S’il y a une chose que l’on peut reprocher à plusieurs jeux indépendants sur l’eShop, c’est l’absence de fonctionnalités en ligne pour pas mal d’entre eux. On peut comprendre que pour certains c’est un budget à mettre mais on ressent tout de même ce manque pour certains jeux avec du multi local ou à scoring par exemple. Runbow n’est pas de ces jeux là et ce party game propose d’entrée un mode online qui s’annonce des plus fun, en plus d’un mode local jouable jusqu’à 9 ! Comme pas mal de jeux indépendants dont le but premier est le fun instantané, Runbow ne paie pas de mine. Avec ses graphismes assez simplistes mais colorés, le jeu vous propose justement de faire attention aux couleurs. Des plateformes de couleurs apparaissent dans les niveaux. Chaque niveau possède un fond coloré qui change de couleur en une poignée de secondes. Ce qu’il faut prendre en compte c’est que les plateformes de la même couleur que le fond appliqué au niveau disparaissent ! Si vous vous retrouvez avec un fond orange, les plateformes de cette couleur auront disparu mais quand quelques secondes plus tard le fond passe au violet, elles réapparaissent alors que les plateformes violettes disparaissent pour quelques secondes et ainsi de suite.
Le concept force à anticiper les changements de couleurs et à bien observer les niveaux car il faudra passer de plateformes en plateformes entre deux changements de couleurs pour être sûr de l’endroit où on va atterrir. Mais si ce concept aurait pu être appliqué à un jeu de plateforme solo, ici c’est le jeu en multi qui est mis en avant et ça devient vite la précipitation, voire la panique sans pouvoir se concentrer. C’est à vrai dire ce qui fait le fun du jeu. Ainsi on peut parcourir des niveaux jusqu’à 9 joueurs, en ligne comme en local et le premier qui arrive à attraper le trophée en fin de niveau l’emporte, enfin ça c’est pour le mode principal. On assiste donc à des courses frénétiques mais avec un gameplay très simple : un bouton pour taper et un autre pour sauter. Il existe plusieurs coups en fonction de la direction que l’on choisit et des power up, qui peuvent par exemple ralentir les joueurs ou inverser l’écran. De plus on ne peut pas revenir en arrière ni trop quitter l’écran donc les plus rapides mènent la danse. Ceux qui tombent regardent la fin de la course, si quelqu’un arrive au bout, jusqu’à la prochaine manche.
Pour permettre de jouer jusqu’à 9, le jeu est compatible avec une multitude de manettes, le Gamepad est là et affiche la même chose sur son écran que sur la TV donc ses fonctionnalités ne sont pas vraiment exploitées en général mais un mode lui est dédié, j’en parle plus loin. Il est ensuite possible de connecter soit 4 Wiimotes seules, soit 4 Gamepad Pro, soit 4 manettes pro Wii (branchées sur des Wiimotes). Mais il existe un schéma encore plus intéressant : connecter 4 Wiimotes avec chacune un Nunchuk ! Ainsi on peut avoir 1 joueur avec le Gamepad, 4 avec les Wiimotes et 4 avec les Nunchuk. On ne vous cache pas que jouer avec le Nunchuk n’est pas ce qu’il y a de plus confortable mais les 2 boutons que nécessite le jeu sont là et ça peut donner quelque chose d’assez fun, cela dit il faut avoir du monde à inviter. Cela marche aussi avec les manettes pro Wii. Ce qui est impressionnant c’est que tous les niveaux et modes du jeu sont jouables avec autant de joueurs. Chaque joueur choisit son personnage et avec le temps vous devriez avoir quelques surprises si vous connaissez l’univers du jeu indépendant.
> Il y a 4 modes de jeu principaux. Le premier propose des niveaux aléatoire (les joueurs définissent le nombre et la difficulté au départ) et le premier arrivé au trophée en fin de niveau gagne la manche. Le second en arène fait affronter les joueurs entre eux, il faut taper les autres pour rester le seul survivant et enfin le mode roi de la coline reprend un peu ce principe mais ici il faut rester le plus longtemps possible dans une zone en repoussant les autres joueurs. Ces 3 modes multi principaux ne sont jouables qu’à plusieurs et sont assez variés pour passer de l’un à l’autre sans forcément se lasser. Dans chaque cas c’est forcément le n’importe quoi qui règne mais c’est cette simplicité qui fait que le jeu marche. Un quatrième mode uniquement multi est aussi présent et fait usage du gameplay asymétrique que permet de mettre en place le Gamepad de la Wii U. Le joueur qui tient le Gamepad balance des malus à l’écran avec le stylet pendant que les autres joueurs se déplacent sur l’écran pour atteindre la fin du niveau. Il peut placer des zones d’une certaine couleur pour faire disparaître certaines plateformes à certains endroits de l’écran et pas d’autres. Si le joueur au Gamepad arrive à éliminer tous les joueurs, il gagne la manche. Comme tous les modes c’est la cohue et il ne faudra pas vraiment chercher de technique dans ce jeu, mais c’est vite amusant à plusieurs.
Heureusement le mode en ligne est là pour ceux qui n’ont pas de places ou pas autant de personnes à inviter. Il permet de jouer en privé avec ses amis et en public contre des inconnus. Seuls les trois premiers modes que je vous ai détaillé sont jouables en ligne. Le quatrième avec son gameplay asymétrique reste jouable uniquement en multi local, c’est son intérêt, mais le online aurait pu être possible malgré tout. Il faut avouer que le online est vide donc si vous prenez le jeu pour jouer en ligne, essayez d’être sûr d’avoir des gens avec qui jouer, il est possible de faire des parties privées. Il ne semble pas y avoir de chat vocal non plus. Mais c’est une bonne chose que les développeurs aient pensé au online car on ne peut pas toujours avoir du monde chez nous, encore moins 9 personnes simultanément ! Globalement les quelques parties que j’ai pu faire étaient plus que sympathiques malgré quelques petits lags et le peu de monde présent en ligne. La frénésie pour arriver à être le premier est quand même présente.
Et pour ceux qui n’ont personne à inviter, ni internet tout le temps, ils peuvent toujours jouer en solo au jeu mais on vous avoue que c’est bien moins amusant. On ne peut même pas jouer contre des bots sur les modes uniquement multi que je vous ai détaillé, mais d’autres modes pour les joueurs solo sont présents. Le mode aventure par exemple est sympathique, on enchaîne des petits niveaux très courts et plus ou moins difficile dans différentes zones. Il permet aisément de se faire la main et chaque niveau propose des records de temps à battre, à vrai dire ils ressemblent plus à de petits défis qu’à autre chose. Il reste jouable en multijoueur également et c’est peut être à cause de ça qu’on a pas de niveaux vraiment élaborés. On regrette de ne pas avoir un vrai mode de plateforme pure étudié pour un joueur solo plutôt que ces défis un peu brouillons, la seule exigence se situe dans les temps à battre sur les niveaux. Mais quand on veut proposer du multijoueur sur tout les modes on est obligé de sacrifier ça, surtout avec 9 joueurs possibles.
Un mode où l’on se retrouve dans le ventre du « Bowhemoth » est lui aussi bien jouable seul (et toujours en multi également). Il faut échapper de l’intérieur de la créature mais il n’y a pas de sauvegarde et la plateforme est beaucoup plus retord que dans le mode aventure. Les morts sont comptées mais on reprend au début de chaque écran. On souhaite bon courage à ceux qui souhaiteront s’y attaqueront car ce mode risque d’attaquer un peu les nerfs. D’ailleurs les musiques du jeu sont toutes assez bien rythmées, joyeuses et festives. Elles retranscrivent bien l’ambiance dans lequel le jeu veut que l’on y joue.