Le sombre monarque débarque et étale son pouvoir
La puissance de l’ombre s’installe
Non, ne résiste pas, ne lutte pas
Ne te détourne pas de la main tendue vers toi
Ou je vais explorer le royaume de tes peurs
…
Et c’est avec ces mots empruntés à IAM et l’Empire du Côté Obscur que nous cherchons à introduire ce qui continue encore et toujours à représenter la force sombre du jeu vidéo : les jeux à licence. Car oui, ce Puy du Fou : la Quête d’Excalibur, dont le nom est tiré du parc d’attractions éponyme, est une catastrophe malheureusement prévisible et voici pourquoi.
D’un rien il suffit pour que l’être bascule
Tout commence pour nous lorsqu’à notre entrée dans le parc nous sommes abordés par un vieux monsieur qui nous met bien mal à l’aise en évoquant l’absence de nos parents dans ce parc avant de nous emmener, sans doute contre notre gré vu notre absence de parole, dans son aventure. Alors oui, il s’agit de Merlin l’enchanteur qu’il n’est plus nécessaire de présenter, mais un minimum d’imagination autre que : il faut restaurer le pouvoir d’Excalibur pour sauver Arthur, et justifiant à minima notre foi aveugle dans ce clochard étrange, aurait été la bienvenue.
Passons sur cette introduction qui aurait nécessité moult coups de genoux dans le bas ventre en temps réel et débutons notre aventure. Il nous faut parcourir le parc du Puy du Fou pour accomplir différentes épreuves et récupérer les quinze fragments d’Excalibur pour ainsi libérer Arthur. Et la seule vraie réussite du titre des développeurs de Balio Studio est d’avoir modélisé entièrement les lieux. Malheureusement, cette modélisation est digne d’un jeu sur Gamecube. Les textures ont trente ans de retard et la tristesse des modèles 3D fait peine à voir.
Il y a bien une foule de touristes dans ce parc ; mais là encore, la plupart sont amorphes et immobiles et aucune interaction n’est possible avec aucun d’entre eux. Les masques de collisions sont tellement catastrophiques qu’il nous faut sans cesse éviter ces obstacles à défaut de pouvoir nous faufiler entre eux. Le sentiment de perdre notre temps à zigzaguer ainsi est vite frustrant d’autant plus que la vitesse de notre avatar est loin d’être importante.
Si le Puy du Fou, le lieu, doit sa réputation à ses shows de grande envergure, aucun n’est représenté ici. Nous avançons d’un point d’intérêt au suivant sans aucune animation ni aucune information sur ce qui se passe dans ce parc. C’est le niveau zéro de la promotion. Il y a bien une petite cinématique pour nous introduire dans le mini-jeu, mais comme elles n’ont aucun lien entre elles, nous avons juste l’impression de perdre notre temps avant de pouvoir prendre notre personnage en main.
Ne vois-tu pas ton côté clair qui succombe ?
Mais même avec ces déplacements inutiles et lents et ces cinématiques sans aucun intérêt, la durée de vie n’excède pas les quatre heures. Et nous parlons ici du 100 %. Car oui, pour remplir à minima leur jeu, les développeurs de Balio Studio ont introduit des quêtes secondaires. Mais juste trois, il ne faut pas non plus déconner, y’a l’heure de l’apéro qui devait approcher. Bien sûr ces quêtes consistent à récupérer des objets éparpillés dans le parc ou à réaliser des défis. Si une petite cinématique les introduit, une fois lancés et terminés, nous n’apprenons strictement rien sur les personnages historiques en lien avec ces quêtes. Mais bon, là c’est la faute du goûter.
Les mini jeux quant à eux sont bien évidemment d’un intérêt proche du zéro. Leur difficulté est inexistante et leur durée est d’environ deux minutes pour chacun. Voilà quinze mini-jeux de deux minutes, dont certains sont des copier-coller d’autres existants. Du jeu de tir à l’arc, du jeu de rythme et du combat en arène, mais pas trop compliqué non plus, deux touches et c’est bon, le tour est fait. Pour un tarif de base de 40 € en boîte et 30 € sur l’eshop, il faut vraiment aimer se faire mal pour s’offrir ce titre.
Terminons ce test avec l’aspect purement technique. Les graphismes sont d’un autre âge, les textures ont le mérite d’exister et il vaut mieux ne pas en dire plus, du coup la fluidité n’est jamais prise en défaut même si pour cela, des éléments apparaissent à une distance rapprochée. La bande-son se laisse écouter, elle change à chaque mini-jeu. Malheureusement, les effets sonores sont bien en deçà et le doublage des personnages est loin d’être à la hauteur donnant aux dialogues un effet surjoué.
Notons enfin la performance finale du mode deux joueurs qui réussit l’exploit de ne pas être jouable… à deux puisque dans le parc, le changement de joueurs, oui deux personnages sur le même écran, cela semble être trop compliqué, donc le changement de joueur ne reconnaît pas la seconde manette et il n’y a plus que le stick caméra qui fonctionne, nous empêchant de déplacer le second personnage tout en ayant à attendre la fin du cooldown pour reprendre le personnage fonctionnel. De plus, si ce bug n’est plus présent dans les mini-jeux, les personnages sont toutefois inversés puisque le personnage deux se joue avec la manette une et inversement.
Conclusion
Avec un scénario jamais à la hauteur des lieux, un gameplay encore pire, des graphismes ayant 20 ans de retard, des bugs et une durée de vie rachitique, ce Puy du Fou : la Quête d’Excalibur est le parfait exemple du jeu à licence à éviter à tout prix qui ne cherche qu’une chose, rentabiliser un minimum d’investissement uniquement sur un nom. Alors, ne tombons pas dans le panneau. Autant en terme historique que de fan service ou de plaisir, le titre de Balio Studio n’est jamais à la hauteur et c’est un euphémisme.
LES PLUS
- L’introduction nous rappelle qu’il ne faut jamais parler aux inconnus
- Moins de 4 h pour le 100 %, le cauchemar est de courte durée
LES MOINS
- Les graphismes ont 20 ans de retard
- Aucun lien avec les spectacles du parc n’est fait
- Aucun effort pour apporter des connaissances historiques n’est fait
- Les mini-jeux sont bien trop simples et tournent vite en rond
- Les doublages sont faits sans âme
- Le scénario est très mal amené et n’est jamais développé
- La durée de vie est très faible comparé au prix
- La caméra a abusé de la savonnette
- Le parc manque cruellement de vie
- Le mode deux joueurs qui bugue et qui ne sert à rien, c’est pour déconner ?
Deux points négatifs du test se contredisent. Si « aucun effort pour apporter des connaissances historiques n’est fait » alors il y a bien un « lien avec les spectacles du parc qui est fait ».