Développé par Taito en 1986, l’univers de Bubble Bobble éveille chez de nombreux joueurs une sensation de nostalgie, déposée délicatement sur une savoureuse madeleine de Proust. Chaque retrouvaille devient dès lors une petite fête entourée de milliers de bulles fines. C’est donc avec une petite excitation infantile non dissimulée que nous vous présentons dès aujourd’hui nos impressions sur le dernier opus consacré à ces attachants petits dragons cracheurs de bulles.
Les miniroons (de petites et mignonnes créatures) ont acquis un mystérieux pouvoir qui leur permet de cracher des bulles encore, et encore, et encore… comme s’ils avaient avalé un savon magique ! Après une courte mise en scène par l’intermédiaire d’une petite vidéo introductive très colorée et particulièrement kawaii, le joueur est aussitôt plongé dans l’univers enchanteur du titre, avec des sonorités japonaises sans équivoque. Malgré les désagréments causés par les bubulles sur cette contrée dévastée, qu’il est bon de sauter à pieds joints dans ce petit monde rassurant… ! Rejoignez toute la célèbre clique de Bub et de Bob afin de venir en aides aux miniroons et plus largement, à tous les habitants de Rainbow Islands.
Entrez dans la bulle…
Après cette furtive plongée dans l’univers des minis, et riquiquis, dragons, le joueur est invité à sélectionner le mode de jeu de son choix, toujours accompagné par une mélodie pop. L’histoire est le premier mode auquel nous nous intéresserons, avant de laisser la place au traditionnel duel, pour terminer enfin sur le mystérieux Puzzle Bobble vs Space Invaders (voilà qui titille notre curiosité… pas vous ?). Nous vous conseillons de procéder ainsi si vous débuter dans l’univers de Bubble Bobble afin de découvrir une à une toutes les facettes du jeu.
Tout commence par le choix de son personnage, parmi les 4 disponibles à l’ouverture du titre (d’autres sont à remporter au fil des victoires acquises), ainsi que la tenue de votre choix, sans oublier votre miniroon. S’ouvre ensuite une grande carte du monde gorgée de bulles, tandis que nos petits héros fanfaronnent dans une montgolfière contrôlée par le joueur. Le choix du monde est ainsi pratiqué, de façon originale et toujours très mignonne. Le premier territoire disponible ne laisse aucun doute sur l’effervescence de couleurs à venir : le village arc-en-ciel ! Précisons dès à présent qu’il est possible de mener l’histoire en partenariat avec des copains de canapé (jusqu’à 4 joueurs en local) ou avec la machine (3 accompagnateurs virtuels !). Les plus frileux sur le titre seront ainsi ravis d’être accompagnés et dès alors avancer un peu plus sereinement dans la partie. Tous les autres partiront seuls au combat, fiers et valeureux qu’ils sont (quitte à demander un peu d’aide un peu plus tard dans la partie, en catimini… !). Néanmoins, les niveaux seront un peu plus costauds selon le nombre de participants… tout de même !
Une petite scénette de mise en bouche permet de découvrir ce qu’il se trame dans la contrée visitée. L’occasion de souligner la traduction française du titre disponible, avec des sous-titres parfaitement lisibles et accessibles y compris pour les plus jeunes en connaissance de la lecture. Par ailleurs, ces petites histoires restent anecdotiques et il est parfaitement possible de passer outre, sans impact sur le jeu.
Les développeurs ont fait le choix (plutôt honorable) d’offrir aux joueurs un nombre non négligeable de niveaux avec pour ambition la simple prise en main du titre. Ainsi, l’intégralité du premier monde, et un peu plus encore…, n’est qu’une mise en bouche afin de permettre à tous les joueurs de faire face à une difficulté plus accrue à venir dans les prochains niveaux. Ces premiers stages sont aussi l’occasion de faire la connaissance avec de très nombreuses bulles bonus/malus (une découverte qui va perdurer au fil des niveaux !). Ces dernières peuvent être à l’origine d’une progression plus rapide, voire carrément jouissive.
Mais, reprenons depuis le début, comment joue-t-on à Bubble Bobble ?
L’objectif (avec quelques variantes…) est fort simple : il vous faut détruire les bulles de votre écran grâce à la réunion de trois (ou plus) d’entre elles de la même couleur. Ainsi, tandis que le stick gauche permet de bien contrôler la visée, le bouton A, lui, sert pour le tir. Les bubulles rebondissent aussi bien sur les murs qu’au plafond (ce qui donne lieu à quelques tirs plus délicats, voire franchement stratégiques). Nombreuses parties mettent en scène un plafond qui descend progressivement : il convient dès lors de ne pas laisser la moindre petite bulle descendre en dessous d’une certaine limite seuil. Le temps est un paramètre important à prendre en compte puisqu’il pourra, lui aussi, donner lieu au Game Over si le joueur n’y prend pas garde : une cordelette, agrémentée d’un compte à rebours, vient à brûler en bas de l’écran. Vous en comprendrez rapidement l’utilité… cette mise en avant du temps est aussi le précurseur pour le gain d’étoiles : plus le joueur est rapide à clôturer le niveau, plus il remporte d’étoiles. Ces étoiles sont, bien entendu, importantes dans la progression au sein du titre, même si les développeurs se sont montrés plus cléments à ce sujet…
Les habitués de la licence seront étonnés de constater l’absence d’une aide au tir lors des premiers niveaux : et pour cause. Ce dernier fait l’objet strictement d’un bonus, et c’est donc un peu plus tard dans la partie que vous pourrez en bénéficier. Ce bonus n’est qu’un exemple parmi une dizaine d’autres, tandis que quelques grains de sable viendront semer la zizanie dans votre tableau : ainsi, vous ferez rapidement la rencontre avec les planches qu’il faut faire tomber en brisant les bulles les maintenant, puis les supports qui requièrent de briser toutes les bubulles aux alentours, sans oublier les rochers, qui eux, ne bougeront pas malgré tous vos efforts. Ne parlons même pas des bulles qui impactent le temps, mamma mia ! Fort heureusement, les explo-bulles (badaboum lors de l’impact !), les stella-bulles (pour éclater toutes les bulles d’une couleur !) ou encore les splash-bulles (et la repeinte de toutes les bulles adjacentes !) sont autant d’atouts à maîtriser pour ne faire qu’une bouchée de chaque tableau.
La difficulté progressive s’échelonne au fil des mondes traversés, mais aussi au cœur de ce dernier. En effet, chaque monde est découpé en 15 niveaux, le dernier tableau est assurément un cran au-dessus des autres et pourrait bien vous donner un peu plus de fil à retordre que les précédents. Néanmoins, les niveaux peuvent être recommencés à loisir… ainsi, avec un peu d’acharnement parfois, le joueur finit toujours par atteindre son objectif. Il ne suffit que d’une seule étoile acquise pour valider le niveau…
En revanche, les niveaux bonus requièrent un peu plus de patience… chaque monde recouvre en effet un panel de tableaux classiques, mais aussi, d’autres stages, dits bonus. Ces derniers ne peuvent être déverrouillés qu’après avoir validé l’ensemble des niveaux du monde avec trois étoiles… oui oui, au début, cela est un jeu d’enfant… par la suite, les niveaux bonus vous sembleront nettement plus coton à obtenir ! Le challenge est là… rallongeant considérablement la durée de vie du titre grâce à ces niveaux supplémentaires.
Au fil de l’histoire, un drôle de monde se déploie au cœur de la carte (qui perd peu à peu de ses bulles, logique : vous les craquer toutes, une à une !). Pour celles et ceux qui connaissent l’univers de Bubble Bobble, nul doute qu’ils gardent en mémoire les barons, ces fantômes casse-bonbons qui venaient sans cesse chercher des noises à nos petits dragons. Eh bien, sachez qu’ils sont aussi de la partie et c’est au cœur de la tour des barons que vous pourrez les retrouver. L’objectif de ce monde est la survie, et dès lors, la confrontation des scores auprès des joueurs du monde entier. À l’heure où nous écrivons ce test, voilà qui n’était pas bien compliqué d’être les premiers… ! Le défi sera incontestablement plus ardu une fois que vous nous aurez tous rejoint au pays des bubulles ! Le défi consiste ainsi à tenir aussi longtemps que possible… et à faire exploser le record ! Un score qui sera d’autant plus prodigieux si vous parvenez à détruire un monticule de bulles d’un seul coup… à vous de jouer ! Le plafond descend de plus en plus vite, assurant sans mal de mettre les nerfs du joueur à rude épreuve…
Vous êtes plutôt du style à préférer les parties partagées tranquillement sur le canapé lors d’une soirée bulles ? C’est le moment de s’intéresser pleinement aux duels…
Ça va ch… des bulles !
Cette fois-ci, fini de plaisanter. Pas de quartier dans les parties de Bubble Bobble, chacun pour soi, et le plaisir de jouer pour tous ! Deux possibilités, le duel 1 contre 1, ou bien le jeu en équipe 2 contre 2 (la machine peut toujours se substituer à l’humain, avec une difficulté plus ou moins corsée !). Dans tous les cas, le principe sera sensiblement le même, avec pour objectif unique : la victoire !
Après avoir sélectionné le personnage de son choix (désormais un peu plus nombreux si vous avez déjà avancé le mode histoire…) ainsi que son miniroon associé, les joueurs découvrent leur plateau de jeu, sans personnalisation.
Afin de faire tomber son (ou ses) adversaire, il s’agit à nouveau de briser un maximum de bulles, avec si possible de nombreuses bubulles accrochées qui dégringolent par la même occasion. La puissance d’attaque est visible au centre du plateau de jeu : si cette dernière est supérieure à celle de l’adversaire, patatras ! Des bubulles (parfois un sacré gros paquet !) viennent s’engouffrer dans le plateau de l’adversaire, brisant lourdement sa partie, allant parfois jusqu’à le mener à sa perte. Les conséquences sont telles que de nombreuses planches viennent elles aussi s’immiscer rapidement, bien plus compliquées à ôter… il va falloir jouer serré et surtout garder son sang-froid ! Les retournements de partie sont possibles, et même nombreux… comme dans de nombreux jeux, il convient d’y croire jusqu’à la dernière seconde pour se donner une véritable chance !
Les parties en local souffrent néanmoins d’une certaine rigidité avec finalement peu de surprises à l’horizon. Fort heureusement, le mode en ligne est lui aussi disponible, avec la mise en avant des scores et un classement en fonction des compétences des joueurs. Les parties sont sélectionnées en fonction du niveau des joueurs. À l’écriture de ce test, il ne nous était malheureusement impossible d’essayer ce mode de jeu, sans serveur actif disponible.
Attaque de bulles contre tir de l’espace
Vient enfin le moment de découvrir la drôle de rencontre du titre : entre les adorables petits dragons et la rigueur scrupuleuse de Space Invaders. Une confrontation audacieuse… ?
L’objectif est toujours le même et le parallèle avec Space Invaders est dès lors particulièrement visible : plutôt que de détruire des aliens, vous détruisez des bubulles (avec à leur bord des aliens, pour un clin d’œil plus sensible encore !). Quel que soit le choix de votre personnage, ce dernier vient à déambuler sur le sol et à projeter diverses bulles de couleurs en direction du ciel. Trois bulles, ou plus, de la même couleur, et c’est l’explosion. À nouveau, les grandes explosions de bubulles, mais aussi les grandes dégringolades, sont récompensées par une montée en flèche du score. Les aliens ne vont guère se laisser faire et ne manqueront pas de dégainer quelques tirs plus ou moins habiles.
Ce mode de jeu est lui aussi accessible en multi, jusqu’à 4 joueurs en local, ou bien épaulé par la machine. Les sensations de jeux sont bonnes, malgré une petite lenteur du personnage pour parcourir l’écran. L’impression de prendre part à un jeu tout droit sorti d’une salle d’arcade est réelle, son aspect punitif en moins : en effet, la mort ne fait que de retarder de quelques secondes le petit personnage mais n’est guère plus impactante que cela. La difficulté s’installe néanmoins rapidement après avoir remporté le premier tableau. Petite coquille : nous cherchons encore comment sortir de ce mode de jeu sans attendre patiemment le Game Over par l’arrivée d’une bulle minimum sous le seuil de tolérance : le menu pause n’offre en effet pas d’autre choix que celui de reprendre la partie !
Que vous soyez plutôt solo, ou multi, et quel que soit le mode de jeu que vous avez sélectionné, impossible de passer outre l’univers singulier et attachant de Bubble…
Cracheurs de bulles kawaii
Comme énoncé aux premières lignes de ce test, l’univers de Bubble ne manque pas de peps et de joie de vivre ! Toujours orné de nombreuses couleurs, le titre ne s’éparpille guère dans d’autres concepts, même si les environnements s’avèrent variés au fil des modes et des villages parcourus. Qu’importe la contrée et son univers associé, la bonne humeur est toujours présente et ne laisse jamais place à la grisaille. Les amoureux de l’univers kawaii seront ravis, comblés par la profusion de mignonneries. L’immersion s’étend avec plus ou moins de saveurs jusqu’à la moindre des sonorités, avec des interventions asiatiques régulières… voire un peu trop fréquentes. En effet, le cri de la victoire peut passablement lasser, voire agacer après plusieurs heures passées sur le titre… certes, nous sommes heureux d’être victorieux, mais de là à le scander ainsi… Néanmoins, nous ne pouvons qu’admettre la parfaite cohésion avec l’univers. Par ailleurs, il est possible de désactiver les voix directement depuis le menu des paramètres du jeu.
La fluidité du titre n’est guère à décrier, seule la transition entre les niveaux est saccadée tandis que les parties en elles-mêmes sont fluides. Quelques temps de chargement sont à déplorer lors des passages entre les différents modes de jeu. Enfin, avant même qu’il n’en soit question, sachez qu’un petit temps pour la prise en main est nécessaire pour les novices… la jouabilité est bonne les amis, il est juste important d’être rigoureux, minutieux, et pourtant rapide lors de vos tirs. Oui, certaines bubulles ne partiront pas du tout là où vous l’aviez imaginé ! Et oui, les moins patients pesterons plus d’une fois devant leur écran. Vous êtes prévenus ! C’est un Bubble Bobble, servi avec toutes ses facéties… !
Puzzle Bobble Everybubble ! est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 40 euros environ. Une version boite est disponible auprès des revendeurs habituels.
Le saviez-vous ?
Rainbow Islands (hop, on y retourne !), sorti en 1987, est la suite du premier Bubble Bobble. Les deux jeunes garçons ont alors repris une apparence normale, et le principe de jeu est totalement différent ! Les bulles ne sont plus sur le devant de la scène, et font dès lors place aux arcs-en-ciel. Tout se recoupe !
Conclusion
S'inscrivant parfaitement dans l'univers kawaii et attachant des Bubble Bobble, ce nouvel opus permet de retrouver la saveur si chère aux amateurs de ces petits dragons attachants. Mêlant à la fois simplicité de prise en main (mais sa maîtrise est tout autre...) et un certain challenge pour décrocher l'ensemble des victoires afin de découvrir tous les niveaux bonus, le titre offre à la fois une bonne distraction en solo (avec une histoire mignonne, qui peut parfaitement être zappée pour les plus impatients), en multi (avec les duels, un mode en ligne, mais aussi avec la possibilité de partir à plusieurs dans le mode histoire), ou encore une drôle de fusion avec l'univers de Space Invaders. Sans fausse note dans sa réalisation (eh non, la difficulté à atteindre certaines bulles ne provient que d'un manque d'entraînement ! Persévérez !), doté de graphismes mignons et de sons kawaii (presque un peu trop... !), le plaisir des retrouvailles avec nos chers petits dragons cracheurs de bulles est bel et bien là !
LES PLUS
- De belles retrouvailles sans grande fausse note.
- Une difficulté croissante, avec un joli florilège de niveaux plus accessibles afin de permettre à tous les joueurs de prendre plaisir sur le titre.
- De nombreuses bulles bonus à découvrir, mais aussi des malus et des bulles... dont vous jugerez vous même de leur potentiel en fonction de votre stratégie de jeu !
- Un univers attachant, coloré et très propre.
- Plusieurs modes de jeu disponibles, dont une jolie découverte lors de l'union réussie avec l'univers de Space Invaders.
LES MOINS
- Quelques bruitages qui finissent par agacer... mais il est possible de les éteindre !
- Les parties sont fluides... les transitions entre les niveaux et les modes le sont moins. Une petite mise à jour à venir peut-être (test réalisé avant le déploiement du titre) ?
- Tarif un peu élevé...