Décidément, le FPS rétro connaît un revival qui ne faiblit pas depuis maintenant quelques années. Entre les aventures à l’ancienne d’un William Blazkowicz dans les nouveaux épisodes de Wolfenstein et le portage de projets plus confidentiels des années 90 tel Strife, un mélange de FPS et de RPG ou encore l’arrivée en force de l’ensemble des épisodes de Doom sur notre console hybride préférée, les amateurs de passages secrets, de barre de vie et de fusils à pompe ont largement de quoi passer le temps. Et c’est bien évidemment pour ne pas nous faire mentir qu’arrive Chasm: The Rift, un jeu qui n’avait pas connu la gloire à sa sortie, la faute à un Quake éclipsant tout sur son passage. L’occasion de se refaire un nom va-t-elle profiter aux joueurs ? C’est ce que nous allons voir de suite.
Mon nom est…
Tout commence pour nous dans le meilleur des mondes puisque la Terre est sous la menace d’une race extraterrestre nommée les Timestrickers, sans doute venus voler la recette de la sauce piccalilli. Comme leur nom l’indique, ceux-ci sont capables de voyager dans le temps, ce qui nous pose bien des problèmes pour juguler leur progression. C’est à ce moment-là que nous arrivons, nous le commando qui n’a pas de nom, mais qui est quand même le héros de cette histoire, ce qui avouons-le est quand même un sérieux manque.
Enfin bref, après quelques missions pour se faire la main, nous volerons bien évidemment une technologie de ces belliqueux aliens nous permettant à nous aussi de voyager dans le temps. Commencera alors un voyage dans les contrées de l’Égypte antique et ses pyramides avant de faire une escale dans le Moyen Âge et ses châteaux forts pour ensuite montrer, chez eux, à ces envahisseurs que l’on n’attaque pas importunément notre belle planète bleue.
Chacune de nos missions est l’occasion pour deux de nos supérieurs de faire leur show devant nous pour nous expliquer où en est la guerre et quels seront les objectifs que nous allons devoir atteindre. Ces briefings sont assez succincts et n’apportent pas grand-chose à ce que nous allons devoir faire puisqu’une fois les Joy-Con en main, nous nous retrouvons toujours dans des niveaux de taille moyenne pour l’époque avec le seul but de débloquer la porte menant à l’étape suivante jusqu’à trouver le terme de notre mission.
Trop classique pour son temps
Pour cela, Chasm: The Rift reprend les bonnes vieilles mécaniques du « trouve la bonne clé ». Il nous faudra donc : chercher la clé jaune pour trouver ainsi la clé verte qui nous permettra de mettre la main sur la clé qui ouvrira la porte menant à la clé rouge qui elle… enfin c’est bon vous avez compris. Nous allons déambuler dans des niveaux fermés que nous allons arpenter de long en large et en travers. C’est cette mécanique de jeu qui a le plus vieilli et qui donne un sérieux coup de vieux au titre des développeurs ukrainien de chez Action Forms.
Pour le reste, nous sommes face à un Quake-like des plus classiques pour l’époque. Une caméra qui peut se déplacer sur deux axes, un avatar dont nous ne voyons que l’arme et qui est capable de sauter, de courir et de défourailler à tout va, et bien sûr des ennemis qui tenteront, en vain, de chercher à contrecarrer notre quête menant à l’anéantissement des Timestrickers. Petit plus par rapport à son concurrent direct : nous pouvons démembrer nos ennemis et ça, c’est toujours un ajout de taille. Faire sauter le bras tenant l’arme de notre ennemi, mais voir celui-ci continuer à se ruer vers nous n’a pas de prix.
Pour cela, notre meilleure arme sera bien évidemment le fusil à pompe, qui ici possède non seulement une force de frappe impressionnante, mais aussi une portée qui nous mettra à l’abri de nombreux problèmes. Les autres armes, en dehors du fusil extraterrestre, sont assez classiques pour le genre et ne lui apportent pas grand-chose. Il nous faudra jongler de l’une à l’autre en récupérant des munitions dès que nous le pouvons pour ne pas nous retrouver avec uniquement le fusil de base aux munitions illimitées.
La gestion de nos balles est d’ailleurs la seule vraie difficulté pour les amateurs du genre tant l’IA de nos adversaires est limitée et se contente de nous envoyer ceux-ci dès qu’ils nous ont repérés. Pour un jeu de l’époque cela n’a rien d’étonnant puisqu’il faudra attendre fin 98 et Half-Life pour les premiers progrès dans le genre. Heureusement, pour ajouter du piment, de nombreuses sections cachées s’ouvriront dans notre dos pour nous mettre des dégâts et ajouter de la tension dans notre parcours.
Quake vainqueur par KO
Sorti en 1997, soit un an après le remarquable et remarqué Quake et son mode multijoueur qui continue encore à attirer ses aficionados, Chasm: The Rift n’avait pour lui que son mode histoire et son bestiaire bien moins impressionnant que celui de son concurrent. Il n’en reste pas moins un titre ultra fluide fait pour un combo clavier/souris dont il va falloir nous passer. Le contrôle au stick est forcément moins précis et aucune option d’aide à la visée n’est disponible. Il ne reste que les fonctions gyroscopiques de nos manettes pour augmenter notre précision. Celles-ci font le travail pour ceux n’y étant pas allergiques.
La comparaison avec Quake ne s’arrête pas là puisqu’au niveau des graphismes aussi, c’est une victoire par KO pour le champion en titre dont les environnements sont plus impressionnants. Bien sûr cette version moderne de Chasm est très propre et ses textures ont été lissées à défaut d’être retravaillées. Le résultat est un titre qui accuse son manque de polygones, mais qui est parfaitement jouable que ce soit en portable ou en docké. Ce sont surtout ses ennemis qui ne font pas le poids en termes de taille et d’originalité. Nous nous retrouvons à combattre sans cesse les mêmes monstres et ce n’est pas la possibilité de démembrement qui change quoi que ce soit.
La bande-son est elle aussi sympathique sans pour autant être à la hauteur de la démesure de celle de son aîné. Les bruitages sont eux aussi sympathiques, mais ils restent dans la moyenne de ce que proposaient les titres de l’époque. La durée de vie est plutôt faible puisqu’en moins de quatre heures, nous arrivons à mettre la main sur ces satanées clés de différentes couleurs et à sauver la Terre. Le mode multijoueur est toujours inexistant et seuls des niveaux bonus nous emmènent dans d’autres contrées avec un challenge un peu plus élevé.
Conclusion
Dans le monde dense des FPS des années 90, Chasm: The Rift n’a jamais eu ni les moyens ni la prétention de venir taquiner les hits de l’époque. Rien n’a changé avec cette version console. Sa fluidité est toujours irréprochable, mais son manque d’innovation, l’absence de multijoueur et sa durée de vie trop faible couplée à des mécaniques de progression déjà vues et revues en font toujours un titre sympathique, mais loin d’être indispensable et ce ne sont pas les quelques mondes bonus qui justifient son tarif de base de 20 € alors que son rival Quake est deux fois moins cher.
LES PLUS
- Un titre dans la moyenne des FPS de l’époque
- La bande-son comme les bruitages sont corrects
- Le travail sur les textures le rend jouable sur grand écran
- La fluidité est à toute épreuve
- Démembrer ses ennemis, tout est dit
- L’ajout des gyroscopes permet de gagner en précision
LES MOINS
- La comparaison avec Quake fait toujours aussi mal à tout point de vue
- Notre avatar qui n’a pas de nom, nous disons non !
- Le level design est très plat
- Toujours pas de multijoueur
- Une durée de vie très courte
- Aucune option d’aide à la visée rend plus difficile le jeu aux sticks