Faites-vous partie des heureux chanceux, aujourd’hui trentenaires, qui ont connu l’arrivée des petits animaux de compagnie virtuels, enfermés dans des œufs aux couleurs plus ou moins criardes ? À l’époque, les plus jeunes sont devenus complètement accros, parfois même jusqu’à embarquer leurs parents dans cet élevage virtuel, jusqu’à perdre toute rationalité du sommeil pour certains. Qu’importent les conséquences, les Tamagotchis sont devenus célèbres et restent aujourd’hui un véritable emblème de la culture des années 90. Depuis, de nombreux jeux vidéo ont tenté de tirer à leur tour profit de cette attirance pour les animaux pixelisés… mais beaucoup se sont cassés les quenottes.
L’idée d’un animal virtuel séduit les petits et les grands : trouver un semblant de compagnie derrière un écran, une petite bouille mignonne à dorloter sans les contraintes des sorties ou des frais vétérinaires, l’idée peut attiser la curiosité. Néanmoins, il faut majoritairement se contenter de papouilles parfaitement abstraites… mais parfois, l’alchimie fonctionne malgré tout, et certains titres sont parvenus à divertir petits et grands grâce à l’élevage d’animaux virtuels, parfois totalement loufoques. Développé par Mawges et édité par RedDeerGames, Catgotchi se veut beaucoup plus terre à terre et propose de prodiguer des soins à de petits félins, comme son nom l’indique. La nostalgie est assurément la ligne de conduite du titre… mais y serez-vous sensible ?
Dessine-moi un petit chat
Les graphismes de Catgotchi sont un clin d’œil aux jouets des années 90. Les tons verts, avec des sonorités électroniques un peu (franchement) « cheap », tout cela pourrait parfaitement se retrouver dans un tout petit œuf à glisser au fond de la poche. Par ailleurs, les activités n’y étaient, à l’époque, pas tellement plus variées… mais est-ce vraiment ce qu’attendent les joueurs d’aujourd’hui ?
Commençons par choisir notre petit protégé. Ou plutôt, nos petits protégés. En effet, le titre offre à son ouverture trois races de chats distinctes : le norvégien, le persan et le bleu russe. Trois chatons sont dès lors proposés à l’adoption et le joueur est invité, s’il le souhaite, à adopter ces trois petites frimousses. Le visuel des chatons est plutôt correct, tout en considérant cette démarche nostalgique des développeurs… ne vous attendez pas à un « NintenCats », vous seriez terriblement déçus ! Et frustrés… la pixélisation des chatons est particulièrement forte et même si l’espèce féline reste identifiable, l’appartenance à la race est plus relative (bien que certains aspects soient retranscrits).
L’ensemble des graphismes du jeu suit la même trame : particulièrement pixelisés, avec toujours ce vert omniprésent, les dessins y sont très vintages et datés !
Chat par ci, Chat par là
Maintenant que vous avez décidé d’adopter votre petit chat, il est temps de l’accueillir comme il le mérite : avec soin et tendresse. Les tâches disponibles ne sont malheureusement pas bien nombreuses : le nourrissage (du poisson ou une boisson), un coup d’eau sur l’écran pour nettoyer la zone de toutes les crottes potentielles, une injection dans le cas d’une maladie ou encore un petit jeu pour distraire la bête. Il est aussi possible d’éteindre (et de rallumer) la lumière afin de laisser minou se reposer.
Afin de connaître les besoins de votre chat, quelques informations demeurent au sommet de l’écran : la faim, l’énergie, l’hygiène, et enfin le fun. Ainsi, lorsqu’une barre se vide, il convient de répondre à l’attente du minou pour qu’il puisse grandir sereinement. Cette croissance demande pas mal d’heures, mais fort heureusement, le temps passé alors que la console est éteinte compte… un mal nécessaire notamment lorsqu’il est l’heure de dormir puisque vous n’aurez rien d’autre à faire pendant ce temps… si ce n’est d’aller voir ce qu’il se passe dans la salle d’élevage d’à côté.
En effet, il est possible d’élever plusieurs chats en même temps. Ainsi, le joueur peut passer d’un chat à un autre via le menu. Ce dernier n’est guère traduit en français, mais le niveau y est très basique. En revanche, un point important à souligner… tandis que vous vous occupez de votre persan, sans porter par exemple votre regard sur votre norvégien, seul le persan peut évoluer. En d’autres termes, les trois chatons ne vont guère gagner en maturité à la même vitesse. Or, ce degré de maturité est indispensable afin de passer du stade d’enfant à l’adolescent, puis enfin à l’âge adulte (toujours chat, ne vous y perdez pas !). Ces différents stades sont à découvrir à l’ouverture du titre et il est de fait nécessaire de laisser le temps s’écouler pendant plusieurs jours pour découvrir tout le contenu du jeu. Un contenu pas bien étoffé tout de même.
Par ailleurs, si les chatons sont plutôt mimis, la maturité ne rend pas franchement hommage à la beauté féline… Certains adultes deviennent assez grossiers, presque un « poil » effrayant.
Avec un peu de patience (ou plutôt simplement de la persévérance…), vous finirez par avoir au moins deux chats adultes au sein de votre élevage. Ces données permettent de débloquer une nouvelle vague de trois races de chats (un peu plus jolie que la première, selon nous !). Deux vagues sont disponibles afin de tenter de retenir le joueur sur le titre malgré le contenu toujours trop faible…
Chat ne va pas bien loin
Au-delà de son aspect très nostalgique qui « peut » séduire, le manque de contenu reste le défaut le plus marquant du titre… En effet, les fonctionnalités disponibles sont malheureusement très (trop) maigres et il est très facile, et bien trop rapide, de remplir toutes les barres des quelques besoins des chats. Les jeux sont néanmoins différents en fonction de la race de chat (mais ils s’entrecroisent au fil des races dévoilées et des différentes maturités obtenues… au final, vous tournerez en rond !), mais de là à dire qu’ils vous amuseront plus de quelques minutes… Soulignons en effet que la croissance du chat permet d’accéder à un nouveau petit jeu. Un chaton norvégien ne s’amusera pas avec le même type de jeu qu’un adolescent norvégien… par contre, l’ado peut jouer au jeu de son enfance ! Mais si vous apprenez désormais que le chaton sphynx s’amuse de la même façon que l’adulte norvégien, la petite joie de la découverte retombe aussitôt ! Voilà qui sent le réchauffé !
La fiche descriptive précise (à raison !) que le titre se destine à des sessions courtes de jeu. Voilà qui est particulièrement vrai. Une dizaine de minutes le matin, puis le soir, suffisent largement à remplir tous les besoins de votre petite chatterie.
Après quelques jours d’investissement, vous pourrez enfin voir vos chats grandir et évoluer (booouh pas joli joli tout ça !). Petite astuce, sachez qu’en laissant le mini-jeu « fun » ouvert, sans prendre la peine de faire quoique ce soit (une pause pipi peut-être ?), la barre d’amusement de votre chat se remplira malgré tout…
Prodiguer des soins à un chat implique beaucoup d’aspects que nous aurions adoré retrouver au sein du titre sans pour autant partir dans des précisions rébarbatives. S’il est bien possible d’ajouter un brin de décor, celui-ci ne présente aucun intérêt et notre minou reste obstinément immobile au milieu de l’écran, telle une statue dans l’attente de la moindre action de notre part. Il n’est même pas possible de caresser le chat… alors que le tactile s’avère pourtant bel et bien fonctionnel.
Catgotchi: Virtual Pet est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 12 euros environ (pardon ?!). Une promotion est actuellement en cours (et disponible jusqu’au 7 mai prochain) et propose le titre à 2 euros environ, un tarif nettement plus cohérent !
Le saviez-vous ?
Le Tamagotchi est né en 1996 grâce, notamment, à la japonaise Aki Maita dont l’idée était de pouvoir offrir à chaque enfant la joie d’adopter et de s’occuper d’un petit animal quelle que soit la place disponible à la maison.
Conclusion
Reconnaissons un fait : nous adorions les Tamagotchis (et vous ?). Quelle joie d'apprendre l'existence de ce titre, Catgotchi, orienté qui plus est sur la faune féline ! Malheureusement, si la saveur vintage est plutôt bien respectée (un peu trop sans doute...), le maigre contenu du titre le rend rapidement bien trop peu intéressant, avec des tâches banales et des objectifs maigres. Aucune véritable communication n'est possible avec les chats, ni même la moindre papouille. Le joueur doit se contenter de lui donner un poisson, passer un coup d'eau sur ses crottes et éteindre la lumière... les chats sont par ailleurs d'une immobilité déconcertante... amis moustachus, vous méritiez bien mieux ! Amis joueurs amateurs d'animaux, vous méritez bien mieux aussi...
LES PLUS
- Une saveur vintage correcte (un peu trop peut-être ?) avec le son et l'image qui rappellent les premiers Tamagotchis.
- Il est possible d'adopter plusieurs chatons en même temps, avec des races à débloquer après plusieurs jours d'attentes.
LES MOINS
- Un contenu très (très) faible.
- Les sons sont tout de même très datés et peu nombreux... et il n'y a aucune musique.
- Aucune originalité dans la bonne prise en charge des chats.
- Une évolution pas bien intéressante des chatons.
- Aucun apprentissage, aucun lien avec le joueur (pas de papouille).
- Pas de traduction française disponible (pas bien gênant tout de même).
- Le tarif initial de 12 euros, serait-ce une petite blague pas bien rigolote ?