Shifting World sur 3DS se présente assez simplement. Le héros reçoit une invitation pour visiter un manoir, il décide de s’y rendre et en voulant entrer par la première porte qu’il aperçoit, il se retrouve dans une dimension parallèle ! Développé par les Belges de chez Fishing Cactus, ce titre de plate-forme possède un pich de départ assez classique, mais fort heureusement ce n’est pas le cas de son gameplay.
N’utilisant que peu de touches de la console, le gameplay vous demandera pas mal de réflexion. En effet dans la dimension où se retrouve notre héros, ce dernier peut se balader à travers les différents murs et plate-formes. Le jeu est d’ailleurs fait en noir et blanc, les éléments noirs sont des murs ou des plate-formes sur lesquels vous marchez mais avec une pression sur L ou R tout change !
Le héros peut inverser les couleurs, ainsi ce qui était blanc (qui représente le vide et l’arrière plan) devient noir et se transforme alors en plate-forme ou en mur. Ce qui était noir devient alors un espace vide où l’on peut se balader. Pour permettre ce passage, le héros s’enfonce dans le sol pour passer d’une dimension à l’autre et la gravité est aussi inversée. Ce pouvoir n’est donc utilisable que quand le héros est au sol, et encore, pas toujours car certains blocs (à la fois noirs et blancs) resteront solides après le changement. C’est un concept peut-être difficile à expliquer mais vous pouvez en déduire qu’il va falloir un peu de réflexion pour traverser les sept mondes du jeu.
Chacun des sept mondes contient un peu moins de dix niveaux, en apparence bien pensés. Mais à vrai dire on se rend vite compte d’un problème, des flèches sont dessinées sur les murs pour nous guider. Elles facilitent les niveaux et on remarque alors que sans elle, on pourrait parfois s’y perdre, comme si les niveaux n’avaient pas été si bien pensés… On se retrouve donc souvent à suivre les flèches au sol pour s’en sortir, heureusement il faudra tout de même réfléchir sur plusieurs passages, et à partir du troisième monde le jeu se corse un peu.
Les niveaux sont tout de même assez longs pour un jeu du genre, la durée de vie n’est pas énorme mais avec ce type de niveau elle est assez correcte. Les niveaux ne semblent pas posséder de failles par rapport au concept du jeu, mais en même temps on sent que les développeurs ont voulu fermer au maximum les parcours pour ne pas que l’on s’y perde comme je l’ai déjà dit plus tôt. Le joueur se sent presque guidé dans les parcours, c’est assez paradoxal pour un jeu de réflexion. On prend tout de même plaisir à avancer tant le concept est sympathique et il sera nécessaire de faire appel à sa réflexion arrivé à d’autres endroits du jeu. Les niveaux ont été un minimum travaillés par rapport au concept mais on pouvait en espérer plus…
Les sauts pourront en énerver certains car il arrive que votre personnage ne saute pas alors que vous appuyez bien sur la bonne touche. La faute à quoi ? Certainement au framerate… Si dans ce type de jeu le framerate est en général loin d’être essentiel, ici il semble que lorsqu’on appuie sur le bouton de saut lors d’un ralentissement, le personnage ne saute pas. Vous tomberez de temps en temps dans un précipice rempli de pics mortels alors que vous aviez ordonné à votre personnage de sauter. Si des checkpoints étaient dispersés dans les niveaux cela ne serait pas dérangeant, en revanche quand cela vous oblige à recommencer le niveau, ça l’est !
De plus il n’y a qu’un type de saut possible dans le jeu, impossible de les doser, mais c’est un défaut mineur. En tout cas, le framerate assez bas est inexplicable. Les niveaux sont certes, assez grands, mais on reste souvent piégé dans une partie de ces niveaux. Graphiquement le jeu est assez basique, les décors sont constitués de formes simples. Les chutes de framerate constantes nous donnent l’impression que la 3DS a du mal à faire tourner le jeu, ce qui ne devrait pas être le cas quand on voit des jeux comme Resident Evil Revelations ou Kid Icarus Uprising tourner sans problème.
Malgré des graphismes assez pauvres, la patte graphique de Shifting World lui donne une once d’identité. Le noir et blanc marche bien et les petites images, venant illustrer les rares scènes de dialogue, ont leur style bien à elles. Sur ce point le jeu se trouve une qualité mais la bande son ne suit pas. Elle est assez discrète et accompagne le joueur dans les niveaux sans le déranger dans sa réflexion. Malheureusement le même thème revient dans les niveaux et à défaut d’un univers graphique varié, on aurait au moins apprécié des thèmes musicaux variés eux aussi.
Au cours des huit mondes, ne vous attendez pas à finir les niveaux de la même façon. Lorsque vous avancez, les nouveaux mondes ajouteront de temps en temps de nouveaux éléments de gameplay. Il y a les clés à récupérer pour déverrouiller des passages fermés avec le symbole d’une serrure, votre personnage va gagner un nouveau pouvoir permettant de manipuler 2D et 3D ou encore des miroirs feront leur apparition pour changer de dimension lorsque l’on rentre dedans mais, cette fois, sans retourner le niveau.
Malheureusement, malgré ces nouveaux éléments, le jeu reste assez répétitif. Les niveaux ne sont constitués que de simples carrés et le style noir et blanc n’aide pas à nous faire voyager. Même si les difficultés changent à travers les niveaux, on a l’impression de parcourir les mêmes niveaux : la musique ne change pas et on a toujours à faire à des ensembles de cubes, seul le chemin et les obstacles changent.
Enfin, s’il ne possède pas de mode multi-joueurs (et ce n’est pas plus mal), Shifting World propose aux joueurs un mode Time Attack intéressant. Les défauts du gameplay sont toujours là mais il propose un challenge relevé. Les niveaux de ce mode se débloquent en avançant dans le mode histoire, ce sont des versions plus difficiles des niveaux du mode principal. Quand vous en démarrez un, un compte à rebours avec le temps de référence se déclenche. Si vous n’avez pas terminé le niveau lorsqu’il arrive à son terme, il faut recommencer. Par contre, ne comptez pas partager vos scores, les temps que vous réalisez servent uniquement à combler votre fierté personnelle.