Avec de nombreuses pépites mais aussi dans une moindre mesure des bouses, l’année 2014 fût de grande qualité sur la boutique en ligne. L’année 2015 se lance et on se tourne déjà du côté de la scène indépendante riche en production sur consoles Nintendo. C’est un jeu que l’on attendait initialement en novembre mais qui arrive finalement en ce début du mois de janvier un peu après les supports concurrents. Développé par le studio québécois Frima, voici notre test du jeu de plateforme coopératif nommé Chariot sur l’eShop de la Wii U.
Si seulement Sa Majesté pouvait se taire…
Le jeu vous permettra d’incarner une jeune princesse accompagnée de son fiancé, ils vont devoir escorter le chariot funéraire qui contient la dépouille du roi jusqu’à sa tombe. Mais celui-ci est toujours présent sous la forme d’un fantôme et il reviendra vous hanter afin d’être inhumé avec une vaste fortune. Le couple princier devra donc s’enfoncer de plus en plus profondément dans les catacombes et s’aventurer hors des sentiers battus afin de mettre la main sur des pierres précieuses et des lingots d’or. Cependant, le chemin ne sera pas si simple et il vous faudra alterner entre les deux personnages pour arriver à votre fin. Nous avons donc en personnages jouables la princesse qui cherche constamment des défis à relever et le fiancé qui ne voit que la beauté qui l’entoure, un véritable changement de personnalité par rapport aux codes instaurés dans les jeux vidéo. Les deux autres figurants sont le roi qui voit le danger partout autour de lui mais avec une grande cupidité et le marchand qui ne voit que le bon côté des choses dont le succès de sa boutique mais on y reviendra juste après.
Ne surtout rien lâcher !
Je m’en fiche, moi je continu tout seul. En voilà une mauvaise idée, dès le début et tout au long de votre progression, le chariot sera indispensable. Inutile de l’abandonner, vous serez vite bloqué et ramené au dernier point de sauvegarde. Ces derniers sont disséminés un peu partout dans un niveau, pas d’inquiétude, vous ne reprendrez jamais du début. Au commencement le chariot est considéré comme un fardeau par le joueur avec ce sentiment de frustration qui nous pousse à croire qu’il est là pour nous ralentir mais très vite les mécaniques de gameplay deviennent une habitude. De la manière la plus simple qui soit mais efficace, cela se résume en quelques mots : pousser sauter, tirer, s’accrocher ou encore grimper sur le chariot. Pour progresser dans les niveaux remplis d’obstacles, le joueur dispose d’une corde avec laquelle il peut saisir le char à tout moment grâce aux gâchettes qui permettront de tirer vers soit ou relâcher en donnant du mou tout en agrippant la roue la plus proche. Mais attention à ne pas faire trop de bruit en retombant, les chauves-souris et autre ennemis s’attaqueront à votre butin, la princesse sortira alors son épée et le fiancé son lance-pierres pour les repousser. En plus de mener à bien votre mission, il faut en permanence protéger le cercueil et son trésor récolté tout au long de votre parcours et donc ne pas le perdre de vue.
Seul ou en coopération ?
La carte se dévoilera au fur et à mesure de votre avancement, difficile d’accéder à toutes les zones la première fois, il sera nécessaire d’y retourner notamment pour mettre la main sur tous les plans dans le but d’améliorer son chariot avec des roues conçus pour la neige par exemple ou débloquer des gadgets comme la bombe canari à utiliser pour contre les créatures ou l’ancrage afin de faciliter vote descente. Pour ce faire, il suffit simplement d’aller voir le marchand qui se fera un plaisir d’améliorer votre équipement en échange des minerais ramassés. On peut faire le rapprochement avec un jeu comme Steam World Dig, le côté récolte puis upgrade et descente au plus profond des catacombes, l’ambiance s’y rapproche et c’est ça qu’on aime dans Chariot. Les environnements en 2D sont d’une telle beauté et le monde est bien vivant, en passant de l’antre verdoyante et ses effets de lumière à l’abîme lumineuse ou vos déplacements feront éclore les fleurs, nous sommes ébahis par la qualité des graphismes. Le gouffre de cristal sera l’un des mondes les plus techniques, en effet votre chariot comme le personnage qui l’accompagne glisseront comme une savonnette et vous tomberez plus d’une fois jusqu’à privilégier la coopération car oui vous avez la possibilité d’invité un ami en local pour atteindre des coins isolés à condition que votre partenaire ne vous déséquilibre pas. Une bonne coordination et le tour est joué sachant que si vous voulez terminer le jeu à 100%, jouer à deux est recommandé même si le jeu peut très bien être terminé en solo.
Une aventure haute en couleur
Si l’aventure en solo ou coopération en local ne vous suffit pas, un mode contre-la-montre est disponible dans chaque niveau, vous pourrez comparer votre temps avec celui des autres joueurs via les classements du Nintendo Network. Le titre dispose donc d’une durée de vie solide, difficile de la quantifier puisque l’on revient souvent dans les souterrains pour rechercher les plans nécessaires à l’amélioration du chariot mais il promet de nombreuses heures d’exploration avec le travail en équipe qui vous permettra de débloquer de nouvelles possibilités. Cependant, le côté répétitif s’installe progressivement mais c’est le jeu en lui-même qui veut ça, ce n’est pas dérangeant dans le sens ou ce sont les environnements qui vont poser de nouvelles contraintes. La lumière, le froid, la lave, chaque zone sera différente dans son approche et ses dangers. Parlons rapidement des musiques puisqu’elles sont un peu trop en retrait. De belles sonorités se font entendre mais elles sont souvent cachés, les bruits d’ambiances des grottes prennent finalement le dessus, petite déception. Avant de conclure, revenons sur un détail très important dans les jeux-vidéo : les doublages ! La version française de Chariot est magnifiquement fidèle aux caractères des personnages, un vrai plaisir à écouter les dialogues bourrés d’humour.