Près de quinze ans après sa sortie, Nintendo gratifie les fans avec le remake de The Legend of Zelda : Majora’s Mask paru initialement en 2000 sur Nintendo 64, le temps passe si vite. Pressenti depuis un petit bout de temps, l’un des épisodes les plus sombres de la série s’est lancé en même temps que la New Nintendo 3DS, une console survitaminé et on s’attardera d’ailleurs sur les petits avantages qu’offre ce modèle par rapport aux autres. Véritable fer de lance de la 3DS, Ocarina Of Time 3D avait déjà fait l’unanimité, aujourd’hui c’est un opus un peu moins connu qui bascule sur la portable. Et puis qui n’a jamais rêvé de jouer à Zelda en 3D ne serait-ce que pour le confort des deux écrans ? Cette version remasterisée parviendra-t-elle à faire revivre la magie ? L’heure a sonné…Avant-propos sur ce remake dont le projet a débuté vers la fin du développement de Zelda : Ocarina Of Time 3D soit en juin 2011, un peu plus de trois ans. Co-développée par Grezzo, le défi pour l’équipe du producteur Eiji Aonuma était de rendre l’expérience de jeu plus agréable que dans la version d’origine, sans pour autant dénaturer son univers unique. Le faire pour que les joueurs se rendent compte que ce n’est pas un simple remake et reproduire l’apparence et l’atmosphère du jeu qui le rendent si particulier. N’oublions pas le slogan japonais du jeu d’origine : « Maintenant, Zelda fait peur ! ». C’est donc une bonne occasion de faire découvrir cet opus aux plus jeunes car même s’il est plus mature, il reste accessible mais aussi de le dépoussiérer un bon coup et le faire revivre aux joueurs ayant déjà vécu l’aventure.
Saurez-vous sauver le monde en seulement 3 jours ?
Après avoir combattu le mal, sauvé Hyrule et être devenu le Héros du temps, Link s’éloigne de la terre qui a fait de lui une légende dans cette suite directe d’Ocarina Of Time. Engagé dans une aventure toute personnelle, notre héros échoue sur les mystérieuses terres de Termina. Le diablotin des bois nommé Skull Kid a dérobé le masque de Majora et la fin du monde est proche, très proche soit trois petits jours. La lune plane telle une menace sur les terres, se rapprochant un peu plus chaque jour qui passe. Une fois l’ocarina du temps en poche, Link pourra voyager dans le temps et revivre les trois jours encore et encore pour empêcher la lune de s’effondrer. Autant le dire tout de suite, l’histoire n’a pas changé, ce vil malotru vous transformera dès le début en peste mojo, de petites créatures végétales de la forêt. Au cœur même de Termina se trouve Bourg-Clocher, vibrant centre-ville situé au cœur de la vaste plaine Termina. Dans chaque direction, vous trouverez des montagnes ou réside le peuple des gorons, des marais élu domicile des Pestes Mojo, un sinistre désert ou les âmes de l’ancien royaume Ikana sont condamnés à errer et même un océan ou les Zoras y possèdent un domaine uniquement accessible si l’on est un très bon nageur. Très vite, le vendeur de masque vous rendra votre forme humaine et vous aurez par la suite le pouvoir de vous transformer en différentes espèces grâce à votre collection de masques dont nous allons y revenir juste après.
Le temps s’écoule sans interruption pendant votre aventure. Toutes les 24 heures dans le jeu, une nouvelle journée se termine. Vous pouvez revenir à l’aube du premier jour en jouant le Chant du Temps avec l’ocarina. Au bout du troisième jour, la lune s’écrase au sol et vous revenez à l’aube du premier jour. Vous ne conservez que les masques et objets pouvant voyager dans le temps que vous possédiez la dernière fois que ce chant a été joué. Il faudra déposer ses rubis à la banque et être efficace dans ses actions, le temps est oppressant, c’est votre ennemi mais cela rajoute une dimension au jeu. C’est tout un système assez bien pensé pour l’époque sachant que cette fois-ci les développeurs guident un peu plus les joueurs novices. Si vous êtes perdu par exemple, il suffit d’aller voir la pierre sheikah dans la tour du clocher. Elle vous apportera des visions de lieux à visiter pour faciliter votre progression. Le système de sauvegarde a été revu avec les statues de hiboux qui ont une nouvelle fonction de point de contrôle, plus simple que de devoir remonter le temps en plus de leur fonction principale qui est de se téléporter grâce au Chant de l’Envol.
On se déguise ? Choisi un masque !
Le cœur du jeu et du gameplay résidera dans ce système de masques très ingénieux, un total de 24 à récolter tout au long de votre progression. Les véritables changements de forme sont celle du mojo pour rebondir sur l’eau, voler de fleur en fleur ou tirer des bulles, d’un Goron pour se rouler en boule et prendre de la vitesse dans les monts enneigés ou d’un Zora pour nager parfaitement et se protéger avec un bouclier utilisant la magie. Ces masques seront essentiels pour avancer dans le jeu alors que les autres permettront d’utiliser des capacités spéciales que Link n’a pas l’habitude de posséder. Après il suffit de les assigner grâce à l’écran tactile aux différents boutons et vous passerez d’un masque à votre forme humaine rapidement. Lorsque Link met l’un de ces masques, on a vraiment l’impression qu’il souffre de douleur, Aonouma avait d’ailleurs précisé qu’ils ont été créés dans le but de contenir les souvenirs des personnes qui sont mortes : « c’est comme si un esprit très puissant entrait en vous ». Super joyeux ! Pour les donjons dont personnellement j’ai pris une claque monumentale sur le level-design, chacun des trois masques est mis à contribution pour progresser mais les autres masques secondaires permettent d’accomplir également des quêtes un peu à part de l’histoire. Une quinzaine de petites fées brisées sont éparpillés dans les donjons et pour reconstituer la grande fée et obtenir certains pouvoirs, il faudra les capturer. Les quelques boss car oui ils ne sont pas nombreux ont légèrement été revu à la hausse, ils ont été améliorés même s’ils ne restent pas vraiment marquant dans cet épisode, il faut bien se l’avouer.
De la Nintendo 64 à la Nintendo 3DS
Tout comme Ocarina Of Time, Grezzo est venu prêter main forte pour le développement et la réalisation est toujours aussi propre. Première chose par rapport à sa version d’origine, c’est sur le plan visuel et nous sommes conquis. On avait à l’époque un petit effet de brouillard sur les jeux de la console mais maintenant tout est moins sombre et la palette de couleurs utilisés sur certains plans comme la lune qui s’écrase ou les coucher de soleil sont clairement saisissants et très réussi. Autre ajustement appréciable, la 3D relief en aucunement obligatoire mais qui rajoute un bel effet de profondeur au gameplay et décors environnants. Bien qu’il reste quelques pixels dominant notamment sur les modèles XL, la 3D est encore plus renforcée lorsque le Pad Circulaire Pro ou le second stick de la New 3DS sont activés car la caméra est plus agile et maîtrisable, on se rapproche plus de l’expérience d’origine, encore une fois, ce n’est pas pénalisant si vous jouez sans. Les actions sont bien plus lisibles à l’écran que ce soit dans les dialogues ou le cadran du temps. L’introduction du gyroscope est très pertinente dans sa précision que ce soit pour regarder autour de soi et viser intuitivement à l’aide d’un simple mouvement, idéal pour l’arc par exemple.
L’écran tactile est forcément un gros point fort puisqu’il permet de concentrer un grand nombre d’options connues ou d’y intégrer de nouvelles choses. Tout d’abord, l’affichage de la carte avec la possibilité de zoomer, vous obtiendrez une vue détaillée de la zone à condition de l’acheter à Tingle, toujours obsédé par les fées, il flotte avec son ballon rouge et Link doit le crever pour le faire descendre et lui parler. Ses cartes sont moins chères si on les achète dans la région qu’elles représentent. Ensuite une foule de fonctions déjà présentes dans Ocarina Of Time 3D avec votre énergie vitale, statut quête, jauge de magie, ocarina, masques, inventaire… mais aussi le journal des Bombers. Lorsque vous avez suffisamment progressé dans l’aventure, vous le recevrez. En appuyant sur START, ce journal s’ouvrira et toutes les quêtes dans lesquelles Link est impliqué seront répertoriées. On peut consulter tout un historique dont les horaires, l’emploi du temps d’un personnage ou bien utiliser une fonction rappel ou la fée Taya vous préviendra lors d’une rencontre importante, une fonction bien pratique pour gérer efficacement notre aventure.
Des avantages à jouer sur New 3DS ?
Nous avons évoqué précédemment le second stick ou encore la 3D qui décroche moins grâce au nouveau modèle de New Nintendo 3DS sorti en même temps que le jeu chez nous avec une édition spéciale mais apporte-elle vraiment un plus ? Oui et non. C’est-à-dire que le confort de jeu est bien présent mais les gâchettes ZL et ZR par exemple ne sont pas compatibles alors que l’on aurait pu utiliser des objets plus facilement. A l’heure où j’écris ces lignes, le titre est disponible depuis quelques semaines et des bugs ont déjà été corrigés grâce à l’arrivée d’une première mise à jour. Vous l’aurez compris, que ce soit sur 3DS, 2DS normale ou New 3DS, The Legend of Zelda : Majora’s 3D est parfaitement jouable et les sensations qu’il procure sont très agréables.
On peut remarquer après avoir terminé le jeu que certains personnages sont plus mis en avant pour rendre accessible le jeu à tous. Il fallait s’en doutait, la difficulté du jeu de l’époque est bien présente, vous allez voir la lune s’écraser plus d’une fois. Puis vous maîtriserez l’ocarina pour ralentir le temps et vous reprendrez votre partie sans perdre de temps dans une zone particulière mais aujourd’hui Nintendo à tendance à simplifier ses jeux pour que tout le monde puisse y jouer. D’un autre côté, fini les allers-retours inutiles et un effort a été fait sur l’équilibrage général du soft. A noter tout de même quelques petits ralentissements lorsque qu’il y a pas mal de choses à l’écran et le phénomène s’accentue en 3D. Si l’on sait à quel point Majora’s Mask dispose d’une ambiance assez dingue, c’est aussi grâce à ses musiques. C’est vrai que l’on aurait aimé de nouveaux arrangements pour encore plus se régaler mais on ne peut pas tout avoir, une simple remasterisation sera largement suffisante pour éveiller votre fibre nostalgique. Elles ont bien entendue étaient composés à l’époque par le maître en la matière Kōji Kondō. De nombreuses musiques étaient déjà présentes dans Ocarina of Time, comme la musique des Bois Perdus, ou les thèmes à l’Ocarina (chant du Temps, chant des Tempêtes). Il y a bien sûr des musiques inédites, notamment le thème de la Plaine Termina qui est un remix du thème original de Zelda.