Voilà 5 ans que la série de D-RPG d’Atlus, Etrian Odyssey, n’a plus mis les pieds en Europe. La série a d’abord vu le jour sur Nintendo DS et depuis c’est quatre opus principaux qui la composent et un remake. La série n’est disponible que sur Nintendo DS et le quatrième opus est le premier à sortir sur 3DS suivi par le récent remake du premier jeu sorti qu’au Japon à ce jour. Si tous les opus ont eu droit à une localisation hors du Japon, seul le premier est arrivé jusqu’en Europe en 2008. Comme une soudaine envie de changement dans ses habitudes et pour coïncider avec le changement de plateforme de la série, Atlus nous amène donc Etrian Odyssey IV : Legends of the Titan exclusif à la 3DS en Europe. Notons d’ores et déjà qu’il n’est pas nécessaire de faire tous les opus pour vous procurer ce quatrième jeu de la série. Pourtant est-ce vraiment l’opus du changement ?
Partez à l’aventure et prenez des notes !
Etrian Odyssey est une série de D-RPG dans lequel vous explorez un donjon fragmenté en plusieurs étages et dont les intérieurs sont de véritables labyrinthes. De ce fait, vous devez reproduire la carte pour pouvoir vous retrouver, revenir sur vos pas ou vous guider lors de votre prochain passage. D-RPG amène forcément à penser à la notion de combat et à cela la série propose des affrontements aléatoires avec des ennemis dans les labyrinthes mais également contre des boss coriaces, tout ça au tour par tour classique. Alors on parle de la série en général mais focalisons-nous sur ce quatrième opus de la licence. Tout se déroule autour d’une ville principale, où vous commencez par intégrer une guilde qui vous propose de recruter des unités que vous créez donc en les nommant et en choisissant leur sexe mais également leur classe. Votre équipe d’exploration pourra contenir cinq unités mais rien ne vous empêche d’en créer d’autres et de faire permuter vos personnages de temps en temps. À savoir que des classes sont à débloquer en progressant dans l’aventure. Créez votre équipe, mettez en place votre formation de combat, faites vos emplettes, équipez-vous, acceptez des missions annexes de guilde ou des missions faisant avancer l’histoire avec le Comte de la ville… et en route !
Bien que finalement un élément classique de la série, l’originalité d’Etrian Odyssey était aussi de mettre à disposition l’écran tactile en temps réel lors de l’exploration des labyrinthes. On le mentionnait rapidement avant mais il s’agira de reproduire vous-même la carte du donjon grâce à l’écran tactile. L’écran supérieur affiche l’intérieur des labyrinthes ainsi que les combats sous une prise de vue à la première personne. Il faudra donc la dessiner au fur et à mesure de votre progression, pas à pas en notant également les divers gisements de minerais dans lequel vous pourrez de nouveau venir piocher plus tard, ou les endroits suspects mais également les raccourcis pour revenir sur vos pas, les téléporteurs, etc… Il y a de nombreux éléments à prendre en note et cela facilitera toujours votre progression lors de ses éternels allés-retours dans les labyrinthes du jeu. Un point d’ailleurs qui peut facilement faire abandonner la quête à de nombreux explorateurs, même les fans de RPG pourraient ne pas apprécier ce point.
Classique, Efficace, Stratégique et Difficile
C’est à cela qu’on pourrait définir le gameplay de combat d’Etrian Odyssey IV qu’on choisit de vous présenter ici. Chaque unité créée démarre avec cinq points d’actions à appliquer sur les techniques du personnage pour apprendre de nouveaux mouvements de combat, ou de nombreuses autres spécificités passives et parfois uniques selon les classes de personnages. À chaque montée de niveau, votre unité gagnera un nouveau point à appliquer. De plus, ces techniques sont également divisées en trois niveaux, vous pourrez donc apprendre des capacités Veteran et Master si le niveau de votre personnage et d’autres conditions sont réunis. Cela donne une dimension plus ou moins stratégique qui nécessitera donc de bien réfléchir à chaque répartition de point d’action. En combat, tout se déroule au tour par tour dans lequel vous saisissez l’action de vos personnages qui seront alors réalisées dépendamment de la rapidité des unités autant alliés qu’ennemies. Il y a également deux fronts aussi bien de votre côté que du côté ennemi. Il s’agira donc de bien organiser votre formation à l’avant et à l’arrière, en devinant bien que ceux à l’avant prendront plus de dégâts que ceux à l’arrière.
Un système de Burst à débloquer durant l’aventure permettra d’effectuer certaines actions en tout début de tour dépendamment des points de Burst de votre équipe. En progressant, vous parviendrez également à définir une « sous classe » à vos unités, autrement dit vous pouvez apposer une autre classe au choix sur chacun de vos protagonistes. Cela reste une « sous classe », de ce fait les spécificités et techniques à obtenir d’une sous classe « Medic » seront moins nombreuses qu’une classe « Medic ». Cela reste un autre apport stratégique non négligeable pouvant jouer en votre faveur lors de joute endiablé, que ce soit contre des monstres normaux, FOE (des monstres puissants non aléatoires circulant dans les labyrinthes) ou boss.
Si je vous parle plus ou moins de stratégie, c’est non seulement un aspect qui fait partie de la série et donc également de ce quatrième opus mais j’attire également l’attention sur un autre point toujours présent dans ce quatrième opus, c’est la grande difficulté de progression dans le jeu. Si Etrian Odyssey est connu sur un point, c’est celui de la difficulté et seuls les explorateurs et les amoureux de RPG les plus patients et téméraires iront au bout du voyage. Un voyage de plusieurs dizaines d’heure au cœur d’interminables labyrinthes grouillés de monstres vraiment coriaces qui sauront vous renvoyer à votre dernière sauvegarde très rapidement. C’est cela Etrian Odyssey et seul les explorateurs et les amoureux de RPG les plus téméraires, forts et patients pourront venir à bout de cette aventure.
Des nouveautés majoritairement appréciables…
Classique et efficace, c’est à cela qu’on définit le titre depuis le début. Cependant, cela permet tout de même d’instaurer quelques changements voire même dirons-nous des nouveautés. Ne serait-ce, pour reprendre le point qu’on vient tout juste d’énoncer, au niveau de la difficulté. Atlus a jugé bon de mettre un mode « Casual » que vous pouvez sélectionner au début de l’aventure et switcher à n’importe quel moment du jeu. Alors, ne pensez pas que le mode « Casual » est forcément équivalent au mode « Facile ». Bien qu’il le soit dans une certaine mesure. En fait dans ce quatrième opus comme dans les autres par le passé, si vous mourrez vous revenez à votre dernière sauvegarde avec pour seule possibilité de conserver les éventuels nouveaux tracés de plan de labyrinthe. Cependant, en mode « Casual » vous revenez seulement à l’auberge complètement requinqué avec tout ce que vous avez pu obtenir lors de votre traversée du labyrinthe jusqu’à rencontrer cette mort. Cela ne signifie donc pas que les monstres sont plus ou moins fort en mode « Casual » mais cela peut sembler plus facile dans le sens où toute expérience gagnée est conservée.
Autre changement, c’est la présence d’un scénario se déroulant dans une ville éloignée de l’arbre Yggdrassill et qu’on a donc la présence de plusieurs labyrinthes, plus ou moins grands, dispersés sur ce qui semble être une « carte du monde » quadrillée, elle-même fragmentée en plusieurs aires qu’on ne peut parcourir qu’en faisant progresser l’histoire du jeu. C’est même une nouveauté dans la mesure où les précédents opus la série ne prenaient place que dans un seul donjon de plusieurs étages. Les déplacements sur le monde est plus ou moins similaire aux labyrinthes à cela près qu’on a déjà une vue d’ensemble de la zone car on y circule en volant à bord d’un vaisseau et qu’il n’y a pas de monstres mais que des FOE. C’est à vous de juger si vous pouvez les affronter ou faire de votre mieux pour les esquiver. Parfois des Dragons peuvent apparaître, ce sont les monstres dits les « plus terrifiants » de ce monde, il n’est donc pas conseillé de s’aventurer proche d’eux.
Le vaisseau possède quelques éléments de personnalisation soit lié au scénario (comme la possibilité de prendre de l’altitude), soit qui peuvent vous être utile dans les déplacements (lâcher ou balancer de la nourriture vers les FOE comme appât par exemple). La gestion du véhicule se déroule dans la ville principale comme vous l’aurez deviné. Alors, on vous parle d’un scénario, vous penserez que c’est un RPG et que forcément c’est un point plus ou moins important. Je ne vous dirai pas le contraire mais soulignons tout de même que Atlus à amener le jeu en Europe contrairement au premier jeu DS qui fut édité par Nintendo, et donc même traduit en français. En ce qui concerne ce quatrième opus, si vous êtes anglophobe vous pouvez passer votre chemin, non seulement vous ne comprendrez rien au scénario mais avec tous les éléments classiques et complexes du gameplay qu’on vous a énoncé en haut, si vous n’êtes pas familier avec la langue de Shakespeare ne commencez pas l’aventure. Pourtant, le niveau d’anglais demandé n’est pas non plus faramineux, et le scénario n’est pas des plus complexes, disons même qu’on pourrait s’en passer. Dans tous les cas, réfléchissez bien à cela avant de vous procurer le jeu et de vous lancer dans l’aventure. Dernière remarque à ce sujet, la série n’a pas toujours eu de scénario donc comme énoncé au tout début si vous voulez commencer par cet opus rien ne vous en empêche.
… mais un passage à la 3D pas convaincant
À présent, parlons de deux autres changements qui ne sont pas forcément nouveaux mais plus ou moins liés au changement de plateforme de la série. Pour Atlus, le passage à la 3DS semblait être synonyme de passage à la 3D. Alors en ville on reste avec des images de fond, quand on parle avec d’autres personnages on les voit au moyen d’une image suivie de leur texte comme dans certains RPG japonais. C’est surtout quand on est sur la carte du monde ou dans les labyrinthes qu’on peut jauger de la modélisation. Et on a beau avoir changé de plateforme, le rendu n’est pas forcément digne de la 3DS. Heureusement, que le soft a de nombreuses qualités. On a des textures pas forcément bien reproduites voire baveuses et à force des allers-retours, c’est le dégoût de voir et revoir ces décors vides et moches qu’on peut en abandonner l’aventure. En combat, par le passé c’était des images qui reproduisaient le visuel des ennemis. La modélisation pour ce quatrième opus est donc en 3D même en combat et ce n’est ni moche ni beau, tout juste regardable avec des animations qui ne vous en mettront pas plein la rétine. Notons peut-être un certain apport de la 3D stéréoscopique de la console pour mieux évaluer le front occupé par tel ou tel ennemi, mais ce n’est pas non plus un élément indispensable.
En fait, paradoxalement c’est ce qui est resté en image de fond ou artwork de personnage qui est beau et non les éléments passés à la 3D. Le chara-design est réussi, au final il fallait rester classique sur le point visuel. Notons également qu’en passant sur la 3DS, les utilisations du SpotPass sont quasi-nulles et celle du StreetPass sont inintéressantes en se limitant à regarder la progression d’un autre joueur rencontré via sa carte de guilde et relevé peut-être des cartes aux trésors. Terminons néanmoins sur une note positive avec une OST de Yuzo Koshiro marquante cette fois-ci, surtout sur les thèmes de combat. Pourtant, cela ne veut pas dire que ses travaux sur les opus DS étaient moyens, mais l’instrumentation est plus claire, meilleure et les thèmes sont peut-être même plus inspirés pour ce quatrième volet. Un régal pour les oreilles ! On vous invite à aller écouter des thèmes comme « Battlefield – Storm » ou encore « Unrest – The end of Raging Winds ».