Il y a 6 mois, Capcom annonça l’arrivée d’une seconde trilogie de la série d’aventure textuelle Ace Attorney. Une trilogie regroupant les 4ème, 5ème et 6ème opus de la série sortis initialement sur Nintendo DS et Nintendo 3DS. Une trilogie avec la présence du légendaire avocat de la défense Phoenix Wright mais dont la vedette n’est autre que le jeune avocat de la défense Apollo Justice. Une trilogie plutôt attendue par les fans pour patienter une éventuelle annonce de 7ème opus majeur de la série, annonce qui tarde à venir si elle devait exister. Capcom prépare encore l’arrivée de Apollo Justice: Ace Attorney Trilogy sur Nintendo Switch prévu pour le mois prochain sur l’eShop mais nous avons eu la chance de pouvoir brièvement toucher à celle-ci pour vous en parler ici.
La justice est enfin totalement disponible en français !
Avant tout, faisons un rapide tour de la série Ace Attorney, au moins sur les opus numérotés de la série. Il convient de rappeler qu’en occident, la série n’a aucune numérotation mais des sous-titres à la place. Ainsi il y a plus de 10 ans, une première compilation HD des 3 premiers opus de Ace Attorney était proposée sur smartphone puis Nintendo 3DS avant d’arriver sur console de salon en 2019. Une trilogie honteusement proposée en anglais avant qu’un patch arrive 6 mois après pour proposer les autres langues dont le français. Apollo Justice: Ace Attorney Trilogy regroupe les 3 opus suivants et est directement traduit dans toutes les langues. Certains opus sont même pour la première fois traduits dans d’autres langues que le japonais et l’anglais. Nous parlons de Ace Attorney: Dual Destinies, 5ème opus de la série, et de Ace Attorney: Spirit of Justice, le 6ème opus.
Deux opus exclusifs à la Nintendo 3DS qui avaient soulevé une partie des fans occidentaux pour ne pas avoir été traduits autrement qu’en anglais et proposé uniquement en dématérialisé. Deux jeux qui remettaient en avant le légendaire Phoenix Wright et également la mention “Phoenix Wright” dans leur titre en occident comme un aveu d’échec de proposer une succession avec Apollo Justice lors du 4ème opus simplement nommé Apollo Justice: Ace Attorney à l’époque sur DS. Tandis qu’au Japon, le titre de la série ne mentionnant aucun héros mais indiquant une numérotation permettant de mieux comprendre ce qui est un opus principal ou un spin-off. Malgré tout, c’est en assumant désormais légèrement mieux cette succession que cette seconde trilogie revient sous le nom Apollo Justice: Ace Attorney Trilogy, bien que le nom de Phoenix Wright reste présent sur les écrans titres des autres jeux.
Dès le lancement du jeu nous avons la possibilité de choisir de lancer un des 3 derniers jeux de la série séparés par trois fenêtres d’écran titre différent. Une 4ème fenêtre est également disponible et représente le “Musée”. Sur notre courte session de jeu, nous n’allons pas évoquer aujourd’hui le contenu intégral de cette nouvelle trilogie mais ceux qui ont suivi la promotion du titre ou qui ont fait la précédente ont peut-être un indice. Le tout garni par le nouveau musée tout aussi riche à parcourir et pareillement sur lequel nous reviendrons plus tard lorsque nous aborderons l’intégralité du contenu. La présentation des écrans titres et de chaque fenêtre est bien plus réussie que la première trilogie et même légèrement customisable. Chaque fenêtre nous accueille avec le thème musical principal de chaque opus et même un thème inédit pour le musée. Pas d’écran statique mais une vidéo présentant chaque jeu se joue. Nous pouvons changer chaque écran avec des illustrations spéciales de chaque jeu ainsi que la musique de fond.
L’entrée en la matière est ainsi réussie et nous avons presque envie de pardonner les erreurs de l’éditeur en occident. Nous disons bien presque, l’amertume de la localisation uniquement anglaise de The Great Ace Attorney Chronicles reste encore en travers de la gorge. Mais quittons le Londres du XIXème siècle pour revenir au présent. Commençons par parler de Apollo Justice: Ace Attorney, le 4ème opus de la série. Celui-ci démarre 7 ans après les événements de Phoenix Wright: Ace Attorney – Trials and Tribulations, le 3ème opus de la série. Nous incarnons le jeune avocat Apollo Justice expressément demandé par le légendaire Phoenix Wright pour représenter sa défense. Notre ancienne légende devenu pianiste d’un bar et joueur de poker invaincu est désormais accusé de meurtre. Un premier mystère faisant partie d’une série d’affaires plongeant Apollo Justice dans une aventure que nous n’avons fait qu’effleurer.
Dans Phoenix Wright: Ace Attorney – Dual Destinies, notre légendaire avocat de la défense récupère son badge d’avocat et reprend du service. La première affaire fait exploser une salle d’audience et nous présente une nouvelle cliente accusée à tort de cet attentat à la bombe. Cette affaire nous présente aussi le retour de Phoenix mais il introduit également un nouveau membre au cabinet d’avocat. Un autre membre en plus de Apollo Justice déjà présent dans le précédent opus, il s’agit même d’une nouvelle collègue pour Apollo et une nouvelle apprentie pour Phoenix Wright. Notre nouveau protagoniste se nomme Athena Cykes, elle entend bien bouleverser les affaires grâce à ses études en analyse psychologique qu’elle compte bien utiliser devant la cour. Cette dernière se trouve être une proche amie de notre cliente de la première affaire. Comme pour le précédent opus, cette affaire n’est que l’intro d’une nouvelle ère sombre de la justice que nous devons découvrir.
Dans Phoenix Wright: Ace Attorney – Spirit of Justice, la première affaire tente de nous faire voyager dans une contrée éloignée. Le Royaume de Khura’in, un pays dans lequel les visions de la prêtresse via les séances de spiritisme priment sur les lois. Des séances permettant de présenter à tous les derniers instants d’un défunt et qui permet toujours à l’accusation de désigner le véritable coupable d’une affaire. Du moins selon les croyances de Khura’in. Malgré l’opinion public, Phoenix Wright décide de prendre la défense d’un jeune homme accusé de meurtre et de faire face à ces séances de spiritisme afin de faire éclater la seule vérité. Une première affaire qui est également la première d’une autre série de mystère faisant la conclusion de cette trilogie centrée sur Apollo Justice, et cela malgré le nom de Phoenix présent sur le titre des 5ème et 6ème opus de la série. Cela ne signifie pas nécessairement que notre avocat légendaire ne joue aucun rôle dedans, mais laissons cela à une autre fois. De la même façon, laissons les conclusions sur l’écriture, les personnages et la durée de vie pour la prochaine fois.
Après avoir rapidement résolu les premières affaires de chaque opus, nous confirmons une prise en main TV suffisamment ergonomique à la manette pour être apprécié sur grand écran. Toutefois, sur Nintendo Switch, nous avons aussi la possibilité de jouer en portable avec l’écran tactile pour un gameplay bien plus adapté à quelques points près. Notamment des boutons trop petits à toucher avec nos gros doigts, ceci étant dit il est possible de combiner le gameplay des Joy-Con et de l’écran tactile pour une ergonomie maximale. Un gameplay plutôt bien adapté en toute circonstance en TV comme en portable, nous laissant penser que la version Switch de Apollo Justice: Ace Attorney Trilogy est la meilleure à faire au-delà du visuel pour ceux qui aiment les ultra hautes définitions et qui ne jurent que sur des chiffres techniques.
Il nous faudra également faire un peu plus de gameplay afin de confirmer sa bonne retranscription à travers les mécanismes uniques de chaque opus. Ceci étant dit, nous confirmons une belle adaptation gameplay sur les bases solides de celles de la série, notamment les phases de procès. Le retour des contre-interrogatoires épiques des témoins face à la cour. Une phase dans laquelle nous attaquons chaque bout de témoignage pour faire apparaître une contradiction et présenter une pièce à conviction de notre dossier afin de démolir leur témoignage. C’est la base de gameplay durant les procès de la série Ace Attorney, une phase à laquelle s’ajoute la phase d’investigation sur laquelle nous reviendrons un autre jour. Mais globalement la progression dans les affaires alterne ces phases de procès et d’investigation avec beaucoup de texte à lire et sur lequel se concentrer.
Une base de gameplay à laquelle s’ajoutent des mécaniques propres à l’avocat que nous incarnons à chaque affaire et définies par le scénario. Ces mécanismes enrichissent les possibilités sur les différentes phases de gameplay du jeu. Apollo Justice est sensible aux mensonges des personnes autour de lui et possède un bracelet renforçant cette sensibilité. Il nous arrive ainsi d’avoir une phase de gameplay dans laquelle la concentration de Apollo est maximale au point que les témoignages ralentissent et qu’il peut déceler chaque fait et geste d’un témoin. Nous devons ainsi scruter chaque témoin au millimètre alors que le témoignage défile afin de mettre en évidence un tic nerveux du témoin embourbé dans son mensonge, changer le témoignage, attaquer les nouvelles contradictions et parvenir à la vérité.
Phoenix Wright et Athena Cykes ont également leur spécificité, puis le 6ème opus de la série introduit en plus les sessions de spiritisme. Nous reviendrons également sur les autres spécificités de gameplay offertes par chaque jeu à une autre occasion. Nous vous laissons ainsi sur le fait que du côté de Apollo, la mécanique de tic nerveux fonctionne et apporte une autre profondeur à ce que nous avons pu jouer. Les jeux étant de base disponibles sur DS et 3DS, au-delà du tactile, d’autres fonctionnalités n’existent plus ici bien qu’elles fussent très gadget. Notamment l’utilisation du micro pour crier les répliques clés de nos avocats : “Objection”, “Un instant” ou encore “Prends ça”. Puis l’absence de la 3D stéréoscopique pour une réalisation bien plus volumineuse du jeu et nous immergeant différemment dans l’expérience Ace Attorney.
La réalisation désormais en 3D cel-shading sans stéréoscopie de Dual Destinies et Spirit of Justice enlève un certain charme graphique aux jeux. Nous n’avons plus cette même impression de pouvoir toucher les décors si proches de nos yeux ou le côté épique de voir les lettres “Objection” ressortir de l’écran et renforçant les moments où nous retournons les arguments de l’accusation. De manière similaire à The Great Ace Attorney finalement, nous perdons cela au profit d’un travail HD de grande qualité pour que la trilogie s’affiche joliment sur des écrans de haute résolution, de même pour les nombreuses cinématiques en animation dans les jeux. Les couleurs des jeux, les détails des décors et les contours des personnages ressortent mieux, notamment avec un écran OLED pour une réalisation sublime et bien plus digne de notre époque. Malgré une résolution certainement plus basse en portable, le style de la série Attorney camoufle très bien cela et fait que le jeu ne semble souffrir d’aucune différence avec le rendu TV, du moins pour nous qui ne possédons pas de yeux suffisamment aiguisés pour ce genre d’analyse détaillée de pixel.
Pour accompagner ce travail visuel HD, la trilogie propose de nouvelles options de confort et la présence de “distinctions” à obtenir (genre de trophée/achievement). En termes de confort, nous avons la possibilité d’activer un “Mode histoire” dans lequel le jeu s’occupe automatiquement de faire avancer les titres sans que le joueur n’ait besoin de réfléchir. Certes cela tue l’expérience de jeu, mais à notre époque il peut être difficile d’ignorer une part des joueurs qui passe à autre chose lorsque ceux-ci butent contre un obstacle. Surtout que l’expérience Ace Attorney peut parfois être fourbe dans sa progression linéaire en nous obligeant à attaquer des répliques précises alors que nous avons pourtant la bonne logique. Enfin, le musée nous permet aussi de profiter confortablement de ça, mais Ace Attorney c’est une série avec une OST mémorable et de qualité à chaque jeu. Nous avons ainsi 3 jeux et 3 OST à écouter en faisant les jeux, tranquillement sur l’écran titre ou dans le mode musée. Mettez un casque ou des écouteurs pour une qualité optimale de son sur des heures de musiques mémorables avec pratiquement rien à jeter.
Impression
Osons dire que Ace Attorney est une série qui a démocratisé le genre du jeu d’aventure texture ou de roman visuel en occident. Depuis la ressortie de la première trilogie centrée sur Phoenix Wright, nous sommes nombreux à spéculer sur le retour de la seconde trilogie centrée sur Apollo Justice. Capcom a fait de nos spéculations une réalité et alors que le studio aurait pu se contenter d’un simple travail de relissage comme la précédente trilogie, nous sentons une plus grande volonté de faire plaisir et de se faire pardonner des erreurs du passé. Nous restons encore subjugués sur la première très bonne impression de cette seconde trilogie dès l’arrivée sur les écrans titres des différents jeux qui nous invitent déjà à retourner enquêter plus longuement sur Apollo Justice: Ace Attorney Trilogy.
J’ai relancé la dernière trilogie, en anglais donc pour préparer la nouvelle.
Mais quelle galère en anglais. Même en sachant lire plutôt bien la langue, c’est compliqué, il y a pas mal de mots spécifiques au domaine judiciaire, et des expressions difficekemnt compréhensibles. Et au delà de ça , c’est plus difficile de rentrer dans l’histoire… Vraiment quel dommage, je n’ai donc toujours pas fini la 1ere enquête… Depuis tout ce tps.
La première trilogie est traduite en français sur Switch et autre plate-forme, verifies tes patchs ou DL les
Si tu parles de la duologie The Great Ace Attorney, oui c’est uniquement en anglais et nous le disons dans la preview c’est dommage
Même souci me concernant, j’avais opté pour les 3 premiers + les 2 du 19e siècle, et quelle déception de ne les trouver qu’en anglais…
En espérant peut-être un jour une trad officielle, et donc un patch pour ma version déjà achetée (et délaissée…)