Il y a des jeux qu’on attend, car on veut tester le gameplay, découvrir l’histoire qu’il renferme ou encore juste pour en explorer l’univers. Skabma – Snowfall fait partie de la dernière catégorie. Découvert lors de l’événement en ligne Games Made in France, Skabma nous avait séduits par sa direction artistique et son scénario unique. Le jeu arrive enfin sur nos consoles via l’éditeur Plug In Digital. Il a été réalisé par le studio indépendant finlandais Red Stage Entertainment.
Un plongeon dans un conte nordique
Skabma – Snowfall propose aux joueurs de découvrir la culture indigène Sami au travers de leurs contes et légendes.
Le joueur incarne Ailu, un jeune éleveur de rennes d’un clan Sami. Alors que nous partons à la recherche d’un renne fugueur, nous tombons sur un vieux tambour enchanté : Goavddis. Dès lors, une quête pour sauver le monde va nous être confiée par l’esprit de l’ancien porteur du tambour. En effet, un mal mystérieux se propage dans les terres condamnant humains et animaux.
Seuls les quatre esprits familiers nous permettrons de renouer avec la nature et de stopper le mal qui la ronge.
Armé uniquement de notre tambour, nous allons donc partir à la recherche de ces quatre esprits pour leur demander de nous prêter leur pouvoir. Un grand voyage au cœur du territoire nordique des Samis commence.
Une exploration catastrophique sur Switch
Skabma – Snowfall est un jeu narratif d’exploration avec quelques passages de plateforme en 3D. Malheureusement sur Nintendo Switch, le portage a considérablement détérioré les graphismes du jeu. Et quand nous disons détériorer, nous voulons dire que toutes les textures ont été supprimées. En gros, c’est moche, pas fini !
Les forêts et les prairies manquent de détails : pas de feuilles dans les arbres, l’herbe est plate… les rochers sont lisses et l’eau est bizarre (une sorte de miroir avec quelques reflets métalliques). Le jeu ressemble à une bouillie de pixels qui gâche l’expérience du joueur rendant les déplacements pénibles et l’exploration laborieuse. Par exemple, il est difficile de voir les cailloux qui dépassent du sol pour sauter par-dessus ou de trouver les issues dans les grottes. La moindre mission devient vite une corvée…
Le jeu est particulièrement moche en tout point. Des points de vue ont été mis en place pour permettre d’admirer les paysages, enfin, ce doit être le cas sur les autres consoles parce que sur Nintendo Switch on se retrouve avec une vision brumeuse d’un amalgame de pixel…
De plus, les personnages du jeu ont les yeux ternes et ne parlons pas des esprits qui sont carrément transparents et qu’on peine à distinguer ! Les dialogues et cinématiques perdent donc de leur intensité et de leur charme, car on n’arrive pas à détecter la moindre expression sur le visage des personnages. Du coup, on a tendance à éviter les dialogues et donc à louper les quêtes secondaires. En même temps on n’a pas envie d’aller chercher des items planqués çà et là dans des décors aussi moches.
En bref, ce gros downgrade graphique ne donne vraiment pas envie de vivre l’aventure proposée en sachant que le jeu est magnifique sur PC.
Un gameplay de plateforme et d’exploration
Nous en avons déjà parlé, mais vu la catastrophe graphique, l’exploration est difficile. Le jeu ne propose pas un gameplay très compliqué puisqu’il suffit d’enchaîner des combinaisons de touches pour jouer du tambour et ainsi déclencher des pouvoirs.
Nous avons eu l’impression qu’à l’origine le jeu se basait principalement sur la richesse de ces graphismes pour proposer une expérience d’exploration unique aux joueurs. Malheureusement sur Nintendo Switch, vu la faible qualité de ces derniers, le jeu perd tout son intérêt. En effet, le jeu se base en grande partie sur la curiosité du joueur pour résoudre la quête principale et les quêtes annexes. Le joueur n’a aucune envie d’aller se perdre dans les décors proposés, vu que distinguer un rocher d’un autre est difficile…. Chaque action devient un calvaire que ce soit pour lire les histoires contées par les personnages du jeu ou pour découvrir les passages ou les items cachés. Même la lecture des dialogues écrits en blanc sur un écran légèrement foncé par-dessus les graphismes du jeu est pénible à lire. Du coup, on passe facilement à côté de la narration proposée par le jeu…
Skabma se base sur l’exploration, et ne possède de ce fait, aucune carte ou système d’aide pour résoudre les quêtes qui vous seront proposées. La seule aide sera de jouer du tambour pour créer un flux d’air coloré qui vous amènera à un point clé du jeu qu’il s’agisse de votre quête principale ou de quêtes annexes : surprise ! Nous espérons que vous avez un bon sens de l’orientation !
Une fois votre chemin trouvé vous aurez soit accès à une cinématique réalisée avec le moteur du jeu, donc moche, ou à une phase de plateforme pour récupérer un pouvoir ou battre un boss. Là encore, les graphismes desservent le jeu et on ne comprend pas forcément quel chemin on doit prendre ou les actions que l’on doit réaliser.
Niveau gameplay, votre personnage pourra sauter et jouer du tambour. Au fur et à mesure de votre avancée dans le jeu, c’est-à-dire en trouvant des esprits, vous aurez accès à des pouvoirs différents. Par exemple, le pouvoir de la chouette vous permettra d’effectuer un double saut en jouant du tambour. Malheureusement les sauts sont approximatifs et les enchaînements de touches ne sont pas évidents. Difficile de savoir à quel moment les réaliser quand on se perd dans le décor.
L’ensemble gameplay/graphisme ne rend pas hommage au jeu et au contraire le dessert complètement…
Un scénario intéressant si on arrive à mettre de côté les graphismes
On sent néanmoins que les développeurs de Red Stage Entertainment ont mis leur cœur dans la création du jeu et pour nous faire découvrir la culture Sami.
La narration si on s’y attarde est particulièrement bien amenée et soigneusement réalisée et les cinématiques sont même doublées en langue Sami. Cependant pour vraiment en profiter nous vous conseillons de prendre le jeu sur une autre plateforme. En effet la qualité graphique sur Nintendo Switch ne donne vraiment pas envie de jouer, c’est dommage !
Conclusion
Skabma – Snowfall est un jeu qui donne envie d'être découvert, mais pas sur Nintendo Switch. Le portage a « détruit » l'âme du jeu en réduisant les graphismes à l’extrême et la poésie de celui-ci à néant. Cette version est vraiment une catastrophe ! Le gameplay ne souffre d’aucun bug à part une caméra parfois capricieuse. Cependant, les imprécisions de gameplay présentes sur les autres plateformes le sont aussi sur Switch. Si vous souhaitez découvrir la culture Sami ainsi que les paysages nordiques, préférez une version PC.
LES PLUS
- La narration sur la culture Sami
- Le gameplay poussant à la découverte des paysages
- Les doublages en langue Sami
LES MOINS
- Les graphismes catastrophiques sur Nintendo Switch
- Les imprécisions dans le gameplay
- La jouabilité sur Switch gâchée à cause des graphismes
- L’âme du jeu inexistante sur Switch