Crown and Pawns: Kingdom of Deceit est le premier jeu du studio lituanien Tag of Joy. Déjà sorti depuis 2022 sur nos ordinateurs, ce point-and-click à l’ancienne a déjà remporté de multiples récompenses internationales. Le jeu est porté sur notre Nintendo Switch par les Suédois de Thunderful Games, que nous avons déjà vu à l’œuvre avec Wavetale ou Togges. Le jeu est disponible le 28 septembre 2023 au prix de vingt euros sur l’eShop. Une bonne raison de craquer ?
Un point-and-click très sympathique
Crown and Pawns: Kingdom of Deceit nous fait jouer Milda, une américaine d’origine lituanienne qui apprend un beau jour que son grand-père est mort. Ce dernier lui a légué sa maison en Lituanie et nous devons nous rendre d’urgence en Europe pour la récupérer sous peine de perdre le bien.
La pauvre Milda va donc devoir partir en urgence dans un pays où elle n’a jamais mis les pieds, avec toutes les contraintes, notamment financières, que cela implique. Et puis qui sait quelles rencontres et quels évènements rocambolesques elle vivra ?
Malgré ce pitch qui ressemble à deux gouttes d’eau à un énième Stardew Valley, Crown and Pawns: Kingdom of Deceit est un pur point-and-click. Le gameplay est assez simple à comprendre. Vous allez résoudre des énigmes et devrez utiliser votre environnement, que ce soit les objets que vous récupérez ou bien les personnages que vous croisez, afin d’avancer dans le récit.
Dès le début, le jeu vous demandera de choisir votre métier. Allez-vous être photographe, informaticienne ou psychologue ? Ce choix anodin va vous permettre d’hériter d’un objet qui vous aidera dans certaines énigmes.
Les énigmes sont plutôt diverses et variées et le début est plutôt agréable. Malgré le classicisme de l’histoire, nous nous laissons très facilement embarquer avec Milda dans son voyage initiatique de l’autre côté de l’Atlantique.
Le gameplay nous amène à varier des moments de réflexion et des moments d’histoire, où nous aurons à appeler par exemple notre mère, notre meilleure amie ou des inconnus. Les premières énigmes sont logiques et nous demandent, quand tout bon point-and-click, à fouiller tous les recoins d’un décor, à examiner chacun des objets afin de trouver des indices.
La prise en main sur la Nintendo Switch est en revanche un peu plus complexe. Nous devons alterner les joysticks et les boutons afin de mélanger les objets ou de se déplacer dans les menus, et ces manipulations, même après des heures et des heures sur le jeu, continuent de rester compliquées.
Avec des défis de plus en plus illogiques
Si le début est très sympathique et nous offre une progression cohérente, Crown and Pawns: Kingdom of Deceit accuse le coup après quelques heures d’aventure. Le jeu reste agréable, mais les énigmes deviennent de moins en moins cohérentes. Nous restons bloqués car les solutions sont illogiques et ne correspondent pas à ce que le jeu nous a promis.
Par exemple, pour des raisons que nous ne vous expliquerons pas, nous nous glissons dans les archives de l’université de Vilnius. Nous voulons utiliser l’imprimante 3D qui nous fournit les matériaux adéquats pour créer la copie d’un objet, cependant, peu importe les combinaisons, il est impossible de faire l’impression demandée. Il faudra finalement utiliser un objet qui n’a aucun rapport comme matériau pour en faire la copie.
Résoudre des énigmes par l’absurde ne nous aurait pas dérangés si le jeu nous avait dit dès le début que ses mécaniques reposaient dessus. Changer les « règles » au milieu de la partie rend la progression frustrante et ralentit un rythme pourtant très sympathique.
Une histoire classique qui fonctionne malgré ses défauts
L’histoire est tirée par les cheveux mais nous l’acceptons. On nous parle de KGB, de l’histoire de la Lituanie, de religion, d’architecture, et même si parfois nous avons l’impression d’avoir un cours d’Histoire sur ce beau pays balte, nous suivons le récit avec intérêt.
Nous sommes un peu plus gênés par les personnages misogynes qui trainent et qui sortent des phrases sur le physique du personnage ou des propos sexuels sortis de nulle part. Nous nous sommes surtout sentis mal à l’aise face à ces répliques injustifiées qui ne sont pas contrebalancées par le récit.
Nous sommes aussi perturbés par la traduction anglaise du jeu, où tous les personnages parlent anglais sans aucun problème d’accent, même quand nous arrivons dans un pays étranger. Quitte à devoir lire des sous-titres, un peu de réalisme à ce niveau nous aurait fait plaisir.
Malgré ces détails, Crown and Pawns: Kingdom of Deceit reste un jeu très sympathique, un point-and-click tout public et accessible même s’il est difficile dans sa prise en main. Les amoureux de ce genre y trouveront un très bon jeu avec ses défauts mais réalisé avec beaucoup de passion.
Une bonne durée de vie pour seulement vingt euros
Le jeu propose une durée de vie très intéressante pour seulement vingt euros. Comptez une dizaine d’heures pour terminer l’aventure en fonction de votre niveau et de votre capacité à résoudre les énigmes.
Les graphismes sont plutôt jolis, avec des dessins simples mais qui réussissent quand même à avoir une certaine personnalité. Crown and Pawns: Kingdom of Deceit est coloré, avec une multitude de décors et d’environnements différents à explorer.
La bande-son est agréable mais reste plutôt discrète. Comme énoncé plus haut, même s’il n’y a aucun problème avec le doublage qui est de qualité, nous restons un peu frustrés de ne voir aucune différence entre les personnages de différentes nationalités (biélorusse, lituanienne, américaine…).
Le portage sur la Nintendo Switch est plutôt réussi, avec aucun bug à notifier. Les textes sont juste un peu petits, notamment en mode docké, et il faut armer ses yeux avant chaque partie pour lire les sous-titres.
Conclusion
Crown and Pawns: Kingdom of Deceit est un très bon point-and-click à bas prix. Malgré son histoire très classique, le jeu nous embarque en Lituanie pour en découvrir un peu plus sur notre famille. Il est juste dommage que les énigmes deviennent de moins en moins logiques, frustrant le joueur avec une difficulté factice qui gêne la progression. Crown and Pawns: Kingdom of Deceit reste quand même un jeu à essayer pour les amoureux du point-and-click.
LES PLUS
- Un point-and-click sympathique
- Un début très intéressant
- Des énigmes variées et diverses
- Des graphismes plutôt jolis
- Un prix au top pour ce que le jeu propose
- Très accessible
LES MOINS
- Des énigmes qui deviennent de moins en moins logiques
- Le sexisme ordinaire qui passe plusieurs fois dans le jeu
- Des sous-titres un peu petits pour les yeux
- Des personnages qui parlent tous un anglais parfait, peu importe le pays
- Une prise en main un peu compliquée