement à Fire Emblem, dans Advance Wars il peut y avoir jusqu’à 4 factions en jeu. Chaque faction enchaîne leur tour d’action dans laquelle chacun peut jouer l’ensemble de ses unités avant de terminer le tour et laisser la main à la faction suivante. Toutefois, oublions le côté RPG avec des unités progressant directement en combat. Les personnages importants du jeu sont les généraux du jeu ayant tous une personnalité propre et devenant à leur manière tous attachants à incarner. Ceci étant dit, les généraux ne sont pas des unités que nous jouons directement sur le champ de bataille, ils dirigent les opérations et ont leur propre spécialité sur le champ bataille sur lesquelles nous reviendrons.
Advance Wars c’est une expérience tactical avec gestion des troupes mais aussi une gestion de fond pour produire et réparer ses troupes, bref monter son armée afin de défaire l’armée adverse. Une expérience rappelant de très très loin un tactical 4X mais suffisamment différente et éloignée des complexités de ce genre pour être amusante et accessible à tous sans oublier d’être aussi addictive que les expériences 4X. L’objectif principal de la majorité des missions du jeu solo et multijoueur est simple : défaire toutes les troupes ennemies ou capturer le QG ennemi. Il arrive qu’une mission ou une carte ne possède que des unités pré-déployées sans la possibilité d’en produire mais l’objectif principal reste le même. En solo, ces objectifs varient parfois d’une mission à l’autre apportant une approche tactique différente et variant ainsi nos stratégies. Citons les exemples de missions de course à la capture de propriété d’une carte ou de résistance sur un nombre de tour précis.
La campagne solo d’Advance Wars 2 multiplie ces variations et nous oblige à prendre en main l’ensemble du casting de généraux afin de connaître les particularités de chacun d’entre eux. En effet, si ces généraux ne se contrôlent pas directement sur le champ de bataille, ils ont tous un commandement, un pouvoir et une influence différente sur les combats. Les pouvoirs sont propres à chaque général. Ils peuvent se déclencher lorsque votre jauge de pouvoir est remplie en détruisant des unités ennemies ou en perdant des unités à vous. Soulignons que débloquer la campagne du second jeu permet également de débloquer l’accès au “Super Pouvoir”. À ce moment-là, nous avons une double jauge de pouvoir symbolisée par des petites et des grandes étoiles. Une fois que les petites étoiles sont remplies, nous pouvons activer le “Pouvoir” mais nous pouvons choisir de ne pas le faire pour remplir les grandes étoiles. Une fois que les deux jauges sont remplies, nous avons le choix d’activer le “Pouvoir” ou le “Super Pouvoir”.
Prenons l’exemple du trio de protagonistes : Andy, Max et Samy. Sous le commandement d’Andy, chaque type d’unité est équilibré et sans avantages ou faiblesses majeurs. De plus, une fois la jauge de pouvoir remplie, Andy pourra utiliser celui-ci pour booster ses unités et leur rendre 2PV. Max procure un boost de puissance aux unités de combat direct comme les tanks, en revanche la portée d’attaque des unités indirectes comme les lance-missiles est réduite. Son pouvoir procure un boost significatif de la puissance des unités de combat direct. Sous le commandement de Samy, vos unités d’infanterie et de bazooka seront meilleures que sous n’importe quel autre commandement avec une vitesse de capture de propriété bien plus rapide. En revanche, la puissance de vos autres types d’unités sera réduite. En activant son pouvoir, Samy booste encore plus l’efficacité de ses unités d’infanterie et de bazookas avec une hausse de puissance et un plus grand déplacement.
Le “Super Pouvoir” est souvent une version supérieure du Pouvoir et qui a véritablement le potentiel de changer l’issue d’une bataille. Il est ainsi important de connaître les spécialités de chacun des généraux du jeu ainsi que leur pouvoir. La campagne d’Advance Wars 2 est définitivement bien meilleure que la première campagne en sa qualité de tutoriel en nous proposant de jouer un peu tout le monde d’Orange Comet, Blue Moon, Green Earth et Gold Comet, soit une bonne grosse quinzaine de généraux. En plus des généraux, la connaissance des unités est également importante. De la simple infanterie au tank moyen sans oublier les sous-marins et les bombardiers aériens, les unités sont variées et les possibilités sont déjà nombreuses juste dans le premier Advance Wars. En débloquant la campagne du second jeu, les “Neotanks” s’ajoutent à votre arsenal. Ceci étant dit, si l’expérience se veut relativement accessible, certaines missions et défis pourraient bien vous sembler difficiles si vous ne vous appropriez pas suffisamment bien les mécaniques du jeu.
Une guerre tactiquement très avancée
Pour aller un peu plus en détail, chaque type d’unité est en fait un bataillon d’unités à 10 PV et lorsque nous lançons une offensive avec, nous faisons baisser les PV du bataillon ennemi. Le but étant de la réduire à 0 pour défaire tous les bataillons ennemis. Soulignons qu’une attaque est toujours suivie d’une contre-attaque. Aussi, un bataillon ayant ses PV réduits voit également sa puissance de feu réduite en conséquence. Autrement dit, une infanterie ou unité à 10 PV est à 100% de sa puissance de feu alors qu’une autre à 5 PV sera bien moins efficace. Il est possible de regrouper 2 bataillons de même type affaiblis pour n’en former plus qu’un et la “soigner” sur un simple principe d’addition. Ainsi, en regroupant deux groupes d’infanterie à 4 PV, nous perdons un groupe d’infanterie pour obtenir un unique bataillon d’infanterie à 8 PV.
Il y a également une notion de carburant pour se déplacer et de munitions pour les unités blindés. Notons pour le fun que même les unités à pied consomment du “carburant” pour se déplacer, à vous d’imaginer vos troupes boire un bidon d’essence pour avancer. Il est possible de faire le plein en carburant et en munitions en échange de fonds, voire de soigner nos unités à hauteur de 2 PV par tour en les plaçant sur une des propriétés de la carte qui sont en notre possession. Chaque propriété nous appartenant nous rapporte par défaut 1000G par tour sauf sur une partie en mode VS dans laquelle nous pouvons personnaliser les fonds obtenus sur les propriétés. La gestion de fonds est un élément important du gameplay du jeu puisque chaque type d’unité à un coût et les unités blindés les plus efficaces coûtent bien plus cher que des unités plus fragiles mais moins cher à produire.
Toutes les propriétés sur le champ de bataille ne sont pas nécessairement déjà affiliées à une faction. Aussi, seules les unités à pied, donc les infanteries ou les bazookas, ont la possibilité de capturer des villes, des bases ou le QG ennemi. Chaque propriété possède 20 PV et une fois que nous réduisons les PV d’une propriété à 0 celle-ci nous appartient. Par ailleurs, la forme d’une unité influence grandement la capture d’une propriété. Une infanterie à 10 PV réduira ainsi les PV d’une propriété par 10 à chaque tour tandis qu’une infanterie blessée à 4 PV ne la fera descendre que de 4 PV par tour rendant ainsi la capture plus longue. Il est possible de capturer une propriété ennemie afin de se l’approprier, cela a un impact sur l’acquisition des fonds de chaque camp qui augmentent ou diminuent en conséquence. Un impact qui peut se révéler progressivement fatal, moins de fonds signifie moins de possibilités de déploiement de troupes et cela peut signer la chute d’une faction.
Résumons jusqu’à présent la clé de la réussite tactique dans Advance Wars : la connaissance de vos généraux, la connaissance de vos unités et une bonne gestion de vos fonds. Toutefois, la richesse du système ne s’arrête pas à ces points. Ajoutons également la notion de point de défense propre au type de terrain sur lequel se trouvent nos unités. Chaque type de terrain et relief octroient un certain nombre de points de défense à vos unités. Une simple route vous expose à tous les dangers, ne vous offre aucune couverture ce qui fait que vos points de défense sur ce type de terrain sont à 0. Une forêt ou une montagne vous octroie respectivement 2 et 3 étoiles de défense. Ce qui signifie que vos unités résistent bien plus aux dégâts ennemis sur ce type de terrain.
En plus des terrains et des points de défense, nous avons des variations météos et le fameux “brouillard de guerre”. Durant un “brouillard de guerre” notre visibilité est réduite et les unités situés dans des forêts ou des récifs marins nécessitent qu’une unité soit située sur une case adjacente à celle-ci pour être repérée et attaquable. Certains types d’unités comme les recons ou les hélicoptères de combat ont une belle visibilité, permettant ainsi d’élargir au mieux notre vision du champ de bataille durant les “brouillards de guerre”. Notons également le cas particulier des unités à pied qui augmentent notre visibilité lorsqu’elles sont placées sur les montagnes. Sauf si la mission le contraint, par défaut, les variations météos sont aléatoires. Il est possible d’influer dessus avant de lancer une partie en multijoueur.
Ces variations ne sont pas limitées au “Beau Temps” et au “Brouillard de Guerre”. Nous avons également de la “Pluie” et de la “Neige” qui ont un impact sur votre mobilité, surtout la neige. La pluie s’accompagne d’un “Brouillard de Guerre”. Cet impact météorologique peut éventuellement être minimisé par le général en charge de votre faction. Certains d’entre eux ont une affinité avec ces aléas. Le général Olaf de Blue Moon est plus efficace sous la neige tandis que Sonja de Gold Comet révèle son potentiel lors d’un brouillard de guerre. Wayforward retravaille légèrement la formule et y ajoute des apports en qualité de prise en main. Cela permet notamment une meilleure lisibilité du jeu et nous avons même la possibilité en campagne solo de difficulté normale de rejouer notre tour si nous constatons une petite erreur dans notre manœuvre. À quelques autres oublis qui n’attendent qu’à être découvert par votre propre prise en main du jeu, voici l’expérience tactique addictive qui vous attend dans Advance Wars 1+2 Re-Boot Camp.
La guerre du trop mignon
Reste désormais à mentionner le travail de réalisation effectué sur ce remake à destination de la Nintendo Switch. Après avoir poussé le style dessiné à l’extrême avec Advance Wars : Dark Conflict sur Nintendo DS, Intelligent System laisse la main à Wayforward pour le style de ce remake. C’est ainsi que nous obtenons quelques cinématiques en animation très belles à voir. Toutefois, nous faisons aussi face à une réalisation en 3D qui est très propre et coloré mais surprenante et difficile à encaisser au premier regard pour un fan d’Advance Wars. Nous en faisons partie et cela nous a demandé un petit temps à nos yeux pour s’adapter à ce parti pris. Pourtant, après quelques minutes ou quelques heures de jeu, nous finissons par accepter le rendu.
En fait, avec recul et réflexion, il est même cohérent avec la volonté visuelle de proposer un jeu de guerre mignon et accessible. La parodie va au point où les développeurs de Wayforward utilise cette DA pour nous dépeindre le fait que Advance Wars 1+2 Re-Boot Camp serait en fait un genre de jeu de plateau sur décor en carton dans lequel nos unités sont des figurines et nos généraux ceux qui jouent à ce jeu de société finalement. Ce constat est encore plus vrai en arrivant en bordure des cartes en bois ou en carton et en voyant que tout ceci semble poser sur une espèce de table. Rien d’officiellement dit mais c’est l’impression qui en ressort, une volonté de pousser toujours plus loin le concept de la parodie de guerre, rendre le tout mignon et jouable par tous.
Bien que celle-ci reste toujours difficile à accepter pour un fan et nous comprenons que la DA peut les rebuter. Ceci étant dit, les nouvelles illustrations et les nouvelles animations des différents généraux du jeu sont très appréciables. Elles permettent de donner une dynamique et de la vie à ces personnages que nous apprécions encore plus. Les animations de combats restent assez similaires à ce que nous avions sur Game Boy Advance mais dans le style 3D de ce remake, toujours très propre notamment dans les décors et avec quelques éléments témoignant d’un travail dans les détails. Notamment, les animations articulées de nos infanteries ou des éléments de décors emportés par le vent en arrière plan. L’humour reste de la partie avec le fait de voir nos unités à pied éjecter du champ de bataille et s’envoler plutôt que d’encaisser des coups de feu puis finir au sol dans un bain de sang. Un point en plus également pour cette réalisation qui s’apprécie encore plus sur Nintendo Switch OLED.
L’autre bémol visuel peut aussi venir du chara-design de nos généraux. Malgré la vie qui leur est insufflée à travers les animations, les traits de Wayforward semblent “enfantiser” tout le casting de Advance Wars. À l’époque, sur Game Boy Advance lorsque nous passons d’Advance Wars à Advance Wars 2, nous constations une évolution dans le design des personnages et des traits plus mature sur une bonne partie du casting. Dans ce remake, nous restons sur la ligne unique de la parodie enfantine et alors que nos personnages gagnent en vie, ils perdent en maturité dans leurs traits. Si ce n’est pas dérangeant sur des jeunes héros comme Andy, le chara-design du remake ne semble pas très adapté à des personnages comme Kanbei qui perdent en charisme pour devenir plus “mignon”.
Au niveau sonore, nous avons des pistes arrangées de l’OST des deux premiers Advance Wars. Chaque piste est retravaillée avec une instrumentalisation moderne et une qualité audio bien plus élevée que sur Game Boy Advance. L’occasion de retrouver des thèmes entraînant de notre enfance sur Game Boy Advance remis au goût du jour et nous accompagnant une nouvelle fois n’importe où sur Nintendo Switch en une qualité incomparable avec des écouteurs. Des thèmes de très bonne qualité, très entraînant que nous finissons même par fredonner à la longue. Chaque personnage a son thème, permettant ainsi à la bande sonore d’avoir plusieurs styles de musique. En revanche, si l’OST vous laisse indifférent alors il va sans dire que vous trouverez également les thèmes répétitifs et les bruitages ennuyants.
Au-delà des musiques, petite surprise plutôt agréable, la présence d’un doublage français de bonne facture des différents personnages permettant d’insuffler toujours plus de vie à nos différents protagonistes et accompagnant bien plus de leurs animations. Notamment lors de l’utilisation de leur pouvoir avec une mise en scène propre à chaque personnage. Dommage que le doublage ne soit pas intégral pour le mode Campagne. Sauf patch, il n’est pas possible de changer la langue des voix in-game si certains d’entre vous étaient curieux à ce niveau. Il est toujours possible de changer la langue de votre console pour changer le doublage et constater la différence par vous-même. Ceci étant dit, le doublage français est de bonne facture et suffit amplement.
Conclusion
Advance Wars est une expérience qui avait déjà fédérée de nombreux fans sur Game Boy Advance. À l’époque, cette tentative du tactical pour Nintendo a été suffisamment concluante pour motiver l’arrivée de la licence Fire Emblem chez nous. À notre époque, le tactical-RPG est finalement un genre bien représenté sur Nintendo Switch autant par Nintendo que par d’autres acteurs importants du jeu vidéo. Ce schéma inversé a le potentiel de permettre aux stratèges de la nouvelle génération potentiellement issus de Fire Emblem de découvrir la licence Advance Wars et peut-être lui permettre de réitérer l’exploit sur Nintendo Switch. En collaborant avec Wayforward, Nintendo donne littéralement une seconde jeunesse à la licence et propose un remake 2 en 1 qui a de quoi séduire tout le monde, même les fans de la première heure qui boudent certaines imperfections de ce remake et qui se demandent où a fini le troisième opus Advance Wars : Dual Strike qui fait suite à ces remakes. En capturant Advance Wars 1+2 Re-Boot Camp, peut-être allons-nous ouvrir la voie au résultat de l’addition posé par le titre de ce remake Nintendo Switch.
LES PLUS
- La réalisation cohérente, mignonne et coloré
- Les animations des pouvoirs
- Quelques cinématiques de très bonne facture
- Sublimé avec la Nintendo Switch OLED
- La modernisation des thèmes de l’OST
- Un doublage FR de bonne facture
- Énormément de contenu à débloquer
- La galerie du jeu à remplir
- Des défis pour ceux qui veulent la meilleure note
- Créer ses propres maps et les partager
- Des améliorations de prise en main
- Un gameplay toujours très riche et solide
- Un contenu solo très complet sur une quarantaine d’heure
- Accompagné d’un multijoueur séduisant et infini en local
- Puis d'un mode en ligne à 2 joueurs sympa
- Pour une expérience toujours très addictive
- Un Remake 2 en 1 de grande qualité à jouer
- N’importe quand, n’importe où et au-delà de chez soi
LES MOINS
- La DA qui sera toujours bizarre au début pour un fan
- Un chara-design pas adapté à tous les personnages
- Pas de possibilité de changement de doublage in-game
- Les musiques peuvent devenir répétitives
- Peut devenir très difficile pour un stratège en herbe
- Des batailles qui peuvent devenir interminablement longue
- Sans amis, l’expérience est un peu moins fun
- Puis le online est limité à 2 joueurs
- La durée de vie n’est plus infinie
- 1+2 = 3 non?
J’ai vraiment adoré ce jeu, ça sera un réel plaisir de pouvoir y jouer encore aujourd’hui