Alors oui, les habitués de nos tests vont finir par se lasser de cette maxime, mais notre Switch est énormissime. En effet, non contente d’avoir des hits à la pelle, dont une bonne quantité d’exclusivités, elle se permet en plus de remettre à l’honneur des genres qui étaient passés sous le radar depuis un bon nombre d’années. La scène indépendante est bien évidemment responsable de cet état de fait et c’est bien entendu du Dungeon Crawler dont nous allons parler, car après Kowloon HighSchool, Labyrinth of Refrain suivi de Labyrinth of Galleria, voici qu’arrive Labyrinth of Zangetsu. Va-t-il nous permettre de nous sustenter en attendant l’arrivée des Etrian Odyssey dans leur version HD ? C’est ce que nous allons aborder dans ce test rédigé case par case.
Une histoire tout en nuances
Tout commence dans un japon féodal en plein marasme. Aux abords de la ville de Ido sévit un mal étrange dont personne n’arrive à venir à bout et qui s’étend de plus en plus rapidement. Une encre maudite prend possession des êtres qu’elle touche et transforme le paysage qu’elle souille en un labyrinthe monochrome. Que ce soit des animaux, des plantes ou même des hommes, rien ne lui résiste et son influence engendre la fuite de la population. Seuls les remparts de Ido résistent encore un minimum et ça tombe bien, car c’est ici que commence notre aventure.
Nous sommes à la tête d’une unité de combattants qui ne désire qu’une seule chose : mettre un terme à cette plaie pour qu’ainsi le monde retrouve ses couleurs. Après un tutoriel nous apprenant les rudiments du déplacement, du combat et de manière générale, des quelques tâches que nous allons avoir à accomplir pour faire progresser notre groupe, nous voilà partis pour la foret de…, premier des trois lieux qu’il va nous falloir purger du fléau.
Cette histoire nous est contée sous la forme de texte avec à l’écran l’image de notre interlocuteur, dans la plus pure tradition des Dungeon Crawler. Tout au long de notre avancée, de nouvelles informations, là encore sous la forme de texte sur des panneaux ou de discussions avec des personnages présents dans ces labyrinthes, nous fournirons un minimum d’informations sur la poursuite de notre quête. Le tout est extrêmement simple et efficace, mais au vu du prix de base, nous aurions aimé un peu plus de travail sur cette narration qui fait pâle figure face à la concurrence actuelle.
D’autant plus que le parti pris de départ est parfaitement mis en avant par la partie graphique du titre d’Acquire et de Kaeru Panda. Pour bien nous faire comprendre que le monde est en proie au fléau de l’encre, nous nous déplaçons dans des environnements entièrement en nuances de noir. Se déplacer dans ces labyrinthes monochromatiques est vite angoissant d’autant plus que le titre s’amuse à nous plonger régulièrement dans le noir ou dans le brouillard pour encore plus accentuer son côté oppressant.
Toutefois, libérer le lieu de l’emprise de l’encre ne signifie en rien faire revenir les couleurs et le genre même du Dungeon Crawler engendre une répétitivité des éléments de décors que nous devons parcourir. Ajoutons à cela une petite tendance au farming et nous obtenons un titre qui nous happe directement dans son monde, mais qui ne nous récompense pas de nos efforts pour le sauver et qui laisse finalement un goût d’inachevé, même lorsque nous finissons par terrasser le dernier des démons. Un dernier texte nous indiquant que nous sommes des héros et rien de plus, c’est décevant.
Un gameplay classique…
De la même façon, si le gameplay respecte les bases de ce qu’est le Dungeon Crawler, son trop grand classicisme l’empêche de rivaliser avec ce que propose la concurrence, et notamment Labyrinth of Refrain ou Labyrinth of Galleria, qui avaient su mêler exploration et sentiment de liberté. Mais quelles sont ces bases, demanderont les plus investis dans la lecture de ce test. Eh bien mes loulous, c’est simple.
Un Dungeon Crawler nous demande de nous déplacer case par case dans des environnements bien souvent fermés et c’est tout à fait ce qu’offre ce Labyrinth of Zangetsu. Nous avançons case par case, les ennemis sont symbolisés par de la fumée. Celle-ci est fixe et contrairement à de nombreux titres, ils sont fixes. Libre à nous de tenter de les esquiver ou d’en faire le tour si le level design le permet. Une carte qui se remplit automatiquement vient nous aider et il est possible d’afficher une flèche indiquant notre direction grâce à un sort ou des objets.
Il est donc difficile de se perdre. L’exploration se fait tout le temps de la même façon. Nous nous enfonçons de plus en plus dans le labyrinthe jusqu’à débloquer un raccourci qui signifie généralement que nous commençons à être à court de sortilèges et d’objets de soin et qu’il est donc temps de rentrer pour refaire le plein. Nous pouvons alors revenir dans le même niveau, mais avec le raccourci débloqué, ce qui limite nos interactions avec la faune et la flore locale et nous permet d’aller explorer le niveau suivant, et ainsi de suite.
Les combats sont assez simples à comprendre, mais se révèlent vite tactiques. Lorsqu’un affrontement se lance, nous nous retrouvons face à une horde allant de un à vingt ennemis. Nous choisissons alors l’ensemble des actions des six membres de notre équipe, puis nous lançons le tour et observons ce qui se passe avant de recommencer. Il nous faut donc être capable d’anticiper les actions de nos ennemis tout en sécurisant nos actions vu qu’il est tout à fait possible que celles-ci ratent. Nos attaques ont des intervalles de dégâts assez larges, elles peuvent aller donc très vite de 0 au max de points d’attaque, ce qui fait une grosse différence.
… mais qui fonctionne bien
Très vite nous débloquons des sortilèges et des talents. Les sortilèges ont des niveaux différents. Chaque niveau se débloque en fonction de l’expérience de notre guerrier et comprend trois sortilèges. Pour chaque niveau, nous avons un nombre d’utilisations maximum par tentative. Les sortilèges d’attaques sont très pratiques, car ils peuvent toucher tous les ennemis présents sur une même ligne, mais il faut penser à conserver des sorts du niveau pour le combat contre le boss qui demandera bien plus de boost pour notre équipe et de malus appliqué au monstre.
Les talents de nos combattants fonctionnent différemment puisque pour les activer, il nous faut perdre un certain pourcentage de notre vie. C’est un pari risqué à prendre puisque nous n’avons aucune idée de qui va être ciblé par les ennemis avant la fin du tour, mais le résultat en vaut la chandelle puisque les dégâts ou les boosts occasionnés sont conséquents. Ce système de combat fonctionne parfaitement et se montre rapidement addictif, toutefois le farm de niveau devient vite nécessaire lui aussi, notamment pour débloquer les sortilèges de protection nécessaires aux combats contre les boss, mais aussi pour obtenir de l’équipement à la hauteur ou pour obtenir de la monnaie nous permettant de l’acheter.
Cet argent durement gagner nous permettra certes de faire des achats, mais aussi de nettoyer notre équipe de la corruption qui la gagne, ou, plus important, de ressusciter un membre décédé plus tôt dans le labyrinthe. Il nous est aussi possible de recruter un nouveau combattant, mais devoir repartir du niveau zéro avec un nouvel allié est bien moins agréable que de farmer dix minutes les crédits nécessaires à la résurrection. Attention toutefois, si le mort est à nouveau visé par un ennemi, il perdra la possibilité d’être remis sur pied.
Terminons avec les petits détails. Si le parti pris graphique se montre étonnant, celui de la bande-son est plus classique avec des titres aux sonorités orientales et apaisantes, mais qui fonctionnent parfaitement durant les phases d’exploration. La prise en main est quant à elle impeccable et les petits raccourcis tels les décalages gauches/droits avec les touches ZL/ZR permettent de gagner du temps tout comme les raccourcis de l’interface tels « relancer les actions précédentes » en combat.
Conclusion
Bien plus classique, sans doute trop d’ailleurs, dans son exploration et sa narration que les Labyrinth of Refrain et Labyrinth of Galleria, ce Labyrinth of Zangetsu tente de nous impressionner via ses graphismes à l’encre. Il manque toutefois de renouvellement pour cela. Il n’en reste pas moins un titre prenant, aux mécaniques de combats efficaces, à la prise en main efficace et qui demandent moins d’investissement que ses concurrents. Ce qui permettra aux néophytes de rentrer plus facilement dans le genre du Dungeon Crawler tout en satisfaisant les amateurs en attendant les versions HD des Etrian Odyssey.
LES PLUS
- Les graphismes à l’encre sont assez prenants…
- Le système d’exploration est classique, mais efficace
- Le système de combat fonctionne parfaitement et sait se montrer tactique
- La bande-son est envoûtante
- La prise en main et l’interface sont bien pensées
- La création d’équipe est classique, mais efficace
LES MOINS
- … même s’ils peinent à se renouveler
- Le farm est nécessaire pour avancer
- Seulement trois biomes différents
- La narration est réduite au minimum
- La fin est décevante
- Le principe d’ouverture de coffre est vite redondant tout comme l’expertise systématique des objets
- La durée de vie est en deçà des titres du genre