Parce que WayForward c’est Shantae, mais pas que, nous avons droit à une réédition du titre initialement sorti en 2000 sur GameBoy Color, Xtreme Sports. Mais à notre époque où ces sports extrêmes sont arrivés à maturité et disposent de fédérations tout en étant présent aux Jeux Olympiques entre autres, ce titre va-t-il accuser son âge ou allons-nous pouvoir profiter d’une nouvelle petite pépite rétro sur nos Nintendo Switch ? Le temps d’enfiler nos combinaisons et nos protections et nous répondrons bien évidemment à ces justes questionnements.
Guppi or not Guppi ?
Tout commence pour nous en compagnie de Guppi et de son amoureux Fin qui, lors d’une balade romantique, se retrouvent face à une publicité leur vantant la toute nouvelle compétition de sports extrêmes. Ni une, ni deux, leur sang ne fait qu’un tour et nos tourtereaux décident de s’engager séparément sur chacune de ces épreuves pour augmenter leurs chances de gagner le gros lot tout en montrant à l’autre qui est le patron. Mais au moment de choisir entre l’un ou l’autre de ces protagonistes, un premier élément nous turlupine. Pourquoi nous demander notre nom lors de l’inscription ? Nous nous nommons soit Guppi soit Fin, c’est écrit ! Alors moi je veux bien ajouter une variable, deux lignes de texte et trois lignes de codes pour faire plaisir au patron, mais la cohérence elle est où ?
Passons et commençons notre aventure. Nous arrivons sur une île sur laquelle nous allons pouvoir défier les sportifs déjà présents et remporter les 400 médailles nécessaires à notre couronnement. Et pour cela, il va nous falloir défier nos opposants sur vingt-cinq circuits différents répartis en cinq types d’épreuves. Nous commençons par rencontrer les coachs de ces sports pour en apprendre les contrôles de base, puis nous sommes libres d’explorer comme nous le souhaitons cette île pour défier qui nous le souhaitons.
Bien évidemment, il faudra vaincre les plus faibles avant de pouvoir débloquer des challengers plus costauds. Durant nos pérégrinations, nous pouvons aussi obtenir des informations pour nous aider à résoudre le mystère présent sur cette île, tout en récupérant des milk-shakes, pardon les Twitchy Shake, qui nous apportent des mouvements ou des bonus pour notre épreuve suivante. Xtreme Sports ne se contente donc pas de nous envoyer participer à des épreuves les unes après les autres, il sait récompenser notre exploration, ce qui pour un jeu de cette époque sur une GameBoy Color était très rare.
Des épreuves Xtreme
Cette narration, si elle est simple, prend place dans un univers coloré et amusant dont les personnages sont tous différents et dont les textes, même si très limités, sont toujours décalés. Seules les premières explications sur la maniabilité sont pénibles. Nos deux héros y sont très à l’aise et leur joie de vivre est assez contagieuse. Mais il est temps d’entrer dans le vif du gameplay pour défier nos opposants dans ces cinq spécialités que sont : la streetluge, le skateboard, le skyboard, le surf et le patin en ligne. Et autant dire que les gameplays sont variés et qu’il vaudra bien mieux pour nous de confronter les adversaires d’une même catégorie puis d’enchaîner sur un autre sport au risque de tout mélanger et de ne rien réussir.
Dans les épreuves de streetluge, nous devrons parcourir le plus rapidement possible une piste inscrite dans la verticalité de notre écran tout en évitant les obstacles. Rien de bien original et surtout une taille d’écran minimale qui ne laisse aucune place à la réactivité, mais oblige le joueur à apprendre le tracé par cœur à force d’essais infructueux. Le patin en ligne fonctionne de la même manière, mais cette fois-ci dans la longueur de notre écran. C’est là encore très court et les tracés étant sur plusieurs niveaux, il faut encore une fois apprendre par cœur pour réaliser les meilleurs scores synonymes de médailles.
Le skateboard nous envoie sur différentes pistes pour y réaliser des figures qui nous apportent des points. Il faudra être précis, notamment dans les réceptions pour ne pas chuter et perdre ainsi un temps précieux. Le surf fonctionne peu ou prou avec le même gameplay et les mêmes contraintes de réception, mais cette fois-ci dans l’élément aqueux. Finalement le seul sport à vraiment sortir du lot est le skyboard. Une fois largués d’un avion, nous devons récupérer différentes flèches placées sur notre chute, pour ensuite passer en mode figure et reprendre ces flèches grâce à la croix directionnelle. Les plus longs enchaînements apportent forcément le plus de points, mais pour les obtenir, il va falloir savoir où trouver les flèches et là encore, l’apprentissage sera nécessaire.
20 ans pour rien
La difficulté augmente assez rapidement et malheureusement pour nous, les contrôles au stick sont quasiment injouables. Aucune zone morte n’est tolérée et nous partons trop souvent dans des directions que nous ne souhaitons pas ou lançons des tricks sans le vouloir. Il faut alors nous rabattre sur la flèche directionnelle. Mais ce qui ne pose aucun problème sur une manette pro en mode docké devient plus problématique en nomade avec les quatre boutons faisant office. La prise en main est alors loin d’être efficace et il faut sans cesse réfléchir à la position de notre pouce tout en suivant ce qui se passe à l’écran.
Et ce problème d’optimisation pour un portage sur une console 20 ans plus jeune, nous le retrouvons aussi dans les graphismes. Bien sûr la taille de leur écran ainsi que leur définition de base n’ont rien à voir, mais ne proposer qu’un simple filtre CRT ajoutant du scanline est loin d’être suffisant. Des titres comme Turrican ont su faire bien mieux récemment et à l’aune de ces efforts, le manque d’option sur Xtreme Sports est très décevant. Nous avons juste droit à une sauvegarde à la volée, qui pour le coup nous simplifie bien la tâche et nous évite d’avoir à faire de longs allers-retours sur l’île.
Le reste consiste en une galerie d’artworks. Ceux-ci sont plutôt nombreux et nous offrent une vision assez détaillée des différentes directions prises par l’équipe de WayForward. Il n’empêche que ce n’est que le minimum syndical pour un titre qui ne propose rien d’autre ni même une traduction en français, ce qui compliquera énormément la tâche des joueurs non anglophone pour comprendre les explications des différents gameplays. La bande-son n’a pas non plus connue le moindre travail et elle risque vite de tourner en rond.
Conclusion
Si Xtreme Sports était un jeu intéressant lors de sa sortie en 2000 sur GameBoy Color, avec un contenu conséquent et une jouabilité adaptée à des parties courtes, force est de constater que le constat est bien différent 20 ans plus tard. Ses mécaniques demandent toutes un apprentissage par cœur de chaque piste et sa prise en main est juste catastrophique en nomade et/ou au stick. Il n’en reste pas moins un titre intéressant en termes de rétrogaming vendu à un tarif raisonnable de 9 €, mais qui aurait pu faire bien mieux avec davantage de travail.
LES PLUS
- Un bon jeu GameBoy Color...
- Les 5 gameplays proposés sont assez différents
- Beaucoup de contenu pour un jeu GameBoy Color
- L’exploration de l’île est récompensée
- Le tarif de base reste raisonnable
- Les extras sont sympathiques, mais limités à des artworks
- La sauvegarde à la volée fait gagner bien du temps
LES MOINS
- … mais un titre qui a assez vieilli comme beaucoup d’autres du catalogue GameBoy
- Les réflexes ne suffisent pas, il va falloir faire fonctionner la mémoire
- Se montre vite répétitif sur des parties de plus de vingt minutes
- La prise en main au stick est abominable
- Les touches directionnelles des Joy-Con ne sont pas optimales
- Aucune refonte graphique ni aucun filtre de disponibles
- Aucune option d’émulation n’est disponible