Après avoir fait couler beaucoup d’encre sur la justesse ou non de son prix, le voilà enfin devenu disponible sur notre console hybride préférée. Red Dead Redemption est maintenant jouable aussi bien mode portable qu’en mode docké. Finis le grille-pain de 5 kg à brancher sur son téléviseur, nous allons pouvoir profiter des grands espaces de l’Ouest américain aussi bien sous notre couette, ou coller au climatiseur, que sur grand écran. Un rêve à notre portée, mais après la récente catastrophe des épisodes de Grand Theft Auto, la prudence est de mise surtout qu’un autre paramètre va entrer dans ce test, Breath of the Wild.
Le haut de gamme de l’open world à l’ancienne
Et oui, il est partout cet épisode de Zelda. Précisons notre pensée. Ce Red Dead Redemption est sorti en 2010 sur PS3 et Xbox 360 soit sept ans avant ce qui fût une révolution pour le genre de l’Open World, alors le retrouver treize ans plus tard va-t-il lui mettre une bonne claque dans la tête et le rendre vieillot ? C’est la question que nous allons tenter de garder en tête tout au long de ce test via l’ensemble des critères habituels à savoir la narration, le gameplay et la technique pour ainsi voir que si sur certain point le titre de Rockstar n’a toujours pas à rougir, sur d’autre malgré d’immenses qualités pour l’époque, le passage des ans se fait sentir.
Et commençons par la narration. Bien que deuxième épisode de la franchise Red Dead, cet épisode Redemption, en dehors de son univers western, n’a plus rien à voir avec son grand frère. Fini la quête de vengeance de Rob Harlow, nous incarnons cette fois John Marston, un ancien desperado qui a su s’affranchir des membres de son gang pour former une famille et vivre une vie de fermier dans le grand ouest. Mais cette paix va prendre fin le jour où deux agents du gouvernement viennent le chercher pour l’obliger à tuer les membres de son ancien gang, à commencer par Bill Williamson.
Celui-ci commet les pires atrocités dans la province, imaginaire, de New Austin. C’est donc là que nous nous rendons et là où nous sommes abattues par notre ancien collègue et ses nouveaux hommes de main. Là aussi où une amicale fermière du nom de Bonnie MacFarlain nous retrouve presque morts et nous soigne nous permettant ainsi de poursuivre notre mission. Mais comment retrouver ce fils de chacal qui a pris la fuite ? Et bien tout simplement en venant en aide à a peu près tout ce qui foule ces terres arides.
Et c’est là que commence notre première comparaison. Si pour l’époque, le récit et la scénarisation de chacune des missions sont toujours extraordinaires, nous plongeant dans le monde dur et froid d’une conquête de l’ouest reposant d’abord et avant tout sur l’utilisation des armes à feu et la loi du plus fort, force est de constater que le manque de cohérence est impressionnant. Pour avancer dans notre quête visant à retrouver notre famille, ce qui nous paraît être primordial, nous allons devoir faire les quatre volontés des différents protagonistes du récit en mode esclave moderne.
Bien sûr, chaque mission principale, tout comme les nombreuses quêtes est parfaitement scénarisée et prenante, mais notre John Marston, ancien-mais-pas-tant-que-ça tueur, ne s’énerve jamais. Tuer les lapins qui mangent les carottes, okay. Aider le vieux charlatan et vendeur de remèdes miraculeux, pourquoi pas. Aider le shérif à pacifier sa contrée, normal… Mais bordel, foutez-lui la paix à ce John, il veut juste tuer Williamson et retrouver sa femme et son gosse. Alors moi, je veux bien que toute aide mérite compensation, mais là, c’est abusé. Et c’est là que nous sentons les sept années d’écart avec Breath of the Wild.
À un degré moindre, la comparaison avec The Witcher 3, sorti en 2015, est du même ordre. Tout comme dans les quêtes du sorceleur chaque personnage à son propre vécût et sa propre personnalité, mais comme pour le sorceleur, la désagréable impression de n’être qu’un spectateur de ce monde et de ne pas en faire partie devient gênante, toute proportion gardée et comparativement avec Breath of the Wild bien sûr. Nous pouvons ainsi faire montre de nos talents de botaniste ou d’as de la gâchette, nous pouvons résoudre les crimes qui se déroulent devant nous, nous pouvons devenir le plus implacable des bandits ou même le plus imparable des chasseurs de prime, et cela tout en suivant la quête principale, mais du coup le lien avec sa femme et son fils ne doivent pas être si fort que ça pour John Marston, et c’est ce décalage qui donne un terrible coup de vieux à cette narration qui reprend tous les codes, intrigues et personnages des westerns existants, mais qui n’en reste pas moins l’une des plus prenantes du genre.
Dégomme-moi ça John !
En termes de gameplay, Red Dead Redemption se montre toujours aussi complet et n’a rien perdu de sa superbe. Nous commençons naturellement par devoir jouer du flingue face à de vils animaux s’en prenant à l’élevage de Miss Bonny, puis nous menons une charge contre une place fortifiée en compagnie du shérif Jonhson et tout naturellement à ces phases se greffent une multitude de possibilités. Jouer au poker ou à tout autre jeu tout aussi risqué pour notre peau, devenir le roi de la faune et de la flore du coin, venir à bout des pires crapules tout en dressant le plus grand des cheptels de chevaux possibles, nous avons toujours de quoi nous amuser.
La majeure partie de nos missions nous demande toutefois de canarder tout ce qui fait de même envers nous ou notre équipe. Pour cela, plusieurs types d’armes sont à disposition. Du classique six coups en passant par la carabine, le fusil à pompe ou le fusil de précision, il y en a pour tous les goûts et les missions jouent admirablement avec l’ensemble de ces armes pour nous obliger à varier notre approche et notre façon de jouer. Le système de tir est simple un appui continu sur ZL pour maintenir noter arme en joue puis un appui sur ZR pour faire feu.
Nous pouvons aussi recharger notre arme ou en changer, rien de plus classique pour l’instant. À ces mécaniques, s’ajoute la possibilité de lancer une capacité de ralentir le temps. Nous voyons alors l’action ralentir autour de nous, nous facilitant ainsi la mise à mort de nos ennemis. La difficulté arrive lorsque nous nous rendons compte que cette capacité demande un temps de recharge et que nous ne pouvons l’utiliser à tout bout de champ. Il va donc falloir réfléchir à notre tactique et rester à couvert, ce que font d’ailleurs aussi nos ennemis.
L’IA de ceux-ci est loin d’être ridicule. Ils se protègent, s’enfuient, tentent de nous prendre à revers, et sont généralement loin d’être seuls, profitant ainsi de l’effet de groupe pour nous surprendre. Chacune de nos missions se termine forcément par ce genre de combat, durant lequel il va nous falloir éviter e faire n’importe quoi sous peine de devoir recommencer au dernier point de passage de la mission. En mode normal, nous pouvons encaisser plusieurs coups avant de voir l’écran se teinter de rouge, se protéger permet alors de récupérer et de se relancer dans l’action. Point de barre de vie, mais il ne faut pas pour autant n’importe quoi sous peine de se faire allumer dès que nous aurons quitté notre refuge.
Si la partie action n’a clairement pas vieilli et offre toujours son lot de sensation, c’est bien la partie exploration qui a pris un coup dans l’aile. Là où Breath of the Wild nous a permis de trouver tout un tas de points d’intérêts sans pour autant les marquer sur la carte et nous obligeant ainsi à découvrir un monde vaste et marquant, Red Dead Redemption est dans la norme des Open World de son temps. De vastes environnements dans lesquels quasiment aucune interaction n’est possible que nous parcourons en long en large et en travers pour aller d’un point d’intérêt à un autre, mais sans rien retenir de la géographie des lieux tant ceux-ci ne sont qu’un support à notre aventure sans en être un élément.
C’est sur Switch ça !
Terminons ce test en abordant la partie technique, et commençons pour cela par la partie graphique. Red Dead Redemption mettait l’ensemble de nos PS3 et Xbox 360 de l’époque à genoux en nous proposant un monde vaste, ouvert et graphiquement détaillé avec une foule de détails et de personnages tous vivants et ayant leur propre emploi du temps. Et bien cette version Switch est tout bonnement exemplaire et ne souffre d’absolument aucune tare technique. Le framerate est toujours stable et que ce soit en docké en 1080p ou en portable en 720 p, le rendu est tout bonnement incroyable.
La flore et la faune sont bien vivantes dans ce monde, le level design joue parfaitement avec les dénivellations, et jamais nous n’avons l’impression d’avoir droit à une version au rabais, mais plutôt à l’un des jeux les plus aboutis techniquement sur notre console hybride. Les jeux de lumière, notamment le soleil couchant, sont superbement réalisés et nous en venons à prendre des captures d’écran de certains lieux juste pour le plaisir de les contempler plus tard. Le titre de Rockstar montre à quel point la Switch en a dans le ventre et nous fait nous interroger sur la possibilité de leur confier le prochain épisode de Pokémon tant la différence technique avec les épisodes Violet et Ecarlate est grande.
Pour accentuer notre plongée dans cet ouest lointain, la bande-son est tout simplement irréprochable. Chaque titre transpire l’inspiration du travail d’Ennio Morricone sur la trilogie de l’Homme sans nom de Sergio Leone contenant les classiques « Pour une poignée de dollars », et « Pour quelques dollars de plus » et le mythique « le Bon, la Brute et le Truand ». L’harmonica, la guitare électrique et le cri des coyotes ne sont jamais loin et nous accompagnent tout en s’adaptant à l’action que nous sommes en train de mener, formant ainsi l’une des bandes-son les plus épiques du jeu vidéo.
Les bruitages et doublages ne sont pas reste. Que ce soit le bruit des sabots de notre cheval ou du vent soufflant sur ces vastes plaines, tous les éléments sonores s’ajoutent harmonieusement pour nous plonger toujours un peu plus dans l’ambiance. Les voix des doubleurs, quant à elles, collent parfaitement aux personnages à qui elles donnent vie. Le jeu des acteurs fait, sans conteste, partie lui aussi des points forts du titre de Rockstar et ajoute encore un peu plus à ce sentiment d’immersion.
Et il est temps d’en finir avec ce test en abordant la question de son prix. 50 € pour un jeu d’une durée de vie d’une vingtaine d’heures en ligne droite, aux mécaniques complètes, à la technique irréprochable et à la narration si prenante, c’est tout à fait justifié. Nous pouvons juste regretter l’absence du mode en ligne, mais pour compenser, c’est le DLC Undead Nightmare, qui nous met face à une invasion de zombies, qui est inclus, un bien pour un mal.
Conclusion
Red Dead Redemption est toujours ce jeu incroyable qui nous met directement au cœur de l’ouest sauvage dans des conditions quasi parfaites. Sa narration est prenante de bout en bout, son ambiance est digne des plus grandes productions de Sergio Leone et sa bande-son, inspiré des œuvres d’Ennio Morricone, n’a pas à rougir face à son maître. Ses mécaniques de jeu sont ultra complètes et sa technique est tout simplement impressionnante pour un jeu arrivant sur une console portable. Finalement seul son grand classicisme comparativement aux productions open World actuelles pourrait tempérer nos ardeurs, mais il n’en reste pas moins que c’est un nouvel immanquable sur Nintendo Switch.
LES PLUS
- Les graphismes sont impressionnants aussi bien en docké qu’en nomade.
- La bande-son est un chef-d’œuvre à elle seule.
- Le framerate est d’une stabilité à toute épreuve.
- Aucun bug ne vient ternir notre expérience de jeu.
- Des thèmes forts comme le cycle de la violence, la foi ou la destinée.
- Le doublage est impeccable de justesse.
- Les mécaniques de jeu sont nombreuses.
- Les combats sont prenants et tactiques sans pour autant être trop difficiles.
- La prise en main est impeccable.
- Chaque mission possède une narration prenante.
- L’univers du western spaghetti est parfaitement maîtrisé et transcrit en jeu vidéo.
- Les personnages ont tous leur propre personnalité.
- La durée de vie de 20 à 50 heures de jeu est plus que correcte.
- Le DLC Undead Nightmare est inclus.
- Un jeu qui donne envie de regarder un Clint Eastwood, que demander de plus ?
LES MOINS
- Un Open World à l’ancienne à l’exploration artificielle.
- Le mode multijoueur n’est plus disponible.
- La narration est, à l’ancienne, assez linéaire.
Merci pour ce test !!!
j’avais adoré jouer à RDR en 2010, et rien que pour la bande-son j’ai envie de m’y replonger !
Merci <3
c’est clair que l’ambiance est génial
Déjà top 2 sur l’eshop FR, et top 7 sur l’eshop US. Espérons que ça donne des idées à rockstar et que gta 5 arrive enfin !
Sinon j’aimerai le faire mais entre :
Mortal kombat 1 ( 19 septembre )
Batman arkham ( 13 octobre )
Red dead ( 13 octobre )
Hogwarts legacy ( 14 novembre )
Mario rpg ( 17 novembre )
C’est juste plus tenable
Si c’est tenable, puisque tu l’as prévu le 13 octobre apparemment 🙂