L’usage même du terme « Katamari » évoque chez bon nombre d’entre vous/nous de précieux souvenirs assez singuliers… et pour cause. La licence prend naissance en 2004 au Japon et en Amérique du Nord, mais ce n’est que bien plus tard qu’elle arrivera jusqu’à nous, avec toutes ces incroyables facéties et son originalité incontestable. Particulièrement bien accueillie par les joueurs (avec joie mais surprise !), la licence Katamari est née et a depuis été à l’origine de plusieurs titres sur divers supports afin de contenter tous les joueurs. Pour mieux comprendre l’engouement à destination de cette série, plongeons-nous à nouveau dans le célèbre Katamari Damacy Reroll, remasterisé et agrémenté de quelques rêveries à l’occasion de son retour. Attention, vous risquez d’en perdre la boule… !
Développé par Namco et Now Production, édité par Bandai Namco Entertainment, le titre We Love Katamari REROLL + Royal Reverie est disponible sur Nintendo Switch depuis le 2 juin dernier. Ce dernier offre aux joueurs la possibilité de découvrir (ou de redécouvrir !) l’opus original de la licence Katamari, Katamari Damacy Reroll, mais aussi quelques bonus. Le titre est bien connu pour ses contrôles un peu fastidieux… au-delà de son univers complètement déjanté, tout aussi célèbre. Qu’en sera-t-il donc sur Nintendo Switch ?
Entrez dans la ronde…
Dès son ouverture, l’invitation est donnée et le titre s’ouvre sur une vidéo très colorée et loufoque, voire complètement barrée ! Le joueur comprend aussitôt qu’il n’est clairement pas ici pour se prendre au sérieux, mais bel et bien pour prendre part à un univers qu’il ne trouvera nulle part ailleurs.
Le grand Cosmos est dirigé par un roi qui dans son immense maladresse a fait dégringoler toutes les étoiles de l’univers. Afin de palier à ce léger désagrément, sa majesté demande à son fils, le Prince, de faire usage de katamaris pour les quelques réparations célestes nécessaires. Ce dernier s’exécute avec précaution et plante peu à peu de nouvelles étoiles dans le ciel, ce qui va provoquer quelques élans de fanatismes sur Terre. Des fans qui ne manquent pas de toupet puisqu’ils vont alors lui faire de multiples requêtes auxquelles le joueur doit répondre, s’il lui plaît !
Afin de venir en aide aux populations terrestres, le Prince s’aide de katamaris… mais qu’est-ce donc que cette chose ? Véritables petites masses collantes, ces dernières permettent de récolter un très (très !) grand nombre de tout et de n’importe quoi (et autres machins choses trucs bidules !) jusqu’à atteindre une taille parfois gigantesque. Au départ, de simples petits objets peuvent se coller au katamari, ce dernier devient alors plus grand, ce qui lui permet de coller des objets plus gros… et encore plus gros… jusqu’à obtenir des bidules carrément énooooormes. Admettons-le de suite, la partie devient clairement jouissive une fois le katamari au paroxysme de sa taille et capable d’agglutiner TOUT sur son passage.
Un didacticiel est présent afin de permettre au joueur de comprendre les mécaniques du jeu… et d’en déceler rapidement toutes ses difficultés.
La boule à zéro !
La prise en main du titre a d’ores et déjà fait parler d’elle dans les précédentes versions. Et pour cause… cette dernière n’était déjà pas bien évidente, pouvant laisser certains joueurs récalcitrants sur la touche. Attendue au tournant sur Nintendo Switch, la jouabilité proposée à l’ouverture du titre reste assez audacieuse puisqu’elle consiste à faire usage des deux Joy-Con pour faire avancer son katamari. Ainsi, sa simple mise en avant requiert de tourner les deux joysticks L et R vers le haut. Pour tourner à gauche, il convient dès lors de basculer les deux sticks à gauche, mais attention… dans ce cas, c’est l’ensemble katamari + Prince qui se déplace à gauche. Afin d’amener le katamari dans la bonne direction, le petit Prince va régulièrement devoir changer de place : il faut alors pousser le stick L en haut, et le stick R en bas. Tout en sachant que le sprint repose sur les mêmes commandes mais à pleine vitesse… même sur le papier, c’est fastidieux !
Fort heureusement, les développeurs ont eu la bonne idée d’administrer un mode « simple » pour faciliter la prise en main. Le plaisir de jeu devient alors quasi instantané malgré quelques manquements toujours présents, notamment pour la marche arrière qui s’avère un peu lourde dans son efficacité, ainsi qu’une caméra parfois bancale. Ce mode permet d’avancer directement avec un seul joystick, hop la roulade avant se fait avec le stick L vers le haut, voilà qui est mieux : nettement plus accessible, plus agréable, tout simplement plus jouable ! C’est assurément avec ce type de jouabilité que nous avons avancé tout au long de notre partie. Pourquoi se faire du mal, n’est-ce pas ? Nous vous recommandons ainsi vivement un petit détour par les options afin de sélectionner la jouabilité de votre choix…
Après plusieurs heures sur le titre, nous sommes revenus sur le déplacement classique. Ce dernier nous a semblé alors plus accessible malgré tout… il suffit donc d’un peu d’entraînement pour sa prendre en main. Si vous en avez le temps et l’envie…
La Nintendo Switch offre une dernière façon de jouer : l’usage du gyroscope. Cette fois-ci, la roulade avant du katamari implique de positionner les DEUX Joy-Con vers l’avant. Les deux petites manettes en arrière pour reculer, tout le monde à droite pour bifurquer sur la droite, etc. Nous étions très sceptiques sur ce procédé… mais une fois encore, après plusieurs heures d’entraînement avec les commandes simples, la prise en main nous a semblé plus accessible qu’elle ne l’était de prime abord.
La manipulation d’un katamari n’est pas chose aisée pour toutes celles et ceux qui ne s’y sont jamais attelés jusque-là. En effet, cette drôle de boule peut se montrer capricieuse, jusqu’à s’immiscer dans de petits interstices depuis lesquels il devient fastidieux de s’extirper. Par ailleurs, l’inertie même du katamari est variable : sa mobilité est véritablement fonction de ses constituants. Certaines roulades sont dès lors plus rapides que d’autres…
Jouer à en perdre la boule !
La partie se décompose en chapitres, eux-mêmes pourvus de quelques niveaux sous la quémande des petits humains qui peuplent une petite prairie sur Terre. Cette dernière se voit de plus en plus peuplée tandis que le joueur progresse dans son aventure. Les développeurs ont fait le choix de l’agrémenter d’autres petites structures qui permettent notamment de sauvegarder, ou encore d’atteindre les objets précieux récoltés sur les différents stages. C’est tit pas mignon comme menu tout ça ?
La mignonnerie fait en effet partie intégrante du titre. Chaque stage dispose d’un thème qui lui est propre, tout en restant dans l’univers bon enfant et loufoque. Le Prince est invité à remplir différentes missions autour des katamaris, principalement la mise en œuvre du plus grand katamari possible pendant une durée déterminée, ou encore, la récolte d’un certain nombre d’objets, mais aussi quelques variantes assez cocasses. Ainsi, l’un des niveaux propose au joueur de faire rouler un sumo afin de le rendre le plus imposant possible (en ingérant un maximum de nourriture dans ses « roulades » !) avant de s’attaquer à son adversaire qui devient à son tour un vulgaire objet à engloutir ! De même, le katamari peut se transformer si besoin en un véritable amas de lumière afin d’éclairer un fan dans le besoin tandis que l’obscurité s’est abattue autour de lui. Autant de manières différentes et particulièrement charmantes de jouer avec les katamaris. Les animaux occupent aussi une part importante du titre, et vous en croiserez de toutes sortes !
Une fois l’imposante boule formée, le Prince l’offre au roi afin de reconstruire peu à peu les cieux. Étoiles, planètes… juste avant leurs lancements, un récapitulatif de ses principaux constituants est présenté au joueur. Notre coup de cœur va vers le katamari floral, un véritable bonheur pour la rétine ! Vous irez même sous l’eau avec votre petite bouboule…
Le titre est majoritairement identique à la version d’origine dans son contenu, mais quelques défis supplémentaires viennent compléter le joli tableau : les souvenirs du roi sont en effet à débloquer au fil des performances du joueur et permettent de découvrir quelques étapes clés de sa jeunesse. Ces défis s’avèrent être d’un niveau un peu plus difficile que l’ensemble du titre et proposent quelques principes différents afin de rehausser le contenu de façon insolite. Sans tout vous dévoiler, il sera notamment question de retrouver des instruments de musique dans une école tout en échappant aux mains de fantômes un peu trop présents, ou encore la récolte de cendres incandescentes à toute vitesse !
Si le titre ne manque pas d’originalité dans son principe même de jeu, sa popularité ne serait probablement pas ce qu’elle est aujourd’hui sans son univers particulièrement déjanté, coloré, et tout simplement réussi.
Boule de gomme et autres joyeusetés
Quel que soit le niveau visité, nous avons été charmés par l’identité forte du titre au travers de l’ensemble des environnements proposés. Malgré une petite redondance lors de certains passages, la qualité graphique, allons même jusqu’à dire « la patte graphique », est indéniable, avec une mise en scène drôle et déjantée (qui, de par sa singularité pourrait ne pas plaire à tout le monde…). Chaque tableau est vivant, avec des individus qui se promènent, qui vous pourchassent, des animaux et des objets en pagaille, et des clins d’œil rigolos. Par ailleurs, certains niveaux ne cachent pas leurs références, comme la maison de Hansel et Gretel et sa montagne de friandises… tandis que vous avez la sorcière à vos trousses !
Le roi, assis tel un pacha sur son trône, nous a vaguement rappelé « Angela Anaconda », série télévisée canadienne des années 2000, tandis que notre petit Prince se débat avec sa tête en forme de marteau, à l’image de ses cousins qui peuplent les différents territoires. Sa royauté et ses répliques souvent cinglantes deviennent drôles (ou pas !) dans un esprit de comique de répétition, tandis que son fils le manipule sans la moindre difficulté par quelques courbettes faciles !
Les musiques sont du même acabit, avec de nombreuses mélodies réussies qui restent en mémoire avec plaisir, sans oppresser le joueur. Ce caractère musical a d’ores et déjà été salué par la critique… et est même disponible sur les plateformes de musiques en ligne !
Bataille de boules ?
Le titre propose un mode deux joueurs, en local : en tandem ou l’un contre l’autre, les deux modes de jeu s’avèrent assez distincts dans leurs fonctionnements même si les roulades sont toujours le cœur même de la partie.
L’un contre l’autre, le principe est enfantin : il convient de faire le plus gros katamari pendant le temps imparti. Simple, efficace, drôle, fun.
C’est nettement plus compliqué dès qu’il convient de coopérer… prenez quelques instants pour imaginer comment les développeurs se sont dépatouillés avec cette idée… Les objets ne peuvent être dédoublés afin de satisfaire les deux joueurs, il n’est donc pas possible de travailler chacun avec son katamari… ne reste donc plus qu’une seule solution : la symbiose autour d’une seule et même bouboule collante ! La symbiose est assurément le terme approprié, puisqu’à l’image de nos explications détaillées en amont sur les différents types de jouabilités disponibles, et leurs contraintes, il convient ici d’unir ses forces pour faire avancer un seul et même katamari. Ensemble. En même temps. Les commandes rappellent assurément celles énoncées dans le paragraphe dédié quelques lignes plus haut, et fort heureusement, un petit didacticiel est disponible… mais sachez qu’il va falloir trouver un partenaire aussi friand que vous de la licence afin de pouvoir véritablement collaborer et prendre plaisir ! Si tel est le cas, alors enjoy !
Jouer à deux implique l’apport de deux paires de Joy-Con, ou bien l’usage de la manette Pro (mode gyroscope alors indisponible). Avec de telles commandes, il n’est guère possible de jouer avec un simple Joy-Con.
Faut-il craquer pour la boule de 2023 ?
Est-il finalement nécessaire de craquer pour ce retour de la licence Katamari ? Le titre dispose toujours de ses atouts d’antan, avec un univers particulièrement réussi, aussi bien dans son décalage singulier que dans sa patte graphique et musicale. Pourtant, les nouveautés apportées au titre ne sont pas énormes et, avec un titre proposé à près de 30 euros, il convient d’être vraiment aficionado de la licence pour l’acquérir une nouvelle fois s’il fait déjà partie de votre collection sur un autre support. En revanche, pour toutes celles et ceux qui n’ont jamais eu l’occasion de jouir de la licence, le titre est celui qu’il leur faut grâce à ses commandes simplifiées et ses petits bonus.
We Love Katamari REROLL + Royal Reverie est disponible sur Nintendo Switch au prix de 30 euros environ en boutique comme sur l’eShop.
Le saviez-vous ?
Katamari Damacy est considéré comme un sleeper hit : un succès inattendu ! Il faut dire qu’un concept reposant sur l’agglomération d’un grand n’importe quoi sur une drôle de boule collante… il y avait de quoi émettre quelques doutes !
Conclusion
Oui, nous « lovons » Katamari, et bien plus encore ! Son univers déjanté, complètement loufoque, particulièrement ancré dans cette licence singulière, offre une aire de jeu très agréable aux joueurs, avec des couleurs festives, le tout desservi par des musiques d'une belle qualité. La jouabilité peut laisser particulièrement circonspect... mais fort heureusement, ces derniers peuvent être simplifiés par un petit passage dans le menu des options. D'une grande aide, ces commandes allégées permettent de profiter pleinement du titre sans criser sur sa manette dès les premières minutes de jeu. Les nouveautés apportées au titre apportent un léger contenu supplémentaire, de qualité lui aussi, mais qui risquent d'être un peu trop fines pour justifier l'achat des joueurs disposant déjà du titre. En revanche, pour tous les autres, la découverte est idéale sur cet opus, n'hésitez pas !
LES PLUS
- Un univers réussi, drôle et complètement fou !
- Des environnements variés à découvrir, avec quelques défis originaux.
- Une difficulté assez peu élevée de prime abord, mais le challenge est plus conséquent pour atteindre les plus gros scores !
- OUF, la jouabilité peut être simplifiée par un petit passage dans les options...
- Présence d'un mode deux joueurs...
LES MOINS
- Une caméra parfois capricieuse et une mobilité un peu trop rigide de la bouboule dans certains passages.
- Des nouveautés réussies, mais pas assez nombreuses pour justifier le rachat du titre.
- … mais coopérer sur le canapé ne sera pas chose aisée !