Amateurs de RPG et fans de Square Enix, il serait insultant de vous demander si vous connaissez une série répondant au nom de Final Fantasy. Une série qui est née sur console Nintendo et qui a souvent participée à redéfinir les limites du genre. Final Fantasy IV fut le second opus à être localisé hors du Japon. Il marque un gros tournant pour la série et pour le genre en général. Nous avons eu la chance de rejouer à ce monument du RPG à l’occasion de sa sortie sur Nintendo Switch en tant que Pixel Remaster. Est-ce toujours une valeur sûre du RPG en 2023 ?
Décollage vers une nouvelle ancienne fantaisie !
Final Fantasy IV se déroule sur un genre de version fictive et médiévale fantastique de la Terre sobrement appelée la Planète Bleue. Nous incarnons le chevalier noir Cecil, chef des Ailes noires et haut gradé de l’armée de Baron. Les Ailes noires, c’est le nom donné à la flotte d’aéronefs de guerre du royaume de Baron. Lors de leur dernière mission, les Ailes noires ont eu à décimer un village pour s’emparer d’un cristal. Actes qui interrogent les différents membres du bataillon et Cecil lui-même se pose des questions sur les ordres du Roi. En rentrant au château de Baron et en livrant le cristal à sa majesté, Cecil est sanctionné après avoir questionné le Roi. Il est rétrogradé et envoyé en mission seul dans le village de Myst situé au nord de Baron.
Élevant la voix devant l’étrange décision du Roi, Kaïn, meilleur ami de Cécil et membre des chevaliers dragon de Baron, est sommé d’accompagner notre héros. Après une nuit de repos, et après avoir fait la rencontre de Rosa, une mage blanche du royaume éprise de Cécil, nous nous rendons vers Myst avec un anneau Bombo confié par le roi. Nous découvrons que le colis est en fait piégé et déclenche un incendie qui détruit Myst et décime sa population. Seule la jeune Rydia semble avoir survécu et pleure en tenant le corps sans vie de sa mère. Bien que confus, Cécil et Kaïn tentent d’aider la jeune fille qui comprend que les responsables de la catastrophe ne sont autres que nos 2 héros. Elle résiste et invoque une chimère à son aide ouvrant littéralement la terre en deux. Cécil se réveille alors aux côtés d’une Rydia inconsciente, mais séparé de Kaïn.
Il jure de tout faire pour protéger Rydia et de la mener en lieu sûr, malgré la haine que ressent la jeune fille à son égard. Cela s’enchaîne avec la mission d’avertir les différents royaumes détenteurs des cristaux restants du danger que représente Baron. Une quête qui nous mènera dans les profondeurs de la planète jusque dans les hauteurs les plus improbables de l’atmosphère du monde. Une quête d’une belle vingtaine d’heures, voire plus en jouant normalement et en s’appliquant à rechercher tous les secrets du jeu. Final Fantasy IV adapte à nouveau la trame fantaisiste des cristaux de lumière et des ténèbres de Final Fantasy III en y amenant plus de profondeur ainsi que de la science-fiction avec des personnages mieux écrits, plus charismatiques et plus attachants. Le jeu amène ainsi plus d’émotion et de drames liés aux bouleversements et rebondissements du jeu. Il est peut-être dommage de ne pas avoir inclus “Les années suivantes”, même sous aucune forme de remaster. Pour les quelques perplexes, il s’agit d’une suite se déroulant après FF IV
En termes de narration, Final Fantasy IV est certainement encore une référence dans son genre et un tournant profond pour la série Final Fantasy. Une aventure en ligne droite qui peut désormais être raccourcie en usant des quelques options de confort de jeu similaire à ce que nous retrouvons déjà sur d’autres remasters de Square Enix. Nous avons notamment la possibilité de multiplier l’XP et l’argent gagné par 2 ou par 4 pour accélérer le processus de farm des personnages du jeu qui fut un prétexte à rallonger inutilement la durée de vie. À l’inverse, les quelques puristes en recherche de défis peuvent multiplier par 0 pour plus de challenge. Nous avons également la possibilité de laisser l’IA s’occuper des combats à notre place, une fonction qui s’associe bien avec le farm. Nous avons également la possibilité de contrôler les rencontres aléatoires en les laissant ou en les retirant.
Cela permet d’avoir la liberté de décider de farm ou de juste poursuivre tranquillement l’aventure, puis ce contrôle permet aussi d’avoir une progression mieux rythmée et moins hachée par les combats inutiles. Autre amélioration pour la progression dans le jeu, l’intégration d’une carte que nous pouvons ouvrir sur chaque décor que nous traversons. Nous ne parlons pas juste d’une carte du monde mais également des villes ou des donjons. Pas besoin d’explorer la zone au préalable pour avoir la totalité de la carte d’une zone, juste en pénétrant dans un endroit, nous pouvons observer la totalité de la zone, repérer les éventuels coffres et nous y rendre sans craindre de faire un aller vers un cul-de-sac. Nous avons une indication numérique du nombre de coffres ou objets cachés dans un lieu afin de nous assister à savoir si une zone a été complètement explorée ou non.
Nous reviendrons dans un instant sur la partie technique mais cette version pixel remaster de Final Fantasy IV se présente comme une excellente manière de découvrir ou jouer à Final Fantasy IV grâce aux options de confort que nous venons de présenter. Malgré ces nombreuses améliorations, il est regrettable de constater l’absence d’autres options qui auraient tout à faire leur place pour relever encore plus le niveau de ce remaster. En termes de progression, il n’était certainement pas compliqué d’ajouter une fonction de résumé ou synopsis de notre progression. Une option qui se révèle utile après avoir stoppé momentanément une session pour y revenir plus tard et se souvenir de notre précédente progression. Puis nous n’avons pas pu accélérer la vitesse des combats et leurs animations, sans dire qu’elles soient longues dans Final Fantasy IV, mais cela aurait été utile.
D’ailleurs en parlant des combats, petit rappel sur le fait que Final Fantasy IV représente la base du système de combat de la série sur les opus qui l’ont suivis et certainement même l’origine de l’orientation action que connaît la série à notre époque. Si les premiers opus se contentent d’un tour par tour avec des tactiques provenant des classes et techniques de nos personnages, Final Fantasy IV fait évoluer la mécanique en introduisant l’Active Time Battle, les fameux débuts de la barre ATB de la série FF. Le tour par tour gagne en dynamisme avec une barre d’action qui se remplit avec le temps. Une fois pleine, les différentes commandes d’actions de nos personnages apparaissent afin que nous puissions définir leurs actions. Ainsi, les stats de vitesse influencent cette vitesse de remplissage et nous pourrions très bien enchaîner plusieurs actions avant que l’ennemi ne riposte ou inversement.
Nous avons la possibilité de jouer en mode “Active” ou “Semi-auto”. La différence étant qu’en “Semi-auto”, l’action des combats se fige lorsque nous réfléchissons à l’action de notre personnage dont la jauge ATB est pleine. En “Active”, l’action se poursuit en temps réel et l’ennemi nous attaque alors même que nous choisissons nos commandes d’action. Nous pouvons jouer 5 personnages en combat, chacun ayant une classe prédéfinie, leurs spécialités et donc leurs techniques. Il est aussi possible de jouer sur la formation de combat de notre casting avec des positions au front ou à l’arrière. Le personnage au front sera plus précis, plus puissant et plus susceptible aux offensives ennemies, puis, inversement à l’arrière. La base veut que nous passions des unités robustes et puissantes au front et les mages à l’arrière.
Outre le contrôle des combats et du gain de fin de combat, peu de changements majeurs en combat à l’exception d’utilisation de gâchette pour utiliser un sort sur plusieurs unités en même temps. Le système en soit était solide, tactique et efficace à l’époque et l’est encore de nos jours. Les combats sont d’ailleurs certainement plus appréciables désormais avec les options de confort qui ne nous obligent plus à multiplier les heures pour de l’expérience et ainsi surmonter un boss trop coriace. D’ailleurs, certains boss évoluent en combat et nous amènent à adapter nos tactiques afin de les confronter efficacement. D’où l’importance de connaître nos personnages et leurs spécialités avant même de penser à leur entraînement face à un adversaire plus robuste.
Reste désormais à parler de la réalisation globale de ce pixel remaster. Nous avons un rendu adapté à nos résolutions d’écrans actuelles mais surtout une DA et des sprites plus gros qui perdent en détail pour gagner en palette de couleur. Le résultat est très propre avec des couleurs vives qui ressortent encore mieux sur l’écran d’une Nintendo Switch OLED. Le tout permet d’avoir un côté mignon pour potentiellement attirer l’œil de la nouvelle génération de joueurs. Cela permet potentiellement de proposer un résultat suffisant en tant que remaster sans avoir à trop retoucher les sprites et animations du jeu. Chose regrettable à une époque où beaucoup rêvent certainement d’un rendu HD-2D qui aurait certainement été possible en tant que remake. Quelques options d’affichages étaient également proposées avec par exemple la possibilité de changer la police d’écriture.
Nous avons surtout la possibilité de choisir la bande sonore du jeu entre une version arrangée et moderne des musiques ou les musiques originales. Dans les deux cas de figure, la bande sonore de Final Fantasy IV est toujours d’une qualité exceptionnelle. L’instrumentalisation moderne permet d’avoir des sons bien plus clairs sans dénaturer les pistes originales. La symphonie n’en est que plus fantastique avec des écouteurs ou un casque aux oreilles. En bonus, l’écran-titre nous donne accès à une galerie d’art et de musiques pour apprécier encore plus les coulisses de Final Fantasy IV afin d’admirer les différents artworks du jeu et écouter chacune des musiques du jeu tranquillement. Les plus jeunes et ceux qui n’aiment pas lire les quelques lignes de dialogues du jeu auraient potentiellement apprécié un doublage du jeu, une option qui aurait donné un peu plus de vie, à défaut d’avoir un travail sur une animation plus moderne des sprites.
Conclusion
Sur de nombreux aspects, la série Final Fantasy a eu un avant et un après Final Fantasy IV, faisant de ce quatrième opus un titre particulier dans la série pour beaucoup. Final Fantasy IV est toujours à notre époque un monument à la fois pour la série et pour le genre du RPG. Final Fantasy IV pixel remaster permet ainsi une seconde jeunesse à ce grand classique du genre et se présente sous une forme qui plaira certainement bien plus à ceux qui ne l’ont jamais connu depuis sa sortie initiale en 1991. Plus d'excuses à présent pour ne pas donner sa chance à celui-ci, emparez vous du premier aéronef disponible et partez à la découverte de Final Fantasy IV. Pour un fan idéaliste, le pixel remaster reste certainement éloigné du remake de ses rêves, le jeu paraîtra aussi légèrement moins complet sans sa petite suite mais il passera toujours un excellent moment en se laissant emporter à nouveau dans cette épique aventure à bord des aéronefs des ailes noires, devenus bien plus confortables qu’à l’époque.
LES PLUS
- Réalisation jolie, coloré et mignonne
- Le système ATB, toujours efficace aujourd’hui
- Les nombreuses options de confort
- Pour une progression bien moins laborieuse
- Final Fantasy IV bien plus accessible qu’avant
- Une durée de vie convenable, quelques annexes
- Un scénario plein de rebondissement et d’émotion
- Des personnages nombreux, charismatiques et attachants
- Une bande sonore de très grande qualité en original ou moderne
- La galerie d’art du jeu
- (Re)découvrir ce grand classique du RPG dans de meilleures conditions
- À faire n’importe où sur Nintendo Switch!
LES MOINS
- Un remaster visuel qui peut frustrer certains fans
- Ça méritait plus de détails et un travail sur les animations
- Un confort de jeu qui raccourcit un peu la durée de vie
- Puis l’absence de la suite “Les années suivantes”
- Quelques petites options de conforts absentes
- Un doublage n’aurait pas été de trop
- Certains diront qu’il est un peu cher
Quand on voit un octopah traveler on se dit qu’on achètera jamais cette bouse , ils auraient pu faire un véritable effort , la c’est juste pour le fric