Avertissement : Nous allons aborder ce test comme une découverte… Partez dans cette lecture en ayant en tête que le rédacteur de ces lignes a pour expérience de Final Fantasy une petite virée sur le 7, un peu du 8 et aussi du Crisis Core sur PSP…
Des cristaux !
Commençons par un petit historique de Final Fantasy III (pas de la saga évidemment), parce que même si nous n’avions pas eu l’occasion d’y poser la manette avant, nous avons pris le temps de nous intéresser à ce titre ! Il est vrai qu’avant la sortie de Final Fantasy VII sur PlayStation en 1997 (même si la première incursion de la saga en Europe s’est faite via un Spin-Off – Mystic Quest Legend sorti en 1994 chez nous), Final Fantasy n’a jamais dépassé les frontières de l’Europe, restant (au mieux) coincé en Amérique du Nord… Mais revenons à Final Fantasy III, sorti à l’origine en 1990 au Japon et qui qui était jusqu’en 2021 inédit en Europe (avec une sortie sur PC/iOS/Android) ! Il aura donc fallu attendre 2023 pour profiter de ce FF sur Nintendo Switch, dans sa version « Pixel Remaster » !
Alors oui, entre temps, il y a eu un Final Fantasy III qui est sorti aux États-Unis, mais il correspond en réalité à Final Fantasy VI. Quant au FFIII sorti sur Nintendo DS en 2007, il s’agit d’un remake entièrement en 3D, avec quelques différences dans l’histoire… Voilà, c’est la fin de la séquence histoire, vous êtes parés pour avoir un truc à raconter lors du prochain repas de famille !
Passons donc à l’histoire de ce FFIII originel… Comme dans tout bon Final Fantasy qui se respecte, il est question de cristaux et de magie… Un terrible tremblement de terre a secoué le monde, signifiant alors un mauvais présage pour le monde… Les ténèbres menacent la planète, mais un espoir subsiste en la personne de quatre orphelins qui rencontrent l’esprit du cristal du vent… Celui-ci leur octroiera des pouvoirs afin de lutter contre le mal en faisant resplendir la puissance des chevaliers de la lumière ! Démarre alors une quête qui leur fera quitter les frontières de leur village et même du continent flottant sur lequel ils vivaient pour découvrir et explorer un vaste monde dont ils ignoraient l’existence. L’occasion de rencontrer tout un tas de personnages, mais aussi de puissants ennemis… L’aventure visant à ramener la lumière dans leur monde sera épique et ponctuée de rebondissements… !
Des Chocobos !
Final Fantasy III est donc un J-RPG, comprendre un jeu de rôle d’origine japonaise (ok, vous le saviez déjà). Vous dirigez donc vos personnages avec une vue de dessus sur une carte et les affrontements sont aléatoires. Lorsque vous tombez sur un adversaire, l’affrontement se déroule au tour par tour, comprendre que pour chacun de vos personnages vous choisissez les actions à faire et celles-ci s’enchaineront les unes après les autres… Il en est de même pour vos ennemis qui vous attaquent quand c’est leur tour, du classique mais avec quelques particularités quand même !
En effet, dès le début du jeu, nos quatre héros se voient la possibilité de choisir un « job ». Au nombre de cinq pour commencer, de nouveaux job se débloqueront au fil de votre progression et de la libération des cristaux, pour atteindre au final vingt-deux jobs différents !
Ça fait beaucoup et on se dit qu’ils ne sont pas forcément tous très utiles (et c’est vrai – coucou le barde !), d’autres s’avèreront redoutables (les plus intéressants et puissants se débloqueront à la toute fin du jeu), nous obligeant ainsi à pratiquer les autres métiers qui s’offrent à nous. Il faut bien avouer que là-dessus, le jeu est plutôt intelligent, nous obligeant à changer de métier et de fait à repartir partiellement à zéro, en tout cas au niveau du job. En effet, nos personnages conservent un niveau global. Mais on apprécie quand même cette obligation à tester les autres jobs pour avancer dans le jeu. Évidemment, on le disait en introduction, Final Fantasy rime avec magie et des attaques de magie noire ou blanche sont de la partie ! Mais bien entendu, seuls certains jobs sont aptes à utiliser la magie noire à un niveau élevé (et vice-versa pour la magie blanche). Certains jobs sont multi-tâches, mais ne permettent pas d’utiliser le plein potentiel de certaines attaques magiques, il faudra donc composer son équipe en conséquence.
Au fil de votre aventure, vous pourrez également « recruter » certains ennemis un peu plus coriaces pour les invoquer lors des combats (avec le ou les personnages qui en ont la capacité bien sûr).
Là où le jeu fait très fort aussi, c’est dans les dialogues et les conseils fortuits donnés au joueur, nous sommes toujours un peu guidés sans forcément nous en rendre compte tout de suite… Ainsi quand un personnage nous recommande de prendre la fuite pour échapper à un combat contre un dragon redoutable, il préférable… de suivre son conseil. Idem pour certains PNJ qui vous donneront de précieuses indications sur des jobs à maitriser ou des armes à posséder pour vaincre certains ennemis. Le genre de mécanique que l’on retrouve maintenant dans des jeux comme Breath of the Wild ou Tears of the Kingdom.
En parlant de ça, on retrouve également un monde ouvert où nous pouvons évoluer librement (sous réserve d’avoir le bon moyen de transport) et même s’il demeure une certaine linéarité pour progresser (l’accès à ces nouveaux moyens de transport est débloqué par l’avancée dans le scénario), il règne quand même une certaine liberté dans les déplacements possibles, d’abord à pied (ou à dos de Chocobos), puis dans les airs et même sous l’eau… Le terrain de jeu est bel et bien sur trois niveaux (comme un titre sorti récemment et même si la comparaison peut paraitre risible, il n’en demeure pas moins qu’à l’époque, ça devait être plutôt impressionnant) !
Vous l’aurez compris, le jeu fait preuve d’une richesse qui vous occupera quelques heures, pour peu que vous ayez la fibre un peu aventureuse et l’envie de progresser dans les différents jobs !
Des pixels !
Parlons un peu de l’aspect global du titre… Bon il est vrai que visuellement ce Pixel Remaster n’est peut-être pas aussi impressionnant que la HD-2D, mais le jeu a quand même subi un joli lifting. Au niveau de la palette de couleurs pour commencer (forcément beaucoup plus large que celle de la NES), mais aussi des décors qui sont légèrement plus détaillés. La palme revient toutefois à certains effets de brume et bien entendu aux attaques magiques et invocations qui bénéficient d’un bel effet de transparence en 3 dimensions et permettent d’envoyer des Mega-Fissions qui dépotent !
Par contre, on ne va pas se mentir, si en mode portable que ce soit sur Switch Lite ou OLED le jeu passe parfaitement bien, une fois docké, ça pique un peu sur un écran de télévision (et malheureusement les filtres à disposition dans les options n’améliorent pas forcément le rendu). Mais qu’à cela ne tienne, on peut parfaitement profiter du jeu dans le creux de ses mains et c’est aussi cela, la force de la Nintendo Switch !
Au niveau des musiques, c’est un sans-faute également, l’ensemble de la bande-son a été réarrangé de façon orchestrale produisant un véritable bonheur sonore pour les oreilles. On se laisse porter par les mélodies qui collent toujours parfaitement à l’ambiance et à la situation.
Mais si vous le souhaitez, vous pouvez basculer sur les musiques « d’origine », qui restent de très bonne facture (surtout remises dans le contexte de l’époque), mais notre préférence est tout de même allée aux thèmes réarrangés.
D’ailleurs cette version Pixel Remaster apporte d’autres options de configurations permettant aux joueurs de profiter de cette expérience dans les conditions qu’ils préfèrent, tout en laissant la possibilité de modifier les paramètres choisis à loisir et c’est ce qui est également un des très gros points positifs du titre : son adaptabilité aux joueurs / consommateurs d’aujourd’hui. Ainsi au niveau des options, vous pourrez choisir de multiplier les gains d’exp et de gils (la monnaie du jeu). Vous avez également la possibilité de désactiver les combats aléatoires, ce qui peut s’avérer salvateur lorsque l’on vient de sortir d’un donjon un peu éprouvant et que l’on aspire à se reposer pour refaire le plein de vie et de magie dans un village, sans avoir à croiser de monstres en chemin. Une simple pression sur le stick droit active ou désactive les combats aléatoires.
Il en est de même pour les combats que vous pouvez automatiser (mais ça serait dommage) et la vitesse de déplacement du personnage que l’on peut accélérer (ce qui est pas mal pour les impatients). Le jeu propose également un système de sauvegarde qui vous permet de reprendre une partie juste avant votre dernier combat perdu. Alors oui, il est vrai que ces différents ajouts simplifient clairement l’expérience par rapport à la version originale, mais ils sont à notre sens indispensable pour séduire les joueurs d’aujourd’hui qui ne sont plus (forcément) habitués à l’échec. Pour information, avec les multiplicateurs au maximum, il nous a quand même fallu une bonne douzaine d’heures de jeu pour venir à bout de l’aventure, en terminant des quêtes annexes (et les derniers combats n’étaient pas forcément plus aisés).
Mais ce n’est pas tout, car les complétistes pourront se lancer dans la quête des 225 monstres du jeu… En effet, chaque créature ou boss vaincu vient compléter le bestiaire qui nous donnera des informations supplémentaires sur ces derniers, comme leurs points de vie, de force et les lieux où nous les avons rencontrés (un peu comme dans Pokémon). Au niveau des bonus, le jeu propose également un jukebox pour écouter les différentes pistes de la bande-son, ainsi qu’une magnifique galerie d’illustrations. Cerise sur l’élixir, pour sa première fois chez nous, le titre est intégralement traduit en français ! La traduction est de qualité (mis à part la ressuscitation, que nous n’avons pas trouvé dans notre Larousse).
Conclusion
Au final, cette première expérience dans l’univers de Final Fantasy aura su nous séduire (on rappelle que nous avons tenté le test « découverte »). Cet épisode propose un univers riche et intéressant, une aventure plaisante à suivre et un monde ouvert sur trois niveaux, qui dans une certaine mesure, augure ce que l’on retrouve dans Tears of the Kingdom. En proposant de modifier librement les paramètres du jeu au cours de la partie, Square permet à chacun de profiter du titre à son rythme, sans frustration. Nous vous recommandons donc de tenter l’aventure (si vous ne l’avez jamais faite), ou de profiter de cette sortie pour découvrir le jeu, pour la première fois dans la langue de Molière. Bravo à TOSE et Square Enix, pour avoir su « dépoussiérer » son jeu original, tout en conservant sa saveur d’antan !
LES PLUS
- L’histoire,
- La sensation d’explorer un monde ouvert,
- La chasse aux monstres pour compléter l’encyclopédie,
- La bande-son aux petits oignons,
- Les différentes options de gameplay,
- La durée de vie.
LES MOINS
- Ça pique en mode docké,
- Certains passages assez corsés (sans multiplicateur).