Tout le monde rêve de trouver un trésor ! Un trésor dans l’esprit des gens ce sont des pierres précieuses, des pièces en or et des objets merveilleux. Mais en terme vidéoludique un trésor perdu c’est quoi ? C’est un jeu que l’on redécouvre des dizaines d’années après sa sortie ! Et le plus souvent ce genre de trésor apporte plus de déception que de satisfaction. Qui a envie de faire des quêtes à n’en plus finir et de passer un temps infini à faire grimper les niveaux d’expérience de son héros tout ça pour arriver à une fin avec une jolie princesse dessinée en gros pixels sur un écran fixe qui nous dit : “merci mon héros tu m’as sauvée”. Le jeu vidéo a changé et les trésors d’antan sont des vieilleries de brocante aujourd’hui.
A la recherche des JRPG perdus
Le jeu Ninja JajaMaru (ou plutôt les jeux puisque ce sont bien les deux premiers RPG sortis au Japon qui sont proposés aujourd’hui aux joueurs européens) ne pèse pas bien lourd lors du téléchargement, ce qui est un indice évident de ce qui va attendre le joueur.
Le premier jeu, Ninja JajaMaru : The Ninja Skill Book, date de 1989 et il ressemble énormément à un Dragon Quest, les combats se font de manière aléatoire au tour par tour et lorsque notre héros traverse la map il peut rencontrer des dizaines d’ennemis aléatoires avant de réussir à atteindre le lieu où il va pouvoir accomplir une quête. Dans ce premier jeu, il est question de parchemins à trouver, de villageois à sauver, rien de très original. Déjà pour l’époque ça devait sentir le réchauffé.
Le second jeu, Ninja JajaMaru : The Legend of the Golden Castle, date de 1990. Il ressemble plus à un « Zelda » premier du nom dans sa conception en vue du dessus, puisque lorsqu’on entre dans un tableau nous voyons les ennemis qui s’y trouvent et nous pouvons soit les combattre soit les esquiver et passer au tableau suivant en se dirigeant vers un des quatre bords de l’écran. Là, il va être question d’une princesse à sauver. L’originalité peut repasser pour ce second volet aussi.
Les deux jeux ont donc une philosophie très différente mais restent très ancrés dans leur époque avec une princesse à sauver ou des objets magiques à retrouver mais surtout une progression poussive et allongée de manière artificielle, des combats insipides, de l’argent à récolter pour acheter des nouvelles armes ou des bonus.
Les JRPG maudits
Il faut reconnaître qu’à l’heure actuelle se replonger dans ce type de jeu est une nostalgie un petit peu masochiste, tant les graphismes sont datés. Il en va de même pour les musiques qui percent les tympans plus qu’elles ne les bercent. Restent quand même de minuscules améliorations proposées aux joueurs sous forme de cheats. Ainsi pour le premier jeu, il est possible de choisir d’avoir des points de vie infinis, des points de magie infinis, de ne pas avoir d’ennemis aléatoires à combattre, de tuer en un coup et d’utiliser un mode “Dieu” dans lequel on trouve tous les avantages précédents qui se cumulent. Les aides du second jeu ne proposent que des points de vie, des points de magie et de l’argent à l’infini. C’est rigolo, cela permet surtout d’aller jusqu’au bout de l’aventure sans trop de soucis, mais ça enlève tout l’esprit de progression des RPG.
Les trips nostalgie ça va un moment mais là, à part une localisation anglaise du jeu, rien de neuf n’est proposé pour les joueurs de 2023. Trente-trois ans ont passé entre la sortie originale au Japon et l’arrivée en Europe aujourd’hui sur Switch, sans l’ombre d’un changement et c’est dommage.
Conclusion
A part en étant fan de ce genre d’antiquités, ces deux jeux n'apportent rien aux joueurs d'aujourd'hui. C'est un pan d'histoire vidéoludique inconnu dans nos contrées et qui n'aurait rien perdu à le rester. C'est bizarre de vouloir titiller la fibre nostalgique des joueurs avec un jeu d’une franchise qui leur est complètement inconnue. Il existe beaucoup mieux en RPG « old school » sur la Switch sauf si vraiment vous voulez tester quelque chose de différent.
LES PLUS
- Deux jeux pour le prix d'un
- Le mode cheat
LES MOINS
- Pas d'amélioration graphique
- Ni sonore
- Des histoires vues et revues
- Des lourdeurs inhérentes à l'âge des jeux
- Uniquement en anglais