Pour beaucoup, Supermassive Games c’est Until Dawn, malheureusement le jeu est exclusif à la PlayStation 4 depuis 2015 ! Mais le studio a décidé de sortir un jeu sous format anthologique avec The Dark Pictures Anthology, le premier titre Man of Medan est sorti en 2019 partout sauf sur Switch. Mais nous avons maintenant le droit à ce premier titre sur notre console favorite. Alors, préparez votre plus belle bouteille de plongée, c’est parti dans le bateau fantôme de The Dark Pictures Anthology: Man of Medan !
Mieux qu’Until Dawn ?
Même si chez Nintendo-Town nous ne traitons pas les jeux PlayStation, nous sommes obligés de répondre à cette question qui est forcément sur toutes les lèvres étant donné qu’Until Dawn est un jeu qui a reçu de superbes critiques et qui est très apprécié par les joueurs. Nous l’avons d’ailleurs adoré de notre côté. Eh bien je vous répondrais que… Non il n’est pas meilleur, cependant c’est quand même un univers vraiment différent, bien sûr on flirt toujours avec le jeu d’horreur et d’ambiance, mais dans une ambiance loin du Slasher Movie d’Until Dawn.
Until Dawn nous plongeait dans un pur Slasher Movie, avec un tueur en série qui massacre des adolescents coincés dans une maison au large de la ville, ici rien à voir. Déjà The Dark Pictures Anthology se place comme une… anthologie. Si vous ne connaissez pas forcément le terme, vous le connaissez pourtant déjà dans le domaine des séries, mais si pensez aux séries comme Love, Death & Robot, ou encore Black Mirror voire même American Horror Story, les deux premières citées proposent une histoire différente à chaque épisode, sans avoir forcément de liens les uns envers les autres, mais en ayant quand même un thème commun. Pour la dernière citée c’est la même chose, mais c’est chaque saison qui propose une vision de l’horreur différente.
The Dark Pictures Anthology, propose donc le même genre, chaque jeu qui y figure propose une vision de l’horreur différente, dans Man of Medan nous vivons une histoire d’horreur qui nous plonge sur un bateau fantôme au milieu de la mer. Un peu (pour les anciens) comme l’épisode de X-Files : Un vaisseau fantôme, ou le film Le Vaisseau de l’Angoisse.
Une histoire en 3 actes (plus un prologue)
Man of Medan est raconté sous la forme d’une histoire, un narrateur est donc présent, mais son rôle est globalement inutile, un peu comme le Gardien de la Crypte de la série Les Contes de la Crypte, l’humour en moins. Ce dernier nous fait un petit résumé entre chaque grand acte pour nous rappeler si nous avons bien fait survivre ou pas nos héros.
Le prologue nous montre 2 soldats américains en permission, très clichés, ils picolent, ne respectent rien, finissent au mitard une fois de retour sur leurs navires. La fin du prologue est quelque peu énigmatique, mais elle sert principalement à introduire ce fameux vaisseau qui deviendra flippant des années plus tard.
S’en suis alors le premier acte : nous rencontrons nos 5 protagonistes. Alex et Brad, deux frères. Julia, petite amie d’Alex, accompagnée de Conrad son frère (joué par Shawn Ashmore). Et pour finir, Fliss, la capitaine d’un petit navire qu’ils ont loué pour pouvoir faire de la plongée sous-marine. Mais finalement pas n’importe où. Brad le « geek / nerd » du groupe a découvert l’emplacement d’une épave abandonnée. Au cours de ce premier acte, nous allons alors voir notre groupe se scinder, une partie attend sur le bateau et l’autre plonge.
L’acte suivant consiste à suivre notre groupe, se faire attaquer par des pirates modernes, acte un peu plus compliqué à raconter sans trop spoiler, mais plein de rebondissements, vous pourrez par exemple déjà perdre des membres de votre groupe…
Et pour finir, un acte plus long au cours duquel notre groupe se retrouve poussé par les pirates à monter dans ce vaisseau apparu de nulle part pour, pourquoi pas, découvrir un trésor, mais ça ne va pas se dérouler comme prévu…
Une écriture en dent de scie
Forcément l’histoire est le point le plus important dans ce genre de jeu, s’il faut que graphiquement ce ne soit pas catastrophique, il faut surtout que l’histoire fonctionne bien. En réalité, c’est un peu compliqué d’être totalement emballé par ce dernier, mais difficile aussi de dire qu’il est mauvais, il est finalement plutôt moyen, d’où le fait qu’il nous convainc moins qu’Until Dawn par exemple.
Le fond de l’histoire est plutôt classique pour un jeu d’horreur : un groupe de 5 personnages aux mentalités différentes, attaqués par des méchants, qui se retrouvent finalement tous sur un vaisseau fantôme apparu de nulle part et possédé par des esprits quelque peu flippants. Mais le souci ne vient justement pas de ce fond d’histoire, mais plutôt des interactions et dialogues entre les personnages.
Nous vous parlions déjà du cliché des soldats lors du prologue, c’est ensuite un florilège de clichés qui va s’enchainer au cours de notre histoire. Julia et Conrad viennent d’une famille riche, ce sont d’ailleurs eux qui payent tout ceci. Quand un petit bateau passe un peu trop près du leur, au lieu de s’excuser Conrad leur jette des billets au visage (qui finissent dans l’eau du coup) comme signe de mépris envers un bateau plus petit qu’eux (et comme un petit con plein de fric). Brad, le geek, qui devient totalement malade après une petite bière, soi-disant car il a le mal de mer, mais n’aura jamais plus de soucis le reste de l’histoire.
Mais ce n’est pas tout, à un moment donné c’est même totalement incohérent, nos protagonistes se retrouvent tous enfermés dans une pièce (excepté Brad, nous allons y revenir …) à la suite de l’attaque des pirates. Attachés, ils arrivent plutôt facilement à retirer leurs liens, mais pas assez rapides, ils n’arrivent pas à attaquer l’un des pirates qui rentre dans la pièce. Énervé, le joueur va alors se ruer sur la porte pour taper dessus d’énervement, pour ensuite refaire semblant d’être attaché… Bah oui bien sûr c’est évident qu’il a tapé comme ça sur la porte avec sa tête… Brad lui est donc absent du groupe, enfermé. Leurs amis, pour essayer d’être discrets et d’être sûrs de n’avoir aucune chance de s’en sortir, décident alors de crier tous ensemble pour dire que leur ami est caché quelque part…
Puis on passera rapidement du coup sur les personnalités clichées au possible. Le troisième acte comporte moins de soucis, mais clairement le second est un peu dur à avaler dans sa globalité. Sans parler de l’enchainement des scènes, souvent très haché, car c’est un point central pour le déroulement de l’acte 3. Mais du coup nos choix vont parfois enchainer les scènes avec un cut un peu violent.
Honnête dans son trailer
Le trailer disponible pour le jeu sur Switch est totalement juste, le jeu n’est pas une claque graphique. Le jeu est bien plus joli sur les autres supports, c’est certain. Cependant la version Switch est clairement raisonnable. Alors les textures ont pris un coup dans la tête, les personnages ont un aspect beaucoup moins photoréaliste, mais le jeu tourne très bien sur Switch.
Le jeu se passe avec une caméra fixe, un peu comme dans les premiers Resident Evil, ce parti pris rend le côté angoissant encore plus poussé, il permet même de faire parfois apparaitre des choses que seuls nous spectateurs finalement voyons.
En revanche, côté horreur c’est un peu faiblard, le jeu joue beaucoup trop avec les jumpscares faciles, on se doute même très souvent quand ils vont arriver. En dehors de ces jumpscares, il ne reste que l’ambiance un peu pesante, mais c’est finalement plutôt léger.
Si le jeu se termine en 4 ou 5 heures la première fois, la rejouabilité est bien présente. Beaucoup de choix mènent à des fins différentes, vous allez pouvoir vraiment revivre la même histoire différemment. C’est plutôt agréable pour ce genre de jeu et nous n’avons pas l’impression de juste faire un choix entre couloir de droite ou couloir de gauche.
Conclusion
Man of Medan est un bon portage, le jeu n’est cependant pas meilleur qu’à sa première sortie, il possède toujours les mêmes errances et problèmes d’écriture. Cependant le genre est quand même plutôt rare sur Switch et franchement si vous aimez vous faire peur il faut clairement ne pas hésiter et prendre ce titre. On espère maintenant que la suite de The Dark Pictures Anthology débarque aussi sur notre console favorite.
LES PLUS
- Un portage graphique au niveau de la Switch
- Une histoire qui tient la route
- De la bonne rejouabilité
LES MOINS
- Écriture qui rend les personnages un peu trop clichés
- Enchainement de certaines scènes un peu étranges
- Des visages qui font parfois peur (alors que ce n’est pas le but…)
- Des déplacements souvent trop lourds