Au milieu de sa lutte contre Nintendo et à une époque où le jeu d’action occupait les esprits, le studio Appaloosa Interactive développa pour la Megadrive un certain Ecco the Dolphin en 1992. Littéralement l’écho d’un dauphin oublié dans le vaste océan du jeu vidéo. Une vague unique et fraiche dans le jeu d’aventure et plus généralement dans le jeu vidéo. L’éditeur du jeu à l’époque et le même aujourd’hui, Sega ne sort pas la licence sous un horizon très différent de cette époque lointaine. Alors que le public occupe toujours plus son esprit dans le jeu d’action, Sega ressort discrètement un portage retravaillé pour la 3DS de son ancien jeu Megadrive sur la console virtuelle eShop de la console de Nintendo. Le vaste océan bleu s’invite en 3D stéréoscopique pour ce portage 3DS, seriez-vous tenté de plonger dans cette aventure ?
Une aventure marine
En allumant le jeu et en arrivant sur l’écran titre déjà vous aurez cette sensation de plonger dans l’eau. Une fois la partie lancée, vous êtes au contrôle d’un dauphin, protagoniste pour le moins unique et original dans le jeu vidéo, pour une aventure essentiellement sous-marine. Vous communiquez alors avec vos autres amis dauphins qui s’amusent à sauter hors de l’eau. A peine le temps de vous familiariser avec les manipulations qu’un étrange évènement survient quand vous sautez avec les autres. Une espèce de cyclone souffle et vous emporte dans le ciel avec vos amis. Il vous emporte loin de ceux-ci qui ont d’ailleurs juste totalement disparu. Voilà, vous êtes littéralement plongé au cœur de l’aventure au contrôle d’un dauphin ayant pour quête de retrouver ses amis disparus dans le vaste océan. Le premier point fort d’Ecco est forcément son univers à la fois simple et original. Certains avaient peut être pensé à faire un jeu avec un dauphin, Appaloosa Interactive l’a fait ! Tout une aventure faite d’exploration sous-marine, d’énigmes et de labyrinthes dans des eaux variées allant des eaux chaudes et tropicales à la banquise, sans oublier les ruines anciennes d’une civilisation perdue au fond des océans. C’est tout cela qui vous attends dans Ecco.
Bon portage…
Ecco est un très bon portage 3D classics. Revoir cet océan et ces décors sous-marins sur 3DS est un vrai plaisir pour les yeux. Le jeu ne semble pas avoir vraiment vieilli. Une direction artistique déjà bien fraiche pour l’époque, qui nous revient en 3D cette fois-ci. Alors bien sûr l’effet 3D n’apporte rien de spécial au gameplay, mais toujours est-il qu’il y a un certain travail effectué pour proposer, au choix, deux effets de 3D que vous pouvez switcher à n’importe quel moment de l’aventure en changeant les options du jeu. Il y a donc un effet de 3D donnant l’impression de voir cet océan et le dauphin sortir de votre écran, et un autre donnant un effet de profondeur qui peut vous donner l’impression de jouer avec le poisson rouge de votre aquarium. Autrement dit, on a donc une réalisation non vieillie où la 3D nous donne un regard nouveau sur cet univers déjà connu ou non. La bande sonore peut paraître discrète pour certains. Cependant, le but ici est de vous entrainer dans un univers sous-marin, avec ses dangers certes, mais surtout un monde bougeant au rythme des courants tranquilles d’une mer pas forcément agité. Il n’est pas question ici de proposer une bande sonore digne d’un jeu d’action-aventure qui dénaturerait totalement l’exploration sous-marine. De ce point de vue-là, la bande sonore d’Ecco colle très bien. On peut éventuellement lui reprocher un manque de variété mais il y a assez de thèmes différents pour coller aux différents décors proposés par le jeu. Enfin, outre les aspects du jeu en lui-même, c’est dans les nombreuses options proposées par ce portage qu’on est gâté. En effet, pour les connaisseurs de la licence, on ne vous apprendra rien en disant qu’Ecco the Dolphin est un jeu très difficile malgré ce que l’on peut penser juste en le palpant du regard. Le jeu est tellement difficile qu’on se demande parfois s’il a été fait pour être fini. D’ailleurs, à cette question, les développeurs du jeu auraient affirmés que cette difficulté avait été instaurée initialement pour que les joueurs ne le finissent pas en deux jours. Pourtant au final, peut-on finir le jeu ? Bien entendu, à condition d’être persévérant et de pouvoir supporter les dizaines de game-over qui se profilent devant vous. C’est pour cela que dans les options du jeu, il vous est proposé sur ce portage 3DS de pouvoir jouer à la version Japonaise du jeu ou de jouer dans un tout nouveau mode, le mode « Super dauphin ». Développons déjà sur les différences entre la version japonaise et internationale du jeu. Il y en a une surtout à retenir : la version japonaise qui propose plus de checkpoint que la version originale et internationale du jeu. C’est-à-dire que quand vous perdez dans la version Internationale, vous revenez au tout début du stage, frustrant quand finalement vous terminez le stage et réalisez que la fois précédente vous étiez mort à la dernière ligne droite. La version Japonaise offrant plus de Checkpoint, vous serez épargné d’une bonne moitié de stage. Enfin, concernant le mode « Super Dauphin », autant dire que si vous n’arrivez pas à finir le jeu dans ce mode, mieux vaut que vous passiez à autre chose. Le Gameplay de Ecco, fait intervenir une barre de vie et une barre d’oxygène. Ce qui rend le gameplay encore plus difficile. Vous devez nous seulement faire gaffe aux divers dangers liés à la faune sous-marine comme les méduses ou les requins par exemple. Pourtant, il ne faudra pas oublier de surveiller votre réserve d’oxygène ! Ecco est un dauphin, un mammifère, il a besoin d’oxygène. Il faudra donc à un moment donné de votre exploration soit remonter à la surface pour vous requinquer, soit trouver une ouverture souterraine avec un espace où reprendre votre souffle, soit trouver une bulle d’air peut être gardée par un coquillage des environs. Le mode « Super Dauphin » vous permet d’enfreindre ces règles. Ce mode vous propose une réserve infinie de vie et d’oxygène. Dans ce mode, un seul souci à avoir en tête, résoudre les énigmes du jeu.
Ecco the Dolphin 3D bénéficie d’un portage de qualité pour son arrivée sur 3DS. Non seulement, le jeu n’a pas vieilli mais vous pouvez l’observer d’un œil neuf grâce à la 3D. Enfin, les nombreuses options de jeux intégrées dans ce portage telles que la possibilité de jouer à la version japonaise ou le tout nouveau mode « Super Dauphin » sont de belles trouvailles, qui peuvent intéresser les connaisseurs tout comme être une véritable aubaine pour ceux qui n’auraient pas effectué le plongeon auprès du dauphin de Sega et qui souhaite rattraper leur retard.
…mais toujours des défauts
Malgré ce portage très bien retravaillé pour sa sortie 3DS, Ecco the Dolphin 3D possède encore nombres de défauts autant anciens, que de tout nouveaux défauts. L’un de ses défauts anciens réside dans son gameplay. Nous avions développé sur une partie du gameplay impliquant une barre de vie et une barre d’oxygène précédemment, cette fois attardons nous sur les contrôles globales du dauphin. Vous bougez Ecco à l’aide de la croix directionnelle ou au pad circulaire. Vous pouvez chanter en appuyant sur X, accélérer en appuyant sur A et effectuer une charge en appuyant sur B. A première vue, les contrôles sont simples. Cependant, mentionnons déjà que la charge est la seule attaque connue d’Ecco et le seul moyen de véritablement vous défendre contre la faune du jeu. Comme son nom l’indique, Ecco effectue simplement une puissante charge le nez en avant pour frapper les autres. Autant dire que l’attaque est plus ou moins précise, dépendant de votre orientation. De ce fait, vous défendre devient rapidement une tache assez compliqué, d’autant plus que la faune d’Ecco est très riche. Entre les méduses, les requins, les raies, etc… sans parler des dangers qui ne sont pas liés à la faune, vous perdez rapidement la totalité de votre vie. Ensuite, soulignons un autre défaut du gameplay, certains niveaux vous demandent de sauter par-dessus des obstacles. Ecco est un jeu en 2D, le dauphin ne contournera pas une île pour passer de l’autre côté, seule solution sauter par-dessus. Il vous suffit de prendre de l’élan avec A puis de vous élever à la surface. Plus vous aurez d’élan plus votre saut sera haut, son orientation dépendra également de la direction dans laquelle vous bougiez. Pourtant voilà, ce qui semble être un petit exercice simple devant une petite île ou quelques plaques de glace de la banquise, devient une véritable épreuve devant de grandes parois verticales ou des obstacles très larges. En effet, si la paroi est haute, il devient difficile d’accélérer à la fois verticalement tout en essayant d’avoir une légère inclinaison pour passer au-dessus de l’obstacle. Puis quand l’obstacle est trop large, quand bien même vous arrivez à sauter, si vous n’arrivez pas à l’autre moitié de celui-ci, vous êtes renvoyé au bassin d’où vous aviez sauté. Enfin, parlons d’un tout nouveau défaut du jeu, provenant du mode « Super Dauphin ». Bien qu’il permette à tout le monde de pouvoir jouer et finir le jeu, c’est un fait, Ecco the Dolphin est un jeu très difficile. Cependant, en mode « Super Dauphin », il n’y a plus de difficulté. La seule qu’il reste provient du défaut lié au saut. En mode « Super Dauphin », il ne reste que l’exploration du monde sous-marin, la contemplation de cet univers et la résolution d’énigmes. Bref, pas forcément une grande épreuve en soit. Tout devient donc une véritable promenade de santé. Un autre petit défaut peut être : le jeu n’est proposé qu’en anglais, cela ne devrait normalement pas poser de gros problèmes mais certains peuvent être gênés, certaines consignes étant parfois données au dauphin, Cela peut également gêner ceux qui veulent comprendre la petite histoire du jeu. Cependant, si vous avez un dictionnaire à vos côtés, et même sans, tout devrait bien se passer. On ne vous demande pas une certaine qualification dans la langue anglaise pour comprendre Ecco.
Un portage réussi mais des défauts toujours présents. Le pire ce ne sont pas forcément des défauts qui ont toujours existé, dans ce cas-là on comprend tout à fait l’impossibilité de véritablement retravailler le jeu de l’intérieur pour un portage. Autrement dit, il y a des défauts qui apparaissent grâce à des nouveautés proposées pour ce portage et notamment le fameux mode « Super Dauphin ». Celui-ci est à la fois une qualité mais également un défaut.