Nous n’avons pas eu le droit à un épisode de la série Dragon Quest Monsters en France depuis 2011, car Joker 3 a boudé notre beau pays, alors autant dire qu’on était comme des petits fous à l’annonce de cet opus sur Switch ! En plus nous retrouvons Psaro, l’un des antagonistes préférés des fans de Dragon Quest. Alors, préparez votre meilleure haine de l’humanité ainsi que votre désir de domination c’est parti pour Dragon Quest Monsters : Le Prince des Ombres !
Je suis le protagoniste, mais je suis méchant
Souvenez-vous de Dragon Quest IV, le grand méchant emblématique du jeu est Psaro, fondamentalement horrible, il voue une haine totale envers l’humanité et souhaite détruire cette dernière. Nous allons donc en savoir plus sur son passé et sa motivation pour en arriver là.
Petit Psaro est un enfant né de l’accouplement du roi des démons et d’une humaine, la femme sentant que la vie n’allait pas être fofolle auprès du démon à décider de s’enfuir et d’accoucher de Psaro chez les humains. Rapidement il comprend qu’il est mi-démon, il se fait rejeter de ses camarades puis décide un jour d’aller affronter son papa. Ce dernier pas content le maudit, Psaro ne sera plus jamais capable d’attaquer le moindre démon !
Pendant toute son enfance, sa mère va s’évertuer à lui inculquer que l’humain est bon et qu’il ne faut pas faire le mal, il ne faut pas voler, ne pas taper les gens. Il faut aimer son prochain.
Bon cette information en vrai elle est passée par une oreille et sortie par l’autre pour notre cher Psaro. Une fois adulte, il devient maitre de monstre, il va alors asservir des monstres pour son contrôle afin de battre d’autres monstres et finir par vaincre son père. Mais entre temps il rencontre Rose, une elfe pourchassée par des humains qui cherche à lui faire du mal pour qu’elle pleure, car elle pleure des larmes de rubis et l’humain est cupide, il veut du rubis pour gagner de l’argent. Rose va alors suivre sans broncher et tomber amoureuse de Psaro, qui va lui aussi s’occuper d’elle, il va la mettre en haut de sa tour au milieu de Rosecolline. Et comme des humains ont tapé Rose, alors il décide de détruire et d’éradiquer toute l’humanité.
On ne va pas se mentir, le scénario de ce nouveau Dragon Quest Monsters est d’une nullité aberrante, mais pire que ça, c’est écrit de manière ultra-manichéenne et ridicule, alors certes on cherche à nous faire l’inverse « on est le méchant » et pas le gentil qui veut sauver le monde, mais du coup tout est « les humains cey tro dé nulos fo kil meur ». Rose est écrit d’une manière à la limite du rétrograde, rien ne justifie son adoration complète et totale de Psaro, elle ne cautionne pas, mais l’aide et le suit dans sa volonté de détruire le monde. Ce qui est le plus gênant c’est l’absence totale de dialogue de Psaro, il ne parle pas, ni à l’écrit ni à l’oral, on a donc des tas de passages ou sa bouche bouge et comme seul résultat nous avons Rose qui dit « Ah oui je suis d’accord », mais d’accord sur quoi ? On ne le saura jamais…
De plus le jeu est globalement super mal écrit, le jeu est découpé en 2 mondes, celui des humains et celui des démons. Le royaume des humains est constitué d’une zone et d’une ville, bref passons. Nous allons surtout être dans le monde des démons. Ce royaume est découpé en 6 cercles, chacun de ses cercles va être découpé en 3 niveaux : inférieur, entre-deux et supérieur. Chacun de ses cercles va avoir son thème, celui des bonbons, du volcan, etc. Chacun va avoir son histoire qui va se suivre d’un niveau à l’autre, c’est là où l’écriture commence à pêcher.
Tout d’abord comment se découpent ces histoires, vous arrivez dans un niveau, un démon/pnj va venir vous voir, vous dire qu’il y a un grand méchant pas beau dans cette zone, vous allez vous proposer de l’aider à le vaincre, vous allez alors avoir à disposition un village et un « donjon ». Les donjons ont un vrai level-design et certains sont vraiment sympas, mais une fois en haut de ce donjon (constitué souvent d’un étage unique) vous aurez un boss et hop au cercle suivant. Il faudra donc attendre de terminer tous les cercles inférieurs pour débloquer les entre-deux, etc., et chaque niveau va avoir son histoire, donc elle va être très diluée le temps de revenir à nouveau dans le cercle des bonbons vous aurez passé des heures dans les autres cercles, ce qui n’est pas pratique pour suivre réellement l’histoire.
Heureusement qu’il y a la fusion
Bon vous l’aurez compris l’histoire de Dragon Quest Monsters : Le Prince des Ombres est mauvaise, voire peut-être pire que ça. Mais passons, regardons maintenant un peu ce qui se fait au niveau du gameplay. Nous savons déjà que tout ce que l’on va dire pourra être comparé aux précédents jeux et oui tout ce qui était embêtant avant l’est toujours. On est spectateur 90% du temps.
Votre équipe est constituée de 4 petits monstres ou de 2 gros monstres, ou encore 1 gros et 2 petits, à vous de choisir votre équipe favorite. Les monstres sont classés de rang G à A, puis S et X. Chaque rang va être plus puissant que le précédent, alors plus puissant sur le coup pas vraiment, mais ils vont avoir un meilleur potentiel d’évolution à chaque niveau (en gros le bonus de stats gagnées à chaque level up).
Dans Dragon Quest Monsters : Le Prince des Ombres, pour améliorer votre équipe, il y a 2 solutions, convaincre un adversaire de vous rejoindre ou la fusion. Convaincre des monstres n’est pas la meilleure idée, ils ont souvent plusieurs rangs de retard par rapport à votre équipe, ce n’est pas idéal. La fusion en revanche c’est l’eldorado. Vous avez 2 possibilités, la Synthèse classique, vous prenez un monstre et vous en choisissez un autre et à vous de décider du résultat de la fusion en fonction des propositions, et l’autre possibilité c’est la Synthèse inversée, la grande nouveauté de cet opus. Vous allez faire l’inverse, le jeu va vous proposer des fusions finales, à vous de choisir ensuite les composants à l’intérieur parmi une liste imposée.
Parfois il y aura des monstres au cadre doré, ces monstres ont l’avantage de gagner un rang, vous fusionnez 2 monstres de rang D cela peut donner un monstre de rang D ou bien parfois selon les combinaisons un monstre doré de rang C, il n’est pas forcément plus fort qu’un autre rang C, mais il vous permet d’augmenter votre rang de monstre, ils auront donc un bon potentiel d’évolution.
De plus il y a une fonctionnalité un peu cachée, le jeu en tout cas ne nous l’explique pas réellement, si un monstre par exemple a des sorts d’électricité, vous avez maxer les points de talents de ces sorts, lors de la fusion votre monstre fusionné aura la possibilité d’avoir ces sorts en version « + » et donc en continuant ainsi on peut obtenir des gros sorts très rapidement, la version + par exemple donnera le sort le plus fort de la version simple dès le début de la liste des talents.
Car oui, les talents sont un point central de l’évolution de vos monstres, chaque monstre possède 3 types de talents, vous pourrez dépenser des points à l’intérieur, lors d’une fusion, votre monstre fusionné aura 50% des points investis. Il y a donc une perte, mais aussi un gain, un monstre qui provient d’une fusion aura donc plus de points qu’un monstre recruté classiquement. La fusion est donc un point central, mais c’est même tout l’intérêt du jeu, avec plus de 520 monstres disponibles si vous souhaitez tout compléter, ça fait du temps de jeu devant vous !
Comme dit plus tôt, nous sommes passifs 90% du temps lors des combats, contre tout ce qui est monstre classique on va se mettre en mode automatique. Qui est disponible très rapidement, tout comme le mode rapide. On va se contenter de placer le mode manuel plutôt sur les boss, car nos monstres ont vraiment tendance à faire n’importe quoi en auto.
On nous cite souvent que Dragon Quest Monsters est un jeu d’optimisation, le but n’est pas de collecter, mais d’optimiser notre équipe, alors certes c’est un argument que l’on veut bien entendre, mais optimiser son équipe signifie quand même l’optimiser pour un but précis, sauf que le but ici n’est pas agréable, tout en sachant que si vous vous spécialisez de manière logique c’est très facile, un monstre d’attaque physique, un d’attaque magique (qui fait presque la totalité des dégâts du jeu, mais on sait jamais parfois certains monstres peuvent vous renvoyer les attaques magiques), un monstre spécialisé dans le soin et un dernier dans les bonus-malus, avec ça même le mode auto passe crème, donc on optimise, mais pour au final très peu d’intérêt vu que rien ne nous donne réellement envie de jouer…
Il y a les arènes aussi, totalement anecdotiques, on ne peut même pas choisir le mode manuel, c’est donc juste ennuyeux.
L’habillage pas fait pour l’hiver
Et c’est là où le clou s’enfonce encore plus, après une histoire plutôt mauvaise, un gameplay en combat proche du néant, on rajoute une couche sur l’habillage.
Le jeu en mode docké est juste infâme, une bouillie de pixels qui scintille, une horreur, la résolution se barre en cacahuète et le jeu tourne plus lentement qu’un PowerPoint en 98, autant vous dire que c’est pénible, cependant dès que l’on passe en mode portable le jeu est plus joli, l’effet scintillant s’en va et le jeu avec une résolution plus faible passe aussi beaucoup mieux. En revanche, plus on avance dans le jeu moins l’optimisation est présente et plus on a tendance à lagger, c’est vraiment hyper désagréable.
On s’est beaucoup moqué et à juste titre du visuel et framerate de Pokémon Scarlet/Violet, mais force est de constater que ce n’était pas si pire que ça, nous retrouvons ici tous les égarements du même jeu, sans le charme.
Côté musique on retrouve encore et toujours les compositions de Kôichi Sugiyama et franchement il faut le dire à moment donné, si pendant 11 jeux et un tas de spin-offs on a pu faire passer ça pour de l’hommage, maintenant ça devient vraiment lourdingue, le nombre de morceaux dans le jeu est très faible et tourne en rond, c’est à un point qu’au bout de quelques heures de jeu on est limite à la crise de nerfs, vraiment il faut commencer à faire quelque chose à ce niveau-là, car c’est pénible.
Il faut aussi noter que le rythme comme dit plus haut est très haché, mais surtout entâcher par un élément plutôt de bonne idée au départ. Nous pouvons nous téléporter un peu n’importe quand et n’importe où, malheureusement le jeu aura tendance à toujours nous faire retourner dans le « hub central » qui est la Tour de Rosecolline (qui est partagée entre les deux mondes), mais lorsque vous voudrez vous téléporter par exemple à l’entrée du donjon du niveau, le jeu ne va pas vous mettre au début du donjon, mais devant l’entrée du donjon, donc on se tape un chargement pour arriver devant cette entrée et un second une fois que l’on rentre dedans, franchement pénible et ça rajoute encore une couche à ce rythme haché au couteaux. Il est aussi parfois assez compliqué de comprendre où est notre objectif actuel, il est indiqué sur la carte mais plusieurs fois nous nous sommes retrouvés complètement bloqués car nous avons passé un dialogue un peu vite. Et là on tourne en rond pendant longtemps (où on cherche sur internet …).
Dragon Quest Monsters : Le Prince des Ombres est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch, mais aussi en boutique (même si le jeu est assez rare).
Conclusion
Dragon Quest Monsters : Le Prince des Ombres n’est pas le gros RPG que l’on attendait en cette fin d’année, pire Treasure que l’on avait bien aimé mais qui était un peu creux nous fait réviser notre jugement et on se dit que ce n’était pas si mal. Monsters est entaché de bien trop de soucis pour être agréable que ce soit visuellement, sur l’écriture ou encore côté gameplay. Cependant tout n’est pas à jeter, attention, si vous avez aimé les précédents opus il y a de fortes chances que simplement le côté collection/fusion/optimisation puisse vous satisfaire, cependant si vous espérez vivre une belle aventure digne d’un Dragon Quest Monsters XI il faut alors totalement passer votre chemin tellement l’histoire est proche de l’abominable, même si on appréciera quand même le fait de se caler un peu sur Dragon Quest IV avec l’apparition de guests plutôt agréable. Il reste quand même ce petit côté addictif un peu entaché par des boss qui vont vous obliger à farmer bêtement pendant de longues minutes en mode automatique.
LES PLUS
- + de 550 monstres
- Pas si pire en portable…
- Addictif
- Les fusions
- L’optimisation au centre de tout
- On vous a dit que c’était addictif ?
LES MOINS
- L’histoire
- Horrible en docké (scintillement, aliasing …)
- On s’ennuie ferme
- Le découpage du jeu est d’un ennui
- Ça lag vraiment beaucoup partout tout le temps
- Des temps de chargement en permanence
- Les musiques cassent les oreilles (et malheureusement très rapidement)
- Mode auto 90% du temps
- Des boss qui nous obligent à farmer
Ce test est biaisé : surtout quand on compare au test de Pokémon Ecarlate/Violet qui a clairement eu droit à des passe-droits sur ses bugs graphiques & aliasing en comparaison… Je dis pas que ce jeu est parfait, je dis juste que les notes sur les graphismes et même l’histoire sont beaucoup trop dur
Je ne sais pas si tu es un habitué du site, mais au cas où je fais un petit rappel : nous sommes des testeurs différents. Pokémon a été testé par Cooky, ce Dragon Quest a été testé par moi (Lordo), nous sommes deux personnes différentes avec deux personnalités différentes et deux jugements différents. Si j’avais testé Pokémon, clairement j’aurais été moins généreux qu’elle l’a été sur la partie graphisme du test. Et c’est à mes yeux pires que ce qu’à fait Pokémon, on était dans une grande zone ouverte, le jeu est globalement fluide, certes moche, mais globalement fluide là où dans Dragon Quest, plus le jeu avance plus ça lag, comme si le travail avait été peaufiner pour le début du jeu. Cependant 5 ce n’est pas un 1 ou 2, c’est juste que c’est loin d’être beau (et je prends en compte la partie Docker du jeu qui est à la ramasse). En revanche pour la partie scénario, autant celle de Pokémon est enfantine, autant là dans DQM c’est écrit de manières rétrogrades (pour le personnage de Rose), vraiment comme si c’était un enfant qui l’avait rédigé et c’est très mal découpé voir très peu intéressant. Vraiment je me suis retenu de lui donné une note pour le scénario, mais cela aurais fait baisser de beaucoup la note globale et le jeu mérite à mes yeux (encore une fois) sa note de jeux un peu au-dessus de la moyenne, il ne mérite pas moins, mais à mes yeux pas vraiment plus.
Bien entendu : Chacun peut avoir son avis sur un jeu, et il n’est pas question d’invalider ton test… D’ailleurs, tu es clairement plus objectif que les avis rapides de certains qui disent que le jeu est parfait (10/10) ou nul à chier (0/10).
En fait, au niveau graphique, en le comparant à d’autres jeux du genre, comme Pokémon Ecarlate/Violet, dont les défauts graphiques sont connus aujourd’hui, je trouvais le jugement un peu fort (je parle pas juste du test de Pokémon ici, mais sur plusieurs sites divers & variés).
Quant au scénario, je comprends le souci, et du peu que j’ai avancé, oui, je vois les défauts, mais pour avoir joué aux 3 jeux Dragon Quest Monsters Joker sur DS/3DS, je sais que ça ne sera pas son point fort, mais plus un prétexte… De plus, n’ayant pas joué à Dragon Quest IV, je peux difficilement comparer à l’histoire originale.
Merci, j’ai essayer d’être objectif et c’est d’ailleurs pour ça qu’on à sortie le test un peu plus tard que beaucoup d’autre site, j’ai voulu vraiment y jouer (une 30ene d’heures) histoire de ne pas donner un avis à chaud et irréfléchie. D’ailleurs plus je jouais plus je trouvais des points positifs, si j’avais noté le jeux aprés une 10ene d’heures j’aurais sûrement mit beaucoup moins.
L’aspect addictif est important et le contenu est globalement assez énorme, que les autres jeux ai un scenario pourris ou un système de jeux similaire n’est pas vraiment pris en compte je juge le jeux en lui même et pas la licence ou la saga Dragon Quest Monster, ça serais un autre sujet 😀 ici je me suis vraiment focus et c’est d’ailleurs pour ça que je précise à la fin du test que le jeux peut totalement convenir à ceux qui adore déjà le concept et le jeux de base et que pas mal de points négatif du coup peuvent être ignorer.
Tout comme le fait de coupler à DQ IV j’en parle très peu, car au final c’est plutôt anecdotique.
Un test, par principe, reflète l’avis du testeur, ce n’est en aucun cas une vérité absolue
niveau histoire je pense que tu a oublier un detail très important. Ils n’étaient pas libre de faire ce qu’ils veulent puisque l’histoire ce passe en paralèle de dragon quest 4, dans dq4 ils expliquent tout l’histoire de Psaro.
Malheureusement ce n’est pas à prendre en compte à mes yeux, DQ4 date de 90, le remake de 2008 (chez nous), énormément de gens qui vont prendre Le Prince des Ombres n’auront pas fait ces jeux, au pire l’histoire aurait alors du être totalement raconter en plus dans Le Prince des Ombres, après une trentaine d’heures de jeux, ils arrivent enfin à presque raccrocher le wagon à DQIV. Ce qui ne leurs empêchais en rien de broder pour sortir quelque chose de sympa, même avec ces mini histoires de strates ils auraient pu écrire ça un peu mieux. Tout est trop balancé à la va vite sans intérêt, c’est dommage vraiment.