Shin’en est décidément très fidèle à Nintendo. Après avoir squatté le WiiWare, l’éditeur porte ses licences sur l’eShop de la 3DS. Cette semaine, c’est donc au tour de leur Art Of Balance de débarquer sur l’eShop sous le nom de « Art Of Balance TOUCH ! ». Si Fun Fun Minigolf TOUCH ! ne proposait pas de nouveautés au niveau du contenu par rapport à la version WiiWare, l’éditeur a pris conscience de ce manque et nous offre ici un contenu assez important, plus que sur Wii en tout cas.
Pour les nouveaux qui ne connaissent pas le jeu sur WiiWare, ce dernier a obtenu de très bonnes critiques lors de sa sortie. Le but ici est d’empiler des pièces de formes différentes qui sont données sur un niveau. Une fois empilées, elles doivent tenir en équilibre 3 secondes sur un pilier de base, immobile ou non, posé au milieu d’une bassine d’eau. Si les pièces tombent et qu’une seule d’entre elle touche l’eau qui entoure le pilier fondateur, vous recommencerez le niveau et vous devrez réessayer un empilement différent.
Premier détail qui fait plaisir lorsqu’on démarre le logiciel : on retrouve l’interface assez conviviale des jeux Shin’en qui est à la fois claire et colorée. On peut jouer à un mode arcade et le mode endurance est déblocable une fois le deuxième monde du mode arcade atteint. Dans le premier mode, vous enchaînerez les niveaux un à un à travers 8 mondes différents qui contiennent à chaque fois une vingtaine de niveaux minimum. Chaque niveau réussi rapporte 1 à 3 pièces, et un nouveau monde est débloqué toutes les 20 pièces récoltées sans qu’il ne soit nécessaire de compléter entièrement le monde en cours pour passer au suivant. Le second mode propose d’enchaîner des niveaux avec un bon score et d’en faire le plus possible avec seulement 3 « chances » de réessayer sur l’ensemble de la partie.
Pour empiler les blocs donnés, l’écran tactile est sollicité même si l’action se passe sur l’écran du haut : vous choisissez votre pièce sur l’écran du bas, elle apparaît à la place du pointeur sur l’écran supérieur et le tactile sert alors pour déplacer le curseur et les objets sur l’écran 3D. Il est aussi possible d’utiliser les boutons et le slide pad pour déplacer les pièces mais les déplacements seront plus lents. Enfin, les touches L et R servent à faire pivoter les pièces.
Au delà de cette jouabilité assez simple se trouve pourtant un gameplay qui évolue intelligemment. Ainsi, à chaque nouveau monde, de nouveaux blocs apparaîtront. Certains posséderont des formes inédites tandis que les plus intéressants apporteront de nouvelles propriétés. Vous verrez par exemple apparaître assez tôt dans le jeu des blocs transparents avec un voyant vert. S’ils soutiennent un bloc ou deux, ils supporteront le poids ; mais si plus de 2 pièces sont posées dessus, le bloc disparaît. Si cela arrive, vous ne perdez pas mais il faudra faire attention à ce que les pièces qui étaient au dessus retombent bien sur leurs pattes car si en descendant elles sont déséquilibrées, vous pourrez vraiment perdre.
On retrouve également d’autres pièces spéciales, dont certaines qui disparaîtront au bout de 2 secondes une fois qu’elles entreront en contact avec une autre, tandis que certaines inverseront la gravité une fois posée. Ce gameplay évolutif garantie donc une difficulté croissante et bien dosée. En effet, pour chaque nouveau bloc spécial qui apparaît, il faut réfléchir un peu plus sur les niveaux car il nécessaire ensuite de gérer plusieurs blocs spéciaux avec des effets différents dans un même niveau ! Et selon les mondes, le pilier de base sera mobile ou non avec, par exemple, des piliers flottants qui s’enfonceront plus ou moins en fonction du nombre de pièces qu’ils doivent supporter.
Les mondes varient donc un peu. Mais la répétitivité du concept se fait tout de même sentir, comme avec beaucoup de jeux de réflexion aujourd’hui où il vaut mieux progresser à son rythme afin de ne pas se gâcher le plaisir que vouloir finir le jeu trop vite. Quant à ceux qui seraient accrocs, ils pourront améliorer leurs scores qui sont sauvegardés pour chaque niveau, que ce soit en temps ou en nombre de tentatives. Il est néanmoins bien dommage qu’ils ne soient stockés qu’en local, des classements en ligne auraient pu être plus pertinent (pour le nombre de tentatives par exemple) et une fonction StreetPass toute bête pour récupérer le score des personnes rencontrées dans la rue aurait été la bienvenue. Mais rassurez-vous, la durée de vie est assez conséquente avec plus de 200 niveaux en mode arcade, un mode endurance pour la quête du meilleur score et des succès/trophées internes au jeu qui vous poussent à finir le jeu à 100% et à vous surpasser en mode endurance.
Pour finir, on va parler de la réalisation, assez secondaire dans ce genre de jeu. Pourtant, les développeurs de chez Shin’en ne se sont pas contentés d’une réalisation sommaire. En effet, les écrans sont à la fois colorés et sobres inspirant ainsi la détente. La 3D est assez prononcée mais reste loin d’être indispensable. Par contre, il y a un détail important qu’on peut classer à la fois dans la réalisation et dans le gameplay : c’est la physique du jeu. Et oui, c’est tout de même elle qui déterminera si vos pièces tiennent en équilibre ou non ! Heureusement, elle est assez réussie et elle ne nous trahit pas. Il pourra néanmoins arriver, à de rares occasions, que des pièces tiennent en équilibre alors qu’ elles seraient certainement tombées en réalité. Cependant, on reste dans la limite du raisonnable et il n’y a aucune aberration de côté là.