Si le monde du Shoot’em Up garde, à raison, en mémoire des titres tels R-Type, Ikaruga ou DoDonPachi, c’est un autre titre qui m’a fait entrer dans ce monde merveilleux de la Bullet frétillante et ce titre ne pouvait qu’être développé pour un Amiga. Apidya, puisque c’est de lui qu’il s’agit, nous mettait aux commandes d’un homme transformé en abeille et qui devait venir à bout de toute la gente insectoïde pour retrouver celle qu’il aimait et retrouver sa forme humanoïde au passage. Alors pourquoi une telle introduction ? Eh bien tout simplement car Hexapoda, du studio français TOMA Game Studio, va nous mettre lui aussi face à ces petites bestioles et cela pour notre plus grand plaisir. HEXAPODA est disponible sur l’eShop au prix de treize euros.
La revanche de Bernard Werber
Tout commence dans un monde de HEXAPODA en guerre qui en vient à utiliser l’arme ultime, ce qui forcément n’est pas une bonne idée. Le climat se dérègle, les plus riches fuient dans des stations spatiales et ceux restant se terrent au fin fond de bunker souterrain. Mais les problèmes ne s’arrêtent pas là puisque les insectes n’ont rien trouvé de mieux que de muter pour atteindre une taille relative à la nôtre qui ne nous permet plus de nous en débarrasser d’un simple appui du talon. La preuve en est qu’un éminent professeur, le Dr Virzek , vient de nous embaucher pour prendre en main son avion de chasse personnalisé pour récolter des échantillons sur cette faune nouvelle.
Pour mettre la main sur ces échantillons, rien de plus facile puisqu’il nous suffit de faire exploser tout ce qui tenterait de nous empêcher d’avancer. Nous voilà donc partis dans les tréfonds de la terre, car oui les insectes sont toujours cachés au plus profond de celle-ci, à bord de notre engin à réaction plus que bien pourvu en armes diverses et variées, pour tenter de comprendre comment les choses en sont arrivées là et voir s’il est possible d’améliorer le tout.
Voilà pour le scénario d’HEXAPODA. L’effort fait par les développeurs de chez TOMA Game Studio pour nous offrir un lore prenante est vraiment admirable. Si l’introduction se fait sous la forme d’un petit journal télévisé, une fois en jeu, nous avons droit à des phases de dialogues entre le pilote que nous incarnons et les différents protagonistes de cette histoire. Avec toujours un côté décalé parfaitement assumé, il n’est pas rare que cette narration nous arrache un petit sourire entre deux tableaux. Avec son esthétique monochromatique en pixel art, nous plongeons directement dans ce récit au moment même où nous prenons en main notre vaisseau.
La pureté de la simplicité
Une fois les commandes prises, nous sommes face à un Shoot’em Up tout ce qu’il y a de plus classique. Des ennemis viennent tenter de nous abattre avec leur tir ou leur comportement de kamikaze, tandis que nous faisons tout notre possible pour les éviter eux et leurs tirs tout en éradiquant le plus grand nombre possible de leurs congénères grâce à notre artillerie. Nous nous déplaçons avec le stick gauche, nous tirons avec le bouton A et lançons notre mégabombe-qui-annihile-toute-chose-létale-à-notre-encontre avec le bouton X. C’est extrêmement générique, ça ne révolutionne en rien le concept des Shoot’em Up, mais c’est toujours aussi diablement efficace.
Nos ennemis ont tendance à apparaître en escouades et chacune d’entre elles éliminées dans son entièreté nous procure alors un bonus. Ceux-ci sont bien évidemment de plusieurs sortes. Il y a bien sûr les vies supplémentaires et les power-ups, mais nous allons aussi pouvoir récupérer différents types de capsules qui nous octroieront alors un modificateur temporaire de tir. Si la capsule W transforme notre attaque en un éventail plus large, mais moins létal, le T nous donne un laser, unidirectionnel certes, mais diablement douloureux pour ces insectes.
Ces bonus d’armes étant temporaires, nous ne pouvons jamais nous reposer sur nos lauriers et nous sommes obligés de jouer avec l’ensemble des armes disponibles sous peine de revenir à notre tir de base. Il nous faut sans cesse nous adapter à notre arme principale et c’est aussi le premier des points forts de cet Hexapoda. Le second concerne son bestiaire ; avec pas moins de cinquante monstres, nous sommes régulièrement surpris par de nouveaux schémas d’attaque. Sans être insurmontable, le challenge est loin d’être aisé dès le mode normal.
Une fois ces patterns maîtrisés, nous pouvons aller défier les différents boss qui vont nous faire face. Là encore, la diversité est de mise. Chaque monstre est différent, aussi bien par sa taille que par sa mobilité ou par ses attaques. Nos vies ont tendance à défiler lors de notre première confrontation. Heureusement un système de continu très gentil nous permet de reprendre là où nous étions pour venir à bout de ces monstres chitineux et ainsi découvrir l’une des trois fins possibles. En effet, à la fin d’un tableau, nous allons régulièrement devoir choisir notre chemin, ce qui amènera des ennemis et des dénouements différents, améliorant ainsi la durée de vie.
Une fois ces premières tentatives couronnées de succès, les amateurs de high score pourront alors viser les premières places des charts de HEXAPODA. Un système de combo multiplicateur est mis en place. Nous sommes loin de la complexité mise en place sur les titres phares de Cave, mais il est toujours plaisant de chercher la meilleure performance sur ce genre de jeu et il faudra faire plus que de survivre pour obtenir le meilleur score.
Quand la technique va, tout va
D’un point de vue technique, le premier aspect qui accroche l’œil du joueur concerne l’esthétique adoptée par l’équipe de TOMA Game Studio. Avec son pixel art monochromatique, nous sommes loin des choix souvent plus flashy de la concurrence. À la manière d’un Sin City, nous avons droit non pas à des gerbes de sang rouge, mais à des bullets de couleur mauve. La lisibilité est donc exemplaire, peu importe la situation et le nombre de projectiles qui se déplace à l’écran. Nous ne sommes jamais perdus et nous ne pouvons nous en prendre qu’à nous-même pour nos trépas.
Tout du moins lorsque nous jouons en mode docké sur un grand écran. Dans cette configuration, la manette pro offre une précision impeccable et il nous est bien plus aisé d’éviter les nombreux tirs ennemis. La zone de collision de notre vaisseau est irréprochable et le moindre contact est puni sans possibilité de critique, mauvaise foi exclue. Toutefois en mode portable, le constat est plus mitigé. L’écran étant de taille plus réduite et les Joy cons moins précis, il est bien plus difficile d’enchaîner les niveaux sans sourciller et nos morts sont plus nombreuses.
Dans la plus pure tradition du jeu d’arcade, nous évoluons du bas vers le haut. Si les salles dédiées nous offraient des machines aux écrans verticaux, ce n’est pas le cas pour nos Switch ou nos TV. Une bonne moitié de l’écran est donc perdu via des bandes noires, à moins d’opter pour l’option horizontale qui va nous permettre soit de basculer entièrement à l’horizontale soit de rester à la verticale à condition de pivoter notre Switch et d’enlever nos joy-cons. Une idée intéressante qui de plus modifie en profondeur nos sensations de jeu. Une autre option intéressante pour les néophytes et les nostalgiques du Cheat Code concerne la possibilité de passer en, mode invulnérable. Cela permet d’apprendre à la cool les patterns des boss.
Terminons ce test d’HEXAPODA par des détails qui n’en sont pas. La bande-son électro nous permet de nous mettre parfaitement dans cet état de transe dans lequel plus rien ne compte que l’esquive. La prise en main est impeccable et ne souffre d’aucun défaut, les trois modes de difficultés nous permettent d’adapter le challenge en fonction de notre abonnement à cuir et clou magazine et, cerise sur le vaisseau spatial, nous pouvons profiter de cette expérience jusqu’à quatre joueurs ! Que dire de plus ?
Conclusion
Hexapoda, des français de chez TOMA Game Studio n’est peut être pas le Shoot’em Up le plus emblématique ou original, mais il fournit une expérience solide et plaisante. Son esthétique monochromatique est maîtrisée, sa bande-son nous plonge dans l’ambiance nécessaire et sa prise en main est impeccable. De plus son bestiaire est fourni, ses boss se renouvellent constamment et partir à quatre joueurs sur un Shoot’em Up n’a aucun équivalent en termes de plaisir. Ses mécaniques de scoring seront sans doute trop simples pour les aficionados du genre, mais pour un premier contact ou une soirée entre amis, c’est le parfait défouloir.
LES PLUS
- Un parti pris graphique bien exploité…
- La bande-son nous plonge dans l’état de transe nécessaire
- Le gameplay est simple, mais efficace
- Il faut constamment s’adapter à nos tirs
- La prise en main est impeccable et personnalisable
- Le bestiaire est fourni et les boss exemplaires
- Le mode horizontal de cette version Switch est très appréciable
- Un Shoot’em Up à quatre joueurs, tout est dit
- La narration est un petit plus indéniable
- Le mode invulnérable permet aux plus jeunes de découvrir les joies du Shoot arcade
- Le challenge parfaitement équilibré selon les modes de difficulté
LES MOINS
- … même si nous aurions aimé plus de diversité dans les décors
- Le scoring est un peu simple