“Worldless se déroule à une époque où les règles de l’existence restent indéfinies. Les joueurs exploreront un monde informe composé de deux royaumes, l’un rempli d’entités qui forment leur croissance et leur compréhension, l’autre étant le lieu auquel ils aspirent. Cela les pousse inévitablement dans une guerre contre les polarités dans une bataille pour la transcendance.” Voici la présentation partielle et concise du titre sur l’eShop.
Un mélange de philosophie entremêlé de physique quantique, de fantastique, de temporalité… Vous n’y comprenez rien ? Nous non plus ! Alors faisons table rase et recommençons !
Polarité ? Bipolarité ? Tripo… ?
Avant de foncer tête baissée dans la complexité de l’univers, nous allons nous pencher sur le titre Worldless [Sans monde] : sortie prévue le 21 novembre 2023 et donc disponible en précommande pour 19.99€ (17.99€ jusqu’à la sortie effective) sur l’eShop. Le jeu sera disponible pour PC, Ps4/5, Xbox One/Serie, ainsi que Switch bien sûr !
Worldless est développé et édité par 3 studios de différents horizons : Thunderful (Goteborg en Suède), Coatsink (Sunderland au Royaume-Uni) et Noname Studio (Barcelone, Espagne). D’ailleurs nous devrons prochainement à l’éditeur Thunderful SteamWorld Build (01/12/23) et Planet of Lana (2ᵉ trimestre 2024) et fermons la parenthèse commerciale.
Worldless est un jeu d’action / plateforme / aventure atmosphérique en 2D avec un savant mélange de metroidvania et de tour par tour assez rythmé disponible en français ainsi qu’en anglais, espagnol, allemand, japonais, coréen et chinois *pfiouuuuu*. Bon la langue importe peu pour le peu de dialogue qu’il y a dans le titre, mais est importante par contre pour le didacticiel et tous les éléments d’explications de l’être que nous allons contrôler.
D’une durée d’une dizaine d’heure, si ce n’est pas plus, en ramassant de ci de là quelques comestibles ou points de compétences, pour un titre à 19.99€ nous ne pouvons que vous le conseiller.
Edda et Aven. Force bleue ! Force rouge ! … Et force verte ?!
Bienvenu dans le [Sans monde] ; et après quelques minutes de cinématiques où nous observons des éclats de lumières bleue et rouge s’entrechoquer dans une sorte d’espace intersidéral, nous incarnons un être bleu aux formes féminines équipé seulement d’une épée et d’un bouclier qui se retrouve à échanger quelques coups contre un être rouge aux formes masculines, quant à lui armé de ses griffes et de ses compétences d’esquives / disparitions.
Tout cela pour pouvoir se transcender, comme ces êtres verts que l’on a pu apercevoir de brefs instants durant l’aventure et qu’on a pu combattre pour certains. Mais pourquoi et dans quel but ? Ce sera à nous de le découvrir et de s’en faire sa propre philosophie quantique ! (Non laissez Amel Bent où elle est, nous parlons ici d’une autre philosophie).
Dans cet univers, tout est bleu ou rouge ou tendra sur ces tonalités, hormis à quelques exceptions : les différents mondes à parcourir sont représentés tels des constellations qui sont liées les unes aux autres par des chemins de traverse mais toutes aussi distinctes par leur coloris, leur ambiance, et les actions à effectuer dans ces milieux labyrinthiques et hostiles.
Certaines “constellations” ne sont accessibles que sous certaines conditions, comme dans un metroidvania ! Une compétence comme pouvoir sprinter sur l’eau et traverser les cascades qui nous empêchaient toute progression, ou encore débloquer son semblable (son simili, son sith, son [rouge et] noir, sa part sombre) qui nous sera fortement utile pour explorer les profondeurs sous-marines !
Mais du coup qui dit deux personnages, dit compétences à gogo !
Eh oui, tout comme pour les mondes à parcourir, le système de compétences est incrémenté lui aussi sous forme de constellations : à droite les aspects magiques et de garde, à gauche les aspects physiques à l’épée ainsi que quelques autres compétences que nous ne dévoilerons pas ici et qu’il faudra découvrir par soi-même.
En tout et pour tout une 40aine de compétences et d’améliorations pour chacun des deux personnages disséminés dans six arcs stellaires de compétences ainsi que cinq compétences spéciales à acquérir.
Cela influe donc à chaque instant de notre aventure à rythmer les combats auxquels nous ferons face car là, le tour par tour prend place et ce n’est pas si simple : deux phases à chaque fois qui tournent en boucle donc phase d’attaque et phase de défense.
Au début du jeu, les phases de défenses sont basiques et sont bien expliquées dans un petit tuto, comme pour les phases d’attaques : on se défend en maintenant B pour les attaques physiques et Y pour les attaques magiques mais ! En appuyant au bon moment nous créons une défense parfaite très utile par la suite car les mobs rencontrées plus tard feront des enchaînements d’attaques physiques et/ou magiques que nous ne pourrons défendre indéfiniment et nous verrons donc notre garde voler en éclat.
Pareil pour les phases d’attaques, B physiques et Y Magiques mais sans timing nous ne ferons que de petites attaques ou étincelles… Appuyer, maintenir ou relâcher au bon moment nous permet de faire des combos et autres actions spécifiques.
Jusque-là, tout le monde suit ? Ok nous continuons !
Différents collectibles sont à récolter durant notre périple : des fragments d’endurance, des fragments neutres et des fragments de compétences mais ces derniers sont quant à eux répartis en trois catégories de couleurs. Du rouge du bleu du vert, comme le disait si bien Jack Skellington en parlant de Noel, mais ici pour les obtenir il faudra non seulement se battre mais surtout absorber les ennemis, sinon que tchi !
Et c’est là qu’en bas de l’écran à droite durant les combats, apparaît la jauge d’absorption qui une fois remplie à la condition affichée (oui ! La condition est différente pour chaque ennemi) nous pouvons tenter une absorption avec L + R puis en réussissant une série de quatre touches aléatoires d’affilée. Une fois absorbé, l’ennemi laissera tomber dans nos petites poches ce fameux point de compétence à répartir.
Nous pouvons pour la plupart juste les tuer et continuer notre périple, mais à un moment donné nous nous sommes retrouvés bloqués par la difficulté des combats suivants car nous manquons de compétences intéressantes. Ici pas de système de lvl up, juste de la technicité, du rythme et de la moiteur dans nos petites mains !
“Chaque âme représente exactement l’univers tout entier… ”
Chaque constellation de mondes possède sa propre teinte de couleur (violet, noir, bleu, rouge, etc) indiquant les prémices de dangers et d’épreuves que nous devrons affronter. Un monde de champignon triangulaire, en passant par une zone de pluie continue et de plateformes rondes qui poussent telles des fleurs, d’une zone sous-marine assourdissante ou encore souterraine sombre. Il y en a pour tous les goûts mais personne n’y coupera, il faudra y mettre les pieds et explorer !
Mais les mobs ennemis, n’étant pas si nombreux, sont par contre très éclectiques. Ils seront de différentes formes, de postures, imposantes ou faiblardes, etc et nous mettrons des bâtons dans les roues pour pouvoir se surélever au-dessus de tout et se transcender.
La bande son de Worldless se veut modeste mais est bien interprétée en fonction des contextes de batailles ou d’explorations.
L’arbre de compétence est étoffé et n’est pas modeste en compétences et techniques envisageables à reproduire.
La lecture culture :
La dualité n’est pas représentée pour la première fois dans le jeu vidéo comme ici dans Worldless. Pour ce titre, la dualité est représentée par le bleu/rouge, homme/femme ou encore l’aspect polarité tel le + et – d’une pile électrique. Même si dans Worldless, cet esprit de dualité est omniprésent tout le long du jeu et fait partie intégrante de la trame scénaristique.
Le jeu The medium (tout support) a utilisé une dualité technique et artistique, ou Marianne vaquera entre le monde réel et le monde des esprits, parfois de l’un à l’autre seulement et parfois l’écran sera scindé et on verra donc l’héroïne se déplacer dans les deux mondes en même temps et agir à l’identique sur les deux écrans.
Il existe aussi les jeux catégorisés d’escape game en coop qui met en avant une dualité de coopération (oui cela parait contradictoire) :
Escape Academy par exemple sorti sur tout support ou encore la saga des We were here (PC/Xbox/Ps) où nous évoluons à deux joueurs dans un même espace pour sauver notre peau ou lors d’une compétition.
La saga Fable possède tout autant cet aspect de dualité, et ici nous mentionnons cela “d’aspect” car le choix d’être bon ou mauvais appartient au joueur et à ses actes, il n’y a pas de confrontation à proprement parler.
Conclusion
En conclusion, pour un titre étirable sur une bonne dizaine d’heure (et possiblement plus), il se veut beau, jouissif, rythmé, technique, et mélange bien son côté metroidvania et de tour par tour. C’est beau à regarder qu’on s'arrête quelques instants pour… juste contempler. On s’en étire les doigts car le gameplay est assez technique et demandera de la rapidité et de la vigueur. Les ennemis et les défis apportent de la réflexion pour pouvoir tous les absorber (Pokémon !!!! pardon… Le testeur craque). De rares petits lags nous sont apparus durant l’exploration seulement, mais rien de bien inquiétant ni embêtant. Le plus ennuyant dans ce titre serait à la limite le scénario : on est un peu propulsé dans cet univers naissant sans trop d’informations, avec quelques répliques d'être supérieur que nous croisons, et peu d’indices. Tout est mis en place pour que le joueur réfléchisse à ce qu’il joue, sans qu’il s'abrutisse tout simplement en pressant deux boutons. Nous y sommes allés sans savoir en quoi retournait Worldless, et c’est Worldless qui nous aura retourné le ciboulot ! Cela n’est que bon signe pour un jeu de ce genre !
LES PLUS
- univers coloré et magnifique
- bande-son adéquate à chaque instant
- du gameplay rythmé et technique
- deux arbres de compétences très étoffés
- des mobs différents et pour certains impressionnants
- des défis intéressants et avec beaucoup de réflexion
- une rejouabilité absente mais possibilité de continuer après la fin pour terminer défis collectibles etc
- un défi en particulier attend le joueur une fois le jeu terminé
- le gameplay “d’échange” entre Edda et Aven fluide et intéressant à mettre en pratique
LES MOINS
- rares petits lags
- manque de quelques infos, abandonné à nous-mêmes
Vous régalez à tester ce genre de jeux, merci.
Ce fut un plaisir de le tester et d’écrire ces lignes 🙂