Hey les gamers, vous souvenez-vous de la web série Noob sortie en 2008 sur la chaîne Nolife (souvenirs souvenirs !) ? Bien qu’elle nous ramène quelques années en arrière, cette dernière n’est pas passée inaperçue et perdure aujourd’hui sous différentes formes pour le plus grand plaisir de ses adeptes. C’est avec bonheur que nous pouvons désormais retrouver tout le charme de cette série dans un jeu vidéo dédié disponible sur Nintendo Switch. Les développeurs sont-ils parvenus à respecter l’essence même de Noob ? Et d’abord, c’est quoi un Noob ?
Développé par Olydri Games, BlackPixel Studio, SneakyBox et édité par Olydri Games, Olydri Studio et Microids, Noob – Les Sans-Factions vient tout juste de sortir sur notre petite hybride de Nintendo. Attendu par une communauté aficionado de la série, le titre se présente comme un jeu de rôle traditionnel, néanmoins chapeauté par la recette rigolote et sympatoche qui a su faire la renommée de la série éponyme. Le principe y est dès lors très simple : vous êtes un noob, un vrai de vrai, un pur, un dur. Un Noob… voilà bien un terme redondant dans le lexique des joueurs. Ce dernier sert à désigner un grand nocive du genre, avec tous les décalages qui en découlent. Dès lors, la prise en main s’adresse à toutes celles et ceux qui n’ont pas l’habitude de traîner sur ce type de jeu… mais aussi à toutes celles et ceux qui ne seraient pas contre un petit rafraîchissement, ou simplement, non opposés à un chouette amusement en reprenant chacune des bases du MMORPG (vous l’avez celui-ci, c’est ok ?).
Hey toi le Noob !
Tout commence dans un cyber café, tandis que deux copains Adam et Martin discutent le bout de gras. Adeptes de l’eSport, ces derniers se définissent avec désarroi comme des noobs. Le personnel du cyber intervient aussitôt pour les remettre sur les rails, en leur soulignant qu’il n’y a aucune tare à débuter… et qu’à ce titre, ils ont connaissance d’une guilde réunissant 6 joueurs aux talents initiaux un peu douteux qui jadis décida de prendre le nom de « La guilde Noob ». Persévérant et n’écoutant que leurs rêves, la joyeuse troupe est parvenue à devenir de plus en plus puissante et respectable. À tel point qu’ils sont aujourd’hui de véritables légendes : des statues à leur effigie sont même érigées dans le célèbre titre MMORPG Horizon 4.2.
Fascinés par cette histoire, Martin et Adam décident de se lancer dans l’aventure avec pour objectif d’atteindre le niveau 100 avant la sortie de la mise à jour 5.0 du jeu Horizon. À cette occasion, le titre va rentrer dans la catégorie eSport… de quoi motiver les deux amis qui n’ont guère honte de tout reprendre à zéro pour tenter de devenir, eux aussi, des légendes.
Une fois le titre acheté, Martin et Adam retournent chez eux afin d’installer Horizon et débuter leur partie… niveau 1.
Fier d’être Noob !
Une fois sur le jeu, le joueur est invité à contrôler l’un des protagonistes. Une simple touche permet en effet de basculer d’un héros à un autre (les boutons L et R). La prise en main y est extrêmement simple : il s’agit en effet du principe même de cette aventure. Chaque progression dans le titre est décortiquée, les termes particulièrement (bien) expliqués et détaillés, tout est agencé afin de faciliter l’intégration des joueurs, y compris les grands novices du genre. Les plus frileux dans le domaine seront ravis d’être ainsi tenus par la main, tandis que tous les autres seront charmés par le ton humoristique mis en avant tout au long de l’aventure. Que vous n’y connaissiez rien ne sera jamais une tare, et tout le monde est le bienvenu !
Ceci étant dit, la partie ne s’annonce néanmoins pas de tout repos. Les premières heures font assurément office de tutoriel, avec la mise en avant des principes de base qui permettent d’affronter les premiers ennemis avec une aisance déconcertante ou encore de faire front au premier donjon. La progression dans l’aventure met très rapidement en avant le besoin de collaboration et nos deux compères sont bientôt rejoints par d’autres joueurs avec une ambition toute aussi forte (voire même un peu plus encore !). Les quatre petits héros peuvent dès lors être contrôlés par le joueur.
Le libre arbitre du joueur ne sera néanmoins pas toujours mis en avant… en effet, une grande partie des choix se font automatiquement, avec des personnages qui prennent leurs décisions seuls, sans vous demander votre avis. Néanmoins, cette facilité d’immersion permet, une fois encore, d’intégrer au mieux toutes les facettes du jeu de rôle, et si une certaine frustration peut émerger chez les habitués, elle sera vite balayée grâce à l’intégrité de l’équipe formée : cette dernière permet en effet, malgré tout, de toucher à tout, puisque les personnages se répartissent notamment les métiers mais aussi les classes. Finalement, vous aurez l’impression de prime abord de ne pas avoir le choix… avant de vous apercevoir que, faute de choisir, vous pourrez tout faire ! Quelques familiers viendront même s’immiscer dans l’aventure. Sans grande prétention, ces derniers font l’objet d’une collection qui rajoute une petite cerise sur le gâteau déjà bien copieux du contenu du jeu.
Le bon, la brute et le truand
Puisque la règle est de se fondre dans le moule du plus grand nombre de RPG possible, Noob – Les Sans-Factions ne va certainement pas faire dans l’extravagance. Ainsi, le titre repose sur une histoire assez traditionnelle qui met en scène 3 factions qui ne s’apprécient pas des masses… : l’Empire, la Coalition et l’Ordre. Si les derniers prônent le libre arbitre et la gloire à Dame Nature, les deux autres sont en opposition quant à la place de la magie et de la technologie dans le monde. Comme énoncé précédemment, vous n’aurez guère le choix : vous faites partie de l’Empire (qui est d’avis de trouver le juste milieu entre la magie et la technologie).
Les déplacements au cœur du titre se font autour d’une carte générale, semée d’ennemis, avant de pénétrer dans des environnements plus étroits qui seront à l’origine de quelques bonnes et mauvaises rencontres, allant de petites balades plus ou moins mouvementées, aux donjons plus hostiles, tout en passant par des villes et des environnements sans risque de combat.
Les combats sont, en effet, assez prévisibles. Si ce n’est quelques surprises, ces derniers ne se lancent qu’après avoir croisé un ennemi (mais parfois, le vilain survient de nulle part !). Visibles et pas trop nombreux, il suffit de passer entre les méchants pour ne pas déclencher le moindre combat : une technique néanmoins audacieuse que nous ne pouvons que vous déconseiller puisque les combats sont à l’origine d’un gain important d’expérience, de crédits et d’objets. Il est donc préférable de ne pas passer outre et de s’y coller, voire même à outrance.
Laissant le tour par tour à l’honneur, les combats se déroulent selon une progression linéaire visible au sommet de l’écran de jeu. Cette ligne conductrice récapitule le tour de jeu de chacun des protagonistes : votre équipe mais aussi les ennemis. Ainsi, le joueur contrôle l’action de chacun des membres de l’équipe et peut choisir quel type d’attaque il souhaite lancer, ou bien se défendre ou encore utiliser des objets. Bien entendu, vous n’aurez guère la main mise sur les actions réalisées par les ennemis… néanmoins, la visualisation des tours de jeu permet la mise en place de quelques stratégies, avec notamment des buffs plus ou moins efficaces à lancer au bon moment. Par ailleurs, vos ennemis vont parfois faire preuve d’une force décuplée grâce à des attaques chargées… Malgré toutes ces mises en garde, les combats sont globalement très accessibles, notamment les petits ennemis qui rodent un peu partout. Certains boss peuvent s’avérer légèrement plus coriaces et surprendre les novices par un degré de difficulté soudainement plus élevé (tandis que de nombreux ennemis succombent d’un simple « one shot » !) : il suffit de bien se préparer en amont pour éviter la moindre déconvenue. Par ailleurs, deux niveaux de difficulté sont disponibles afin d’offrir un peu plus de challenge aux amateurs.
Au fil des victoires, le niveau des participants devient de plus en plus fort. L’arbre des talents devient rapidement accessible et dès lors le siège d’améliorations notables des différents personnages. Chaque niveau acquis octroie un point de talent à votre héros, à dépenser selon vos envies.
La progression est assez rapide et facile au sein du titre. Afin de freiner un minimum tout cela, les développeurs ont fait le choix de bloquer l’évolution tous les dix niveaux. En effet, par exemple, lorsque votre équipe atteint le niveau 10, ses participants sont incapables de passer aux niveaux suivants. Il convient de passer par la tour (attention prenez votre respiration) Galamadriabuyak pour se confronter à une épreuve et dès lors débloquer les niveaux 11 à 20. Puis, il faudra y revenir pour les 10 niveaux suivants etc. Ainsi, la progression est quelque peu limitée, ce qui permet de ne pas se retrouver trop rapidement dans les plus hautes sphères sans avoir pris un minimum le temps de savourer le titre. Le principe évite aux joueurs de farmer outre mesure avant d’arriver comme des fleurs dans les donjons… la difficulté devient dès lors mieux dosée, bien qu’il soit possible d’acquérir des points de talent malgré cette mesure restrictive.
C’est en prenant son temps que le titre trouve sa noblesse. Une façon de jouer qui ne séduira assurément pas tous les joueurs puisqu’une certaine lenteur générale peut se dégager de l’aventure. À force de tenir le joueur par la main, ce dernier peut ressentir le besoin de prendre un peu la poudre d’escampette avec l’irrépressible envie de semer la zizanie de part en part !
Un monde ouvert verrouillé
À l’ouverture de la carte du monde, le joueur sera surpris de constater qu’il n’est guère possible de se rendre sur le lieu de son choix. Les accès seront verrouillés et si le monde sera de plus en plus vaste, il est néanmoins nécessaire de faire les choses dans l’ordre requis.
La visite des villes fait partie intégrante du titre. Ces dernières s’avèrent réussies, avec de jolis environnements et de nombreux détails. Les maisons fourmillent de décors agréables (la carte générale un peu moins), tandis que les différents PNJ (hé, maintenant vous savez ce qu’il en est !) sont nombreux à vous tenir la causette pour tout et n’importe quoi. Ces villes sont aussi l’occasion de refaire le plein de divers accessoires, potions, armes et armures, sans oublier un accès aux montures (terrestres, aquatiques et aériennes) avec un peu de patience. Les maîtres des différents métiers sont aussi présents, et vous pourrez vous initier, grâce à l’éclectisme, de votre équipe aussi bien à la cuisine qu’à la pèche, tout en passant par le minage ou encore l’herboristerie. À nouveau, l’accès à ces métiers est facilité et leur pratique est d’une grande aisance. Le plus difficile sera probablement simplement de retrouver votre chemin !
En effet, si l’ensemble des manœuvres sont assez simples au sein du titre, plusieurs points viennent néanmoins brouiller l’univers et gâcher le plaisir de jeu. Dans un premier temps, il ne nous a pas semblé si facile de se repérer lors des vagabondages sur certaines zones. Les développeurs ont eu la belle idée d’offrir des retours « dans la vraie vie » à nos amis du démarrage, mais ces petites escapades s’avèrent parfois plus casse-pieds qu’autre chose. Par ailleurs, nous avons parfois erré un certain temps avant de trouver le bon lieu où il convenait de se rendre… fort heureusement, de nombreux objets sont cachés dans les moindre recoins, une icône permet de les trouver simplement en passant à proximité.
Néanmoins, ces déambulations multiples ne seraient pas bien dérangeantes si les temps de chargement ne venaient pas frapper à coup de massue le titre. Nombreux et parfois franchement longuets, ces chargements viennent plomber l’aventure, majoritairement dans les zones sociales, avec les allées et venues dans les bâtisses qui impliquent des chargements. Vous allez pester contre le titre plus d’une fois tandis que vous rebroussez chemin dans un escalier par mégarde…
S’il est couvert de temps de chargement, notre aventure n’a néanmoins souffert d’aucun bug, ni de retour intempestif sur le menu général de la Switch.
Ambiance épique chez les noobs
Les bruitages s’avèrent quelque peu discrets (nous avons décidé de les augmenter un peu dans les options !), les musiques, quant à elles, sont réussies, avec des mélodies tantôt épiques, tantôt folkloriques. La patte noob est particulièrement bien respectée et les amateurs de la série se sentiront à l’aise !
Les environnements graphiques s’avèrent, globalement, particulièrement riches et colorés, avec de nombreux détails. Nous avons tout particulièrement apprécié la ville des pirates, où l’envie de faire un plouf avec eux depuis la plage a soudainement germé dans nos esprits (les fortes chaleurs sans doute !). L’intérieur des maisons regorge de détails et nous vous conseillons de prendre le temps de vous balader dans ces environnements particulièrement plaisants et bien travaillés pour la plupart.
Par ailleurs, quelques bonnes surprises sont à souligner au fil de la progression dans l’aventure. Si le rythme s’avère quelque peu prévisible, de nombreuses petites touches plus subtiles interviennent, avec notamment des escortes, des déguisements… et même des selfies pour rester dans la bonne humeur !
Noob – Les Sans-Factions est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 40 euros environ.
Le saviez-vous ?
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Conclusion
Noob - Les Sans-Factions est idéal pour s'initier aux (joies des) jeux de rôle. Particulièrement accessible, traduit en français, avec une difficulté plutôt simple (ou un peu plus corsée pour celles et ceux qui le souhaitent), la prise en main est immédiate et agréable. Le joueur est tenu par la main dans toutes ses démarches afin qu'il se concentre uniquement sur le plaisir de jeu. La recette s'avère réussie bien qu'elle comporte un fâcheux ingrédient : des temps de chargement nombreux et trop longs ! Le titre se destine de fait avant tout à des joueurs débutants, même s'il fera le plaisir des amateurs de le série grâce à ces quelques touches d'humour. La progression y est assez traditionnelle bien que ponctuée par quelques surprises. S'il ne révolutionne pas le genre, le titre réunit tous les ingrédients pour une belle aventure plaisante et accessible.
LES PLUS
- Un univers plein de couleurs, avec des musiques agréables et des villes pleines de charmes.
- Une prise en main facile, avec des explications simples et très accessibles pour les joueurs les plus novices.
- Une difficulté adaptée aux nouveaux joueurs (qui peut néanmoins être amplifiée pour celles et ceux qui le souhaitent).
- Traduction français disponible, et même quelques touches d'humour !
LES MOINS
- De nombreux temps de chargement qui rendent les déambulations dans les villes longues et fastidieuses.
- Ne révolutionne pas le genre... mais remplit le contrat !