La licence Ash of Gods commence à se faire un petit nom dans le milieu des RPG tactique au tour par tour. Après le mitigé Redemption, le studio chypriote d’AurumDust revient à la charge avec The Way, un nouvel opus qui sort le 27 avril 2023 au prix de vingt-cinq euros sur l’eShop. L’occasion de voir avec ce titre, que malheureusement, nous n’apprenons pas toujours de nos erreurs…
Avant de commencer le test, nous tenons à préciser que nous n’avons pas pu terminer le jeu. En 1.0.5, un bug nous bloque après huit heures de jeu. Frustrant.
Un gameplay captivant
Le monde dans lequel nous vivons est en proie à la guerre. Le peuple voisin prépare un assaut, et nos forces sont beaucoup trop faibles pour que nous puissions résister. Heureusement, notre oncle a une idée pour gagner du temps et il nous envoie pour une mission d’espionnage.
Nous allons nous faire passer pour un comte adverse, et, en participant à leurs combats sanglants de cartes (où de vraies unités meurent dans l’arène), nous allons essayer de faire entendre notre voix afin d’empêcher la guerre.
C’est sur ce pitch certes classique mais qui peut être très intéressant qu’Ash of Gods: The Way se présente. Comme son prédécesseur, nous sommes dans un jeu de cartes RPG tactique au tour par tour, et dès sa prise en main, il se démarque par son gameplay à la fois exigeant et captivant.
Nous avons trois cartes personnages (parfois plus, parfois moins, nous vous expliquerons) en main, et nous n’en pouvons jouer qu’une dans l’arène par tour. En plus de ces personnages, nous avons aussi des objets à poser sur nos combattants, qui pourront les renforcer.
Nous gagnons quand nous tuons le commandant adverse, personnage situé au fond de l’arène. Nous perdons quand le nôtre décède. Il faudra donc toujours veiller à protéger sa ligne, surtout que les cartes objets consomment de la vie, et que les compétences de notre commandant aussi.
Il y a plusieurs familles de cartes que nous débloquerons au fur et à mesure et qui possèdent leurs caractéristiques. Les bandits, par exemple, utilisent le surnombre et le poison pour arriver à leur fin, alors que les frisiens auront énormément de points de vie et infligeront des dégâts directs à votre commandant.
Nous débloquons des cartes, de l’expérience et de l’or après chaque combat remporté afin d’améliorer notre deck. Chaque carte, que ce soit un personnage ou un objet, évolue différemment et possède plusieurs choix pour composer vraiment un deck qui correspond à nos habitudes de jeu.
Ce qui rend intéressant le gameplay d’Ash of Gods: The Way, c’est que chaque combat a ses propres règles. La taille du plateau diffère à chaque partie, et nous devons nous adapter à des mutateurs qui nous posent énormément de problèmes. Nous allons devoir jouer par exemple avec tous nos personnages déjà disposés sur le plateau, ou alors avec des soldats adverses placés à chaque rangée qui diminueront continuellement la vie de nos personnages, ou encore même avec deux commandants à vaincre, qui envoient des cartes face et derrière nous.
Mais un scénario bancal et des bugs, beaucoup de bugs
Ces mutateurs sont vraiment ce qui donne le sel à Ash of Gods: The Way. Les combats s’enchainent et ne se ressemblent pas. Nous devons vraiment réfléchir à notre stratégie, car l’erreur est souvent synonyme de défaite. Cette dernière n’est pas punitive, mais comme les combats peuvent parfois s’éterniser, nous cherchons à tout prix à gagner, quitte à réfléchir longuement avant de prendre une décision.
Si le gameplay est captivant, le jeu est malheureusement miné par un scénario anecdotique qui est pourtant omniprésent. Les personnages ne sont pas très intéressants, les dialogues sont plus explicatifs qu’autre chose, et nous nous ennuyons face aux pavés qui défilent sous nos yeux. Nous avons même parfois l’impression d’être encore dans un tutoriel, même après plusieurs heures de jeu.
Nous pourrions passer les dialogues avec l’option salutaire qui existe, cependant, et c’est le serpent qui se mord la queue, Ash of Gods: The Way propose un scénario à choix multiples. Pour profiter de l’expérience du jeu, il faut donc lire des lignes et des lignes de dialogue peu intéressantes, qui découragent et qui interviennent quasiment tout le temps dans notre aventure.
C’est dommage, car c’était déjà un défaut qui était déjà présent dans les précédents opus et qui n’a pas été amélioré. Comme nous le disions dans le test de Redemption, le jeu propose trois options, dont une qui se concentre sur le récit, ce qui transforme le jeu en mauvais visual, bien loin des qualités d’écriture de Life is Strange, ou une autre qui retire totalement le récit. Nous nous retrouvons dans ces deux cas avec un jeu qui n’assume pas son gameplay, son identité, et finalement ce qu’il est.
En plus d’un mauvais scénario, nous avons eu affaire, en 1.0.5, à une quantité incalculable de bugs, dont le dernier en date, qui nous bloque alors que nous n’avions pas atteint la moitié du récit.
Le jeu n’est pas fluide, et il donne la sensation qu’il n’est pas encore complètement fini. Nous espérons qu’un patch viendra à sa sortie. Nous avons eu des « freezes » après les combats, des tours ennemis qui se bloquent une trentaine de secondes, et des temps de chargement très longs. Nous ne pouvons vous conseiller le jeu en cet état.
La durée de vie est intéressante pour le prix. Nous n’étions pas encore à la moitié de l’histoire avant le bug, donc pour huit heures de jeu. Cependant, il est impossible d’oublier que nous avons passé une bonne partie de notre temps à suivre une histoire pas très bien écrite.
Les graphismes sont intéressants, les cartes sont bien représentées. Nous n’avons pas grand-chose à dire dessus, ils ne sont pas exceptionnels mais font très bien le travail. La bande-son est très bonne et les musiques sont très réussies.
Conclusion
Ash of Gods: The Way aurait pu être un bon jeu sans son scénario à rallonge inutile et mal écrit et ses bugs à foison. Le gameplay est vraiment grisant, complet, et intéressant, avec ce concept de mutateurs différents à chaque partie qui rend chaque combat unique. La bande-son est aussi très intéressante. À l’heure actuelle, en 1.0.5, un bug empêche de continuer l’aventure.
LES PLUS
- Un gameplay intéressant
- Des mutateurs pour des combats toujours stratégiques
- Des factions intéressantes
- Une partie RPG classique mais agréable
- Exigeant mais quand même agréable
- Très bonne bande-son
- Prix intéressant pour le contenu (si les bugs sont patchés)
LES MOINS
- Un scénario à choix multiple inutile et mal écrit
- Des dialogues explicatifs jusqu’à la nausée
- Des personnages clichés, sans profondeur
- Un gameplay qui n’est finalement pas assumé
- L’impression d’être dans un tutoriel même après huit heures de jeu
- Les bugs à foison
- Pas très fluide malgré le tactile
- On ne peut pas terminer l’aventure ?