Spéciale dédicace à tous les éditeurs de jeux qui affichent un prix trop élevé, pour dès le premier jour, le descendre de 60 % et ainsi passer dans le top des réductions sur l’eShop ! Big up les gars ! Mais il va falloir arrêter maintenant. Ça commence à se voir et ça en devient navrant, voire ça produit l’effet inverse. « Kewa ! Un jeu qui est sorti depuis deux heures et qui offre déjà une telle remise ! Décidément, ils sont trop gentils ces vendeurs ! », cette exclamation vient directement de la représentation du pigeon Bisounours, qui semble être le cœur de cible des développeurs/éditeurs, barrez la mention inutile, de ce Swords & Bones 2, alors que celui-ci pouvait nous offrir bien plus.
Questions pour un champion
Saviez-vous que, tous les 500 ans, une porte s’ouvre reliant notre monde à celui des démons ? Maintenant oui. C’est déjà ce qui s’était passé dans l’épisode un et c’est sans doute ce qui se passe aussi dans l’épisode trois et, paf je vous le donne Émile, c’est aussi ce qui nous arrive dans l’épisode deux de ce Swords & Bones. Sorti initialement sur PC il y a plus d’un an, il débarque pour : 1, remplir les comptes de SEEP avec nos Nintendo Switch ; et pour 2, nous faire découvrir cette licence en plein milieu avec l’arrivée étonnante de l’épisode deux avant l’épisode un (rebarrez la mention inutile).
Nous incarnons cette fois la princesse Bérénice. Celle-ci voit son royaume tomber en ruine suite à l’arrivée du démon Scythe qui s’amuse comme un foufou en empoisonnant l’ensemble des points d’eau de notre belle contrée et ainsi n’avoir plus à combattre pour en prendre les rênes. Mais à la suite d’un concours de circonstances vraiment pratique, nous ne consommons pas de ce liquide qui fait rouiller et pouvons ainsi faire face à cet être maléfique. Commence alors notre épopée qui nous mènera sur les routes de la vengeance. Notons enfin que cette narration ne se poursuivra que via les trois lignes de textes que nous retrouvons avant chaque combat de boss. Car c’est ça un titre qui se veut ancrer dans l’ère 16 bits des années 90, les princesses sont sévèrement burnées et les méchants parlent trop avant de se faire défoncer.
Cette présentation se fait via de petites images fixes accompagnées de textes, le tout disparaissant dans le plus bel effet de fondu en noir. Non, nous déconnons. Sur trois images, la princesse trouve le moyen d’avoir trois têtes différentes, le tout rappelant les dessins de ma fille à l’âge de six ans et le fondu donne l’impression de se produire à cinq images par seconde. Bref, le tout possède ce charme désuet des productions indépendantes à petits budgets et c’est sur le gameplay qu’il va nous falloir le juger.
La roue de la Fortune
Nous retrouvons les mécaniques de jeu du premier épisode, à savoir celles d’un action/plateforme à mi-chemin entre une NES et une Super Nintendo. Nous contrôlons donc une Bérénice capable uniquement, dans un premier temps, de sauter et frapper avec son épée. C’est basique et ça rappelle ce que nous avons connu sur 8 bits, car notre héroïne a une portée qui nous oblige sans cesse à prendre nos précautions devant des monstres qui demandent deux voire trois coups pour expirer leur dernier souffle.
Aller trop vite n’entraîne qu’une chute rapide de nos trois pauvres points de vie et rater un saut ne signifie qu’une mort directe et un retour au début du niveau. Heureusement pour nous, ceux-ci sont très courts et nous comprenons très vite les patterns de nos ennemis et le timing des sauts. Nous avançons ainsi tranquillement sur le chemin du boss, ramassant des pièces sans trop savoir pourquoi. Une fois ce premier boss terminé au second essai, nous retrouvons une carte générale.
Sur celle-ci nous voyons un magasin général, qui nous permet alors de dépenser notre menue monnaie contre des améliorations pérenne telles qu’une puissance supérieure, des sortilèges dévastateurs ou un bouclier plus puissant. Quoi il y a un bouclier ? Ah oui, mais pas de bouton spécifique pour celui-ci, il faut maintenir le stick directionnel vers le bas pour l’enclencher. Eighties quand tu nous tiens… ce bouclier nous permet d’encaisser une attaque sans sourciller, ce qui s’avère pratique pour certains boss, mais il est vraiment pénible à utiliser d’autant plus que, sur les huit boutons de nos Joy-Con, seuls trois sont utilisés.
Et voilà pour la boucle de gameplay. Nous avançons tant que nous le pouvons et très rapidement, puis nous développons les capacités de notre personnage jusqu’à débloquer le double-saut puis acheter un tas de clés pour ouvrir les trésors nécessaires au 100 %. Ces mécaniques sont efficaces lors de petites parties de quelques minutes qui nous permettent d’avancer ou de récolter des pièces. Sur des parties plus longues, Swords & Bones 2 se montre trop limité et nous nous ennuyons trop vite.
Le juste prix
La partie graphique est coupée en deux. Si les décors prennent place sur plusieurs plans chacun étant parfaitement détaillé et agréable à l’œil, rappelant ce que les plus chanceux d’entre nous ont connu à l’époque de la Super Nintendo, les sprites sont bien plus petits et moins détaillés, nous mettant alors en mémoire ce que nous avions l’habitude de contrôler à l’ère de la première console de Nintendo, la NES.
Il en va de même avec le level design des niveaux qui est toujours un ton en dessous de ce que nous sommes en droit d’attendre. Ceux-ci sont toujours très courts et linéaires, seules quelques plateformes sont présentes et nous demandent l’utilisation d’un double-saut à débloquer pour obtenir le 100 %. Il nous suffit d’avancer en ligne droite tout en nous débarrassant des ennemis pour voir la fin du tableau en cours en à peine deux minutes. La durée de vie pour les poilus du genre va ainsi fondre à vue d’œil et en moins de deux heures, il sera sans doute possible d’en voir le bout. Les débutants pourront s’amuser à petite dose et ainsi progresser sans trop souffrir et avec une progression très découpée en check-points.
La bande-son est plutôt agréable et ses quelques pistes nous accompagnent sympathiquement durant notre progression. La prise en main ne souffre que du problème du bouclier et de l’absence de possibilité de réassigner les touches comme nous l’entendons. Et finalement, pour le tarif de base de 4 €, car oui il ne faut pas croire à la fausse promotion, la durée de vie comme l’expérience proposée sont en adéquation.
Conclusion
Swords & Bones 2 est un petit jeu d’action/plateforme qui ne révolutionne rien au genre et qui, à son juste prix de 4 €, nous offre une expérience à la croisée des chemins entre des décors 16 bits et des sprites 8 bits. Seule l’impossibilité de réassigner les touches, et notamment le bouclier, est un frein à notre plaisir de jeu. Son level design privilégie les niveaux très courts et son gameplay est simple, ce qui nous permet de lancer le titre de SEEP pour des parties courtes durant des trajets de transports en commun ou pour passer le temps entre deux gros jeux. Un petit jeu qui ne cherche qu’à nous divertir et qui le fait juste comme il faut.
LES PLUS
- Les graphismes des décors sont travaillés et détaillés
- Le gameplay est simple, mais efficace
- La difficulté est parfaitement réglée pour le commun des mortels
- La narration a le mérite d’exister
- La bande-son se laisse écouter
- Les niveaux sont courts et permettent des parties rapides
LES MOINS
- Nous ne pouvons pas réassigner la touche du bouclier
- Les sprites sont plutôt petits et rappellent des expériences 8 bits (ce qui du coup est positif…)
- Le level design est plat et peu inspiré
- Le coup du -60 % le jour de la sortie pour cacher le vrai prix, ça devient pénible